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Refusons l'UE anglophone d'Ursula von der Leyen !

Le Haut Conseil de la Langue française et de la Francophonie (HCLFF), créé le 18 juin 2020 à Paris, a adressé le 14 septembre à Monsieur le Président de la République française une lettre ouverte collective de ses cent personnalités membres*, au sujet de la place post-Brexit du français et des autres langues officielles et de travail de l’Union européenne.

Il lui demande solennellement d’informer officiellement le Conseil de l’UE de la décision de la France de tenir, pour sa part, compte du départ du Royaume-Uni, en :

- ne souffrant plus que ses administrations soient contraintes de travailler sur des documents de l’UE non traduits, et d’y répondre uniquement en anglais ;

- demandant que le Conseil revienne à l’esprit du règlement linguistique n°1 de 1958 modifié, et fixe lui-même le statut post-Brexit des langues officielles et de travail en Conseil des Chefs d’État, qui doit se prononcer à l’unanimité.

Albert Salon, 

Avenir de la Langue française, 34 bis rue Picpus - 75012 - courriel : avenirlf@laposte.net 

et 23 autres associations.

* voir la liste

 

lettre ouverte adressée au président de la République

Le 14 septembre 2020

À Monsieur Emmanuel Macron, Président de la République

Palais de l’Élysée, 55 rue du Faubourg Saint-Honoré - 75008 Paris

 

Monsieur le Président

Les personnes et associations portées dans la liste jointe se sont constituées le 18 juin 2020 en un réseau informel de la société civile française : Haut Conseil pour la Langue française et la Francophonie, afin de veiller collectivement à une meilleure application de la Constitution par tous les acteurs français. D’abord de son article 2 : « La langue de la République est le français », puis de son titre XIV, article 87, sur la participation de la France à la Communauté francophone. 

Nous avions accueilli en 2017 avec un vif intérêt vos engagements de candidat pour le français et la Francophonie. De même le 20 mars 2018 lorsque, dans la présentation de votre politique, vous reprîtesles propositions des associations et leur projet (lancé en 2001) d’« Institut de la Francophonie » à Villers-Cotterêts, dont vous avez bien mis en place les moyenshumains et financiersnécessaires à son inauguration en 2022.

Les signaux contraires émis en même temps par vous-même ont été publiquement critiqués, y compris par les associations. Mais nous avons voulu croire qu’ils ne l’emporteraient pas sur votre rôle et votre volonté de Président de promouvoir les intérêts fondamentaux de la France et de sa civilisation. Ainsi nourrissons-nous l’espoir que vous les ferez prévaloir face à des évolutions dangereuses, dont la plus immédiate découle du vote du Brexit du 23juin2016.

Le Conseil de l’Uniona adapté aux nouveaux entrants son règlement n°1 de 1958 sur les langues officielles et de travail. Après le Royaume-Uni, l’Eire fut le seul à déclarer l’anglais langue officielle pour l’UE, mais ajouta son gaélique. Le Conseil ne peut ignorer que le Brexit fragilise le statut actuel de l’anglais officiel, et surtout de travail.

Or, un puissant mouvement s’est développé pour, au contraire, le conforter. Voire le promouvoir comme « langue commune » de fait. En invoquant sa domination conquise depuis 46 ans grâce à l’opiniâtreté des nouveaux, et au laxisme persistant des anciens. En osant même plaider que l’anglo-américain deviendrait « neutre » en UE : une sorte de commode et consensuel « volapük ». Mme Ursula von der Leyen donne-t-elle pas déjà le ton à Bruxelles en n’employant plus guère que l’anglais, « hégémon » mondial, sans réaction française.

Monsieur le Président, c’est d’abord de la France qu’est attendue partout l’opposition àcette « langue commune », réduisant à une les trois « de travail » du règlement n°1.

Vous en avez le pouvoir. Le moyen consisterait à informer officiellement le Conseil de l’UE de la décision de la France de tenir, pour sa part, compte du Brexit, en :

- ne souffrant plus que ses administrations soient contraintes de travailler sur des documents de l’UE non traduits, et d’y répondre uniquement en anglais ;

- demandant quele Conseil revienne à l’esprit du règlement n°1, et fixe lui-même le statut post-Brexit des langues officielles et de travail en Conseil des Chefs d’État.

Monsieur le Président, votre position aura des effets et un retentissement considérables. Elle peut se hisser à la hauteur des grands « non » lancés au nom de laFrance : 1940 à la capitulation ; 1944 à l’AMGOT, 1966 à l’OTAN militaire, 2003 à G.W.Bush en Irak ; 2005 à la « Constitution européenne » cette fois par le peuple lui-même.

Monsieur le Président, à votre tour, vous tenez en vos mains le destin de la France. Pour le français, les cultures en Francophonie, et pour l’Europe,vous seul pouvez dire « non » aux menées impériales, soutenues par certains milieux français.

Monsieur le Président, nous vous en prions : empêchez cette promotion post-Brexitde l’anglais à Bruxelles ! Elle serait un abandon d’intérêts fondamentaux, une forfaiture au regard des devoirs de tous les États membres d’affirmer leur langue nationale, surtout lorsqu’icelle a une dimension mondiale. Elle serait un « écocrime » de l’Union contre la diversité des langues et cultures, donc contre la civilisation

Veuillez, Monsieur le Président, recevoir l’expression de notre vif espoir en votre volonté et votre pouvoir d’agir, et de notre très haute considération.

 

Cette lettre ouverte est à diffuser sans modération ! - Merci.

 

Ursula von der Leyen ou le triomphe de l'anglais

Par Jean Quatremer, correspondant à Bruxelles (UE) , le 19 septembre 2020 

Le discours du 16 septembre dernier de la présidente de la Commission européenne, Mme Ursula von der Leyen, a été prononcé presque entièrement en anglais, contre l'usage… et contre l'évidence, alors que le Royaume-Uni a quitté l'UE.

La lettre du général de Gaulle du 19 juillet 1962, exhumée de ses archives, fait depuis quelques jours les délices des réseaux sociaux à l’heure de la "start-up nation". Sans doute adressée au ministre des Armées, Pierre Mesmer, elle est ainsi rédigée : 

« Mon cher Ministre, j’ai constaté, notamment dans le domaine militaire, un emploi excessif de la terminologie anglo-saxonne. Je vous serais obligé de donner des instructions pour que les termes étrangers soient proscrits chaque fois qu’un vocable français peut être employé, c’est-à-dire dans tous les cas », ces derniers mots manuscrits…

Lettre du Général De Gaulle exigeant le respect de la langue française

Nul doute que le vieux général se serait étranglé en écoutant le discours sur « l’État de l’Union » prononcé le 16 septembre par la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, devant le Parlement européen.

L’ancienne ministre allemande de la défense, pourtant « vendue » comme francophone par Emmanuel Macron, a parlé durant 1h20 presque uniquement en anglais (ou plutôt en globiche, sa version abâtardie). Pire si possible : tous les chefs de groupe politique, à l'exception de l'extrême-droite, lui ont répondu dans la langue de Shakespeare, y compris l’Allemand Manfred Weber, le patron du Parti populaire européen (PPE, conservateur) dont l’anglais est tout sauf courant.

Rupture

Le site germano-américain, Politico Europe, a calculé que 81 % du discours de von der Leyen était en anglais, 12% en allemand, 7% en français. Tous les compteurs anglophones se sont affolés : 

« Elle a parlé en français pendant 80 secondes au début de son discours et pendant 2 minutes 30 à la fin ; elle a parlé en allemand pendant 9 minutes 30 au milieu ; et elle a parlé en anglais pendant 63 minutes – deux morceaux d’une demi-heure de chaque côté de la section allemande. En tenant compte du temps perdu en applaudissements, l’anglais a pris encore plus de place dans son discours – près de 85 % – car elle parle l’allemand plus couramment que l’anglais», poursuit le site.

Une vraie rupture avec les usages : ses prédécesseurs ont veillé à respecter un certain équilibre linguistique entre les trois langues de travail de l’Union que sont l’anglais, l’allemand et le français, Jean-Claude Juncker (2014-2019) étant sans aucun doute un orfèvres en la matière. Si la présidente de la Commission avait parlé quasi uniquement en allemand, personne n’aurait été choqué : il y a une armée d’interprètes et de traducteurs au service des institutions et il est normal que l’on parle sa propre langue dans l’enceinte où siègent les représentants des peuples européens qui sont très loin de parler tous anglais.

Tabou de l’allemand

Comment expliquer une telle dérive ? La raison en est simple. Von der Leyen se repose sur deux hommes de confiance et deux seulement : Björn Seibert, son chef de cabinet, et Jens Flosdorff, son conseiller en communication. Or ces deux Allemands ne parlent pas un mot de français et exigent que tout leur remonte en anglais, rares étant les fonctionnaires européens maitrisant suffisamment la langue de Goethe… Ce qui prive la présidente d’un canal d’information essentiel, la France n’étant pas un pays que l’on peut ignorer. D’ailleurs, est-ce un hasard si elle n’a pas prononcé un mot sur la défense européenne, l’un des sujets majeurs du débat en France ?

Reste que ses deux conseilleurs auraient au moins pu lui préparer son discours en allemand, ce qu’ils n’ont pas fait, sans doute parce qu’il y a un tabou persistant sur cette langue. Rappelons qu’en 1958, les premiers mots du premier président de la Commission, l’Allemand Walter Hallstein furent : « et naturellement, messieurs, nous parlerons français ». Ce basculement vers l’anglais langue unique est d’autant plus sidérant alors que le Royaume-Uni a quitté l’Union le 31 janvier et qu’il y a moins de vingt députés sur 705 dont la langue natale est l’anglais… Heureusement que le ridicule n’a jamais tué personne.

Jean Quatremer correspondant à Bruxelles (UE) 

Source : liberation.fr, le samedi 19 septembre 2020

Ci-après, Mme Ursula ven der Leyen dans son discours du 16 septembre 2020,  dans sa version originale;

Version originale

Version traduite en français



Réaction de M. De Poli (adhérent de l'Afrav), suite à l'article de M. Quatremer

Monsieur,
    
Je me permets de vous écrire, car j'ai lu avec grand intérêt votre article publié ce jour et intitulé « Ursula von der Leyen ou le triomphe de l'anglais » :

https://www.liberation.fr/planete/2020/09/19/coulisses-de-bruxelles-ursula-von-der-leyen-ou-le-triomphe-de-l-anglais_1799946

 Je souhaitais juste signaler qu'il n'y avait nullement besoin d'attendre le discours de Mme von der Leyen pour constater que la langue nationale du Royaume-Uni est malheureusement largement dominante au sein de la Commission européenne.

En effet, je suis les points presse quotidiens de cette institution et les interventions sont presque toutes en anglais. De plus, à part lors de l'introduction, les porte-paroles de la Commission européenne prennent tous systématiquement la parole en anglais et ne répondent en français que lorsqu'ils sont questionnés dans cette langue. Et encore !

Le porte-parole Christian Wigand se permet même l'humiliation de répondre en anglais à des questions posées en français. Tout cela est bien évidemment inadmissible, scandaleux et déplorable, d'autant plus que l'anglais n'est plus la langue nationale d'un seul pays de l'UE. C'est pourquoi je ne cesse d'écrire aux journalistes et aux membres des institutions européennes pour signaler que les communications dans cette langue doivent cesser, car le Royaume-Uni a quitté l'Union européenne le 31 janvier 2020 et le poids géopolitique de cette langue est désormais nul au sein de la nouvelle Union. L'emploi du français devrait donc être naturellement privilégié par les membres des institutions européennes, car les trois capitales de l'Europe (Bruxelles, Luxembourg et Strasbourg) sont francophones et la majorité des pays de l'UE fait partie de l'Organisation internationale de la Francophonie ou veut en faire partie.

Voir la carte suivante :

Carte de la Francophonie selon l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF)

De même, quel message envoie-t-on aux Européens en employant la langue du Royaume-Uni ? Que l'Union européenne doit dorénavant être considérée comme une colonie de ce pays ou des États-Unis d'Amérique ? Cette pratique est déplorable et doit cesser, d'autant plus que l'hégémonie actuelle de l'anglais en Europe (confortée, malheureusement, par la Commission) fait perdre des milliards d'euros aux pays de l'UE et rapporte en retour dix milliards d'euros par an au Royaume-Uni. Voir l'entretien du professeur François Grin :

https://www.letemps.ch/societe/2005/06/22/anglais-mauvaise-solution

Enfin, je souhaitais réagir à la phrase suivante

 « Or, ces deux Allemands ne parlent pas un mot de français et exigent que tout leur remonte en anglais, rares étant les fonctionnaires européens maîtrisant suffisamment la langue de Goethe…»

On n'en croit pas ses yeux : alors que le français est une langue de travail de la Commission européenne, ces deux Allemands privent de nombreux fonctionnaires de leur droit à travailler en français. C'est une véritable honte, un scandale, d'autant plus que des fonctionnaires s'étaient déjà plaints de ces pratiques scandaleuses au début du mandat de Mme von der Leyen :

https://www.lesechos.fr/monde/europe/lappel-au-secours-des-francophones-de-la-commission-europeenne-1132459

Qu'attendent donc les institutions francophones pour protester ?

Que fait l'OIF face à ces dérives inacceptables ? Que fait M. Macron ? Du temps du général de Gaulle, jamais de telles dérives n'auraient été acceptées.

 Bien à vous,

Daniel De Poli
67400 Illkirch - Courriel : daniel.depoli(chez)netc.fr

 

Post-scriptum : vous trouverez ci-dessous un article publié le 6 mai 2020 dans le Journal du Dimanche et intitulé « Europe : les Français n’y croient plus » :

https://www.lejdd.fr/International/europe-les-francais-ny-croient-plus-3966551

Or, ce rejet de l'Europe par de nombreux Français est aussi dû au fait que presque tous les responsables européens communiquent encore dans la langue du Royaume-Uni, un État qui a pourtant quitté l'UE le 31 janvier 2020.

L'emploi de cette langue crée bien évidemment un éloignement très fort par rapport aux Français car l'immense majorité de ceux-ci ne comprennent pas cette langue. Comment demander aux Français d'être proches de l'UE, alors que celle-ci est de fait une machine à angliciser ?

Il n'y a qu'à écouter Mme von der Leyen pour s'en rendre compte : celle-ci ne s'exprime quasiment que dans la langue du Royaume-Uni, y compris sur des chaînes de télévision francophones, comme on peut le voir lors de la lamentable prestation sur France 24 le 1er mai dernier (voir la vidéo, ci-dessous).                

L'emploi de la langue du Royaume-Uni est d'autant plus révoltant que Mme von der Leyen parle très bien le français.

Et il faudrait après de tels camouflets se sentir proches de l'UE ? C'est une blague ! 



Protestons tous azimuts contre l'UE anglophone !

Protestons en diffusant le plus possible le communiqué du Haut Conseil de la Langue française et de la Francophonie (HCLFF), voici en ce sens quelques adresses-courriel utiles :

- emmanuel.macron@en-marche.fr, 

- ursula.von-der-leyen@ec.europa.eu,

- louise.mushikiwabo@francophonie.org,

- stephane.lopez@francophonie.org,

- etc. 

Protester par l'intermédiaire de touiteur est également une bonne façon de se faire entendre :

Touit à Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne

 

 

 




Publié par Régis RAVAT le 19 septembre 2020

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Orthographe, corrections : contact.sy@aliceadsl.fr

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