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En ne respectant pas la loi Toubon, l'État est le premier fossoyeur de la langue française !

Philippe Carron, un militant du Collectif Langue française de Suisse romande, lors d'un séjour à Villers-Cotterêts, la ville que le gouvernement Macron a pour projet de hisser au rang de Cité de la Francophonie et de la langue française, a constaté que les panneaux de signalisation des travaux étaient écrits en bilingue français-anglais.

Autrement dit, ces panneaux sont dans l'illégalité puisque, selon l'article 4 de la loi Toubon, toute inscription relevant de la sphère publique et faisant l'objet d'une traduction, doit avoir sa traduction dans au moins deux langues étrangères.

Voilà donc un bel exemple de la stupidité des gens qui nous gouvernent : non-respect de la loi Toubon par un affichage public bilingue français-anglais, un affichage qui met en vedette l'anglais comme seule langue étrangère invitée à partager le lit avec le français, comme si nous étions sous protectorat anglo-saxon et que nous devions partager notre langue avec celle de notre protecteur.

Bilinguisme illégal, Loi Toubon bafouée à Villers-Cotterêts, future Cite de la Francophonie

Bilinguisme illégal à Villers-Cotterêts, future Cité de la Francophonie

Une fois encore, l'État est pris en flagrant délit de non-respect de la loi Toubon, la loi relative à l'emploi de la langue française en France.

L'État est donc le premier fossoyeur de la loi Toubon et le premier propagandiste de la politique du tout-anglais.

 

Macron et Badinter bafouent la loi Toubon au Panthéon !

Récemment encore, le président Emmanuel Macron organisait une cérémonie pour commémorer les 40 ans de l'abolition de la peine de mort en France. 

Cet anniversaire a été commémoré au Panthéon à Paris, le samedi 9 octobre dernier, et le chef de l'État recevait pour l'occasion celui qui a mené sans relâche ce combat, Robert Badinter.

Pour le coup, force fut de constater que le grand panneau situé derrière l'orateur, c'est-à-dire derrière Robert Badinter qui faisait son discours à la tribune, était en bilingue français-anglais.

Ce panneau bilingue en infraction au regard de l'article 4 de la loi Toubon n'a pas pour autant perturbé l'homme de loi, Robert Badinter !

Mais faut-il s'en étonné, alors qu'en 1994, président du Conseil constitutionnel, il a été le fossoyeur de cette loi avec 60 députés socialistes*, la censurant de nombreux de ses articles et condamnant ainsi notre langue à une mort lente, la laissant sans armes efficaces face à l'impérialisme de l'anglais.

Emmanuel Macron et Robert Badinter au Panthéon,  Peine de mort et Loi Toubon

Cela dit, la plupart des photos qui sont passées dans les médias montrant Emmanuel Macron ou Robert Badinter parlant à la tribune, faisaient voir en arrière plan une inscription en anglais "I vote for a pure, simple and definitive..."

Et c'en était fait d'une publicité subliminale, une de plus, en faveur de l'anglais !

*Le Conseil constitutionnel a été saisi le 1er juillet 1994, et le 19 juillet par un mémoire en réplique présenté consécutivement aux observations du Gouvernement, par MM Martin Malvy, Henri d'Attilio, Jean-Marc Ayrault, Jean-Pierre Balligand, Gilbert Annette, Claude Bartolone, Christian Bataille, Jean-Claude Bateux, Jean-Claude Beauchaud, Michel Berson, Jean-Claude Bois, Augustin Bonrepaux, Jean-Michel Boucheron, Didier Boulaud, Jean-Pierre Braine, Laurent Cathala, Camille Darsières, Mme Martine David, MM Bernard Davoine, Jean-Pierre Defontaine, Bernard Derosier, Michel Destot, Julien Dray, Pierre Ducout, Dominique Dupilet, Jean-Paul Durieux, Henri Emmanuelli, Laurent Fabius, Jacques Floch, Michel Fromet, Pierre Garmendia, Kamilo Gata, Jean Glavany, Jacques Guyard, Jean-Louis Idiart, Frédéric Jalton, Serge Janquin, Charles Josselin, Jean-Pierre Kucheida, André Labarrère, Jean-Yves Le Déaut, Louis Le Pensec, Alain Le Vern, Marius Masse, Didier Mathus, Jacques Mellick, Louis Mexandeau, Didier Migaud, Mme Véronique Neiertz, MM Paul Quilès, Alain Rodet, Mme Ségolène Royal, MM Henri Sicre, Roger-Gérard Schwartzenberg, Daniel Vaillant, Bernard Charles, Régis Fauchoit, Jean-Pierre Michel, Ernest Moutoussamy et Emile Zuccarelli, députés, dans les conditions prévues à l'article 61, alinéa 2, de la Constitution, de la conformité à celle-ci de la loi relative à l'emploi de la langue française

 

Et les exemples foisonnent qui montrent que l'État ne respectent pas la loi Toubon !

Pour tenter d'arrêter l'État de nous suicider linguistiquement parlant, l'Afrav a saisi la justice dans les affaires suivntes :

 

Affaire "French Tech et Next 40" :

Les marques illégales French-Tech et Next-40

- Contre les marques « La French Tech » et « Next 40 » du Ministre de l’Économie et des Finances :

Recours gracieux - Requête - Mémoire en réplique de l'Afrav - Mémoire en réponse au mémoire en défense n°2 du Ministère

 

Affaire "Choose France" :

La marque illégale Choose-France.

- Contre la marque "Choose France" du Premier ministre :

Recours gracieux - Requête - Mémoire en réplique de l'Afrav

 

Affaire "anglais obligatoire pour toute licence professionnelle" :

Frédérique Vidal, la ministre qui a inscrit dans la loi l'anglais-obligatoire

- Contre l'Arrêté du 6 décembre 2019, contre l'Arrêté du 3 avril 2020 et contre le Décret du 3 avril 2020 instituant l'obligation de passer une certification en langue anglaise pour l'obtention de toute licence professionnelle, de tout DUT (diplôme universitaire technique), de tout BTS (Brevet de technicien supérieur).

Procès au Conseil d'État en cours par le biais d'un Collectif d'associations et de syndicats dont l'Afrav fait partie : ACEDLE, ADEAF, AFEA, AFLA, AFRAV, AGES, APLIUT, ARDAA, FNAEL, GERAS, GERES, OEP, RANACLES, SAES, SIES

 

Affaire  "Health Data Hub" : 

La marque illégale Health Data Hub, ministère de la Santé

- Contre la marque la marque "Health Data Hub" de la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques, la DREES (Ministère de la Santé) : 

Recours gracieux - Requête

 

Affaire "French Impact" :

La marque French-Impact du ministère de la Transition écologique

- Contre la marque "French Impact" de la Ministre de la Transition écologique et solidaire :

Recours gracieux - Requête

 

Affaire concernant la nouvelle carte nationale d'identité :

Carte d'identité nationale des Français

Recours gracieux - requête - affaire en cours

Requête aux fins de référé-suspension - mémoire en défense du Ministère - ordonnance du juge des référés - référé-suspension perdu par l'Afrav, mais affaire transmise au Conseil d'État par le président du Tribunal administratif de Paris pour jugement sur le fond.

 

Site en bilngue illégal du ministère de l'Économie, des Finances et de la Relance :

Site en bilingue illégal du ministère de l'Économie, des Finances et de la Relance.

Recours gracieux

 

ETC.

 

L'anglicisation étant encouragée par l'État, la société civile se laisse angliciser !

Entraînée par le snobisme des élites parisiennes, la France devient l’ennemie de sa propre langue. 

La France abandonne sa propre langue,

par Guy Fournier, éditorialiste québécois

Cette langue que nous défendons bec et ongles, que notre gouvernement protège à coup de lois qui nous attirent des accusations de racisme, les médias français – la télévision en particulier – ne cessent de la gangrener de mots anglais.

Au Québec, nous avons créé une « police de la langue » pour que magasins, restaurants et autres établissements ayant pignon sur rue s’affichent d’abord en français. Un office qui compte plus de 200 fonctionnaires et pour lequel nous dépensons 25 millions $ par an veille aussi sur notre langue. 

Pendant ce temps, la France semble abandonner sa langue – qui est aussi la nôtre – au snobisme des publicistes, des journalistes, des animateurs et des commentateurs, tous trop heureux d’afficher leurs connaissances de l’anglais, si minces soient-elles.  

Des dizaines de chaînes de télévision française s’identifient uniquement en anglais. Notre chroniqueur Mathieu Bock-Côté, par exemple, anime à CNews une émission hebdomadaire dont au moins le titre est en français. Sur BFMTV, non seulement on a les actualités en continu, mais on a aussi l’info « en replay » ! Quant aux maniaques de l’info, ils peuvent toujours syntoniser Euro News.

DES CHAÎNES AUX NOMS ANGLAIS

Difficile à imaginer par leurs noms, mais la chaîne CSTAR HITS se consacre uniquement à la musique française de 1980 à nos jours, la chaîne FASHION TV est dédiée à la mode, MY ZEN TV à la détente, Ciné Classic aux vieux films, BFM Business à l’économie, Canal+Family aux émissions tout public, Cartoon Network et J-One à la jeunesse, Museum TV à l’art, MCM TOP à la musique des 15 à 24 ans, MEZZO LIVE au jazz et à la musique classique, NON STOP PEOPLE à l’actualité des célébrités et SEASON à la chasse et à la pêche...

Animateurs et invités de toutes ces chaînes font mille détours pour montrer qu’ils connaissent des mots anglais. Ils brandissent tous ceux qui sont à la mode. Sur France Info, le 29 septembre, mon ami Claude Bédard a recensé en 20 minutes les mots anglais qui suivent : trending survey, le inside home, la quick connect, le hard shopping, les spécialistes du net surfing et du networking.

Au journal de France 2, depuis l’épidémie de COVID, on n’a pas cessé de parler de clusters. Comme si le mot « éclosion » n’existait pas. À ce téléjournal que diffuse TV5, on parle régulièrement de benchmark, de branding, d’esprit corporate et de smartphones.

LA DRÔLE DE VITRINE DE CANNES

La semaine prochaine, du 11 au 14, s’ouvrira à Cannes le plus gros événement annuel du monde consacré à la télévision : le MIPCOM. Sans surprise, le site internet principal de l’événement est en anglais. Il y a aussi, pour la forme, un site français qui comporte uniquement l’essentiel de l’événement. On a cru nécessaire d’y ajouter des vidéos de promotion en... anglais.

Une vingtaine de sociétés de production québécoises, dont Encore Télévision, Zone 3 et Babel Films, seront présentes à Cannes. La série jeunesse Six degrés de Simon Boulerice est finaliste dans la catégorie « Disability » et la docusérie de Yohanne Cassabois, L’effet secondaire, dans la catégorie « Diversity in Kids Programming ». La websérie Je voudrais qu’on m’efface est finaliste au festival CANNESERIES (comme notre ancienne CSERIES !) qui se déroule du 8 au 13 octobre. 

Appelé « Québec créatif », notre pavillon sera l’un des rares à donner du MIPCOM une image un tant soit peu française. Ce MIPCOM n’a pas de quoi pavoiser.

GUY FOURNIER

Source : journaldemontreal.com, le jeudi 7 octobre 2021

 

 

 




Publié par Régis RAVAT le 10 octobre 2021

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Orthographe, corrections : contact.sy@aliceadsl.fr

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