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La Francophonie, c'est un nom

Le terme de francophonie apparut pour la première fois en 1880. C’est le géographe français Onésime Reclus (1837-1916) qui l’a employé pour désigner les espaces géographiques où la langue française était parlée.

Léopold Sédar SENGHOR

On entend aujourd’hui par francophonie (avec une minuscule initiale) l’ensemble des PEUPLES ou des groupes de locuteurs qui utilisent partiellement ou entièrement la langue française dans leur vie quotidienne ou leurs communications.

Le terme Francophonie (avec une capitale initiale) désigne plutôt l’ensemble des GOUVERNEMENTS, pays ou instances officielles qui ont en commun l’usage du français dans leurs travaux ou leurs échanges. Donc, on parle de deux réalités différentes selon qu’on écrit francophonie (peuples ou locuteurs) ou Francophonie (gouvernements ou pays). Dans ce dernier cas, la Francophonie est associée à l'Organisation internationale de la Francophonie.

Rappelons que le terme de « francophonie » provient bien évidemment du mot « français », une langue romane appartenant à la famille indo-européenne.

Organisation à vocation universelle, la Francophonie est par essence une communauté ouverte sur le monde, ainsi que sur les peuples et les cultures qui la composent. Le terme a été particulièrement popularisé par Léopold Sédar Senghor, premier Président du Sénégal et l'un des pères fondateurs du mouvement dans les années 1960, qui présageait : « Ce sont les peuples qui, par l'intermédiaire de leurs élus, pousseront les gouvernements à aller de l'avant. Il faudrait réunir dans une association interparlementaire les parlements de tous les pays où l'on parle le français ».

Dès le début des années soixante, des personnalités issues des anciennes colonies françaises comme Hamani Diori (Niger), Habib Bourguiba (Tunisie), Norodom Sihanouk (Cambodge) et Léopold Sédar Senghor (Sénégal) proposèrent de regrouper les pays nouvellement indépendants, désireux de poursuivre avec la France des relations fondées sur des affinités culturelles et linguistiques. La réponse de la France se fit ambiguë. Néanmoins, en 1960, plusieurs pays francophones créèrent la Conférence des ministres de l'Éducation nationale des pays ayant en commun l'usage du français (CONFEMEN), puis, en 1961, l'Association des universités entièrement ou partiellement de langue française (AUPELF).

 

Hamani DIARI

En 1969, se tint la première conférence des États francophones (sous le patronage d'André Malraux, ministre français des Affaires culturelles) à Niamey. En 1970, l'Agence de coopération culturelle et technique (ACCT) fut créée à l'initiative de l'Organisation commune africaine et malgache (OCAM), fondée en 1966. La charte créant l'agence fut signée par 21 pays, le 20 mars 1970. La coopération s’est d’abord limitée au domaine technique. Il faut dire que, jusque là, la France avait refusé de créer une organisation internationale de type « Commonwealth français », probablement en raison du traumatisme engendré par la décolonisation. Les Français ne voulaient surtout pas avoir l'air de « coloniaux », même si c'étaient surtout les Africains et les Québécois qui réclamaient une telle organisation.

 

Habib BOURGUIBA

Léopold Sédar Senghor du Sénégal, une fois de plus, réclama un « sommet francophone ». En 1973, le premier sommet franco-africain se tint à Paris, ce qui excluait le Canada et le Québec. Il faut dire qu’une controverse avait éclaté entre Paris et Ottawa qui ne voulait même pas reconnaître le Québec comme « gouvernement participant ». Il faudra attendre la départ de la scène politique canadienne du premier ministre Pierre Elliot Trudeau pour faire débloquer le dossier. En 1984, fut créé le Haut Conseil de la francophonie (aboli lors du Sommet de Bucarest de 2006) et la chaîne internationale câblée TV5 fut lancée. Le président français François Mitterrand fut finalement à l'origine du premier sommet des chefs d'État. En 1986, la Conférence des chefs d'État et de gouvernement des pays ayant en commun l'usage du français, plus simplement désignée par l'expression de « Sommet francophone », se réunit pour la première fois à Versailles et à Paris. Le gouvernement canadien avait fini par accepter non seulement que le Québec participe au somment en tant que « gouvernement participant », mais également le Nouveau-Brunswick (la seule province officiellement bilingue du Canada). Ce fut le début des Sommets francophones.

 

Norodom SIHANOUK

Durant des années, certains observateurs ont reproché à ces Sommets de se limiter à s'entendre sur la date du prochain sommet et sur un communiqué officiel grincheux portant sur l'usage de l'anglais dans le monde. À partir de 1997, on eut l'idée de donner à l'organisme le nom de Organisation internationale de la Francophonie et de nommer à sa tête une personnalité prestigieuse : Boutros Boutros-Ghali, ancien secrétaire général de l'ONU. Il s'agissait sans doute pour la Francophonie, d'une part, de renforcer sa dimension, d'autre part, sa visibilité politique. Dès lors, d'autres observateurs ont reproché à l'organisme de prôner la « diversité linguistique » après avoir vitupéré contre l'anglais. En fait, ce n'est pas aussi simple que cela, comme l'illustrent les descriptions de tous les Sommets francophones.

En février 2007, le secrétaire général de la Francophonie a procédé à la mise en place de la « Cellule de réflexion stratégique de la Francophonie », un organisme qui assure maintenant l'une des fonctions autrefois dévolue à l’ancien Haut Conseil de la Francophonie. Cette « cellule » a pour mission de réfléchir sur les cinq thèmes suivants :

- les migrations internationales ;
- l’identité francophone à l’heure de la mondialisation ;
- le dialogue des civilisations ;
- l’Europe élargie et la Francophonie ;
- les industries culturelles et l’éducation.

À l'heure actuelle, la Francophonie est présente sur les cinq continents et représente plus du quart des États membres de l’Organisation des Nations unies, soit 710 millions de personnes.

 

Les sommets

Les Sommets de la francophonie sont des rencontres des chefs d’État et de gouvernement des pays membres de l’Organisation internationale de la francophonie. Ils ont lieu depuis 1986 et se tiennent désormais tous les deux ans.

 

 

 




Publié par Régis RAVAT le 09 janvier 2015

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