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Langue française, grandeur et décadence !

Au niveau linguistique, le problème que l'on rencontre au Québec et que l'on rencontre également en France, c'est, entre autes éléments, l'anglicisation de la langue française. Mais comment s'étonner de ce phénomène, alors que les enfants des deux pays apprennent l'anglais, ou vont bientôt l'apprendre, dès le berceau ? Comment s'étonner de ce phénomène, alors qu'ils vivent dans un milieu de plus en plus dominé par la langue anglaise et par la culture anglo-américaine ?

À n'en pas douter, les nouvelles générations, seront autant imprégnées d'anglais que de français, et l'anglais sera alors pour elles, comme une seconde langue maternelle. Bien évidemment, dans ces conditions, la jeunesse de demain comprendra de moins en moins que l'on veuille résister à l'anglicisation.

Mais comment ne pas comprendre que tout cela répond aux directives de ceux qui veulent gouverner le monde (FMI, OMC, Bilderberg, la Trilatérale, le Siècle, la Round Table, Davos, Goldman Sachs, Morgan, Moody’s, le CFR, le RIIA, la FAF, etc.), le but de la manoeuvre étant de polluer les langues nationales par l'anglais pour en enlever leur substantifique moelle, leur génie, leur cohérence, leur clarté, pour en faire des patois insipides et sans importance, pour, au final, dans le chaos linguistique ainsi créé, ne plus avoir d'autres choix pour se faire comprendre que de communiquer en anglo-américain. Mais que l'on ne s'y trompe pas, en ayant tué les langues nationales, les Nations les auront suivies dans la tombe, et c'est bien-là le but ultime de l'opération : plus de nations, plus d'écrins protecteurs pour les peuples qui les composent, le monde sera alors prêt à être dirigé par les banquiers-bandits apatrides de la mafia de la finance.

Plus que jamais donc, il faut refuser la politique du tout-anglais, refuser la mise en place de la bilinguisation langue nationale-anglais de la France, du Québec, de l'Europe et du monde, exiger l'enseignement pluriel des langues étrangères à l'école sans favoritisme, aucun, pour l'anglais, etc. !

Vaste programme et grands combats en perspective !

 

De quoi le franglais est-il le symptôme ?

« Les églises ont beau être vides, on n’a jamais vu autant de gens à genoux devant la langue anglaise, vénérée comme une madone », écrit Jean Delisle, professeur émérite de l’Université d’Ottawa, dans un des essais qui composent le dossier que la revueArgument consacre au franglais. Son collègue André Braën ne dit pas autre chose. « Au Québec, note-t-il, dans les écoles françaises, l’anglais est maintenant enseigné dès la première année du primaire, mais pour plusieurs, ce n’est pas encore assez. Ah ! si les bébés pouvaient naître bilingues, quelle joie ce serait alors pour les parents ! »

 Inspiré par les débats suscités par la langue du film Mommy, de Xavier Dolan, et celle des chansons de Lisa LeBlanc et des Dead Obies, ce dossier de la revue Argument donne la parole aux optimistes et aux inquiets. En résumé, pour les premiers (Benoît Melançon, Ludvic Moquin-Beaudry et Patrick-André Mather), le franglais, y a rien là, alors que, pour les seconds (Jean Delisle et André Braën), cette langue bâtarde est le signe du déclin de la langue française au Québec et au Canada. Les esprits cools, dans ce dossier, font preuve d’une inquiétante légèreté.

 L’anglais nécessaire

 Pour éviter un enlisement du débat, quelques précisions s’imposent. Il est évident qu’il serait inapproprié de blâmer Xavier Dolan pour la langue larvaire que parlent les personnages deMommy. Le film montre justement leur difficulté à communiquer. Aussi, la sous-langue qu’ils utilisent est une illustration de cet enfermement et n’est jamais présentée comme un modèle à suivre. Dolan ne parle pas comme ça.

 Le cas de Lisa LeBlanc et celui des Dead Obies sont différents. Ces artistes ont bien sûr le droit de s’exprimer en franglais, mais ce qu’ils affirment, ce faisant, c’est la nécessité, pour eux, en tant qu’artistes, de passer par l’anglais pour dire leur vérité. C’est un choix, ce qui n’est pas le cas pour les personnages de Mommy, et ce choix, reconduit par bien des citoyens québécois, est critiquable.

 Il laisse croire, en effet, comme l’explique André Braën, « que le français a nécessairement besoin de l’anglais pour exprimer ce qu’il a à exprimer, y compris la modernité ». Il y a là un symptôme inquiétant quant à l’état de notre psychologie collective, un symptôme qui témoigne, comme l’écrivaient maladroitement Étienne Boudou-Laforce et Olivier Lacelle dans le Huffington Post Québec en juillet 2014, « du désintéressement de la langue française auprès des jeunes ».

 Il y a, dans ma région, un jeune homme qui s’est fait tatouer, sur les doigts des mains, l’inscription « Stay true ». C’est son code, son mot d’ordre, dit-il. Voilà donc un jeune Québécois francophone qui, pour dire ce qu’il croit être sa vérité profonde (un psychanalyste y lirait peut-être, lui, « reste dans ton trou »), fait le choix, comme la chanteuse Marie-Mai et plusieurs autres, de se marquer d’une langue étrangère.

 Aliénation

 Il y a là, me semble-t-il, le symptôme d’une profonde aliénation, à laquelle n’échappent pas les chanteurs et humoristes qui se vautrent dans le franglais. Quand, pour se dire soi-même profondément, on ressent la nécessité de passer par un idiome étranger — toujours le même, notez-le —, on exprime un inquiétant refus de soi-même. Le romancier Alexandre Soublière, auteur de Charlotte Before Christ (Boréal, 2012), ne s’en cache même pas, en affirmant que son roman, en franglais, « est un méga fuck you lancé à la société québécoise ».

 Les optimistes peuvent bien dire qu’il n’y a rien là, que ce métissage est sain et témoigne d’une belle ouverture (presque toujours à sens unique, d’ailleurs), que le plurilinguisme est devenu la norme et ne menace en rien le français, qu’« une langue, seule, ne peut rien coloniser » (Melançon), il ne faut pas les croire.

 La langue évolue, bien sûr, mais, lorsqu’elle le fait en recourant massivement à des emprunts inutiles, toujours à l’anglais, langue dominante, elle s’appauvrit, comme le souligne Jean Delisle. Melançon peut bien critiquer l’obsession de l’anglais de ceux qu’il appelle les« essentialistes du français », en mentionnant que les contacts linguistiques se font désormais dans un contexte plurilingue, il reste que, comme le rappelle AndréBraën, « le multiculturalisme canadien s’exprime en anglais », au Québec aussi.

 Le franglais, c’est la conclusion qui s’impose, n’est pas qu’un épiphénomène artistique sans effet sur la place et sur la qualité du français au Québec et au Canada. Il est le symptôme effrayant de notre fatigue de nous-mêmes, de notre aliénation en marche.

Louis Cornellier

Revue
Notre avenir sera-t-il franglais ? Revue Argument
Vol. 17, no 2, Printemps-été 2015 - Liber - Montréal, 2015, 216 pages

Source : ledevoir.com, le samedi 27 juin 2015
Possibilité de mettre un commentaire à la suite de cet article sur : http://www.ledevoir.com/culture/livres/443637/de-quoi-le-franglais-est-il-le-symptome

 Photo: FrancoFolies de Montréal. Que ses membres le veuillent ou non, le groupe de « post-rap » Dead Obies est devenu l’étendard de l’utilisation du franglais.

 

Se battre pour l'indépendance ou finir anglophone !

Le Québec sera indépendant ou anglophone

Les Québécois de toutes origines, francophones et francophiles, devraient-ils baisser les bras face à 400 ans de combat linguistique pour se fondre graduellement à la majorité anglaise ou désirent-ils bâtir une nation québécoise française forte afin qu’elle conserve et transmette sa langue et sa culture, caractères uniques en Amérique du Nord ?

Le moyen le plus efficace de faire disparaître une langue est de rendre bilingues ses locuteurs minoritaires.  Lors de sa dernière visite au Québec, le sociolinguiste français Claude Hagège s’est insurgé contre les volontés du gouvernement libéral d’instaurer l’enseignement de l’anglais au primaire. Hagège n’est certes pas contre l’apprentissage des langues. Il en parle huit.  Mais il sait pertinemment où mène le bilinguisme collectif d’une minorité.  Il n’est pas le seul.  Les auteurs sérieux sur le bilinguisme sont unanimes : le bilinguisme imposé est l’étape ultime vers l’assimilation.  Vous en doutez ?

L’histoire des peuples foisonne d’exemples illustrant les effets mortels du bilinguisme collectif où la langue minoritaire ne se transmet plus. Aux États-Unis, l’assimilation des deux millions de Franco-Américains illustre parfaitement les conséquences d’un bilinguisme généralisé imposé à une minorité. Le cas de nos voisins franco-ontariens bilingues est très révélateur : malgré leurs efforts héroïques, l’assimilation est installée confortablement pour la moitié d’entre eux. Malgré le rêve utopique de Pierre Elliott Trudeau, force est de constater qu’en 2015 le bilinguisme au Canada semble être l’apanage des francophones avec ses conséquences désastreuses contribuant ainsi à la disparition de la francophonie. Après 40 ans d’écoles d’immersion, nous peinons à obtenir des services en français dans les hôtels, les commerces et autres établissements de la capitale nationale.

Vous pensez qu’au Québec la situation diffère? Sur son blogue au mois de mars 2014,  Le bilinguisme collectif, étape vers l’assimilation, le journaliste Pierre Allard analyse avec rigueur le recensement canadien de 2011. Les régions du Pontiac, de l’Outaouais et la grande région de Montréal démontrent  un  recul du français comme langue d’usage et une croissance rapide de l’anglais.  Pendant que les francophones bilingues s’assimilent, les anglophones, eux, restent unilingues.

En Outaouais, les signes de l’assimilation des francophones sont nombreux.  À titre d’exemple, depuis au moins quatre ans, un commerçant unilingue de Gatineau sert uniquement en anglais sa clientèle qui accepte, sans sourciller, cette situation. Une des conséquences désastreuses de l’immobilisme constitutionnel,  c’est que loi 101 affaiblie et triturée, ne prévoit pas, semble-t-il, aucune infraction pour ces commerçants récidivistes.

Dans l’article « La mortalité des langues et le bilinguisme des peuples », le professeur William Mackay de l’Université Laval explique bien que le bilinguisme collectif d’une minorité mène à sa disparition, Pour Mackay, pour qu’une langue minoritaire comme le français puisse réussir à se maintenir, il faut créer d’immenses poches d’unilinguisme de cette langue.

Le déclin inexorable du français au Canada est donc un fait, même au Québec. Un nouveau seuil est atteint.  Les citoyens de langue française ne sont plus que 22,1% au Canada et, au Québec, nous sommes passés sous la barre des 80%.  Notre poids démographique s’étiole et, par le fait même, notre pouvoir politique fond comme neige au soleil, éléments essentiels pour assurer la pérennité du français en Amérique.

Apprendre plusieurs langues est un enrichissement. Mais, le bilinguisme collectif que veut imposer le gouvernement permet aux anglophones de fonctionner uniquement en anglais et oblige les francophones à fonctionner dans les deux langues pavant ainsi une voie royale à l’assimilation des francophones.  Pendant ce temps, des centaines de milliers d’unilingues anglophones et de nouveaux arrivants préférant l’anglais comme langue d’usage n’apprendront jamais le français.

Un jour, le Québec sera souverain ou anglophone.

Denise Fontaine

Source : imperatif-francais.org, le dimanche 28 juin 2015
Possibilité de mettre un commentaire à la suite de cet article sur : http://www.imperatif-francais.org/s2-a-vous-la-parole/parole-2015/le-quebec-sera-independant-ou-anglophone/​ 

 

Le français est une langue gréco-latine

Patrice GÉLINET reçoit l'essayiste Paul-Marie COUTEAUX, auteur d'un essai intitulé « Être et parler français », publié aux édition Perrin (2006).

 Le français est une langue romane c'est-à-dire une langue issue du latin vulgaire. Elle est parlée en France, ainsi qu'en Belgique, au Canada, au Luxembourg, en Suisse et dans 51 autres pays, principalement localisés en Afrique, ayant pour la plupart fait partie de l’ancien empire colonial français ainsi que la République démocratique du Congo, ancien Congo belge.

Issu de l’évolution du bas latin vers le gallo-roman au cours du premier millénaire de l'ère chrétienne, le français, langue royale, devient une langue juridique et administrative avec l’ordonnance de Villers-Cotterêts en 1539.

Par la suite le français, toujours autour du noyau parisien, se diffusera en France, en Europe et dans le monde.

S’ensuit une longue réforme de la langue promue par les académiciens, pour la régulariser et y réintroduire des vocables latins. Le français classique des XVIe et XVIIe siècles devient le français moderne du XVIIIe siècle, langue véhiculaire de l’Europe.

Avec la colonisation, le français se répand en Amérique du Nord au XVIIe siècle, en Afrique au XIXe siècle, ce qui en fait une langue mondiale. Cependant le français perd en influence dans la seconde moitié du XXe siècle, au profit de l’anglais.

Claude Hagège distingue trois périodes de rayonnement du français :

- La période du Moyen Âge qui s'étend de la fin du XIe au début du XIVe siècle, la période qui s'étend du début du règne de Louis XIV à la fin du XVIIIe siècle, et la période allant de la fin du XIXe au début du XXe siècle.

- Le terme « langue d'oïl », dans certains cas, peut être un synonyme de français.

- La langue française a cette particularité que son développement a été en partie l’œuvre de groupes intellectuels, comme la Pléiade, ou d’institutions, comme l’Académie française.

C’est une langue dite « académique ».

Toutefois, l’usage garde ses droits et nombreux sont ceux qui malaxèrent cette langue vivante, au premier rang desquels Molière : on parle d’ailleurs de la « langue de Molière ».

Devant la prolifération d'emprunts lexicaux à l'anglais, le gouvernement français tente de prendre des mesures pour protéger l'intégrité de la langue.

Ainsi, le 7 janvier 1972, il promulgue le décret no 72-9 relatif à l’enrichissement de la langue française, prévoyant la création de commissions ministérielles de terminologie pour l’enrichissement du vocabulaire français.

La loi Toubon de 1994 procède de la même préoccupation. Son décret d'application de 1996 a mis en place un dispositif coordonné d'enrichissement de la langue française.

Au Québec, l’Office québécois de la langue française s’occupe de réglementer l’usage de la langue française, elle-même protégée par la loi 101 du Québec. L'office propose sur l'Internet son grand dictionnaire terminologique.

Source : 2000 ANS D'HISTOIRE sur FRANCE INTER
« Histoire de la langue française », émission du 9 octobre 2006 


Philippe Bouvard - Comment peut-on ne pas être Français ?

Gastronomie, paysages, langue, architecture... Philippe Bouvard se voit comme un "franco-français-franchouillard", et fier de l'être !

Non seulement je suis fier d'être Français, mais encore je ne comprends pas comment ceux que j'appelle des étrangers peuvent se consoler de ne pas l'être. Certes, tout le mérite de ma naissance revient à mes parents. Mais, en ce qui me concerne, j'imagine que, si ces derniers avaient eu un autre passeport et que, par exemple à la fin de mon séjour utérin, je les avais entendus parler anglais, j'aurais tout fait pour ne pas venir au monde.

Pour tout dire, je suis franco-français-franchouillard. C'est-à-dire convaincu que mon pays natal est le plus beau de la planète et nullement étonné qu'un territoire vingt fois moins étendu que celui des États-Unis suscite une fréquentation touristique supérieure. Depuis quelques décennies, je ne voyage plus qu'à l'intérieur de mes frontières, persuadé que j'y trouverai, regroupés, tous les panoramas et tous les agréments dont on ne bénéficie ailleurs qu'en ordre dispersé. Naturellement, je considère que ma langue maternelle est la plus belle et qu'elle en a conscience puisqu'elle m'a interdit de m'exprimer dans d'autres idiomes, forcément barbares.

Pas un monument pour rivaliser avec Versailles

« J'admire comme une brute » - la formule est, je crois, de Flaubert - Molière, Racine, Corneille et notre littérature du XIXe siècle, à laquelle je ne vois nulle part de concurrence. De même, je n'aperçois pas un monument qui puisse rivaliser avec notre château de Versailles. J'avoue que si je préfère la tour Eiffel au Taj Mahal, c'est moins par patriotisme architectural que par goût de la proximité. Lorsque je sors de chez moi, sans aucune intention d'aller mouiller mes guêtres dans le Gange, le grandiose édifice métallique du génial Gustave est toujours plus présent dans mon ciel qu'au ras du sol les taxis à la station qui, toute proche, leur est affectée.

Je suis également un inconditionnel de nos fromages même si, quand ils arrivent sur la table, je n'ai souvent plus faim. Je prône avec un enthousiasme identique nos vins, même si je les consomme aussi parcimonieusement qu'une liqueur. Je ne manque pas une occasion de clamer que notre télévision est la meilleure du monde alors que je n'en ai jamais regardé d'autres. Nos filles de 20 ans me paraissent beaucoup plus jolies que les quadragénaires américaines. Je suis heureux que tant de modes partent de Paris avant de faire le tour de l'univers. J'éprouve une admiration unilatérale pour Napoléon. Enfin, j'ai davantage d'indulgence pour Hollande depuis qu'il est devenu le gardien du Panthéon. Si je ne le crois pas digne d'y entrer plus tard, je ne cache pas le plaisir que j'aurais à le voir s'y installer tout de suite.

Philippe Bouvard, Journaliste, écrivain : « Gaston et Gontran » (Flammarion)

Source : lepoint.fr, le vendredi 26 juin 2015




Publié par Régis RAVAT le 29 juin 2015

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