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Rufin, un académicien infiltré ?

Jean-Christophe Rufin est membre de l'Acédémie française depuis 2008. Il a une formation de médecin et est engagé dans le mouvement humanitaire depuis 1977. Il est également diplômé en politique ce qui lui a fallu des postes de conseillers ministériels et d'ambassadeurs.Il fait des conférences à l'échelon international et écrit des livres. Il est Docteur honoris causa de l’Université Laval (Québec) et le l’Université de Louvain-la-Neuve (Belgique). Etc.

Dernièrement, le jeudi 2 avril 2015, il est passé sur France 5, dans l'émission « La Grande Librairie », de François Busnel, et là, stupéfaction : il a présenté son nouveau livre, un livre avec un titre en anglais !

François Busnel, très justement, l'a alors interpellé sur ce titre en anglais, véritable claque à la langue française, ineptie totale de la part d'un gardien de la langue censé veiller au maintien de son génie, de sa cohérence, de sa clarté, de son harmonie, de son unité...

Les explications de Rufin ont été en droite ligne avec la pensée du moment, c'est-à-dire, faire du consensuel à tout prix, éviter de s'opposer à qui que ce soit, ou à quoi que ce soit, l'essentiel étant de ne surtout pas faire de vagues.

M. Rufin, en fait, est un académicien passeur de vaseline, prêt à promouvoir ce produit pour une anglicisation sans douleur !

 

Jean-Christophe Rufin, un académicien de.... ?

Voici le commentaire que nous avons mis sur le site « La Grande Librairie » :

Bien, Monsieur Busnel de faire remarquer à l'Académicien (mérite-il la majuscule ?) Jean-Christophe Rufin que le mot anglais "Check Point", pour le titre de son livre, est mal approprié, et pour la langue française, et pour un Académicien.
Dire, comme il nous l'a dit, que ce mot est devenu un mot apatride, un mot qui n'a plus de papiers, un mot dont plus personne ne se soucie de savoir d'où il vient, est une erreur, car ce mot s'écrit et se prononce à l'anglaise, il vient directement du lexique anglo-américain et le simple fait de le prononcer, ou de l'écrire, dévoile son origine et son identité, il n'est donc pas apatride et n'est pas neutre non plus puisque, de lui, transparaît la graphie et le son anglais.
De plus le mot "Point" existe en français avec, bien évidemment, une prononciation française, comment, dans ces conditions, Monsieur Rufin expliquera-t-il à nos enfants que selon l'origine du mot, la prononciation est différente ? Le français doit-il devenir une langue ethnique ? Un "check point", prononciation à l'anglaise ; un "point-virgule", prononciation à la française. Un "prime time", prononciation à l'anglaise ; une "prime de vacances", prononciation à la française, etc. Elle va être belle la langue française dans 20 ans, si l'on continue comme cela, sur les conseils de l'Académicien Rufin !
Nos anciens étaient plus respectueux de notre langue, car ignorant l'anglais pour la plupart, ils francisaient tout naturellement les mots anglais qu'ils entendaient et dont ils ne trouvaient pas d'équivalents. Ainsi " Packet Boat" est devenu le "Paquebot", "Riding in coat", la redingote, etc.
Alors pourquoi, M. Rufin, l'Académicien, s'il n'est pas capable de trouver un équivalent français à "Check Point", du style "Barrage militaire", par exemple, pourquoi alors ne propose-t-il pas une francisation de ce mot qui deviendrait alors "tchèqueponte", mot qui aurait le mérite de respecter la cohérence, la graphie et la prononciation des lettres de l'alphabet de notre langue.
Serait-ce parce que ce monsieur à la flemme de chercher, serait-ce parce qu'il est colonisé par l'anglo-américain, la langue dominante du moment, serait-ce parce qu'il n'aime pas la langue française ou serait, tout simplement, parce qu'il n'a pas de talent ?


Valéry Giscard d'Estaing, un autre académicien de...

Mais l'anglais n'est pas neutre, et celui de Valéry Giscard d'Estaing n'échappe pas à la règle :

Le 18 mai 1976, à l'ambassade de France aux États-Unis, le  président Valéry Giscard d'Estaing, le président Gerald Ford et le secrétaire d'Etat américain Henry Kissinger,  annoncent  la création d’une fondation franco-américaine, la French-American Foundation (FAF) qui lancera le programme Young Leaders.

 L’objectif,  mettre en pratique les idées de l'économiste Milton Friedman de l'école de Chicago: baisse des déficits par le démantèlement des services publics aux dépens de l’intérêt général... privatisation, déréglementation du droit du travail et réduction des dépenses sociales…pour le plus grand profit des multinationales.

Trois ans plus tôt, Henry Kissinger participait à l'organisation du coup d'état du 11 septembre 1973 au Chili, Augusto Pinochet étant chargé d’appliquer le programme  de l'économiste Milton Friedman.

Programme phare de la FAF, Young Leaders a été créé en 1981 et sélectionne chaque année 10 Français et 10 Américains âgés de 30 à 40 ans, appelés à jouer un rôle important dans leur pays, jeunes espoirs sur diplômés, promis à des postes à  haute responsabilité :

François Hollande, est recruté en 1996, par la French American Foundation, ainsi que  neuf  autres français (la sélection est très sévère).

Historiquement, le 11 septembre 1973 marque le coup d'envoi de la mondialisation du capitalisme ultra libéral qui submerge aujourd'hui la planète. Le Chili de Pinochet en a été le grand laboratoire, c’est le début de la fin de l'État providence.

Milton Friedman et ses Chicago's boys, conseillent Nixon, Reagan, Thatcher, grands destructeurs de services publics pour une liberté totale du capitalisme.

Un seul objectif, le profit maximal pour les grands actionnaires. Selon les pays, selon les rapports de force, on utilise la violence pure comme au Chili (enlèvement des opposants, torture, disparition), ou bien alors, comme en Europe, la corruption des leaders syndicaux et politique(financement de locaux, de permanents, financement de campagnes électorales, subventions diverses…), celle de journalistes, d'experts etc.

Enlevés ou « très bien traités », dans les deux cas, d’une manière comme d’une autre, morts ou vivants, les responsables ne sont plus en mesure de faire obstacle aux intérêts de cette poignée de grands actionnaires qui dirigent le monde à la tête de leurs armées de salariés.

En  2012, François Hollande est  le premier Young Leaders à accéder à la fonction de chef d'Etat. Dans son gouvernement, cinq autres ministres Young leaders :

Pierre Moscovici, Arnaud Montebourg, Marisol Touraine, Najat Vallaud-Belkacem, Aquilino Morelle.

François Hollande, c’est le changement dans la continuité du programme de la French American Foundation déjà mis en oeuvre sous Sarkozy, avec  Alain Juppé, Valérie Pécresse, Nathalie Kosciusko-Morizet, Laurent Wauquiez, Jeannette Bougrab...eux aussi Young leaders.

Pour appliquer des réformes en vue  de tirer profit d’une plus grande domestication  de la  population, deux méthodes:

- le coup d'État militaire, arrestation et élimination physique des dirigeants syndicaux et politiques,

- ou bien la corruption de ces dirigeants quand cela est possible.

La population se retrouve en état de choc provoqué par le décalage entre les évènements et le manque d'informations qui empêche analyse et donc réactions adéquates…

Du  Chili de Pinochet à la Grèce d’aujourd’hui, le radical-capitalisme triomphe. Dans les deux cas, la population perd ses repères, très rapidement par la répression, lentement mais sûrement par la  corruption.

Le 11 septembre 1973, au Chili, le jour même du coup d'état, à midi, les Chicago boys, jeunes économistes formés par Milton Friedman, étaient déjà présents à Santiago, et sortaient des presses du journal de droite El Mercurio, un manifeste économique qui allait servir de programme pour les ministres de Pinochet.

Dans les années 70, en Amérique Latine, les coups d'état s'enchaînent, Argentine,  Brésil…soutenus par les Américains, et conseillés économiquement par l'école de Chicago.

En France comme aux États-Unis, parmi les anciens Young Leaders, de hauts responsables de la presse écrite ou parlée, des journalistes, des présidents de grandes entreprises, des écrivains, des experts…

Quelques noms parmi d’autres...

FAF américaine : 

Antony Blinken (1998, ancien conseiller en politique étrangère du président Clinton), Ian Brzezinski (2001, chargé aux affaires de défense de l'OTAN, fils du célèbre géopolitologue Zbigniew Brzezinski), le général Wesley K. Clark (1983, ex-commandant en chef des troupes de l'OTAN en Europe), le président Clinton (1984) et Hillary Clinton (1983, sénateur).

FAF française :  

Philippe Auberger (1989, député UMP), Yves Censi (2003, député UMP), Jérôme Chartier (2003, député UMP), Nicolas Dupont-Aignant (2001, député UMP, Debout la République).

Liste complète sur le site officiel de la FAF 

http://www.french-american.org/leadership/young-leaders/index.html


La video officielle de la French-American Foundation

http://www.dailymotion.com/video/x67vpm_qu-est-ce-que-la-french-american-fo_news

Commentaire lié à la photo :

Au centre, Henry Kissinger, à sa gauche, Valéry Giscard d'Estaing, à l'extrême droite,  Gerald Ford




Publié par Régis RAVAT le 05 avril 2015

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Orthographe, corrections : contact.sy@aliceadsl.fr

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