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À Mesdames et Messieurs les députés

De : Association FRancophonie AVenir (Afrav)

Objet : Contre l'article 12 de l'Arrêté du 6 décembre 2019, portant obligation d'obtenir une certification en langue anglaise pour la délivrance d'une licence professionnelle. 

Destinataires : Mesdames et Messieurs les députés.

Courriels envoyés en décembre 2019

 

Mesdames et Messieurs les députés,

Nous attirons votre attention sur l'invasion galopante de l'anglais dans l'enseignement supérieur.

Dans l'article 12 de l'arrêté du 6 décembre 2019 portant réforme de la licence professionnelle https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000039481561&categorieLien=id, on peut lire : « La délivrance du diplôme est subordonnée à la présentation d'au moins une certification en langue anglaise faisant l'objet d'une évaluation externe et reconnue au niveau international et par le monde socioéconomique. »

Cette phrase est choquante à plusieurs titres :

- elle représente une discrimination au regard de l’article 225-1 du code pénal qui dit que  « Constitue une discrimination toute distinction opérée entre les personnes physiques sur le fondement  (...) de leur capacité à s'exprimer dans une langue autre que le français ».

- elle accorde une place exceptionnelle à l'anglais, alors qu'il y a en France des millions d'habitants d'origine italienne, espagnole, portugaise, maghrébine, chinoise, etc. (infiniment plus que de personnes d'origine britannique ou anglo-américaine), qui pourraient souhaiter que leurs enfants apprennent en priorité la langue de leurs parents ou de leurs grand-parents ;

- à l'échelle mondiale, il ne semble pas que le chinois, l'arabe, le portugais, l'espagnol soient des patois négligeables, ni que la Chine soit un pays avec une économie négligeable, même par rapport aux États-Unis dont elle dépassera presque sûrement le PIB d'ici quelques années.

- il y a en France des millions de citoyens qui habitent près des frontières de l'Allemagne, de l'Italie, de l'Espagne voire du Brésil pour les Guyanais. Ces habitants ont intérêt pour des raisons professionnelles ou culturelles à connaître en priorité (c'est-à-dire en LV1, dans le jargon éducatif) la langue de leurs plus proches voisins et non l'anglais. Et que penser du cas de la Sarre en Allemagne, qui fait de gros efforts pour enseigner le français à ses élèves. Et à Forbach, en Moselle, à la frontière avec la Sarre, on devrait imposer l'anglais pour tous !

- avec les progrès récents de la traduction automatique (notamment avec les logiciels de DEEPL et GOOGLE), on peut communiquer par écrit avec des étrangers dans leur langue. Plus besoin d'écrire en anglais à un Espagnol, d'écrire en anglais à un Italien, etc. On peut écrire
directement dans leur langue avec l'aide d'un traducteur automatique.

Sur ce point, il serait bon qu'un maximum de députés soient au courant de ces évolutions techniques révolutionnaires, pour ne plus se faire berner par ceux qui font en permanence de la propagande pour le tout-anglais.

- il est aussi question dans l'arrêté, d'évaluation "externe" et "internationale", ce qui en pratique signifie le désengagement du Service public de l'Éducation nationale et le transfert par l'État de millions d'euros chaque année vers le Royaume-Uni où se trouvent ces fameuses entreprises de certification, en échange de bouts de papier, alors que tout cela pourrait très bien se faire en France et en faveur de différentes langues étrangères, respectant ainsi l'argent des contribuables et le plurilinguisme, seule politique qui vaille en matière de langues étrangères.

En somme, cet arrêté montre le degré d'aliénation linguistique dans laquelle a sombré une certaine pseudo-élite ministérielle. Cet arrêté ne concerne pour le moment que la licence professionnelle, mais nul doute que certains veulent déjà l'étendre à tout l'enseignement supérieur.

Ainsi dit, nous vous demandons de bien vouloir intervenir pour que soit abrogée la partie de l'article 12 de l'arrêté du 6 décembre 2019 portant obligation d'obtenir une certification en langue anglaise pour la délivrance d'une licence professionnelle, et pour qu'ainsi soit mis fin à cette dérive anglomaniaque, véritable humiliation pour la France, pour la francophonie mondiale et pour les langues étrangères en général autres que l'anglais. 

N'acceptons pas la soumission à l'anglais à laquelle sont en train de nous enchaîner nos gouvernants. Indignons-nous !  

Dans l'attente, je vous prie d'agréer, Madame, Monsieur le député, l'expression de mes salutations distinguées.

Régis Ravat
Président de l'Afrav
https://www.francophonie-avenir.com

 

Une seule réponse !

Sur tous les députés et sénateurs français, un seul nous a répondu.

Oui, un seul nous a répondu, preuve que nos élus, élus du peuple soi-disant, se foutent pas mal de la langue du peuple. Honte à eux !

Merci tout de même au député Bruno Fuchs, député de la sixième circonscription du Haut-Rhin depuis juin 2017, qui, suite à notre communiqué, a posé une question écrite à la ministre de l'enseignement supérieur : 

Nous attendons la réponse.

 

 

 




Publié par Régis RAVAT le 17 décembre 2019

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Orthographe, corrections : contact.sy@aliceadsl.fr

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