Connexion    



Pour Franck Riester, ministre de la Culture, la loi Toubon est globalement respectée !

Les 2, 3 et 4 août derniers, à l'occasion des 25 ans de la loi Toubon, le journal  Le Figaro publiait une série d'articles sur la langue française, une occasion de faire le point sur cette loi, à savoir, notamment, si elle a été efficace pour nous protéger de l'anglicisation. 

Six articles ont été publiés : 

http://www.lefigaro.fr/langue-francaise/francophonie/bernard-cerquiglini-la-loi-toubon-n-est-pas-obsolete-20190802

http://www.lefigaro.fr/langue-francaise/actu-des-mots/dans-l-enseignement-superieur-le-nombre-de-formations-en-anglais-a-bondi-de-60-en-cinq-ans-20190802

http://www.lefigaro.fr/vox/culture/l-editorial-du-figaro-la-menace-d-une-novlangue-20190802

http://www.lefigaro.fr/langue-francaise/actu-des-mots/loi-toubon-dans-la-publicite-un-anglais-envahissant-20190802

http://www.lefigaro.fr/langue-francaise/actu-des-mots/pub-entreprise-politique-le-triomphe-du-franglais-20190802

http://www.lefigaro.fr/medias/radios-le-quota-de-40-de-chansons-francaises-sur-la-sellette-20190802

Force nous a été de constater que dans un encart d'un des articles, le ministre de la Culture a été invité a donné son avis, et c'est ainsi que nous avons appris que selon lui, la loi Toubon est largement intégrée aux usages, qu'elle est globalement bien appliquée et respectée.

Apparemment, nous ne devons pas vivre dans le même pays !

Franck Riester et la modernisation de la loi Toubon

 

À l'attention des deux journalistes du Figaro qui ont écrit ces articles

À l'attention de Mmes Alice Develey (adeveley@lefigaro.fr) et Claire Conruyt (cconruyt@lefigaro.fr)

Mesdames,

Nous avons appris par un article que vous avez publié dans Le Figaro, à l'occasion des 25 ans de la loi Toubon, que pour le ministre de la Culture, Franck Riester, la loi Toubon est globalement bien appliquée et respectée.  

Bien évidemment, c'est très bien d'avoir pris l'opinion du ministre, mais, cependant, il est fort dommage que vous n'ayez pas pensé à prendre contact avec au moins une association de défense de la langue française pour qu'elle vous donne sa version des faits.

En effet, vous auriez alors eu un écho fort différent de celui du ministre Franck Riester qui, comme tous les ministres passera, alors que ces associations, présentes sur le terrain chaque jour, pouvent vous affirmer que la loi 94-665, dite loi Toubon n'a jamais été respectée en France. Jamais. Et apprenez aussi que chaque jour qui passe tout s'aggrave.

Lorsque le ministre vous dit : Elle [la loi Toubon] est largement intégrée aux usages, globalement respectée même s'il convient de rester vigilant" (sic), c'est à peu près aussi exact que d'affirmer que deux plus deux feraient cinq.

Voulez-vous quelques preuves ?

Savez-vous que les tribunaux ne font même pas respecter la loi Toubon et auraient plutôt tendance à ne pas « louper » les associations qui attaquent en justice les anglomanes à l'appui de cette loi ?

Pour preuve, l'A.FR.AV, une association de défense de la langue française régie selon la loi de 1901 dont je suis le secrétaire, a été condamnée à verser des milliers d'euros :

 - 1500 € dans l'affaire "Lorraine Airport" :

 https://www.francophonie-avenir.com/fr/Info-breves/125-e-Lorraine-Airport-e-un-proces-pour-retablir-la-langue-francaiseordonnance du juge condamnant l'association à payer 1500 € : https://www.francophonie-avenir.com/Archives/Ordonnance-du-21.02.2017.pdf

- Ajoutons à cela, 6386,72 € qu'aura coûté à l'asociation, le procès qu'elle a fait contre l'appellation "Let's Grau", du Maire du Grau-du-Roi, procès pourtant gagné en première instance par l'association : 

https://www.francophonie-avenir.com/fr/Point-d-infos/347-Coût-du-Proces-Let-s-Grau - Résumé de l'affaire : https://www.francophonie-avenir.com/fr/Info-breves/285-L-Affaire-“Let-s-Grau”-en-appel

- Enfin, signalons que les 35 plaintes déposées par l'association auprès des Procureurs de la République pour non-respect par les publicitaires de la loi Toubon, ont toutes été, soit classées sans suite, soit laissées sans réponse (et les Procureurs de la République dépendent du ministère de la Justice, donc l'État ne veut pas gêner les publicitaires avec la loi Toubon !) :

 https://www.francophonie-avenir.com/fr/L-anglomanie-traitee-sur-le-plan-juridique/295-PORTONS-PLAINTE-CONTRE-LES-ANGLOMANES-annee-2018 et https://www.francophonie-avenir.com/fr/L-anglomanie-traitee-sur-le-plan-juridique/326-PORTONS-PLAINTE-CONTRE-LES-ANGLOMANES

Bref, l'autorité publique a l'air de s’asseoir comme jamais sur la réglementation française ce qui fait qu'elle mérite sans doute le surnom de "collabo", nom que feu le professeur Michel Serres donne dans ses livres aux « collabos de la pub et du fric » qui mettent de l'anglais partout et à toute les sauces.

« Je pense qu'aujourd'hui il y a sur les murs de Paris plus de mots anglais qu'il n'y avait de mots allemands pendant l'Occupation, et ça c'est quand même sous la responsabilité de ceux qui veulent bien le mettre, parce qu'il n'y a pas de troupes d'occupation aujourd'hui. Je les appelle des collabos », dixit M. le Professeur Michel Serres, de l’Académie française,... en réponse à Michel Polacco sur France Info dans le cadre de l'émission « Le Sens de l'info », le 18 décembre 2005. 

Nous vous avons joint quelques photos prises à Paris, dont une dans le métro parisien, idébut août : pas un mot de français. Qui dit mieux ?

Restant à votre disposition nous vous prions de croire, Mesdames, en nos sentiments les meilleurs.

Thierry Saladin, Secrétaire de l'Afrav (06.66.46.77.07)

 

Pas de réponse à ce jour

 

Moderniser la loi Toubon, ou la renforcer et l’appliquer enfin avec rigueur ?

Par Georges Gastaud, philosophe, président de l’association CO.U.R.R.I.E.L., Nicolas Bacaër, chercheur en mathématiques, Danielle Bleitrach, sociologue (13), Pierre Boutry, contrôleur de gestion (62), Dominique Buisset, poète*, Françoise Caubin, militante de la culture (84), Bernard Colovray, militant ouvrier du Livre (69), Aurélien Djament, mathématicien, militant CGT du CNRS (59), Olivier Delorme, agrégé d’histoire, romancier, Rachida El Fekaïr, médiathécaire (81), Barbara Flamand, poétesse (Belgique), Vincent Flament, professeur agrégé de Lettres classiques (59), Jean-Claude Houseaux, médecin (84), Fadi Kassem, agrégé d’histoire (78) ; Jacques Kmieciak, journaliste, militant CGT (62), Annie Lacroix-Riz, professeur émérite d’histoire contemporaine (Paris VII), Nadia Majdzerdzak, professeur de français (retraitée), 62 ; Annette Mateu-Casado, 66 ; Pierre-Alain Millet, maître de conférence en informatique (69) ; Dominique Mutel, professeur agrégé d’anglais (62), Jérémie Ozog, professeur de S.E.S. (06), Régis Ravat, ancien délégué de la CGT-Carrefour (30), président de l’Association Francophonie-Avenir, Adrien Roussel, photographe, Jany Sanfelieu, certifiée de lettres classiques (89), Thierry Saladin, médecin (34), secrétaire de l’Association Francophonie-Avenir, Arsène Schmitt, Président du Comité de Défense des Travailleurs Frontaliers de la Moselle,  Gilliatt de Staërck, militant ouvrier des transports (22), Stéphane Sirot, historien et analyste du mouvement social (59), Jean-Michel Toulouse, essayiste politique…

Dans Le Figaro du 4 août, – qui est en partie consacré au 25e anniversaire de la loi Tasca-Toubon censée protéger le français contre l’anglomanie linguistique –, le ministre de la culture Franck Riester déclare sans rire que « la loi Toubon est globalement bien appliquée » ; selon lui, il conviendrait seulement de la « moderniser » pour l’adapter aux outils informatiques modernes. Même si la bonne foi de nombre de défenseurs du français qui espèrent en cette « modernisation » est insoupçonnable, l’expérience historique doit pour le moins les inciter au doute méthodique tant il est clair que la « langue de la République » (au titre de l’article II-a de la Constitution) est harcelée, marginalisée, voire ridiculisée ; en effet, dans un nombre grandissant de secteurs d’activités culturels, économiques ou éducatifs, notre langue est la cible d’un arrachage et d’une substitution systématiques, pour ne pas dire d’un linguicide programmé.

En outre, les « adaptations » et autres « toilettages » de la législation linguistique effectués jusqu’ici sous couvert de « modernisation » ne  furent que trop souvent synonymes de capitulation devant les « collabos de la pub et du fric » (dixit Michel Serres) qui font désormais la loi en France en matière de politique linguistique.

 Un viol massif et permanent de l’État de droit linguistique – Tout d’abord, comment oser prétendre que la loi Toubon – qui fut votée par l’ensemble des groupes parlementaires en 1994 – est « globalement bien appliquée » alors que, non seulement les grandes entreprises privées, notamment celles du CAC-40, mais la Poste, la SNCF, EDF, sans parler d’un grand nombre de collectivités territoriales ne cessent de la violer et de la contourner grossièrement ?

Au Only Lyon de Gérard Collomb fait désormais écho le lourdingue In Annecy Mountains haut-savoyard, mais aussi les Loire Valley, les Ouigo (faux nez d’allure francophone de We go…) de la SNCF en voie de privatisation, le Pulse ! d’EDF, le France is in the air d’ « Airfrance » ou le Navigo Easy Pass de Valérie Pécresse…

Quant aux associations de défense du français qui se réfèrent à la loi Toubon pour inviter la justice à faire respecter la législation linguistique, elles s’indignent de voir que certains « juges » ne savent plus quel sophisme inventer pour contourner la loi… voire pour condamner les plaignants aux dépens !

Mais comment s’étonner de cette violation permanente de l’État de droit linguistique quand le président de la République lui-même et ses ainsi-dits helpers du parti majoritaire ne cessent de baragouiner en globish sur notre propre sol, par ex. en promouvant la « French Tech » ou en appelant, de l’Élysée, à « make the planet great again »* ?

Une politique linguistique de casse et de classe – Comme le démontre le Manifeste contre le linguicide du français publié le 20 mars 2019, l’arrachage en cours du français ne relève pas seulement d’une « tendance », même si l’infinie veulerie – pas seulement linguistique ! – des foules médiatico-formatées ne laissera jamais d’étonner et de navrer. Elle résulte d’une POLITIQUE DE CLASSE menée par les « élites » à l’échelle de la France, de l’Europe et du monde entier.

En France, c’est le MEDEF qui prend officiellement pour slogan « ready for the future » (ce qui sous-entend que le français appartient au passé…). En Europe, les élites politico-économiques – sans que nul ne s’en offusque au Quai d’Orsay – songent ouvertement à faire de l’anglais la langue officielle des institutions supranationales (et cela en plein Brexit, et alors que l’anglais n’est plus désormais la langue officielle déclarée d’aucun État européen !). Au niveau mondial, c’est en anglais que se plaideraient les futurs procès que les transnationales ne manqueront pas d’intenter – devant des tribunaux de droit privé qui plus est ! – contre les rares États insoumis qui auraient tenté de taxer les profits des monopoles capitalistes transcontinentaux…

Mutisme, aveuglement et servitude volontaires de la fausse gauche – Bref, il est honteux que les organisations politiques, les syndicats et les personnalités intellectuelles qui se réclament de la gauche ne se rebiffent pas contre le nouvel ordre linguistique mondial qui, pour accompagner la mise en place globalitaire du nouveau marché transatlantique esquissé par le CETA (et qui sera tôt ou tard couronné par le retour d’un équivalent du TAFTA ?), établit – sans le moindre débat démocratique ! – une langue unique mondiale porteuse de pensée, de politique, d’idéologie et de culture uniques.

Comment ne voit-on pas, dans les partis qui disent se situer à la gauche du PS, pas davantage chez les Verts et encore moins dans les confédérations syndicales de salariés, que l’établissement potentiellement irréversible de cette (nov-)langue unique mondiale serait une catastrophe anthropologique sans précédent pour la diversité culturelle de la planète, pour tous les peuples dont l’anglais n’est pas la langue maternelle (et plus particulièrement pour les prolétaires de ces pays) sans parler des anglophones de naissance dont la langue va nécessairement pâtir du rôle qu'on lui fait jouer ; pourquoi la gauche et l’extrême gauche établies refusent-elles de voir, et surtout de dire, qu’en créant un marché mondial linguistiquement uniformisé de la force de travail, cette politique globalitaire de la langue unique vise à multiplier par mille, sur chaque poste de travail, les pressions concurrentielles infligées aux travailleurs de chaque pays au seul avantage de l’oligarchie capitaliste ? Comment le triomphe du tout-anglo-américain pourrait-il s’avérer « bénin » et « sympathique », alors que la politique économique, culturelle, économique, environnementale qu’accompagne le bulldozer du tout-globish mondial se montre si ravageuse pour le progrès social, pour les productions locales, pour l’indépendance des nations, pour leur libre coopération égalitaire et pour la biodiversité proprement dite ?

 Renforcer et appliquer la loi ! - Face à cela, c’est moins une « modernisation » à la Macron de la loi Toubon qui s’impose que son application plénière, frappant durement – à la caisse ! – les grands délinquants linguistiques du tout-globish ; c’est aussi le renforcement de cette loi, de telle façon que tout citoyen ou groupe de citoyens puisse porter plainte facilement contre ceux qui, par ex., sur BFM-TV, TF1 ou C-News, privilégient systématiquement les noms d’émission en anglais bas de gamme (The Voice, Ninja Warrior, Soft Power, etc.). Rien à voir avec on ne sait quel purisme, car les signataires du présent texte défendent tous les usages du français, y compris les usages dits populaires ; or le tout-globish n’émane pas du peuple (même si à la longue celui-ci se laisse imbiber) mais du « haut » de la société désireux d’établir un code distinctif commun à tous les maîtres de la société capitaliste mondialisée : car encore une fois, dire « TGV Night » au lieu de « TGV Nuit » ne relève pas de l’invention linguistique populaire et encore moins d'une construction savante, mais de la manipulation antidémocratique décidée à huis clos par des communicants stipendiés par le grand capital et dénués de toute espèce de patriotisme culturel, voire de tout internationalisme véritable.

Respectez les francophones de France et d’ailleurs ! – Comment en particulier ne pas s’inquiéter de la « modernisation » annoncée par M. Riester ? Quand on voit comment, depuis des décennies, les Sarkozy, Hollande, Macron et Cie « modernisent » la Sécu, l’hôpital public, l’Éducation nationale, l’Université, le baccalauréat, la Recherche, chaque fois en détruisant les services publics et les acquis sociaux hérités de décennies de luttes sociales et antifascistes, il y a de quoi s’angoisser à propos de la manière dont l’équipe macroniste s’apprête à « toiletter » la loi Toubon. Il y a d’ailleurs déjà le précédent navrant de la Loi Fioraso de 2013 qui, sous couvert d’ajuster la loi Toubon à l’enseignement supérieur moderne, a permis que mettent en place des centaines de « masters » intégralement enseignés en anglais ; à cette occasion, on voit des enseignants français s’abaisser à instruire en anglais une écrasante majorité d’étudiants non moins francophones qu’eux ; et cela dans un des pays qui a le plus apporté aux sciences et aux Lumières (Descartes, Pascal, Diderot, Lavoisier, Galois, Pasteur, Durkheim, Marie et Pierre Curie, Langevin, Wallon, Louis de Broglie au secours !) en s’exprimant dans une langue qui est parlée et apprise sur cinq continents ! Quel mépris pour les francophones étrangers qui vivent et qui étudient en France ou pour tous ceux qui, à l’étranger, en Afrique, en Amérique du Nord, en Belgique, en Suisse, etc., parlent notre langue commune avec leur propre accent et leur propre créativité linguistique !

Plus intelligents que nos élites bourgeoises aveulies, les Chinois sont du reste de plus en plus nombreux à apprendre le français pour pouvoir parler dans leur langue aux peuples africains francophones qui forment déjà, potentiellement la majorité des francophones de notre temps.

Collaborer ou résister à la casse sociale et culturelle généralisée de notre pays ? - C’est pourquoi nous appelons à la vigilance démocratique face à cette « modernisation » annoncée par le gouvernement néolibéral et fanatiquement atlantiste de Macron. Lequel n’a cessé de s’acharner en tous domaines sur l’ « exception française » : entendre par là les conquêtes sociales et démocratiques (par exemple la loi de 1905 séparant l’État des Églises) issues de notre histoire et fixées dans notre langue qui « font tache » dans la mondialisation néolibérale dominée par l’Empire euro-atlantique guidé par Donald Trump. La résistance ne se divise pas et elle commence par la capacité à dire non, dans sa langue, celle du peuple** - et non pas « yes », « OK ! » et « Oh my God ! » - dans celle de l’Empire étatsunien imposant partout son « soft power » (souvent suivi par des bruits de bottes !) au plan d’ajustement linguistique mondial qu’une oligarchie félonne relaie chez nous avec un zèle écœurant.   

 * « rendre sa grandeur à la planète », ce qui d’ailleurs, ne veut pas dire grand-chose…

** Celle des peuples faudrait-il dire, car le même totalitarisme linguistique écrase aussi l’allemand, l’italien, le néerlandais, etc. dans leurs aires linguistiques respectives. L’anglais lui-même est menacé en tant que langue porteuse de culture et d’histoire. Une novlangue mondiale serait d’ailleurs une non-langue ruineuse pour la pensée humaine, laquelle s’est largement construite sur le partage de la diversité

 

APPENDICE

– L’un des signataires fait en outre les propositions suivantes visant à renforcer la loi Toubon :

• Rendre obligatoire la dénomination en français des raisons sociales des entreprises exerçant leur activité sur le territoire français. Peugeot-distribution, par exemple, s’appelle actuellement Peugeot retail.

• Rendre obligatoire l’usage du français dans l’administration et la communication des entreprises, sous le contrôle des syndicats et des Comités d’Entreprise.

• Dans la publicité (et l’information sur les emballages), interdire l’usage d’une seule langue étrangère, mais rendre obligatoire l’emploi d’au moins deux langues étrangères. (Toubon y avait fait allusion à l’époque de sa loi, mais n’avait pas levé le petit doigt pour l’obtenir.)

• De même, et dans les mêmes cas, rendre obligatoire l’égalité des langues utilisées, par l’emploi des mêmes caractères et dans la même taille de police.

• Rendre obligatoire l’usage du français dans l’enseignement supérieur, à l’exclusion de toute autre langue (sauf dans les cursus de langues étrangères.)

• Rendre obligatoire dans les établissements, institutions et publications universitaires, l’usage du français (sauf pour les communications faites par des étrangers dans les colloques et congrès). 

• Dans les colloques, congrès, et dans la publication de leurs actes, rendre obligatoire l’admission, en dehors du français, d’autres langues que l’anglais.

• En cas de publication en plusieurs langues, rendre obligatoire la traduction en français des articles rédigés originalement dans une langue étrangère.

• Créer, avec les institutions de recherche des autres pays francophones, une revue scientifique de haut niveau en langue française, n’admettant pas plus de 10% d’articles en langues étrangères, et lui assurer une diffusion non seulement par les réseaux commerciaux mais par les Alliances Françaises et les réseaux diplomatiques. 

• Créer un internet francophone, qui puisse continuer à fonctionner le jour où les Américains décideraient de nous couper l’accès à leurs réseaux. 

Etc.

 

Moderniser la loi Toubon, oui, mais méfions-nous !

Courriel envoyé à Monsieur Paul de Sinéty, Délégué général à la langue française et aux langues de France, à la DGLFLF :

Monsieur le Délégué général et cher Monsieur, 

Oui, nous espérons tous que la loi Toubon sera renforcée et qu'il y aura surtout une volonté politique de la faire appliquer.

Par exemple, aujourd'hui, les Procureurs de la République traînent des deux pieds pour ne pas faire appliquer l'article 4 de la loi Toubon, en son paragraphe 2 : 

https://www.francophonie-avenir.com/fr/L-anglomanie-traitee-sur-le-plan-juridique/326-PORTONS-PLAINTE-CONTRE-LES-ANGLOMANES 

et https://www.francophonie-avenir.com/fr/L-anglomanie-traitee-sur-le-plan-juridique/295-PORTONS-PLAINTE-CONTRE-LES-ANGLOMANES-annee-2018.

Ainsi, il ne faudrait pas que la loi « modernisée » enlève l'expression AUSSI LISIBLE, du paragraphe 2 de l'article 4 de la loi, un mot qui a l'air de bien embêter les angliciseurs de tout poil.

- Aujourd'hui aussi, les DDPP ou DGCCRF ne veulent pas remettre aux associations de défense de la langue française, les procès verbaux que ces associations demandent, lorsqu'elles ont pris un anglomane la main dans le sac. Pourquoi ? Pourtant, ce document serait parfait pour inciter les procureurs de la République à faire respecter la loi Toubon.

J'espère aussi que « moderniser » la loi ne sera pas une occasion d'introduire dans la loi, la notion de « Le français est obligatoire, sauf s'il s'agit de toucher un public étranger ou international ».

C'est ce qui s'est fait pour la loi Fioraso (Et, aujourd'hui en France, on voit le résultat : il y a plus de 1000 masters 100% en anglais, sans un seul cours en français !) et ce que demande le maire du Grau-du-Roi pour son slogan "Let's Grau", soutenu en cela par le député Philippe Berta : http://www.assemblee-nationale.fr/15/propositions/pion1079.asp.

Il faudrait aussi que l'État aide au financement de certains procès que font des associations de défense de la langue française.

Par exemple, l'Afrav, dans l'affaire "Let's Grau" (https://www.francophonie-avenir.com/fr/Info-breves/285-L-Affaire-“Let-s-Grau”-en-appel), si elle n'obtient pas l'aide juridictionnelle pour son appel au Conseil d'État, aura déboursé près de 10 000 euros pour cette affaire. C'est 5 fois son budget annuel (https://www.francophonie-avenir.com/fr/Point-d-infos/347-Coût-du-Proces-Let-s-Grau) !

De plus, cette affaire bloque d'autres affaires qu'il faudrait lancer ou relancer. Par exemple, réintroduire l'affaire "Lorraine Airport" au TGI de Metz, une affaire dont les conclusions sont prêtes (https://www.francophonie-avenir.com/fr/Info-breves/125-e-Lorraine-Airport-e-un-proces-pour-retablir-la-langue-francaise), mais qui est bloquée faute de financement.

Bref, touchons du bois pour que la réforme de la loi Toubon aille plus du côté de la loi 101 du Québec que du côté du mur, c'est-à-dire du côte de Berta et ses amis.

Bien cordialement

Régis Ravat, Président de l'Afrav

 

 

 




Publié par Régis RAVAT le 31 aout 2019

0 personne aime cet article.


Orthographe, corrections : contact.sy@aliceadsl.fr

Défendez le français, financez des procès,

nous ne recevons aucune subvention !


Inscription à l'infolettre!

S'il vous plaît, veuillez entrer votre courriel

Digital Newsletter

Pour vous desinscrire, veuillez cliquer ici ».