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La nomination de Michaëlle Jean à la présidence de l'OIF, contestée !

Le candidat mauricien au poste de secrétaire générale de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) dénonce « l'imposition » de Michaëlle Jean à la tête de l'organisation.

Francophonie : la nomination de Michaëlle Jean, dénoncée

Le candidat mauricien au poste de secrétaire générale de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) dénonce « l'imposition » de Michaëlle Jean à la tête de l'organisation.

Dans une entrevue accordée au magazine Jeune Afrique, Jean Claude de L'Estrac affirme que « la Charte de l'Organisation n'a pas été respectée et que le nouveau secrétaire général a été désigné et imposé par une entente diplomatique entre la France et le Sénégal ».

« L'on ne peut pas prétendre promouvoir la démocratie dans l'espace francophone et utiliser les méthodes despotiques à l'ancienne pour imposer un candidat suite à des tractations secrètes. »
— Jean Claude de L'Estrac

M. de L'Estrac mentionne l'article 6 de la charte de l'OIF qui prévoit que le secrétaire général doit être choisi dans le cadre d'une élection. Selon lui, « si des élections en bonne et due forme avaient été tenues, le résultat aurait été tout autre ».

L'homme déplore que les quatre autres pays africains en lice avec le Canada aient retiré leur candidature. « Partout où je me suis trouvé en Afrique, tous les dirigeants politiques rencontrés n'ont eu de cesse d'affirmer que le poste de secrétaire général devait être occupé par un représentant des pays du sud, un Africain s'entend », dit-il.

Cette décision des pays africains, « incompréhensible, inexpliquée et inexplicable », il l'impute aux pressions venues de la France et la qualifie de « faiblesse africaine ».

Bien qu'il ne remette pas en question la personnalité et les qualités de Michaëlle Jean, Jean Claude de L'Estrac pense que l'île Maurice a « toutes les raisons de se sentir trahie », car la candidature mauricienne, dit-il, a été largement encouragée par des diplomates français et africains.

L'ex-candidat conclut en prêchant pour la solidarité.

« Je souhaite qu'une forme d'équilibre politique et gestionnaire soit trouvée à la direction de l'organisation pour sauvegarder le principe de la solidarité qui est censé être une vertu cardinale de l'organisation. Et plus que tout, il faut espérer que la Francophonie économique voie le jour. »
— Jean Claude de L'Estrac

Source : quebec.huffingtonpost.ca, le lundi 8 décembre 2014

 

OIF : la trahison de Dakar

Je tiens à préciser, de prime abord, que les propos que je tiens ici n’engagent que moi, et ne peuvent, en aucune manière, être imputés à l’État mauricien.

Mais j’estime qu’il est de mon devoir, pour le bien même de la Francophonie, de dénoncer l’opération qui, au pays de Senghor, a vu l’Organisation internationale de la Francophonie être attribuée à l’Amérique du Nord.

La personnalité et les qualités de Mme Michaëlle Jean n’est pas le sujet. Ni la volonté du Canada, grand pays de la Francophonie, à diriger cette organisation dont il est un des deux principaux contributeurs. Personnellement j’ai de l’admiration pour la francophonie innovante et vivante du Québec que j’ai souvent visité.

La question essentielle est que la Charte de l’Organisation n’a pas été respectée et que le nouveau secrétaire général a été désigné et imposé par une entente diplomatique entre la France et le Sénégal. Elle s’est manifestée suite à des tractations dont la plupart des pays membres ignorent les tenants et aboutissants.

Le prétexte est qu’il y avait quatre candidats africains et la candidate du Canada qui entendaient se présenter. Et alors ? C’est bien pour gérer ce cas de figure – ce qui est d’ailleurs un signe de vitalité - que l’article 6 de la Charte de l’OIF prévoit une élection. L’on ne peut pas prétendre promouvoir la démocratie dans l’espace francophone et utiliser les méthodes despotiques à l’ancienne pour imposer un candidat suite à des tractations secrètes. C’est une première trahison, la charte est trahie. Le procédé n’a été ni ouvert, ni transparent, ni démocratique. Et ni méritocratique. Si des élections en bonne et due forme avaient été tenues, le résultat aurait été tout autre.

« Qu’ils aient décidé, sans vraiment se battre, de retirer une à une leurs candidatures en faveur de la candidate du Canada est incompréhensible, inexpliqué et inexplicable. »

Ensuite, partout où je me suis trouvé en Afrique, tous les dirigeants politiques rencontrés n’ont eu de cesse d’affirmer que le poste de secrétaire général devait être occupé par un représentant des pays du sud, un Africain s’entend, dans le respect de ce qu’ils appellent le Pacte de Hanoi. Malgré les pressions françaises, qu’ils aient finalement décidé, sans vraiment se battre, de retirer une à une leurs candidatures en faveur de la candidate du Canada est incompréhensible, inexpliqué et inexplicable. Le président de la République de Maurice a longtemps résisté avant de se trouver devant le fait accompli d’un "consensus" restreint avant même qu’il n’ait eu la possibilité de dire que Maurice était disposée à se soumettre à un vote.

Le président français a activement animé la discussion même si la France, apparemment n’avait pas officiellement de candidat. Mais le président français ne s’était pas privé, la vieille de l’élection prévue, de dire son choix ; il avait dit publiquement le bien qu’il pensait de la candidate du Canada. Il avait jusque-là prétendu vouloir œuvrer en faveur d’un consensus africain. À Dakar, le pacte de Hanoi a été trahi.

Enfin, Maurice a toutes les raisons de se sentir trahie. La candidature mauricienne a été assez largement encouragée tant par des diplomates français qu’africains. Elle est née d’une réflexion qui disait vouloir rompre avec la Françafrique, qui entendait pousser l’OIF à se tourner vers l’océan Indien et l’Afrique orientale. Ce qui avait retenu notre attention, c’est l’appréciation du cas mauricien. On soulignait que « Maurice est un État extrêmement moderne et dynamique, résolument tourné vers les investissements d’avenir au profit de la jeunesse et désireux de jour un rôle de pont entre l’Afrique et les grands acteurs de l’océan indien ».

Sur la base de ce constat, on avait dressé le portrait du prochain secrétaire général de l’OIF. « En choisissant une personnalité de cette région, nous donnerions acte à l’OIF de sa capacité à apporter un message universel sur les sujets qui mobilisent des sociétés civiles, qui sont des enjeux décisifs pour la jeunesse de ces pays pour leur avenir et pour la stabilité du monde… Nous devrions donc, à l’occasion du renouvellement du secrétaire général, montrer notre capacité à ouvrir le jeu et à engager résolument l’OIF dans la voie de la modernité et d’un rôle universel, dynamique et proactif. »

« Quand le président Hollande a jeté son poids en faveur du Canada, les Africains ne se sont pas fait beaucoup prier pour s‘exécuter. »

C’est fort de cette nouvelle orientation annoncée de la diplomatie française et encouragée par de nombreux diplomates français et la parole de nombreux dirigeants africains que l’État mauricien décide de s’engager dans cette campagne. Les propos que le président Hollande tient au Premier ministre mauricien achèvent de le convaincre du soutien tacite français.

Mais c’est surtout en Afrique que le candidat mènera campagne. Une campagne intense, axée sur des propositions précises et concrètes qui recueillent une large adhésion. Nous avons recensé plus de 400 articles de presse. Je crois qu’on n’a jamais autant parlé de Maurice et de francophonie qu’au cours de cette année. Presse écrite, radio, télévision. Mais je constate une faiblesse africaine : tous les dirigeants africains rencontrés voulaient d’abord connaître la position française. Quand le président Hollande a jeté son poids en faveur du Canada - malgré les réticences du Quai d’Orsay - les Africains ne se sont pas fait beaucoup prier pour s‘exécuter. Même le président Ali Bongo a préféré partir plutôt que de s’opposer. Maurice a le sentiment d’avoir été trahie.

Les conséquences pour l’OIF sont graves, il n’y a qu’à lire la presse africaine et même française. La déception est très forte. On spécule beaucoup sur d’éventuelles contreparties.

En ce qui me concerne, je vais tourner la page. Je souhaite qu’une forme d’équilibre politique et gestionnaire soit trouvée à la direction de l’organisation pour sauvegarder le principe de la solidarité qui est censé être une vertu cardinale de l’organisation. Et plus que tout, il faut espérer que la francophonie économique voie le jour. Les dirigeants du Canada n’ont pas cessé, aux lendemains de l’élection encore, de me dire combien mon programme était pertinent et riche en propositions.

Je voudrais réitérer mes remerciements au président de la République, au Premier ministre, au vice Premier ministre, au ministre des Affaires étrangères et aux diplomates du ministère pour leur soutien agissant. J’ai été soutenu à Dakar par une forte délégation composée notamment de la secrétaire aux Affaires étrangères, Mme Usha Canabady, de M. Roy Bissondoyal, chargé d’Affaires à l’ambassade de Maurice, M. Vijay Makhan, M. Amédée Darga, de Mme Marie-France Roussety qui se sont totalement investis dans cette bataille. Je remercie tous ceux, très nombreux à Maurice, en Afrique, en Asie et en Europe qui m’ont donné des ailes dans cette campagne qui a été longue et harassante.

Je termine en suggérant ce qui pourrait être mon prochain livre. Mon titre provisoire est trouvé : l’ambition mauricienne, le paradoxe sénégalais, l’erreur française.

Jean Claude de L’Estrac

Source : jeuneafrique.com, le vendredi 5 décembre 2014
Possibilité de réagir à cet article sur : http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAWEB20141205162905/

 

Francophonie : Hollande appuie la candidature de Michaëlle Jean

La ministre des Relations internationales Christine St-Pierre a constaté samedi que la France s'est avancée d'un pas en faveur de la candidature de Michaëlle Jean à l'Organisation internationale de la francophonie (OIF).

Mme St-Pierre a commenté une entrevue accordée jeudi à la télévision par le président français François Hollande, où il souligne les qualités de Mme Jean, qui est parmi les cinq candidats au poste de secrétaire générale de l'OIF.

Sur les ondes de France 24, M. Hollande a évoqué les qualités de Mme Jean ainsi que ses « réussites incontestables ».

À quelques minutes de l'ouverture du 15e Sommet de la francophonie, Mme St-Pierre a estimé que M. Hollande a signalé son appui à la candidate, qui est soutenue par le Canada, le Québec et le Nouveau-Brunswick, trois membres votant à l'OIF.

Selon Mme St-Pierre, l'appui de la France, qui est le plus important contributeur à l'OIF, est très important en prévision du choix, dimanche, du prochain secrétaire général du regroupement d'États et gouvernements ayant le français en commun.

Mme Jean est parmi les cinq candidats à la succession d'Abdou Diouf, qui n'a pas sollicité de nouveau mandat après 10 ans à la tête de l'OIF.

La secrétaire d'État française à la Francophonie Annick Girardin a affirmé que les mots de M. Hollande étaient justes.

Devant l'entrée du centre des congrès où se réunissent les représentants des divers pays, Mme Girardin a toutefois estimé qu'il reviendra à l'ensemble des membres de choisir le successeur de M. Diouf.

« Les mots de François Hollande sont justes, a-t-elle dit. Maintenant sur la candidature, sur celui ou celle qui sera demain secrétaire général de l'OIF c'est de la responsabilité des chefs d'État qui vont se réunir dès ce matin sur ces sujets, je n'ai pas plus d'information à vous donner. »

Selon Mme St-Pierre, les paroles exprimées par M. Hollande envers la candidate canadienne jeudi témoignent de l'ouverture du Français envers Mme Jean.

« Chaque mot est important dans ce qu'on fait ici et le fait que la France s'avance d'un pas de cette manière-là ça veut dire que la France a cheminé et la France est prête, on souhaite que la France soit prête à le dire carrément et clairement », a-t-elle dit.

En plus du choix du prochain secrétaire général, les délégués présents au sommet doivent adopter une stratégie économique, décidée lors de la rencontre précédente de Kinshasa, il y a deux ans, ainsi qu'un cadre stratégique qui fixera les objectifs de l'OIF pour la période 2015-2022.

L'événement de Dakar se déroule sous le thème des femmes et de la jeunesse, ce qui doit mener à une déclaration commune dimanche.

Dans son discours devant les délégués, pendant la cérémonie d'ouverture, le premier ministre Stephen Harper a invité les membres de la francophonie à agir dans le dossier des mariages forcés.

M. Harper a affirmé que de 2004 à 2014, 100 millions de jeunes filles ont été forcées de se marier avant d'atteindre l'âge adulte.

« Il existe un autre domaine dans lequel nous pouvons et nous devons agir : les mariages d'enfants, les mariages précoces et les mariages forcés, a-t-il dit. (...) Lorsque les filles ne peuvent atteindre leur plein potentiel, tous en souffrent : les filles, leurs enfants, leurs collectivités et leurs pays. »

Après avoir ouvert le sommet, le président sénégalais Macky Sall a rendu hommage à M. Diouf, en annonçant que le centre des congrès construit pour l'événement portera désormais son nom.

Source :  lapresse.ca, le samedi 29 novembre 2014

 

Michaëlle Jean, un choix « pas convenable », selon Bernard Landry

(Québec) La nomination de Michaëlle Jean à la tête de l'Organisation internationale de la Francophonie constituerait une grave erreur, pense l'ex-premier ministre du Québec, Bernard Landry.

L'ex-chef péquiste affirme que la nomination de Mme Jean au prestigieux poste qu'elle convoite enverrait un très mauvais message. Il note qu'à titre de gouverneure générale du Canada, de 2005 à 2010, « elle a été la représentante de la reine d'Angleterre ».

« Passer de ce statut au personnage le plus important de la francophonie ne me paraît pas convenable. Ça m'apparaît être une mauvaise symbolique », confie Bernard Landry en entrevue avec Le Soleil.

« Lorsqu'elle était gouverneure générale du Canada, je ne l'ai jamais vue engager quelque bataille que ce soit pour défendre la langue française ou la faire rayonner, alors qu'au Canada, malheureusement, en dehors du Québec, les minorités francophones sont en régression rapide. Tout cela me semble un mauvais alignement d'astres. »

Bernard Landry relève que Michaëlle Jean « a renoncé à sa citoyenneté française pour pouvoir accéder, selon son ambition personnelle - et c'est légitime -, au poste de chef de l'État du Canada ».

L'indépendantiste, qui dit n'avoir rien contre la personne qu'est Michaëlle Jean, s'est rendu à Paris cet été afin d'assister à une conférence en l'honneur de l'ancien ministre des Affaires étrangères de l'île Maurice, Jean Claude de L'Estrac.

Le Mauricien est l'autre prétendant sérieux dans la course au poste de secrétaire général de l'Organisation internationale de la Francophonie.

M. Landry le soutient. L'éventuelle accession de M. de L'Estrac au poste de secrétaire général lui paraît « porteuse pour la francophonie » ; beaucoup plus que celle de Michaëlle Jean.

À l'instar de l'ex-chef péquiste, plusieurs souverainistes québécois voient d'un très mauvais œil la candidature de l'ex-gouverneure générale du Canada.

Elle a par contre l'appui des gouvernements du Québec et du Canada. L'actuelle ministre des Relations internationales du Québec, Christine St-Pierre, promeut sa candidature chaque fois qu'elle le peut.

Dans le cercle restreint des initiés et des diplomates, on croit que Mme Jean a de bonnes chances de l'emporter et de succéder à l'actuel secrétaire général, le Sénégalais Abdou Diouf.

On note que Jean Claude de L'Estrac vient d'un pays, comme il l'a déjà dit lui-même, « inaudible » et « invisible » aux yeux des autres. Mais les jeux ne sont pas faits.

Les deux aspirants font campagne et multiplient les rencontres. Ils disent vouloir tourner l'Organisation internationale de la Francophonie vers le développement économique. Ils songent aux pays africains, là où se joue et se jouera l'avenir de la francophonie mondiale, comme l'a récemment répété l'administrateur en chef de l'Organisation, Clément Duhaime.

Les chefs d'État et de gouvernement des pays liés à la langue française désigneront le prochain numéro 1 de la Francophonie le mois prochain. Ce sera lors du XVe Sommet de la Francophonie, qui se tiendra à Dakar, au Sénégal. Les jeux de coulisse et d'influences se poursuivront jusque-là.

Source : lapresse.ca,  le samedi 18 octobre 2014

 

 




Publié par Régis RAVAT le 09 janvier 2015

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Orthographe, corrections : contact.sy@aliceadsl.fr

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