Au sujet du mot : « EXPERTISE »

Il n’aura échappé à personne que le mot « expertise » s’est considérablement répandu ces dernières années, essentiellement chez les agents économiques, et que, sur leur site Internet notamment, les mots « compétence », « savoir-faire » et « expérience » ont quasiment disparu. Ainsi lit-on souvent, par exemple : « Bénéficiez de l’expertise de notre entreprise ».

Malheureusement, il ne fait aucun doute que cet emploi est fautif puisque cela revient à donner au mot « expertise » un sens qu’il n’a jamais eu en français où il était jusque-là principalement employé pour désigner le travail et les conclusions d’un expert, titre au demeurant protégé dans la mesure où toute personne ne peut y prétendre. 

C’est pourquoi « expertise » continue de s’appliquer aux bijoux et aux œuvres d’art pour déterminer leur authenticité et, donc, leur valeur. De même, les compagnies d’assurance font-elles appel à des experts pour évaluer l’étendue d’un sinistre et la somme allouée pour remettre les choses en l’état. 

 

Notre conseil à propos du mot « expertise » !

Qu’un pareil travail requiert des compétences est aussi évident que la fabrication du pain nécessite de la farine. Pour autant, le mot « pain »  n’a pas vocation à remplacer « farine » car « pain » et « farine » ne sont pas synonymes. Les compétences et la farine peuvent donc être assimilées à une matière première sans laquelle un produit fini ne peut être réalisé, une expertise dans le premier cas, du pain dans le second. 

Comme souvent, nos esprits français se trouvent pollués par l’anglais puisqu’en l’occurrence le mot « expertise » est commun aux deux langues et qu’en anglais il signifie aussi « compétence », « savoir-faire » et « expérience »… Mais, encore une fois, pas en français !

C’est pourquoi l’Académie Française condamne cet anglicisme et rappelle que le mot « expertise » ne doit pas remplacer « compétence » et « savoir-faire » : 

https://www.academie-francaise.fr/expertise-experience

La défense de notre langue passant par la vigilance de tous les francophones, nous vous exhortons, à chaque fois que vous remarquerez cette faute, à la signaler à celui qui l’a commise en l’enjoignant de la corriger. 

Laurent Bouvet