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les Français seraient-ils de plus en plus accros à l'anglais ?

C'est dingue : selon un songage Élabe pour RMC TALK SPORT, 78% des Français voudraient que l'anglais soit obligatoire dès le CP. Par contre, à en croire encore ce sondage, ils ne se posent pas de questions sur la langue française, alors que les jeunes la parlent, la comprennent et l'écrivent de plus en plus mal.

Tout pour l'anglais et rien pour le français, ça devient grave !

Et que fait-on des autres langues étrangères ? On les ignore, on les oublie, on les fusille ? Est-ce ainsi, en canalisant notre jeunesse sur le monde anglophone dès le CP, que l'on compte lui ouvrir l'esprit sur la diversité culturelle et linguistique de l'humanité ? Langue unique, pensée unique, on y arrive !

Ce qui nous paraît inquiétant, aujourd'hui, c'est de constater qu'il y a de plus en plus de Français qui prennent la défense de l'anglais. Il n'est, pour s'en rendre compte, que d'aller sur des forums de discussion qui parlent, par exemple, de la chanson en bilingue français-anglais de notre "représentant" à l'Eurovision 2016, de la chanson en anglais choisie par Carrefour pour accompagner les Bleus à l'Euro 2016, des cours en anglais dès la maternelle, etc. On se rend compte alors que beaucoup de Français soutiennent l'anglais, ne s'offusquant nullement de son omniprésence.

Bien sûr, certains commentateurs interviennent en faveur de notre langue, en faveur du plurilinguisme et contre le tout-anglais, mais ils sont souvent minoritaires.

À nous donc d'ouvrir des comptes chez les éditeurs de presse qui publient sur la Toile, de prendre des pseudos multiples et variés et de faire entendre notre voix partout dans les commentaires d'articles, et dans les forums de discussion, où notre langue est bafouée au profit de l'anglais-Roi.

 

Le français cède aux anglicismes : pertes inestimables

C'est Molière qui se retourne dans sa tombe : le français parlé n'a jamais sonné plus anglais qu'aujourd'hui, selon une étude.

Environ 90% des Français parlent "franglais" en utilisant des anglicismes dans leur phrases, selon une nouvelle étude effectuée par le groupe de communication globale Médiaprism et publiée par le journal Le Parisien à l'occasion de la Semaine officielle de la langue française qui s'est terminée ce dimanche 20 mars.

« Vous pouvez les aimer ou ne pas les aimer, mais vous ne pouvez pas vous en débarrasser », note Le Parisien en parlant des mots anglais empruntés par les Français.

« Il n'y avait jamais autant d'anglicisme dans notre vocabulaire, jusqu'à 10%, et ce chiffre augmente de façon exponentielle », a déclaré l'expert de la langue française et professeur Jean Maillet.

Tous ceux qui côtoient des Français, ou du moins de jeunes francophones, peuvent remarquer à quel point les mots anglais ont investi leurs propos. Plusieurs de ces mots proviennent d'ailleurs des domaines des technologies de pointe et des médias sociaux et sont souvent francisés, par exemple, en y rajoutant la terminaison "–er" des verbes français.

De plus en plus souvent, on voit apparaître dans notre français des mots et des expressions tels que  “faire le buzz” or working “dans l’open space”, “booster ma carrière”, “bruncher”, “skyper”, “tweeter”, "forwarder",  “liker”, “être un has-been” et “faire son coming out”.        

M. Maillet explique cette passion des Français pour les anglicismes par une paresse linguistique de ses compatriotes, les mots anglais francisés étant plus court et par conséquent plus faciles à utiliser.

De plus, l'expert met l'abondance d'anglicisme dans le Français d'aujourd'hui sur le dos de la publicité.

Selon lui, plusieurs sociétés, comme Renault, utilisent régulièrement des mots anglais dans leurs campagnes publicitaires afin de rendre leurs marques "plus internationales et branchées". Par exemple, la Renault avec son slogan "French Touch" et Air France avec "France in the air".

(...)

Source : fr.sputniknews.com, le dimanche 20 mars 2016
Possibilité de réagir à cet article en allant sur le lien : https://fr.sputniknews.com/international/201603201023520771-france-francais-mots-anglais/

 

La langue française est-elle devenue langue morte ? Le globiche, ça suffit !

Jacques Myard appelle l’attention de la ministre de la culture et de la communication, par question écrite, sur le championnat de Formula E qui se tient à Paris le 23 avril dont les organisateurs font peu de cas du respect de la langue française.

On peut lire, en effet, sur les barrières installées sur l’esplanade des Invalides des mentions, toutes sans exception en anglais, comme "single-seater car race" ou "drive the future". Il est ainsi regrettable que ce championnat de voitures 100% électriques qui se veut respectueux de l’environnement n’ait pas le même souci concernant le respect de notre langue.

Cet affichage rédigé dans le sabir international n’est qu’une illustration des nombreuses infractions que l’on peut constater à la « loi Toubon ». Il s’agit, en outre, d’une violation directe de l’exigence constitutionnelle que pose l’article 2 de notre loi fondamentale, selon laquelle « la langue de la République est le français ». J. Myard rappelle que la plus glorieuse des voitures électriques qui a franchi, le 29 avril 1899, sur la route d’Achères près de Maisons-Laffitte, la première, les 100 kilomètres à l’ heure s’appelait « La Jamais Contente » et qu’au vu du spectacle affligeant de cet affichage en globish déployé sur l’esplanade des Invalides, elle en a court-circuité ses batteries !

Il lui demande, en conséquence, de faire respecter les dispositions législatives sur l’usage de la langue française lors de manifestations qui se tiennent en France avant que les Français en colère ne le fassent eux-mêmes par la force !

Source : jacques-myard.org, le mardi 26 avril 2016

 

En plein Brexit, l’anglais toujours roi dans les instances européennes !

À Strasbourg et à Bruxelles, places fortes d’une construction européenne n’ayant plus d’européen que le nom, c’est l’anglais qui règne en maître.

La France, ce n’est pas rien. Deuxième espace maritime au monde. Grâce aux confettis de son lointain empire, jamais le soleil ne se couche sur elle. Mieux : grâce à la francophonie, des millions de Terriens parlent notre langue sur tous les continents.

À Strasbourg et à Bruxelles, places fortes d’une construction européenne n’ayant plus d’européen que le nom, c’est l’anglais qui règne en maître. Pour cela, Londres n’a même pas eu besoin de recourir à sa traditionnelle hégémonie ; la lâcheté des dirigeants du Vieux Continent a suffi. Même chez nos confrères de Libération, on s’alarme de cet état de fait ; c’est dire…

Ainsi, Jean Quatremer, spécialiste de la question – il doit être l’un des derniers journalistes à couvrir l’actualité européenne à temps plein pour la presse française -, s’indigne-t-il en ces termes : « Le temps où Umberto Eco pouvait affirmer que “la langue de l’Europe, c’est la traduction” appartient à un lointain passé. Aujourd’hui, il constaterait que “la langue de l’Union européenne, c’est l’anglais”. Ceux qui osent s’en étonner, voire protester, sont renvoyés à leur ringardise, leur nationalisme, leur refus de modernité, leur franchouillardise [ça, c’est pour les Français]. »

Et l’estocade, pour finir : « Certes, on compte toujours 23 autres langues officielles dans l’Union mais, vu de Bruxelles et de Francfort, il s’agit d’autant d’idiomes tribaux, survivance des vieux États-nations, voués à être sacrifiés sur l’autel d’une construction communautaire qui sera anglophone ou ne sera pas. »

Logique, donc, que le site Internet de la Commission européenne soit entièrement – et exclusivement – rédigé en anglais. La traduction serait-elle trop coûteuse ? Même pas, nous rappelle opportunément Jean Quatremer : « 60 centimes d’euros par an et par Européen… »

Assez paradoxalement, ce ne sont pas les Français qui se rebiffent, mais nos voisins allemands, dont les banques rédigent désormais leur courrier destiné à la Banque centrale européenne dans la langue de l’inspecteur Derrick.

Et le même Jean Quatremer de conclure : « La montée des euroscepticismes trouve là en partie son explication : comment accepter d’être dirigé dans une langue qu’on ne comprend pas, langue qui véhicule un système de valeurs qui n’est pas issu d’un compromis linguistique, comme cela a longtemps été le cas, d’où, par exemple, les accusations récurrentes en France “d’ultralibéralisme européen” ? L’anglais, ou plutôt le “globish”, sera peut-être un jour la langue appauvrie des Européens. »

Assez paradoxalement, on notera qu’il aura fallu que l’Angleterre songe à quitter les institutions européennes – le plus tôt sera évidemment le mieux – pour que le débat s’ouvre enfin.

Et ce, par le biais d’un journaliste dont l’employeur n’est pas précisément connu pour son patriotisme à la sauce Déroulède, qui plus est.

Nicolas Gauthier

Journaliste, écrivain

Source : bvoltaire.fr, le vendredi 22 avril 2016

 

Langues étrangères à l'épreuve d'admission à l'ENA

Nous publions volontiers l'édito paru sur le site de l'Observatoire Européen du Plurilinguisme

La décision du Conseil d’État concernant l'ENA : semi-défaite, semi-victoire ?

Il est courant dans la vie politique de crier victoire quand on vient de subir une cuisante défaite. Nous ne suivrons pas ces mauvais exemples. Nous avons formé un recours avec onze associations partenaires contre un arrêté ministériel restreignant à une seule langue, l'anglais, les épreuves de langue pour l'admission au concours d'accès à l'École nationale d'administration. Nous n'avons pas gagné ce recours, mais nous trouvons dans la décision du Conseil d’État plusieurs motifs de satisfaction qu'il convient d'expliquer.

Nous avions invoqué l'article L-121-3-I du code de l'éducation selon lequel « La maîtrise de la langue française et la connaissance de deux autres langues font partie des objectifs fondamentaux de l'enseignement » et nous avions considéré que la restriction de l'épreuve de langue au concours d'entrée à l'ENA au seul anglais était contradictoire avec le code de l'éducation. Nous estimions, apparemment à tort, que le choix du type d'épreuve de langue avait un lien direct avec les contenus des programmes d'enseignement. Or, le Conseil d’État nous répond qu'il n'en est rien et que l'article L-121-3-I du code de l'éducation, « relatif au contenu des programmes d'enseignement, n'est pas applicable en revanche au contenu du programme des épreuves du concours ». 

Et le Conseil d’État ajoute que, s'agissant des épreuves du concours, « eu égard à la place de la langue anglaise dans la société actuelle, l'institution, par les dispositions attaquées, de l'anglais comme langue obligatoire pour l'épreuve orale de langue étrangère du concours d'entrée à l’École nationale d'administration n'est pas entachée d'erreur manifeste d'appréciation ». L'utilisation par le Conseil d’État de l'expression « erreur manifeste d'appréciation » est une formulation classique qui veut dire que sur certains sujets, comme celui présentement de la nature des épreuves d'un concours, il reconnaît à l'administration une certaine marge d'appréciation, et qu'en l'occurrence, l'administration a pu commettre une erreur, mais que cette erreur ne peut être qualifiée d'erreur manifeste. 

En réalité, le Conseil d’État ne fait ici que reprendre sa jurisprudence dans un recours intenté par diverses organisations syndicales en 2009 au sujet du concours de l’École nationale de la magistrature. Ce faisant, et nous tenons à le souligner, le Conseil d’État ne répond absolument pas à la question soulevée par l'OEP et partenaires. En effet, ce que nous attaquions, ce n'était pas le caractère obligatoire de l'épreuve d'anglais, mais son caractère unique et l'exclusion d'autres langues. Ce n'était pas la reconnaissance de « la place de la langue anglaise dans la société actuelle », mais la méconnaissance de la place du plurilinguisme, pourtant reconnue par l'article L-121-3-I du code de l'éducation, qu enous mettions en cause. Ce dernier, intégré à la législation française en 2000, était une préfiguration des conclusions du Conseil européen de Barcelone de mars 2002, qui a postulé l'enseignement d'au moins deux langues étrangères dès le plus jeune âge.

Donc, le Conseil d’État ne répondant pas à notre objection, nous ne pouvons considérer être déjugés par le Conseil d’État sur ce point.

La CGT contre la politique du tout-anglais !

Mais il y a dans la décision du Conseil d’État des éléments non apparents qui sont pourtant très positifs à notre point de vue.

Tout d'abord, l'ENA est une école professionnelle relevant bien de l'enseignement supérieur.

En second lieu, l'article L-121-3-I du code de l'éducation s'applique aussi bien au premier degré qu'à l'enseignement supérieur, point non contesté par le ministère, raison pour laquelle ce dernier a défendu que l'ENA n'était pas un établissement d'enseignement supérieur.

En troisième lieu, il faut y revenir, l'article L-121-3-I du code de l'éducation s'applique au contenu des programmes d'enseignement, la question étant de savoir si devant une nouvelle contestation de notre part, non pas sur le contenu des programmes d'épreuves de concours, mais sur le contenu des programmes d'enseignement, le Conseil d’État pourrait à nouveau s'abstenir de juger en utilisant l'argument de « l'erreur manifeste d'appréciation ». La question reste évidemment ouverte. Cependant, il nous faut observer deux points :

- L'article L-121-3-I du code de l'éducation ne dit pas « objectifs de l'enseignement », mais « objectifs fondamentaux de l'enseignement ». Ce point devrait exclure à notre avis le recours à l'erreur manifeste.

- La compétence pour fixer le contenu des programmes d'enseignement ne revient pas au ministère, mais aux établissements eux-mêmes sous le contrôle du ministère chargé de l'enseignement supérieur et de la recherche qui délivre les accréditations. Les décisions des établissements sont donc soumises non seulement à l'article L-121-3-I, mais à la totalité de l'article L-121-3, lequel encadre la possibilité de délivrer des enseignements en une autre langue que le français, limitant cette possibilité au sein d'une même formation à 50 %. Ce point n'est pas contestable, à la lumière du débat parlementaire qui a eu lieu en 2013 et dénué de toute ambiguïté à ce sujet.

Donc, de la même manière qu'il est possible de déclarer illégale des formations exclusivement délivrées en une langue étrangère, il est tout-à-fait possible de contester un enseignement supérieur n'offrant que l'anglais comme enseignement de langue étrangère. À la limite, un enseignement pourrait ne comprendre aucune langue étrangère, mais s'il inclut un enseignement de langues, sauf motif spécifique, cet enseignement ne saurait être limité à une seule langue étrangère.

Enfin, il est important de savoir que, si l'on peut regretter cette réforme des épreuves d'admission, qui donne indiscutablement un mauvais signal, elle ne fait pas pour autant de l'ENA une école ayant opté pour le tout-anglais.

Donc, le combat législatif et juridique est loin d'être terminé.

Voilà donc ce qu'il est permis de conclure de la décision du Conseil d’État concernant l'ENA. Certes, nous aurions souhaité que l'arrêté litigieux soit annulé. Mais en même temps nous reconnaissons la rigueur du raisonnement du Conseil d’État qui, au final, nous permet de progresser dans notre combat pour une reconnaissance du plurilinguisme qui ne soit pas purement déclarative mais pratique.

Source : sies-asso.org, le lundi 22 février 2016

 

Le jeu dangereux d’une UE anglophone

Le temps où Umberto Eco pouvait affirmer que « la langue de l’Europe, c’est la traduction » appartient à un lointain passé. Aujourd’hui, il constaterait que « la langue de l’UE, c’est l’anglais ». Ceux qui osent s’en étonner, voire protester, sont renvoyés à leur ringardise, leur nationalisme, leur refus de modernité, leur franchouillardise (ça, c’est pour les Français). Certes, on compte toujours 23 autres langues officielles dans l’Union, mais, vu de Bruxelles et de Francfort, il s’agit d’autant d’idiomes tribaux, survivance des vieux États-nations, voués à être sacrifiés sur l’autel d’une construction communautaire qui sera anglophone ou ne sera pas.

En quelques années, à la faveur du grand élargissement de 2004-2007, l’anglais s’est imposé comme lingua franca, sans que cela n’ait jamais été discuté par quiconque, non seulement au sein des administrations européennes, mais aussi vis-à-vis des citoyens. Si un Européen ne maîtrise pas les subtilités de l’anglais, il ne pourra pas savoir ce qui se passe à Bruxelles. Ainsi, le site internet de la Commission, le gouvernement de l’Union, est quasi uniquement en anglais. Celle-ci se justifie en expliquant qu’elle ne peut pas tout traduire dans toutes les langues, vu les coûts que cela représente. C’est faux : la traduction représente 60 centimes par habitant et par an. Une paille au regard de ce que Bruxelles dépense en actions de communication sans intérêt dont les budgets pourraient être utilement réaffectés. En outre, plusieurs autres institutions parviennent à maintenir un certain degré de multilinguisme : c’est le cas du Parlement européen, du Conseil des ministres ou encore de la Cour de justice. Surtout, la Commission fait comme si l’Union était une sorte d’ONU votant des résolutions, alors qu’elle décide de normes qui vont s’appliquer dans les vingt-huit États membres. Or, les lois nationales doivent encore être rédigées dans la langue locale.

Tout le problème est là : un ensemble de 500 millions d’habitants peut-il être dirigé dans une langue que seule une minorité maîtrise, minorité qui risque encore de diminuer si le Royaume-Uni quitte l’Union ? Est-ce un hasard si les banques allemandes viennent de décider de s’adresser uniquement en allemand à la BCE, chargée de les superviser, car on ne s’explique jamais mieux que dans sa langue ? La Commission pense-t-elle avoir assez de légitimité pour imposer l’anglais à tous les peuples européens sans délibération préalable ? La réponse est évidente : elle joue un jeu dangereux en confirmant, jour après jour, que l’Europe est bien une affaire étrangère aux États et aux peuples qui la composent.

C’est pour ça que les gouvernements, y compris français, ont cessé de se battre contre cette dérive : ils n’y trouvent, au fond, qu’avantages. Plus l’Europe devient incompréhensible, au vrai sens du mot, plus ils deviennent maîtres du récit européen. La montée des euroscepticismes trouve là en partie son explication : comment accepter d’être dirigé dans une langue qu’on ne comprend pas, langue qui véhicule un système de valeurs qui n’est pas issu d’un compromis linguistique, comme cela a longtemps été le cas, d’où, par exemple, les accusations récurrentes en France « d’ultralibéralisme européen » ? L’anglais, ou plutôt le « globish », sera peut-être un jour la langue appauvrie des Européens. Mais nulle directive ne pourra l’imposer.

Jean Quatremer BRUXELLES (UE), de notre correspondant

Source :  20 avril 2016



Le mépris du français est une erreur des élites

La situation du français dans le monde est curieusement ressentie. Ignorance, voire mépris pour les uns, qui lui préfèrent l'anglais ou le mandarin ; attachement sentimental et identitaire pour les autres, qui rappellent qu'il s'agit de « la deuxième langue internationale en diffusion rapide ».

Pour les uns il est efficace ou tout simplement naturel d'abandonner le français au profit de l'anglais ; pour les autres notre langue est d'abord une passion identitaire qui par ailleurs conserve un rôle international et se diffuse rapidement. La discussion  se résume souvent  à l'échange de noms d'oiseaux : « ringards » contre « traîtres ». Cela fait oublier que ce débat se double de questions managériales et sociales très concrètes.

Je précise avoir travaillé dans les deux camps et comprendre les préoccupations de chacun : j'ai eu à diriger ou superviser des entreprises dans 12 pays, ce qui s'est combiné à mes activités universitaires pour nourrir mon expérience géographique et sociale de ces questions linguistiques.

Identité, mondialisation et politique

Pour commencer, en France, mais aussi bien d'autres pays, la langue est très liée à la culture et à l'identité. Mais, pour les « traitres », les questions identitaires sont dépassées du fait de la mondialisation. C'est confondre opinion personnelle et sentiment populaire !

Or en France comme ailleurs, ce sentiment identitaire est bousculé non seulement dans de nombreuses entreprises, mais aussi dans la vie courante : publicités, magazines branchés, enseignes… Des termes anglais envahissent les conversations alors qu’ils sont souvent moins précis que leur équivalent français. C'est exaspérant pour les uns, mais « très classe » pour les autres, persuadés de représenter « la modernité » !

Ce souci de l'identité se combine parfois à des opinions politiques antiaméricaines, anti-anglo-saxonnes ou anti-libérales, ce qui mélange des questions de nature différentes et ne simplifie pas le débat. Mais cela n'en supprime pas l'importance pour autant !

Les problèmes concrets

Il y a aussi des enjeux managériaux et sociaux. Certains vantent la « simplicité » du "tout anglais", notamment en matière de coût et d'organisation. Mais il a d'importants coûts cachés, dont le plus lourd est la démotivation et la mauvaise utilisation des compétences. L'obligation des réunions en anglais freine l'expression de la créativité et des critiques. « Vous n'avez qu'à apprendre l'anglais ! ». Or c'est coûteux, peu efficace et se fait au détriment de formations directement utiles, en informatique par exemple.

Parler « vraiment » anglais est une compétence précieuse, mais en tirer une attitude de supériorité accentue les blocages de la société française : les embauches sont biaisées au détriment d'autres compétences, parfois volontairement pour exclure telle catégorie de la population.

Les dirigeants sont souvent issus de prestigieux concours où les compétences linguistiques sont « un plus ». Ils le font sentir ensuite en les exigeant jusqu'en bas de la pyramide sociale, alors c'est inutile, ou peut être résolu par quelques interfaces moins coûteuses que ce gâchis de compétences pour l'entreprise, et cette amertume de nombreux exclus de promotions méritées, voire de l'emploi.

En France, au Québec et ailleurs, un employé et son syndicat se rebiffent parfois en invoquant leurs droits linguistiques garantis par la Constitution. En sens inverse, certains patrons ou publicitaires pestent contre nos lois de protection du français, pourtant bien peu contraignantes. À l'étranger l'obligation d'utiliser la langue nationale est infiniment plus stricte que chez nous : voyez par exemple nos voisins flamands.

On évoque souvent « la disparition du français à l'étranger » ou « la nécessité de l'international » mais est-ce exact ? Le nombre de francophones augmente rapidement et Michelin « implanté dans 18 pays, n'a pas cédé au diktat de l'anglais. Question de culture et d'efficacité (L’Express).En fait si le français est effectivement abandonné voire méprisé dans certains milieux, il est adopté massivement dans d'autres.

De Christine Lagarde au garagiste africain

Un garagiste de Casablanca n'est pas dans le même milieu géographique et professionnel que Christine Lagarde : le premier a pour langue maternelle l'arabe dialectal, il a un besoin vital de s'approprier le français, qui a déjà profondément pénétré son arabe technique, et il fait l'effort de s'inscrire au cours de français pour adultes (exemple vécu). Christine Lagarde, elle, est de langue maternelle française et sa brillante réussite dans les milieux financiers internationaux est illustrée par  son excellente connaissance de l'anglais. C'est donc elle que l'on cite en exemple, en oubliant d'ailleurs qu'une partie de son succès vient de ce qu'elle connaît aussi le français.

Or « les garagistes africains » des pays francophones d'Afrique sont infiniment plus nombreux que « les spécialistes de la finance internationale », même s'ils n'ont pas le même prestige. À Abidjan, ville de 4 millions d'habitants majoritairement de langue maternelle française, les questions de qualification basique sont prioritaires, bien loin devant une anglicisation qui ferait de plus le bonheur de nos concurrents.

On pourrait multiplier les exemples : pourquoi tant de Chinois apprennent-ils le français ? Pourquoi les 819 établissements des Alliances Françaises débordent-elles d'élèves du Texas au Pérou ? Cette demande mondiale de français est mal connue, et quand j’en parle à des hauts cadres qui se veulent « internationaux », ils ont beaucoup de mal à me croire et les plus ouverts se précipitent sur les banques de données pour vérifier.

Illustrons cela par le cas de l'Afrique « francophone », car c'est là que se trouvera  la masse des francophones, et donc des clients pour les entreprises travaillant en français

Atouts et problèmes africains

Combien de francophones en Afrique en 2050 ? Des chiffres circulent : 500, voire 700 millions ! Disons que la croissance démographique rapide, la scolarisation et la modernisation de la vie économique devraient « normalement » aboutir à des chiffres très importants. Mais que veut dire « normalement » en Afrique lorsque l'on connaît les difficultés scolaires ou politiques dans lesquelles elle se débat aujourd'hui ?

Et nos concurrents sont actifs. Le français les gêne et ils lancent et financent des campagnes sur le thème « les pays francophones se développent moins que les anglophones, donc changez de langue ». Or ce n’est pas toujours vrai et on oublie que la Grande-Bretagne a choisi les pays africains les plus riches et a laissé « au coq gaulois les pays sablonneux pour qu'il puisse y faire ses ergots ». La richesse du Nigéria vient davantage de son eau et de son pétrole que de l'anglais. On y enseigne d'ailleurs massivement aussi le français « pour pouvoir vendre dans toute l'Afrique ».

Soyons concrets

Évitons les affirmations péremptoires sur la situation ou l'usage français. Restons concrets : un responsable politique ou culturel ne doit pas négliger les questions identitaires, un chef d'entreprise doit être attentif à la motivation et l'efficacité des équipes et ne pas oublier que c'est dans sa langue maternelle ou de formation que l'on est le plus créatif.

Yves Montenay / Président de l'ICEG est aussi l'auteur, avec Damein Soupart, de « La langue française arme d’équilibre de la mondialisation ». @ymontenay

Source : http://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/cercle-123500-le-francais-etes-vous-traitre-ou-ringard-1093215.php

 

Claude Hagège : « Imposer sa langue, c’est imposer sa pensée »

Pour le grand linguiste Claude Hagège, le constat est sans appel : jamais, dans l’histoire de l’humanité, une langue n’a été « comparable en extension dans le monde à ce qu’est aujourd’hui l’anglais » (Contre la pensée unique, par Claude Hagège. Odile Jacob). Oh ! il sait bien ce que l’on va dire. Que la défense du français est un combat ranci, franchouillard, passéiste. Une lubie de vieux ronchon réfractaire à la modernité. Il n’en a cure. Car, à ses yeux, cette domination constitue une menace pour le patrimoine de l’humanité. Et fait peser sur elle un risque plus grave encore : voir cette « langue unique » déboucher sur une « pensée unique » obsédée par l’argent et le consumérisme. Que l’on se rassure, cependant : si Hagège est inquiet, il n’est pas défaitiste. La preuve, avec cet entretien où chacun en prend pour son grade.

Le Vif/L’Express : Comment décide-t-on, comme vous, de consacrer sa vie aux langues ?
Claude Hagège : Je l’ignore. Je suis né et j’ai grandi à Tunis, une ville polyglotte. Mais je ne crois pas que ce soit là une explication suffisante : mes frères, eux, n’ont pas du tout emprunté cette voie.

Enfant, quelles langues avez-vous apprises ?
Á la maison, nous utilisions le français. Mais mes parents m’ont fait suivre une partie de ma scolarité en arabe – ce qui montre leur ouverture d’esprit, car l’arabe était alors considéré comme une langue de colonisés. J’ai également appris l’hébreu sous ses deux formes, biblique et israélienne. Et je connaissais l’italien, qu’employaient notamment plusieurs de mes maîtres de musique.

Combien de langues parlez-vous ?
S’il s’agit de dénombrer les idiomes dont je connais les règles, je puis en mentionner plusieurs centaines, comme la plupart de mes confrères linguistes. S’il s’agit de recenser ceux dans lesquels je sais m’exprimer aisément, la réponse sera plus proche de 10.

Beaucoup de Français pensent que la langue française compte parmi les plus difficiles, et, pour cette raison, qu’elle serait « supérieure » aux autres. Est-ce vraiment le cas ?

Pas du tout. En premier lieu, il n’existe pas de langue « supérieure ». En France, le français ne s’est pas imposé au détriment du breton ou du gascon en raison de ses supposées qualités linguistiques, mais parce qu’il s’agissait de la langue du roi, puis de celle de la République. C’est toujours comme cela, d’ailleurs : un parler ne se développe jamais en raison de la richesse de son vocabulaire ou de la complexité de sa grammaire, mais parce que l’État qui l’utilise est puissant militairement – ce fut, entre autres choses, la colonisation – ou économiquement – c’est la « mondialisation ». En second lieu, le français est un idiome moins difficile que le russe, l’arabe, le géorgien, le peul ou, surtout, l’anglais.

Claude Hagège et le Dictionnaire amoureux des langues

L’anglais ? Mais tout le monde, ou presque, l’utilise !
Beaucoup parlent un anglais d’aéroport, ce qui est très différent ! Mais l’anglais des autochtones reste un idiome redoutable. Son orthographe, notamment, est terriblement ardue : songez que ce qui s’écrit « ou » se prononce, par exemple, de cinq manières différentes dans through, rough, bough, four et tour ! De plus, il s’agit d’une langue imprécise, qui rend d’autant moins acceptable sa prétention à l’universalité.

Imprécise ?
Parfaitement. Prenez la sécurité aérienne. Le 29 décembre 1972, un avion s’est écrasé en Floride. La tour de contrôle avait ordonné : « Turn left, right now », c’est-à-dire « Tournez à gauche, immédiatement ! » Mais le pilote avait traduit « right now » par « à droite maintenant », ce qui a provoqué la catastrophe. Voyez la diplomatie, avec la version anglaise de la fameuse résolution 242 de l’ONU de 1967, qui recommande le « withdrawal of Israel armed forces from territories occupied in the recent conflict ». Les pays arabes estiment qu’Israël doit se retirer « des » territoires occupés – sous-entendu : de tous. Tandis qu’Israël considère qu’il lui suffit de se retirer « de » territoires occupés, c’est-à-dire d’une partie d’entre eux seulement.

Est-ce une raison pour partir si violemment en guerre contre l’anglais ?

Je ne pars pas en guerre contre l’anglais. Je pars en guerre contre ceux qui prétendent faire de l’anglais une langue universelle, car cette domination risque d’entraîner la disparition d’autres idiomes. Je combattrais avec autant d’ énergie le japonais, le chinois ou encore le français s’ils avaient la même ambition. Il se trouve que c’est aujourd’hui l’anglais qui menace les autres, puisque jamais, dans l’Histoire, une langue n’a été en usage dans une telle proportion sur les cinq continents.

En quoi est-ce gênant ? La rencontre des cultures n’est-elle pas toujours enrichissante ?
La rencontre des cultures, oui. Le problème est que la plupart des gens qui affirment « Il faut apprendre des langues étrangères » n’en apprennent qu’une : l’anglais. Ce qui fait peser une menace pour l’humanité tout entière.

A ce point ?
Seuls les gens mal informés pensent qu’une langue sert seulement à communiquer. Une langue constitue aussi une manière de penser, une façon de voir le monde, une culture. En hindi, par exemple, on utilise le même mot pour « hier » et « demain ». Cela nous étonne, mais cette population distingue entre ce qui est – aujourd’hui – et ce qui n’est pas : hier et demain, selon cette conception, appartiennent à la même catégorie. Tout idiome qui disparaît représente une perte inestimable, au même titre qu’un monument ou une oeuvre d’art.

Avec 27 pays dans l’Union européenne, n’est-il pas bien utile d’avoir l’anglais pour converser ? Nous dépensons des fortunes en traduction !
Cette idée est stupide ! La richesse de l’Europe réside précisément dans sa diversité. Comme le dit l’écrivain Umberto Eco, « la langue de l’Europe, c’est la traduction« . Car la traduction – qui coûte moins cher qu’on ne le prétend – met en relief les différences entre les cultures, les exalte, permet de comprendre la richesse de l’autre.

Mais une langue commune est bien pratique quand on voyage. Et cela ne conduit en rien à éliminer les autres!
Détrompez-vous. Toute l’Histoire le montre : les idiomes des États dominants conduisent souvent à la disparition de ceux des États dominés. Le grec a englouti le phrygien. Le latin a tué l’ibère et le gaulois. A l’heure actuelle, 25 langues disparaissent chaque année ! Comprenez bien une chose : je ne me bats pas contre l’anglais ; je me bats pour la diversité. Un proverbe arménien résume merveilleusement ma pensée : « Autant tu connais de langues, autant de fois tu es un homme. »

Vous allez plus loin, en affirmant qu’une langue unique aboutirait à une « pensée unique »…
Ce point est fondamental. Il faut bien comprendre que la langue structure la pensée d’un individu. Certains croient qu’on peut promouvoir une pensée française en anglais : ils ont tort. Imposer sa langue, c’est aussi imposer sa manière de penser. Comme l’explique le grand mathématicien Laurent Lafforgue : ce n’est pas parce que l’école de mathématiques française est influente qu’elle peut encore publier en français ; c’est parce qu’elle publie en français qu’elle est puissante, car cela la conduit à emprunter des chemins de réflexion différents.

Vous estimez aussi que l’anglais est porteur d’une certaine idéologie néolibérale…
Oui. Et celle-ci menace de détruire nos cultures dans la mesure où elle est axée essentiellement sur le profit.

Je ne vous suis pas…
Prenez le débat sur l’exception culturelle. Les Américains ont voulu imposer l’idée selon laquelle un livre ou un film devaient être considérés comme n’importe quel objet commercial. Car eux ont compris qu’à côté de l’armée, de la diplomatie et du commerce il existe aussi une guerre culturelle. Un combat qu’ils entendent gagner à la fois pour des raisons nobles – les États-Unis ont toujours estimé que leurs valeurs sont universelles – et moins nobles : le formatage des esprits est le meilleur moyen d’écouler les produits américains. Songez que le cinéma représente leur poste d’exportation le plus important, bien avant les armes, l’aéronautique ou l’informatique ! D’où leur volonté d’imposer l’anglais comme langue mondiale. Même si l’on note depuis deux décennies un certain recul de leur influence.

Pour quelles raisons ?
D’abord, parce que les Américains ont connu une série d’échecs, en Irak et en Afghanistan, qui leur a fait prendre conscience que certaines guerres se perdaient aussi faute de compréhension des autres cultures. Ensuite, parce qu’Internet favorise la diversité : dans les dix dernières années, les langues qui ont connu la croissance la plus rapide sur la Toile sont l’arabe, le chinois, le portugais, l’espagnol et le français. Enfin, parce que les peuples se montrent attachés à leurs idiomes maternels et se révoltent peu à peu contre cette politique.

Claude Hagège contre la pensée unique

Pas en France, à vous lire… Vous vous en prenez même de manière violente aux « élites vassalisées » qui mèneraient un travail de sape contre le français.
Je maintiens. C’est d’ailleurs un invariant de l’Histoire. Le gaulois a disparu parce que les élites gauloises se sont empressées d’envoyer leurs enfants à l’école romaine. Tout comme les élites provinciales, plus tard, ont appris à leur progéniture le français au détriment des langues régionales. Les classes dominantes sont souvent les premières à adopter le parler de l’envahisseur. Elles font de même aujourd’hui avec l’anglais.

Comment l’expliquez-vous ?
En adoptant la langue de l’ennemi, elles espèrent en tirer parti sur le plan matériel, ou s’assimiler à lui pour bénéficier symboliquement de son prestige. La situation devient grave quand certains se convainquent de l’infériorité de leur propre culture. Or nous en sommes là. Dans certains milieux sensibles à la mode – la publicité, notamment, mais aussi, pardonnez-moi de vous le dire, le journalisme – on recourt aux anglicismes sans aucune raison. Pourquoi dire « planning » au lieu d' »emploi du temps » ? « Coach » au lieu d' »entraîneur » ? « Lifestyle » au lieu de « mode de vie » ? « Challenge » au lieu de « défi » ?

Pour se distinguer du peuple ?
Sans doute. Mais ceux qui s’adonnent à ces petits jeux se donnent l’illusion d’être modernes, alors qu’ils ne sont qu’américanisés. Et l’on en arrive à ce paradoxe : ce sont souvent les immigrés qui se disent les plus fiers de la culture française ! Il est vrai qu’eux se sont battus pour l’acquérir : ils en mesurent apparemment mieux la valeur que ceux qui se sont contentés d’en hériter.

Mais que dites-vous aux parents qui pensent bien faire en envoyant leurs enfants suivre un séjour linguistique en Angleterre ou aux États-Unis ?
Je leur réponds : « Pourquoi pas la Russie ou l’Allemagne ? Ce sont des marchés porteurs et beaucoup moins concurrentiels, où vos enfants trouveront plus facilement de l’emploi. »

Si une seule mesure était à prendre, quelle serait-elle ?
Tout commence à l’école primaire, où il faut enseigner non pas une, mais deux langues vivantes. Car, si on n’en propose qu’une, tout le monde se ruera sur l’anglais et nous aggraverons le problème. En offrir deux, c’est s’ouvrir à la diversité.

Le français pourrait-il être le porte-étendard de la diversité culturelle dans le monde ?
J’en suis persuadé, car il dispose de tous les atouts d’une grande langue internationale. Par sa diffusion sur les cinq continents, par le prestige de sa culture, par son statut de langue officielle à l’ONU, à la Commission européenne ou aux Jeux olympiques. Et aussi par la voix singulière de la France. Songez qu’après le discours de M. de Villepin à l’ONU, s’opposant à la guerre en Irak, on a assisté à un afflux d’inscriptions dans les Alliances françaises.

Claude Hagège en 5 dates : 1955 Entrée à l’Ecole normale supérieure de Paris. 1966 Première enquête linguistique de terrain, au Cameroun. Depuis 1988 Professeur au Collège de France. 2009 Dictionnaire amoureux des langues (Plon). 2012 Contre la pensée unique (Odile Jacob).

Source : levif.be, le lundi 2 juillet 2012

 

 




Publié par Régis RAVAT le 01 mai 2016

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