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Refusons la politique du tout-anglais de l'UE !

Chaque jour davantage, la Commission Européenne impose la langue anglaise aux citoyens des divers pays de l’UE. Elle semble ignorer que 87%  des citoyens de l’UE ne parlent pas l’anglais comme langue maternelle.

Alors que l'Union européenne prône l'égalité entre tous les citoyens européens, comment comprendre alors que les instances de l'UE confèrent un privilège constant, important et immérité, aux 13% d’anglophones natifs, ainsi qu’un grand avantage à ceux qui ont étudié l’anglais, spécialement aux personnes suffisamment riches pour passer plusieurs années dans un pays anglophone.

Il n’y a guère de justice dans tout cela !

 

Discrimination de la Commission européenne envers les non-Anglophones

Prenons un  exemple : la Commission a publié le règlement pour le programme ERASMUS+ d’abord en anglais, et longtemps après dans d’autres langues.

À ce jour, il n’y a aucune possibilité de connaître, autrement qu'en anglais, le nouveau règlement d’ERASMUS+ à propos des Partenariats Stratégiques qui ont changé cette année.

Fait agravant, alors que les non-Anglophones n'ont donc pas accès à l'information, il est important de signaler que la Commission Européenne interdit la traduction des documents par les Agences Nationales !

EEU recommande fortement à ses lecteurs de tous les pays associés de se plaindre par lettre postale au médiateur de l’UE (http://www.ombudsman.europa.eu/home/fr/default.htm ).

Seán Ó Riain , president d’EEU / Eùropa Esperanto Unio

Diplomate irlandais en poste auprès des instances européennes

(polyglotte parlant l’irlandais, l’anglais, le français, l’allemand, l’espagnol,

le polonais, le gallois, le néerlandais, le roumain et l’espéranto)

Source : Extrait de “Eùropa Bulteno” novembre 2015

 

Respectez l’usage du français, svp !

L’association des journalistes européens de la section France (AJE – France) a adressé aujourd’hui, en cette journée internationale de la francophonie, aux différents responsables européens, notamment Jean-Claude Juncker (Commission européenne), Federica Mogherini (Haut représentant) et Donald Tusk (Conseil européen), une lettre pour les alerter sur l’abandon constaté de l’usage du français dans la communication de la Commission européenne comme du Service européen d’action extérieure et du Conseil européen. « Cette situation nous inquiète au plus haut point », disons-nous.

Si le français reste encore (scrupuleusement) respecté lors des réunions quotidiennes de la Commission européenne, il n’en est pas de même dans la publication des différentes communications (officielles ou à la presse) comme sur les différents sites internet européens qui sont, majoritairement voire exclusivement, rédigés en anglais.

Certains sites sont intégralement en anglais comme celui de la DG « Growth ou Internal Market » ou « Migration and Home Affairs », comme celui de l’agence Frontex.

Certains communiqués sont exclusivement disponibles en anglais – même quand ils visent des zones francophones —. Il en est de même de nombre de rapports des institutions. Point d’autant plus inquiétant quand ces questions concernent des sujets de préoccupation première pour nos concitoyens.

Cette situation est dommageable à plus d’un titre, non seulement pour la presse, mais aussi pour l’idée européenne qui ne peut être limitée à une seule langue.

Nous ne nous appesantirons pas sur l’obligation découlant des traités qui a déjà été tranchée par la Cour de justice, notamment pour les concours. Notre propos est davantage sur la mécanique journalistique et l’importance d’être compris par les citoyens.

1. Le passage en plusieurs langues oblige à bien comprendre la mécanique européenne. L’utilisation d’une seule langue ne le permet pas. Au contraire, elle encourage la mise en place et la conservation d’un « jargon » qui n’a qu’un lointain rapport même avec la langue anglaise.

2. En n’utilisant qu’une seule langue, les institutions favorisent une concentration des médias et des journalistes anglophones au détriment d’une diversité médiatique européenne et de la constitution d’un espace public accessible. Elles privilégient les personnes qui sont d’un pays parlant anglais ou y ont fait leurs études, au détriment des autres. Ce qui ressemble à une discrimination.

3. En ne favorisant qu’une seule langue, l’Union européenne introduit un différentiel de compétitivité entre les médias anglo-saxons et les autres. Quand il s’agit de citations de responsables européens, utilisées en grand nombre dans nos articles, les premiers feront un couper-coller (2 secondes), les autres devront comprendre, traduire, transposer (ce qui prend plus de temps). À l’heure d’Internet cela traduit un net déficit en faveur des premiers.

4. L’usage quasi-monopolistique de l’anglais part d’un postulat que l’ensemble des citoyens européens maitrise totalement cette langue. Ce qui est faux. Dans de nombreux pays, l’anglais n’est réellement maitrisé à 100% que par une minorité de la population. Et, sur Internet, sauf dans quelques milieux, la recherche préférentielle se fait dans sa langue maternelle et non en anglais.

5. Le résultat est doublement pénalisant pour les idées européennes : celles-ci paraissent l’apanage d’une minorité technocratique et élitiste, le discours anti-européen (professé dans la langue nationale) paraît supérieur au discours pro-européen. Ces éléments doivent être renversés.

C’est pour cela que nous vous demandons : le respect de la pratique jusqu’ici suivie, la disponibilité dans les trois langues de travail (français, anglais, allemand) de toutes les communications à la presse faites par la Commission européenne (2 langues de travail pour la PESC). Vous nous répondrez sans doute : la raréfaction des moyens. Cet argument n’est pas recevable. Certaines institutions comme la Cour de justice européenne ou le Parlement européen arrivent à traduire un nombre autrement plus conséquent de textes. Et vous disposez en interne de suffisamment de ressources maitrisant les deux langues pour, à défaut, de fournir une « traduction officielle » fournir une « traduction de courtoisie » comme le font les organismes internationaux.

Télécharger la Lettre de l’AJE / Visitez le site de l’AJE

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef de B2 - Bruxelles2. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Ouest-France, Sud-Ouest et Lettre de l'expansion. Auditeur de la 65e session de l'IHEDN (Institut des Hautes Etudes de la Défense nationale). © B2. Merci de citer "B2" ou "Bruxelles2" en cas de reprise

 

L'anglicisation à marche forcée de la communication de la Commission européenne sur Internet

Une étude de février 2012, intitulée "Quelle pratique du multilinguisme par les services de la Commission européenne sur Internet ?", de Michael Malherbe (Directeur Général de l’agence de communication Two4com), concluait à la situation suivante du site europa.eu :

- 4 sur 34 directions générales ont le portail uniquement en anglais

- 6 sont trilingues (en, de, fr)

- 4 Directions générales font le choix d’un multilinguisme partiel à 6, 7 ou 11 langues

- 20 Directions générales sont pleinement multilingues

En refaisant le même décompte aujourd'hui et en se basant sur cette page du site europa,
Sur un total de 33 portails, nous obtenons :

- 15 uniquement en anglais et non 4

- 5 dans les trois langues "de procédure" et non 6

- 1 en 2 langues (en et fr)

- 2 en 8 ou 10 langues et non 6

- 10 complètement multilingues et non 20

On observe donc une dégradation considérable en moins de quatre ans. La situation était déjà peu brillante en 2012. Elle est devenue une vraie offense à la démocratie. De là à conclure que l'Union européenne est faite pour les lobbys, il n'y a qu'un pas.

L'OEP

 

Pourquoi faut-il défendre la langue française ?

Voici 3 vidéos tirées du colloque « “Françamérique ? no future !” : La géopolitique et la guerre des langues », un colloque organisé par l'UPR, Union Populaire Républicaine, le samedi 8 juin 2013.

 François Asselineau, Président de l’Union Populaire Républicaine, a rappelé qu’une langue véhicule une compréhension et une vision du monde, en exposant la construction variable en français, anglais et allemand, des termes « comprendre » et « constitution ». Il a souligné également la nécessité de préserver la « biodiversité linguistique » parce que chaque langue est une façon « d’être homme ». En particulier, c’est à travers la langue française que la France se distingue des autres pays du monde, et qu’elle peut, compte tenu de l’expansion et du prestige du français, leur parler à tous.



L'UE, ennemie des Nations et des langues nationales !

François Asselineau identifie un basculement dans la politique française depuis une vingtaine d’années, c’est-à-dire depuis la ratification du traité de Maastricht en 1992, la mise en place de l’OMC en 1994 et la perte de pouvoir considérable qui découle de ces événements : la France, passant de la loi Toubon, protectrice de la langue française, à la loi Fioraso qui en prend le contrepied, est contrainte par son élite dirigeante, et contre l’avis populaire, d’adopter désormais la langue du maître.

François Asselineau a conclu le colloque par une allocution soulignant la contradiction entre toute volonté de promotion de la langue française, et le maintien de la France dans l’Union européenne et l’OTAN, structures qui, en synergie avec le soft power américain, la forcent justement à adopter l’anglais.



L'UE, une construction américaine !

Au nom de la « convergence », de l’« unification », de l’« homogénéisation » l’Union européenne s’emploie à araser toute différence et justifie la marginalisation de pans entiers des civilisations humaines. Les peuples européens comprennent peu à peu que la « construction européenne » suppose la mort de leur individualité et de leur singularité. Après la monnaie unique, c’est bien une langue unique et une civilisation unique, venues d’ailleurs, que l’Union européenne impose.

Inversement, les Français se réconcilieront avec leur langue si celle-ci redevient synonyme de libération face aux pensées imposées, et d’émancipation face aux dominations en apparence écrasantes. La promotion du français est indissociable d’un projet politique plus général qui consiste à rendre à la France son indépendance, sa liberté d’action et sa grandeur. Qu’importe, en effet, la langue française à la France, si cette dernière est privée de sa voix ?




Publié par Régis RAVAT le 19 janvier 2016

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