Connexion    



Lettre ouverte à Mesdames et Messieurs les députés

De : N.B., chercheur 

Objet : Loi Fioraso et traduction automatique

Destinataires : Mesdames et Messieurs les députés

Courriels envoyés : début juin

 

Madame la députée, Monsieur le député,

J'attire votre attention sur l'organisme public Campus France chargé de la promotion à l'étranger de l'enseignement supérieur français. 

D'après son site http://taughtie.campusfrance.org, il y a en France 1198 programmes qui sont 100% en anglais, dont 928 masters, parmi lesquels 442 masters avec un diplôme national.

En somme, la loi Fioraso qui devait autoriser quelques cours en anglais à l'université se traduit dans les faits par l'interdiction d'enseigner en français dans un très grand nombre de parcours universitaires. Le phénomène est particulièrement important dans des secteurs comme la biologie ou la physique, notamment en deuxième année de master.

Cette situation est d'autant plus paradoxale que les progrès récents de la traduction automatique rendent encore plus caduque l'idée que toute la science doit se faire en anglais. Les scientifiques peuvent désormais lire l'essentiel de la littérature scientifique (par exemple les 3500 revues de l'éditeur Elsevier, dont les Comptes rendus de l'Académie des sciences) en traduction automatique. Par ailleurs, ils  peuvent publier leurs travaux en français ; les lecteurs étrangers  peuvent faire la traduction automatique dans l'autre sens.

Pourriez-vous demander au gouvernement, lors d'une séance de questions 
à l'Assemblée nationale, jusqu'où il estime que l'anglicisation de l'enseignement supérieur doit aller ? Le gouvernement débouchera-t-il une bouteille de champagne le jour où 100% des masters 2 de biologie en France seront dispensés en anglais ?

Il doit bien se trouver à l'Assemblée nationale quelque député que cette situation doit intriguer.

Je vous prie d'agréer, Madame la députée,  Monsieur le député, l'expression de ma considération distinguée.

N. B.

(membre de l'Association FRancophonie AVenir et chargé de recherche à 
l'Institut de recherche pour le développement)

 

Le député Jacques Krabal répond

Je fais suite à votre sollicitation sur la place de la langue française dans le système universitaire français. Vous m’avez mentionné les lacunes de Campus France dans le cadre de la promotion de la langue française.

Alors que cet organisme public est sensé promouvoir le système universitaire, il a omis d’y favoriser l’apprentissage du français pour les étudiants étrangers.

J’ai donc transmis une question écrite à la ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation pour lui faire part de cette situation.

Vous trouverez en bas de ce courriel la question rédigée.

Je vous remercie d’avoir fait remonter une information utile concernant la défense de la francophonie.

Jacques Krabal

QUESTION ÉCRITE DU 11 SEPTEMBRE 2019

M. Jacques Krabal appelle l’attention de Madame Frédérique Vidal, ministre de l’enseignement supérieur sur la place de la langue française dans notre système universitaire.

En tant que Secrétaire général parlementaire de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie, une inquiétude grandissante me pousse à vous interpeller sur la place de la langue française dans l’enseignement supérieur. C’est en visitant le site Internet de l’organisme public Campus France que j’ai été frappé par l’offre proposée pour les étudiants étrangers :

sur 1525 programmes universitaires enseignés en anglais, 1213 le sont exclusivement dans cette langue et 472 sont diplômants.

Un phénomène d’autant plus inquiétant qu’il concerne des secteurs aussi stratégiques que les sciences dures comme la physique ou la biologie, notamment en deuxième année de Master.

La traduction automatique fait des progrès considérables, et une offre de cours enseignés en langue française devrait être proposée à ces étudiants étrangers.

Il me paraît fortement dommageable qu’un organisme public qui promeut l’enseignement supérieur français puisse se priver de cet atout international qu’est la langue française. Apprendre le français devrait permettre aux étudiants étrangers de se démarquer, d’être valorisés dans le monde professionnel. Or l’enseignement supérieur a sans doute trop misé sur la langue anglaise depuis 2013 alors que les rapports de Campus France font ressortir dans le même temps que l’attrait pour la langue française constitue un incitatif fort dans le choix de la « destination France » pour les étudiants internationaux.

Je demande donc au gouvernement des propositions pour que la langue française retrouve la place qui lui est due dans le milieu universitaire. C’est tout le monde Francophone qui souffre de ce manque de considération.

 

 

 




Publié par Régis RAVAT le 04 juin 2019

0 personne aime cet article.


Orthographe, corrections : contact.sy@aliceadsl.fr

Défendez le français, financez des procès,

nous ne recevons aucune subvention !


Inscription à l'infolettre!

S'il vous plaît, veuillez entrer votre courriel

Digital Newsletter

Pour vous desinscrire, veuillez cliquer ici ».