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D'Acadie en Louisiane. Deux siècles de résistance !

Vers 1750, pour fuir le joug des anglais, Étienne le sixième décide de délaisser son Acadie et d’oser, à pied, s’aventurer dans un périple qui doit le conduire en Louisiane.

Au fil des pages de ce roman historique, le lecteur suit, sur deux siècles et demi, de la côte Atlantique au fin fond des bayous, le devenir des Acadiens, leur souffrance, leur lutte de chaque instant pour conserver leur langue et leur Histoire. Du sixième des Étienne Juchereau au quatorzième, avec leur famille, nous traversons les époques, vivons l’avènement et l’évolution des États-Unis jusqu’à nos jours. 

Né en 1954 dans les environs de Montpellier, Serge RUBIO, docteur en chimie, docteur en pharmacie, retraité, voyageur invétéré et amoureux de sa région, signe ici son huitième roman.  Au fil des ouvrages, tant à l’autre bout du monde que dans son Midi, il plonge le lecteur dans les réalités historiques et géographiques qui environnent ses personnages principaux, pour la plupart fictifs.

Serge Rubio

 

Coup de gueule et remerciements.

Dans l'open space high tech, le team leader propose à son staff, adepte de e-learning et de brainstorming, un feed back. Lors d'un debriefing, le back office lui a fait part d'un gap entre deux process. Une dose de greenwashing permettrait de faire croire au win win.

Avez-vous compris ces premières lignes ? Moi pas !

Des peuples ont l'anglais comme idiome : quoi de plus naturel ! Si des Français sont bilingues et l'utilisent correctement, en quelque occasion, où est le mal ? Chacun est libre de son choix. Mais le respect des mots me paraît primordial.

Que des anglicismes, chaque jour plus nombreux, aussi ineptes que futiles, viennent polluer notre belle langue, m'indispose au plus haut point. L'imposition de modes m'insupporte. Je ne comprends pas pourquoi tant d'individus s'acharnent à faire disparaître le parler de Molière !

Mon sang ne fait qu'un tour quand je vois, impuissant, la gangrène angliciste sévir de toutes parts. Elle envahit les publicités, nous étouffe. Sous l'effet d'une mondialisation galopante, les multinationales, judas capables de renier notre héritage culturel pour le moindre profit supplémentaire, se contentent de nous servir leurs annonces sans traduction française.

Ce poison nous intoxique, nous pollue. Les émissions télévisées optent trop souvent pour un intitulé en anglais qui n’apporte rien. Le pitoyable présentateur croit briller en choisissant bodyguard et non garde du corps, pitch en lieu et place de résumé, ou bien encore break et non pause. Et que penser des commentateurs sportifs, bouche pleine de team ou run plutôt qu'équipe et course ?

Par bonheur, le ridicule ne tue pas. Dans la vie de tous les jours, nous sommes infestés, contaminés.

Pourquoi escape game et pas jeu d'évasion ? Pourquoi follower et pas ami ? Pourquoi outlet et pas magasin d'usine ?

Que gagne-t-on à employer hashtag plutôt que dièse ? Pour quelle raison, sur la toile, like-t-on et n'aime-t-on pas ? Aimer est un si joli mot ! La plupart d'entre nous ne sont même pas conscients de se comporter en maillon destructeur du français tant l'intoxication est omniprésente. Le mal est profond.

Notre sacro-saint dictionnaire a fini par se soumettre. Lui aussi est happé dans la tourmente.

Y a-t-il un intérêt à dénigrer ainsi notre parler ? J'en cherche la raison, sans vraiment la trouver. Oh bien sûr, d'aucuns me retourneront que l'inverse existe, que des racines françaises sont le socle de nombreux mots anglais ! Depuis des siècles, les armoiries du Royaume-Uni, visibles sur tous les passeports britanniques, n'arborent-elles pas une devise en français ? Ne peut-on pas y lire : Honi soit qui mal y pense et Dieu et mon droit ? Mais il s'agit là de conséquences et de témoignages de l'Histoire ! Rien à voir avec nos grotesques et gratuits anglicismes, dont les raisons d'exister peuvent s'expliquer par un mercantilisme effréné ou le fait d'être pressé.

Les mots anglais sont plus précis et surtout plus vite dits, m'a-t-on rétorqué. Depuis quand battle ou step by step sont-ils plus explicites et demandent-ils moins de temps à être énoncés que combat et pas à pas ?

Les Acadiens racontés par eux-mêmes, fim de Léonard Forest

Quoi qu'il en soit, je me demande pourquoi notre société désire aller toujours plus vite. Pour aller où ? Pour arriver où ? L'une des causes de cette minable attitude serait-elle la loi de l'effort minimal ?

Pour ma part, je crois que la raison principale est ailleurs : elle se nomme superficialité ou paraître. Pour quelle raison ces deux absurdités ont-elles été érigées au rang de valeurs premières ?

Le sommet de l'ineptie est atteint quand des anglicismes jugés trop anciens sont remplacés par de nouveaux : périmé les baskets, vive les sneakers ! Quel est donc ce mode de vie où beaucoup rêvent, par l'introduction d'un mot étranger nouveau dans ses paroles, de créer une phrase choc, pardon, une punchline, de faire le buzz, d'être tendance, de devenir ainsi le m'as-tu-vu que tous, se fondant dans le cloaque de l'impersonnalité, suivront tels des moutons ?

J'en veux pour preuve l'exemple apparu lors d'un entretien télévisé : j'ai pu entendre dans la bouche du présentateur ou de la personne interrogée, je ne sais plus, cluster. Dans les jours qui ont suivi, le mot s'est propagé tel un virus sur les autres chaînes et émissions. Je n'en ai pas cherché le sens exact tant il semblait variable : groupe ? Concentration ? Ensemble ? Amas ? Bloc ? Grappe ? Regroupement ?

Pourquoi répéter stupidement ? Qu'est donc devenue l'originalité de chaque être ? Quel est ce monde fait de fadaises où chacun est prêt à détruire sa langue pour des futilités ?

L'évolution d'un parler est chose normale, nous ne sommes pas dans un espace clos, figé. Si la langue est un monde de liberté qui évolue, sa déliquescence irraisonnée n'a pas d'excuse. Quand sa dégénérescence est mimétisme trop rapide et infondé, elle devient, au mieux, coquecigrue, crétinisme, bêtise, ou, pire, lâcheté.

Elle souligne alors la capitulation gratuite d'un peuple, l'abandon injustifié de son histoire, de sa culture et de ses valeurs, sa fuite, sa peur d'être.

Continuez votre lutte, frères acadiens, cadiens et québécois ! Cernés de toute part par l'anglais, vous êtes largement plus écrasés que nous par le rouleau compresseur de l'anglicisme. Vous êtes le pot de terre contre le pot de fer. Nous comprendrions que vous baissiez pavillon tant la lutte est inégale. Depuis des siècles, tout est mis en place pour vous engloutir, pour vous assimiler, pour vous voir submergés par l'immense marée des mots venus de la perfide Albion.

Il vous est très difficile de résister, et pourtant, héros d'outre-Atlantique, vous avez, contrairement à nous, de la fierté, de l'honneur, et du courage !  Alors que nous démissionnons sans nous battre, vous jetez toutes vos forces dans la bataille pour ne pas abdiquer, pour défendre notre parler, notre identité !

Du côté de Québec, vous n'utilisez pas un hashtag mais un mot-clic, vous n'êtes pas submergés de spams mais de pourriels. Vous ne faites pas du shopping, vous magasinez, et, avant de mâcher une gomme, vous vous sustentez avec un chien-chaud ou un hambourgeois, que vous pouvez acheter, sans descendre de voiture, non pas dans un drive, mais dans un service au volant.

Quant à vous, frères cadiens du delta du Mississippi, tapis dans vos bayous, descendants d'Acadiens héroïques qui ont tellement souffert, vous faites tant pour honorer notre langue et la mémoire de vos ancêtres ! Ce livre vous est dédié.

Merci à tous ! Voilà qui est dit, je me sens mieux.

Serge Rubio

D’Acadie en Louisiane 18 € (198 pages 14 X 21 com)

Livre à commander, au choix et à titre indicatif, chez :

http://editionsducygne.com/editions-du-cygne-d-acadie-en-louisiane.html

https://www.decitre.fr/livres/d-acadie-en-louisiane-9782849246207.html

https://www.fnac.com/a14812300/Serge-Rubio-D-Acadie-en-Louisiane

 

 

 




Publié par Régis RAVAT le 06 février 2024

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Orthographe, corrections : contact.sy@aliceadsl.fr

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