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À Monsieur Mélenchon, député de la Nation, président de La France Insoumise (LFI)

De : Albert Salon, Président d'Avenir de la langue française (ALF)

Objet : Langue française, francophonie, Brexit

Destinataire : Monsieur Jean-Luc Mélenchon, Député de la Nation, Président de La France Insoumise (LFI)- courriel : jean-Luc.melenchon@assemblee-nationale.fr

Courriel envoyé : le samedi 7 septembre 2019

Copies : adrienroussel31@orange.fr, anne-sophie.pelletier@europarl.europa.eu, younous.omarjee@europarl.europa.eu, emmanuel.maurel@europarl.europa.eu, leila.chaibi@europarl.europa.eu, manuel.bompard@europarl.europa.eu, manuel.bompard@gmail.com, manon.aubry@europarl.europa.eu, benedicte.taurine@assemblee-nationale.fr, contact@picardiedebout.fr, sabine.rubin@assemblee-nationale.fr, muriel.ressiguier@assemblee-nationale.fr, jean-hugues.ratenon@assemblee-nationale.fr, adrien.quatennens@assemblee-nationale.fr, loic.prudhomme@assemblee-nationale.fr, mathilde.panot@assemblee-nationale.fr, daniele.obono@assemblee-nationale.fr, michellarive2017@gmail.com, aec.carolinefiat@gmail.com

 

Monsieur le Député,

Cher Président, soutien fréquent de nos luttes associatives pour le français,

Mesdames et Messieurs les Députés de La France Insoumise,

Vous avez en effet souvent soutenu l’action de nos associations pour le français et la Francophonie.

Ainsi, lors de la campagne présidentielle de 2017, vous avez souscrit à 11 des 12 engagements qu’elles proposèrent à tous les candidats.

Vous ne vous en êtes pas contenté : vous avez publié votre propre charte de la Francophonie, que nous avons largement diffusée, et naturellement invoquée à maintes occasions.

Le combat – qui vous est familier - de nos associations (32 françaises en synergie, avec 8 de communautés de langue maternelle française hors de France : Acadie, Belgique, Québec, Suisse), accroît la conscience de la « démonétisation » et de l’arrachage en cours de la langue nationale par l’oligarchie, notamment par ceux que notre fidèle soutien, feu Michel Serres le philosophe, nommait « les collabos de la pub et du fric ». .

Le  « grand remplacement » du français par la langue et les cultures de l’empire anglo-saxon est d’une importance énorme dans la destruction de l’expression populaire, et de notre démocratie.

Une partie de nos actions se trouve rappelée dans les documents ci-joints.

Le riche site www.avenir-langue-francaise.fr de l’association éponyme (ALF) que je préside peut aussi compléter votre informations.

De même que Google et Wikipedia, qui se sont intéressées à notre existence et à nos objectifs et méthodes.

La France insoumise nous paraît, comme certaines autres formations politiques, plongée dans la recherche anxieuse d’une meilleure harmonie entre :

  • d’une part, la montée de l’individualisme et de la valorisation des différences de toutes sortes, voire des communautarismes ethnico-religieux ;
  • d’autre part, le besoin de « refaire nation et civilisation, pays et citoyenneté, liberté et laïcité », besoin profond nourri par l’histoire et la culture, besoin de préserver ce cadre privilégié de démocratie et d’appliquer mieux la belle devise « liberté, égalité, fraternité ».

Il nous semble que La France insoumise (LFI) n’a pas dans ses déclarations et ses actes, malgré sa charte précitée, réellement fait siennes les préoccupations de maints intellectuels et – bien mieux – les aspirations du peuple français lui-même* aux pleines reconnaissance et valorisation du français, de la culture française (elle existe !), de la francophonie mondiale et de l’ensemble constitué par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).

Il nous semble pourtant que votre mouvement a la force et la maturité nécessaires pour rapprocher, synthétiser, les deux exigences d’expression populaire démocratique.

Nos associations vous proposent donc de choisir de donner dans vos réflexions, vos programmes et vos actions, la place essentielle qui revient à la langue française, à son maintien de l’âme du pays, contre les offensives convergentes qu’elle subit tant de l’extérieur que de l’intérieur (ancienne dans notre histoire, sévit aujourd’hui la cohorte dangereusement grossissante des « collabos » selon Michel Serres), ainsi qu’au soutien de la francophonie mondiale, organisée ou non.

Une occasion vous est fournie par une actualité brûlante, celle du Brexit et de la décision que le Conseil des chefs d’État et de gouvernement de l’UE devront sans doute prendre sur le statut des langues officielles de l’organisation internationale bruxelloise.

En particulier par la position que la France devra y prendre.

Mettra-t-elle son veto à la concrétisation de l’offensive actuellement menée de moins en moins discrètement par les partisans de l’anglo-américain, qui voudraient faire de cette langue la seule officielle des institutions de l’UE ?

Ces partisans vont jusqu’à oser invoquer, outre les arguments habituels, celui du caractère devenu « de langue neutre » de l’anglais qui ne serait plus la langue officielle d’aucun pays de l’Union. Une sorte d’espéranto, en somme.

Ce honteux tour de passe-passe serait un coup terrible pour les autres langues officielles, pour le français en premier lieu, qui reste la seule langue réellement internationale rivale de celle de l’hégémonie que l’Europe subit encore.

Ce serait aussi un coup terrible pour l’Europe elle-même.

Il est dans les gènes populaires de LFI de contribuer victorieusement à éviter cette monstrueuse forfaiture.

C’est le Président de la République qui parlera au nom de la France.

Soit il s’alignera – avec des arguments à cœur fendre -  sur l’empire et la majorité des pays membres de l’UE pour promouvoir l’anglo-américain au rang d’unique langue officielle « neutre » au sein du Conseil de l’UE, selon les vœux et la stratégie constante de l’oligarchie mondialiste ;

Soit – dans ce vote qui doit être à l’unanimité -  il exigera que les langues officielles et de travail retrouvent leur statut fixé dans les textes de l’Union (règlement n°1 de 1958.

Donc que cesse l’humiliation suprême des pays membres que constitue aujourd’hui pour leurs administrations l’obligation de fait, d’ailleurs consentie par des gouvernements incultes  ou déliquescents, de travailler sur des documents de Bruxelles uniquement en anglais, non traduits, et de répondre en anglais dans cette même langue.

C’est donc sur le Président de la République, garant des intérêts fondamentaux de la France, qu’il convient d’exercer le maximum de pression.

Le français est le symbole et le moteur de la culture française, le pilier essentiel de la personnalité nationale, le gage de notre démocratie, le lien de toute la Francophonie mondiale.  

Une pression efficace en cette brûlante occurrence ne peut être que populaire.

LFI en a une clef, très importante...

Nos associations sont prêtes à vous apporter divers éléments pour enrichir votre réflexion et nourrir vos actions pour le français et la Francophonie.

Elles ont besoin des formations politiques.

Elles ont surtout besoin de votre mouvement, le plus populaire de tous !

Elles sont prêtes à envisager avec vous les modalités d’une coopération sérieuse, mutuellement bénéfique, nécessaire pour la cause vitale que nous sommes tous censés défendre.

Vos réactions sont très attendues !

Veuillez recevoir l’expression de nos espoirs, de notre haute considération, et de mes sentiments cordialement respectueux.

Albert Salon, docteur d'Etat ès lettres (Sorbonne 1981, sur « l’Action culturelle de la France dans le monde »), ancien instituteur rural (de classe unique, en 1954/55), conseiller culturel et chef de mission de coopération, directeur au ministère de la Coopération, puis ambassadeur de la France ; commandeur du Mérite national, officier du Mérite béninois, chevalier de la Légion d’Honneur, des Palmes académiques, et des Arts et Lettres, ainsi que du Mérite allemand (Bundesverdienstkreuz am Band) ; président d'Avenir de la langue française (ALF), du Forum francophone international (FFI-France), co-animateur de réseaux francophones internationaux, médaille Senghor de la Francophonie reçue en 2014 de M. Abdou Diouf, au siège de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), médaille d’or 2016 de la Société d’Encouragement au Progrès (SEP), reçue à l’École militaire. Directeur d’une émission régulière « le français en partage » dans une radio patriote indépendante.»

*Les sondages sur ce thème sont constants dans l’affirmation forte du peuple français à sa langue nationale, sans préjudice des langues régionales. Le dernier, de BVA en février 2018, est particulièrement éloquent à cet égard. Il demande même plus de visibilité en France pour le drapeau de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) !...




Publié par Régis RAVAT le 09 septembre 2019

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Orthographe, corrections : contact.sy@aliceadsl.fr

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