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Annick Girardin, secrétaire à la Francophonie

Annick Girardin, secrétaire d’État au Développement et à la Francophonie, a fait un effort pour compiler un maximum d’anglicismes dans une lettre au monde économique… pour la défense du français. Pourtant, l’élue originaire de Saint-Pierre-et-Miquelon n’est pas adepte de ces emprunts à la langue de Shakespeare. Mais à l'occasion de la semaine de la langue française et de la Francophonie, elle lance une appel à la réflexion sur un ton humoristique.

Annick Girardin : « On appauvrit la langue française et on mutile l’anglais »

La Secrétaire d'État à la Francophonie a lancé un coup de gueule sous la forme d'une lettre truffée d'anglicismes...

Pourquoi cette lettre ?

Aujourd’hui, la dérive vers le franglais n’est pas toujours compréhensible et parfois ridicule. Est-ce qu’on gagne en efficacité, en compréhension? Au contraire, on exclut ceux qui ont appris notre langue. On appauvrit la langue française et on mutile l’anglais.

Pourquoi est-ce si important qu’on dise « pourriel » pour « spam » ou « courrier électronique » pour « mail » ?

Aujourd’hui la francophonie est un vrai marché, c’est 80 pays. Si on ne prend pas cette chance qu’est la francophonie, on passe à côté de quelque chose au niveau économique et culturel.

N’est-ce pas un peu superfétatoire comme combat ?

Je ne suis pas là pour mettre le français sous cloche. Mais à force, notre langue peut être en danger. Quand je rencontre des dirigeants, on me répète : « Vous les Français, vous n’aimez pas véritablement votre langue car vous ne la défendez pas.» Et cela a un impact. Certains pays francophones en voie de développement, qui n’ont pas toujours les moyens d’avoir un bataillon d’interprètes, sont exclus de négociations internationales. C’est une question de justice et d’équité. Si la France ne se rebelle pas, qui va le faire ? On compte bien être attentif à ça dans le cadre des réunions de la COP21 en décembre.

Quelles peuvent être les dérives ?

Nous avons la chance de pouvoir changer des petits automatismes pour réutiliser «calendrier» au lieu de « timing », en mer au lieu d’offshore, indépendant au lieu de freelance, travail collectif au lieu de work in progress. Je comprends qu’on utilise un anglicisme quand on n’a pas un mot français équivalent. Mais en général, on trouve des équivalences. Personnellement, j’utilise très peu d’anglicismes… si ce n’est «leadership*» ! Certaines entreprises appellent leurs ouvriers « associates », donc associés. L’idée c’est de faire moderne, de faire « in » ? Non seulement c’est ridicule, mais c’est pervers. Les mots ont un sens. De même, certains se sentent à l’aise avec le mot «lobbying», pas avec l'expression « réseaux d’influence ». Est-ce qu’on cherche alors des termes anglais pour amoindrir le sens d’un mot ou pour en donner un autre ?

Que proposez-vous pour promouvoir le français en entreprise ?

Je souhaite avoir des échanges avec le monde de l’entreprise, les universités, les grandes écoles, les salariés pour voir comment mieux former, mieux communiquer. Le Medef semblait à l’écoute lors de premières rencontres.

Pourquoi à votre avis les Québécois sont-ils plus inventifs que les Français quand il s’agit de traduire ?

Ce n’est pas uniquement une question que de créativité. Le Québécois, Saint-pierre-et-miquelonais ou l’Acadien, il se bat pour que sa langue survive.

Est-ce que vous souhaitez revoir la loi Toubon relative à l'emploi de la langue française ?

Je ne crois pas que la réponse sera apportée par une loi ou des moyens répressifs. Mais par une prise de conscience que cette responsabilité, nous la partageons. Parce que nous devons ensemble retrouver cette passion du français.

L’anglicisme qui vous agace le plus ?

Brainstorming. On mène une réflexion collective ! Ce n’est pas beaucoup plus long…

Propos recueillis par Oihana Gabriel

Source : 20minutes.fr, le mardi 17 mars 2015

*Note de l'Afrav : et pourquoi pas, pour remplacer "leadership", le mot "chefferat", du mot français "chef" ou "menorat", du mot français "meneur"  !

 

Quand une ministre défend la francophonie avec une lettre en « Franglish »

Un coup de gueule en Franglish (franglais). Dans une lettre publiée ce mardi 17 mars, sur son blogue et qu'elle adressera mercredi « au monde du travail », la secrétaire d’État au Développement et à la Francophonie a fait un effort pour épouser les mots d’un chef d’entreprise biberonné aux anglicismes. « Quitte à ne pas être trop trendy, je déplore que notre langue française perde autant de terrain dans le business et l’administration. Tu vas me dire que ce combat est has been et qu’il faut plutôt penser cash flow que vocabulaire. Mais selon moi, les deux se rejoignent. Des entreprises ayant choisi d’enseigner le français à leurs teams basées à l’étranger plutôt que de customiser la langue de Shakespeare en France en ont vu tous les bénéfices, y compris économiques. D’ailleurs nos anglicismes sont souvent incompréhensibles pour les anglophones », tacle Annick Girardin dans sa missive.

Lancer une réflexion pour défendre le français

« Ma lettre était une provocation. Mais elle ressemble étrangement aux propos de certains conseillers. En arrivant dans ce secrétariat, je ne comprenais pas la moitié des expressions », confie à 20 Minutes la ministre originaire de Saint-Pierre-et-Miquelon, archipel français d’Amérique du Nord. À travers cette initiative, elle appelle donc à un sursaut national pour défendre la langue de Molière... sur le ton de l’humour.

« Beaucoup de pays ont pris conscience de la richesse de la langue française alors que nous la traitons comme des enfants gâtés », poursuit-elle. Quel intérêt pour les entreprises ? « Pour que demain cette langue soit davantage utilisée dans le milieu économique, il faut qu’elle représente une valeur ajoutée et donc qu’on la pratique correctement. Sinon autant passer directement à l’anglais ! », tance la secrétaire d’État.

Snobisme ? Efficacité ? Pour la ministre, (qui reconnaît tout de même utiliser le terme leadership !) il suffit de « changer des petits automatismes pour réutiliser calendrier au lieu de timing, en mer au lieu de offshore, indépendant au lieu de freelance, travail en cours au lieu de work in progress. En général, on trouve des équivalences », assure-t-elle. Et en cas de panne, le site FranceTerme propose des équivalences des anglicismes, notamment à travers un guide baptisé « Vous pouvez le dire en français ».
Annick Girardin espère également lancer une grande réflexion avec les entreprises, les universités, grandes écoles pour apprendre à mieux communiquer et défendre la 5e langue du monde. Vous avez dit brainstorming ?

Oihana Gabriel

Source : 20minutes.fr, le mardi 17 mars 2015

 

Annick Girardin épingle les anglicismes en pleine semaine de la francophonie

Il y a des anglicismes qui font bondir Annick Girardin, originaire de Saint-Pierre-et-Miquelon. Dans une lettre ouverte drôle et originale, adressée « au monde du travail », la secrétaire d’État jette un pavé dans la mare - throws a stone in the pond - en pleine semaine de la francophonie.

Dans le cadre de la semaine de la langue française, la secrétaire d'État à la Francophonie Annick Girardin, adresse, ce mercredi, une « lettre ouverte au monde du travail ». Un courrier original, bourré d’anglicismes, qui ironise sur l'usage de l'anglais dans le monde de l'entreprise.

« Je suis un peu touchy sur les questions d'usage du français »

« Cher monde du travail, ne m'en veux pas si je suis un peu cash », commence Annick Girardin en avouant « en tant que secrétaire d’État à la Francophonie et originaire de Saint-Pierre-et-Miquelon, petit territoire français d’Amérique du Nord, je suis un peu touchy sur les questions d'usage du français ».

Déplorant, quitte à être taxée de "has been", que la langue française « perde autant de terrain dans le business et l'administration », la secrétaire d'État use et abuse d'anglicismes pour appuyer sa démonstration. Au passage, elle remarque également que « nos anglicismes sont souvent incompréhensibles pour des anglophones ». « Est-ce que l’expression "checker ses mails" est audible pour un salarié de la city ? », interroge Annick Girardin.
« Pourquoi, vous Français, donnez-vous constamment l'impression de ne pas croire en votre langue », écrit la secrétaire d’État.

Cinquième langue parlée au monde 

« La France dispose d'outils précieux pour faire vivre le français comme langue internationale et comme langue des affaires », ajoute-t-elle, soulignant qu'il s'agit de la cinquième langue parlée au monde et la troisième langue des affaires à l'échelon international.
« J’ai un vrai feeling, conclut Annick Girardin avec humour, cette langue est une chance, un atout qui mérite d’être exploité. » Et en guise de salutations, elle écrit :

« En attendant vos feedbacks ASAP pour brainstormer avec vous ! »

Dans un entretien au quotidien 20minutes, Annick Girardin explique sa démarche.   « La dérive vers le franglais n’est pas toujours compréhensible et parfois ridicule. (…) Nous avons la chance de pouvoir changer des petits automatismes pour réutiliser "calendrier" au lieu de "timing", "en mer" au lieu d’"offshore", "indépendant" au lieu de "freelance", "travail collectif" au lieu de "work in progress". Je comprends qu’on utilise un anglicisme quand on n’a pas un mot français équivalent. Mais en général, on trouve des équivalences. »

La Francophonie, c'est 80 pays

Secrétaire d’État chargée du Développement et de la Francophonie, elle défend :

« Aujourd’hui la francophonie est un vrai marché, c’est 80 pays. Si on ne prend pas cette chance qu’est la francophonie, on passe à côté de quelque chose au niveau économique et culturel. »


Enfin, Annick Girardin prend cet exemple marquant : « Le Québécois, le Saint-pierre-et-miquelonais ou l’Acadien, il se bat pour que sa langue survive ! »

Laura Philippon

Source : la1ere.fr, le mercredi 18 mars 2015

Pour féliciter et encourager Mme Annick Girardin :

Formulaire de contact : http://annickgirardin.net/contact/
Twitter : @AnnickGirardin




Publié par Régis RAVAT le 19 mars 2015

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