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Comme en France, la langue française en Algérie dans les universités, est menacée !

Bien sûr, il fallait s'y attendre, la France se vouant de plus en plus à l'anglais, est en train de donner l'exemple de l'abandon de la langue française à certains pays qui, jusqu'à maintenant, la privilégiaient.

C'est ainsi que l'Algérie risque de remplacer le français par l'anglais dans ses universités.  

Eh oui, le ministre algérien de l'Enseignement supérieur, M. Tayeb Bouzid, qui a récemment dit que « Le français ne peut vous mener nulle part ! », a décidé que les universités algériennes devaient abandonner le français au profit de l'anglais.

Que lui répondre, alors que la France, elle aussi, dans ses universités est en train de faire la même chose ?

Rappelons-nous en cela ce que disait Allègre sur l’anglais en 1997 (l’anglais n’est plus une langue étrangère), ce qu’a fait Jospin sous Chirac (introduction de l’anglais dès le Primaire), ce qu' a voulu faire Pécresse (l’égaliser l’enseignement EN anglais dans nos universités) et ce qu’a fait Darcos (anglais obligatoire dès le CP, pour une France bilingue français-anglais) en 2009 sous Sarkozy, ce qu' a fait Fioraso (légalisation de l’enseignement EN anglais dans nos universités) en 2014 sous Hollande, pour arriver à ce qui se fait aujourd'hui sous Macron : plus de mille masters dans les universités françaises sont 100% en anglais, sans un seul cours en français !

C'est donc la France, hélas, la première, qui donne l'exemple de l'abandon de la langue française et de la soumission à l’anglais.

Cela dit, il faut tout de même savoir que le ministre algérien, Tayeb Bouzid, est diplômé de l'Université de Washington aux É-U-A, c'est dire qu'il est tourné - tout comme le président Macron (Young Leader et ami des financiers de Wall Street et de la City) -, vers le monde anglophone. Pas étonnant alors qu'il veuille, comme Macron lui-même, livrer son pays à l'anglo-américain.  

Mais M. Bouzid sait-il vraiment ce qu'il y a derrière l'anglo-américain, la langue de la première puissance militaire et d'espionnage du monde, une langue qui sert à détruire les nations pour tenter de les globaliser en un seul paquet, un paquet qui sera ensuite géré par une gouvernance mondiale de type GAFAM et Cie. L'anglo-américain, qu'on le veuille ou non, est ainsi devenu la langue de la globalisation, la langue de l'oligarchie qui veut gouverner le monde, la langue du compactage humain, celle qui a pour but de détruire le citoyen pour qu'il ne soit plus qu'un simple consommateur, une langue qui n'est plus internationale puisqu'elle tend à tuer les nations.

Sait-il aussi qu’à quelques rares exceptions près, les locuteurs d'anglais, langue seconde, semblent remarquablement formatés au même moule et constituent dans leur ensemble, une armée de relais véhiculant et disséminant les idéologies anglo-saxonnes les plus mortifères, qu'elles soient économiques, politiques ou sociétales.

la politique du tout-anglais entraîne des oeilleres anglo-americaines

Dommage que M. Bouzid n'ait pas compris qu'aujourd'hui, le problème au niveau linguistique est plus d'éviter de se faire happer par la langue globalisante que d'éliminer le français qui fait partie avec l'arabe, des grandes langues internationales et qui n'est pas hégémonique au point de nuire, contrairement à l'anglo-américain, aux langues et cultures d'un pays.

La force du français réside dans le fait que la France est devenue une puissance moyenne et que les locuteurs francophones vont devenir majoritairement africains par la seule force de leur propre démographie. L'Afrique s'appropriera alors la langue française comme les Étatsuniens se sont appropriés l'anglais des premiers colons britanniques. 

Quoi qu'il en soit, les Africains qui opteront pour l'anglais ne seront jamais majoritaires dans cette langue, ils ne seront qu’un groupe minoritaire de plus aux ordres de l’oligarchie anglophone, les valets d’une langue dont ils ne seront jamais les maîtres, tandis que les Africains qui auront opté pour le français, devenus locuteurs majoritaires dans cette langue, auront la possibilité, eux, de mener la danse parmi les Francophones, et donc parmi les grands groupes linguistiques qui feront le monde de demain.

Bref, l'heure est plutôt de se débarrasser de l'anglo-américain comme on doit se débarrasser du dollar dans les transactions internationales. Hier, Kadhafi qui ne voulait plus du dollar l’a payé au prix de sa vie (et cela, notamment, à cause du supplétif Sarkozy dit l’Américain dont le fils Louis, comme par hasard, veut devenir citoyen US) ; aujourd’hui, l’Iran, au nom du droit extraterritorial étatsunien, est étranglé économiquement ; demain, sur le même principe, couperont-ils la parole à ceux qui refuseront de se soumettre à leur langue (et c’est déjà le cas pour les Scientifiques qui ne veulent pas publier leurs travaux en anglais) ?

Ainsi, devant la dictature du tout-anglais qui est en train de se mettre en place partout dans le monde, devant la standardisation, la normalisation et le compactage humain que cela va entraîner, il serait alors plus que temps d’organiser la Résistance au lieu de s’aligner, comme MM. Bouzid et Macron veulent le faire, sur la langue glottaphage, la langue tueuse de langues et de cultures qu’a devenu l’anglo-américain.

Pour cela, puisque l’ONU reconnaît 5 langues internationales en plus de l’anglais (l'arabe, le chinois, l'espagnol, le français et le russe) , il faudrait que l’ensemble de la communauté internationale exige le respect plein et entier de ces langues, et cesse ainsi de se mettre à genoux devant la volonté du monde anglo-saxon de n’en vouloir qu’une, la leur.

Car, en effet, l'anglo-américain ne dominerait pas le monde, s'il n'y avait pas de dominés !

 

le CERMF condamne une dangereuse dérive anti-francophone et in fine anti-algérienne

PS : Le CERMF se félicite de la large diffusion de ce communiqué par les médias algériens. Chose qui démontre, au-delà de la grande crédibilité internationale acquise par le CERMF, le fort attachement du peuple algérien à la langue et à la culture françaises.

Mais nous rappelons également que la plus grande part de responsabilité dans l’apparition de ces propos anti-francophones réside dans l’attitude clairement hostile d'une large partie des autorités, des milieux économiques et des milieux universitaires français à l'égard de la langue française. Des responsables sans repères, sans vision à long terme, grandement "défrancisés", et bien éloignés de l’excellence québécoise en la matière. 

Le CERMF condamne les propos anti-francophones de certains responsables politiques algériens, et notamment ceux récemment tenus à la suite du lancement surprise d’un pseudo-sondage, ne respectant pas les règles élémentaires en la matière, sur la place du français à l’université. Le tout, dans une période cruciale de l’histoire de ce grand pays arabo-berbéro-francophone frère, qui a surtout besoin de réformes courageuses et profondes de son modèle économique, ainsi que d’une redéfinition de ses priorités en matière de politique étrangère.  

Si l’apprentissage de différentes langues étrangères est toujours souhaitable, nous rappelons que la remise en cause, ouvertement voulue par certains responsables politiques, du statut de première langue étrangère accordé au français en Algérie, et donc du caractère francophone du pays, est de nature à nuire gravement aux intérêts supérieurs de celui-ci et du peuple algérien. Et ce :

- en coupant l’Algérie de son environnement immédiat, à savoir le reste du Maghreb et plus globalement l’Afrique francophone, vaste ensemble en plein essor économique et démographique, et présentant de nombreuses opportunités.

- en éloignant l’Algérie de ses alliés traditionnels et historiques, par une érosion progressive mais certaine des relations amicales, voire fraternelles, liant historiquement le pays à d’autres ayant aussi le français en partage, au nord comme au sud du Monde francophone. Des relations particulièrement étroites qu’il serait impossible de rebâtir avec d’autres pays et puissances géographiquement plus lointaines, et non liées à l’Algérie par une histoire commune.

- en rapprochant l’Algérie, lentement mais sûrement et au détriment de son appartenance maghrébine, des pays "arabo-anglophones" du Moyen-Orient, de leurs codes culturels, mais aussi, in fine, de leur principal allié occidental et de sa politique étrangère, souvent injuste et source de désordre, et sur laquelle finirait par s’aligner en grande partie l’Algérie, tôt ou tard.

- et enfin, en éloignant l’Algérie de la grande partie de sa diaspora vivant dans des pays francophones.

Tayeb Bouzid, ministre algérien pour l'anglais, contre le français

Par ailleurs, Le CERMF rappelle avec force, études à l’appui et face à une propagande mensongère et assez régulière, que le français n’a jamais été un frein au développement d’un pays l’ayant en partage, du moment que celui-ci décide de mener une politique efficace et de s'engager sur la voie de la bonne gouvernance. En effet, la langue française, aux nombreux atouts, est notamment : 

- la langue officielle ou seconde de la partie la plus dynamique du continent africain, à savoir l’Afrique francophone. Un vaste ensemble, plus de trois fois plus étendu que l’Union européenne tout entière (1), rassemblant 25 pays et désormais plus de 420 millions d’habitants (2), et qui devrait dépasser les 800 millions d’habitants en 2050. Un grand espace, dont la partie francophone subsaharienne constitue le moteur de la croissance africaine, ayant enregistré en 2018, pour la cinquième année consécutive et pour la sixième fois en sept ans, les meilleures performances économiques du continent, avec une croissance globale de 3,9 % (4,6 % hors cas très particulier de la Guinée équatoriale), contre 2,2 % pour le reste de l’Afrique subsaharienne. Un dynamisme particulièrement perceptible dans les pays de la zone UEMOA, limitrophe de l’Algérie et qui forme la plus vaste zone de forte croissance du continent (6,4 % en 2018, et 6,3 % en moyenne annuelle sur la période septennale 2012-2018). Enfin, l’Afrique francophone subsaharienne est également la partie la moins endettée au sud du Sahara, comme en atteste le fait que seuls deux pays francophones font aujourd’hui partie des dix pays subsahariens les plus endettés (selon les dernières données du FMI, publiées en avril 2019).

- la langue de la vaste et dynamique province du Québec, haut lieu de la créativité et de la haute technologie, et qui affiche notamment un taux de chômage régulièrement inférieur à celui du reste anglophone du canada (4,9 % en juin 2019, contre 5,6 %), et dont la capitale politique, Québec, est la ville ayant le taux de chômage le plus bas du pays (2,4 % en juin 2019 !). Le Québec, troisième pôle mondial pour l’aéronautique et l’industrie du jeu vidéo, quatrième pôle mondial pour le secteur des effets spéciaux cinématographiques, et qui est également la terre du groupe Bombardier (numéro un mondial de la construction ferroviaire et numéro quatre de la construction aéronautique), de la SNC-Lavalin (un des leaders mondiaux de l’ingénierie et de la construction, avec plus de 51 000 employés à travers le monde), ou encore du Cirque du Soleil, entreprise mondialement connue et première dans son domaine avec ses près de 4 000 salariés. Une grande province dont la capitale économique, Montréal, a notamment été élue meilleure ville étudiante au monde en 2017 par le classement international QS Best Student Cities (établi par le cabinet britannique Quacquarelli Symonds), et où les cours universitaires sont toujours essentiellement prodigués en langue française.

- et la langue de la France, deuxième puissance mondiale après les États-Unis, en combinant l’ensemble des critères de puissance : économie, capacités militaires, poids géopolitique, influence culturelle, ou encore la géographie (grâce notamment à son territoire maritime, le deuxième plus vaste du globe, grand comme plus de quatre fois l’Algérie et réparti sur trois océans). Un grand pays ami et proche de l’Algérie, mais aussi un grand marché et débouché potentiel pour celle-ci, mais qui demeure, tout comme l’Afrique francophone, presque totalement inexploré et inexploité par une Algérie toujours presque incapable d’exporter autre chose que ses hydrocarbures, contrairement à ces deux voisins du Maghreb (même s’il convient de saluer les progrès réalisés en vue d’atteindre, au moins, l’autosuffisance dans un certain nombre de domaines).
Tayed Bouzid, ministre algérien pro-anglais

Le CERMF appelle donc les autorités algériennes à mobiliser les nombreuses énergies et compétences du pays dans le seul et unique but d'en résoudre les véritables problèmes. Et ce, en réorientant des pans entiers de sa politique économique et étrangère, et en œuvrant donc en particulier :

- à la mise en place d’un environnement juridique, réglementaire, administratif et fiscal favorable aux investissements et à la création d’emploi. Pour rappel, l’Algérie a été classée, fin 2018, à la 157e place dans le dernier classement international et annuel de la Banque mondiale en matière de climat des affaires, arrivant ainsi bien loin derrière le Maroc (60e et deuxième pays arabe, après les Émirats arabes unis) et la Tunisie (80e, et cinquième pays arabe), et faisant presque aussi mal que le Soudan (162e place pour ce pays, au passage arabo-anglophone et moins développé que l’Algérie).

- à prendre les mesures nécessaires à l’émergence d’une économie compétitive, capable d’exporter et de tirer profit, notamment, des importants débouchés que représentent les proches marchés européens, dont ceux des pays francophones amis.

- à renforcer les liens avec la vaste Afrique subsaharienne francophone afin de bénéficier pleinement du dynamisme de cet ensemble et des grandes opportunités qui s’y présentent, et ce, en s’inspirant notamment de la politique volontariste menée par le Maroc depuis plusieurs années. Il convient de rappeler, à titre d’exemple, que les agences bancaires marocaines implantées dans cet espace sont désormais plus de deux fois plus nombreuses que les agences françaises, alors que les établissements financiers algériens brillent par leur absence. Un important et regrettable écart entre ces deux pays frères du Maghreb qui peut également être constaté au niveau de la densité du trafic aérien, avec non moins de 24 pays subsahariens desservis début 2019 par Royal Air Maroc, devenu un des acteurs majeurs du transport aérien an Afrique, contre seulement six pour Air Algérie…

- et enfin, à mettre un terme de manière courageuse et définitive au long et très dommageable contentieux qui oppose le pays au Maroc sur la question du Sahara occidental. Une entité montée de toutes pièces, sans aucun fondement historique, culturel, démographique ou encore géographique, et que même les anciennes puissances coloniales n’avaient osé créer, tant l’idée leur paraissait absurde. La relance sérieuse - qui s’en suivrait - du projet de construction de l’Union du Maghreb arabe (UMA) doit ainsi être placée au rang des priorités de la politique étrangère de cette « nouvelle Algérie », voulue et réclamée avec force par la population du pays.

Il est désormais temps de tourner cette longue page de l’histoire algérienne, marquée par des responsables politiques ne plaçant pas toujours l’intérêt supérieur du pays au sommet de leur priorités, et faisant régulièrement diversion afin d’éviter d’avoir à traiter ses véritables difficultés.

Ilyes Zouari

Président du CERMF (Centre d’étude et de réflexion sur le monde francophone)

www.cermf.org/communiques

1. contrairement à ce qu’indiquent la plupart des cartes géographiques en circulation, qui divisent par deux ou par trois, voire davantage, la superficie des pays du Sud. À titre d’exemple, l’Algérie est 10 % plus vaste que le Groenland, et non plusieurs fois plus petite.

2. et non environ 200 millions, comme le laissent à penser certaines statistiques publiées et médiatisées par l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), mais qui ne comptabilisent que les personnes maîtrisant la langue française.



C'est la France qui a abandonné la langue française, par Djeha

Le président du Centre d’étude et de réflexion sur le monde francophone CERMF « condamne les propos anti-francophones de certains responsables politiques algériens, et notamment ceux récemment tenus à la suite du lancement surprise d’un pseudo-sondage, ne respectant pas les règles élémentaires en la matière, sur la place du français à l’université. Le tout, dans une période cruciale de l’histoire de ce grand pays arabo-berbéro-francophone frère, qui a surtout besoin de réformes courageuses et profondes de son modèle économique, ainsi que d’une redéfinition de ses priorités en matière de politique étrangère. » 

Tous les arguments égrenés dans le papier de ce monsieur ne sont pas sans pertinence. Il en faut, pour créditer ce qui ne peut l’être. Le plaideur est habile, mais ses buts inavoués sont sans portée. 

Ce n’est pas l’Algérie qui quitte la francophonie, c’est la France qui a renoncé depuis longtemps à la langue française. La plupart de ses élites sont formées dans les écoles et universités anglo-saxonnes, un peu comme nos dirigeants qui envoient leurs gamins se former à l’étranger pendant que les enfants du peuple sont asphyxiés dans un système éducatif monolingue et une langue arabe pour primates. 

La francophonie a pour principale mission contemporaine, quelle qu’ait pu être ses objectifs originels, de servir d’atouts (vermoulus) entre les mains d’une politique étrangère française dévoyée, localement, face au monde germanique et, globalement, face au monde anglo-saxon. 

Concrètement, elle maintient l’Afrique et le Maghreb, toutes élites comprises, dans un état de dépendance préjudiciable et aliénant. Elle prétend négocier ce qu’elle tient pour une influence géostratégique avec ses vis-à-vis qui savent que la France n’a pratiquement plus aucune influence nulle part. 

J. Chirac naguère a fait illusion. La langue française a repris quelques couleurs, brièvement, après 2003. 

Depuis, c’est la dégringolade partout. La langue de Molière est universellement en voie de disparition : au VietNam, au Laos, Cambodge, mais aussi dans les ex-pays de l’Est où elle était appréciée : en Russie, en Roumanie, en Pologne... 

Les Italiens appréciaient cette langue. Plus maintenant. 
Dans les compétitions sportives, le français s’est évanoui. Même les conseils d’administrations à Paris se tiennent en anglais, alors qu’il n’y a pas un seul anglais ou américains dans la salle. Leur cher président ne communique plus qu'en anglais à l'étranger et... même en France. Cela en violation de l'article 2 de la Constitution de la Vème République. 

François 1er avec son son ordonnance de Villers-Cotterêts (1539) doit se retourner dans sa tombe.

Les universités françaises se targuent de ne plus offrir des cours qu’en anglais. Leur ministère vient d’ailleurs d’augmenter les frais de scolarité à un niveau tel que plus aucun africain ou maghrébin ne puisse s’y inscrire. Ce que les étudiants français ne savent pas, c’est que cette mesure qui pénalise les « pouilleux » du tiers-monde, n’est que la première étape. 

C’est eux qui sont réellement visés. 

La France aurait pu jouer un rôle infiniment plus glorieux et surtout plus conforme à ses intérêts et à ceux de l’Afrique. Au lieu de la coopération gagnant-gagnant, elle a préféré la revanche, le négationnisme, la réécriture de l’histoire. (...)

Djeha

Pour lire la suite, merci d'aller sur : https://www.alterinfo.net/C-est-la-France-qui-a-abandonne-la-langue-francaise_a148636.html

Source : alterinfo.net, le mardi 23 juillet 2019 Possibilité de répondre à cet article en allant sur : https://www.alterinfo.net/C-est-la-France-qui-a-abandonne-la-langue-francaise_a148636.html



En Algérie, le ministre Tayeb Bouzid estime que le français ne mène nulle part !

par Marc Beaufrère

Le ministre de l’Éducation en Algérie n’y va pas avec le dos de la cuillère :

« Le français ne vous mène nulle part ! » (Source : Le Point Afrique)

« Si on met en ligne les modules enseignés en langue arabe il y a 200 ou 300 millions de personnes qui vont les lire. Si on les met en français, personne ne parle français. » (Source : FranceTV Info)

J’ai d’abord été surpris par ces affirmations un peu provocatrices, puis en creusant cela m’a rappelé quelque chose de familier. La problématique de la langue française en Algérie est très proche de celle du Maroc. Les enjeux sont les mêmes, mais avec une issue différente. Dans les deux cas, on a des factions laïques progressistes, et en face, des islamistes conservateurs. Il se trouve que parmi les personnes éduquées et souvent laïques, beaucoup maîtrisent le français. Les islamistes ont donc instrumentalisé depuis un moment les langues pour nuire aux laïcs et asseoir leur pouvoir. Le discours est toujours le même : on est des bons musulmans, et la langue des bons musulmans c’est l’arabe. Le français, c’est la langue des colonisateurs (dit pour disqualifier les laïcs progressistes).

Lorsqu’il y a de l’outrance, cela cache souvent des problèmes personnels qu’on essaie de régler. J’ai donc creusé. Je vous propose un détour par le Maroc pour mieux comprendre les enjeux, puis un argumentaire solide qui disqualifie la portée de ces propos.

Détour par le Maroc : « le roi siffle la fin de l’arabisation de l’enseignement »

Le roi du Maroc, Mohammed VI

Ce qui est singulier, c’est qu’exactement au même moment, au Maroc, les mêmes enjeux ont débouché sur un choix favorable au français (enseignement en français des matières scientifiques au lycée). Est-ce à dire qu’au Maroc, on n’estime pas que le français ne mène nulle part ?

Les islamistes veulent généraliser l’arabe et exclure le français. Sauf que là, il y a le roi, et le roi est au-dessus des luttes politiciennes car il n’a pas besoin d’être élu. Donc, pas besoin d’attiser les bas instincts. Et qu’est-ce qu’il a fait ? Selon la formule d’un journal (African Managers), « Le roi siffle la fin de l’arabisation de l’enseignement et réhabilite le français ». Il faut lire le détail de l’article, c’est très instructif, à la fois sur l’Algérie et la situation interne du Maroc. Exemple :

« Benkirane est ulcéré par le fait d’avoir été snobé par le ministre de l’Éducation nationale, un fidèle du roi, qui aurait fignolé en catimini cette réforme d’envergure. Mais sur ce coup les islamistes n’ont rien pu faire, cette réforme, adoubée par Mohammed VI en personne, est passée au-dessus de leurs têtes, alors qu’ils sont majoritaires dans le gouvernement. » (Source – cliquer sur les mots soulignés pour accéder aux sources)
et :
« Une position dictée par le pragmatisme au regard de l’impasse dans laquelle a mené l’arabisation de l’enseignement. » (Source)

Bref, le roi Mohammed VI a constaté les dégâts de l’arabisation à outrance, et a tranché non pour des raisons idéologiques, mais pour des raisons pratiques (cela ne concerne pas toute la scolarité, mais il s’agit de se donner les moyens d’étudier en français les matières scientifiques à l’université).

Maintenant, revenons à l’Algérie, et reprenons les arguments du ministre un par un, ils ne tiennent pas la route. (...)

Pour lire la suite, merci d'aller sur : http://lavoixfrancophone.org/en-algerie-le-ministre-de-lenseignement-superieur-estime-que-le-francais-ne-mene-nulle-part/

Source : lavoixfrancophone.org, juillet 2019

 

 

 




Publié par Régis RAVAT le 26 juillet 2019

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Orthographe, corrections : contact.sy@aliceadsl.fr

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