Sujet :

Mort de Richard Descoings, mort de Richie, l'anglomane !

Date :

06/04/2012

Envoi de Jean-Pierre Colinaro (afrav@aliceadsl.fr)

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Mort de Descoings : l'autopsie « pas concluante »

  Devant l'hôtel Michelangelo, dans le centre de Manhattan, après la découverte du corps du directeur de Sciences-Po, Richard Descoings.
| AFP/STAN HONDA

 

Le directeur de l'Institut d'études politiques (IEP) de Paris, Richard Descoings, a été retrouvé sans vie dans sa chambre, à New York, mardi vers 13 heures locales (18 heures en France). Sa mort reste pour l'instant inexpliquée, l'autopsie du corps n'ayant rien donné.

La mort du directeur de Sciences Po, Richard Descoings, restait inexpliquée mercredi, l'autopsie de son corps à New York n'ayant pas permis de parvenir à un résultat concluant. « Nous avons fait une autopsie aujourd'hui, mais elle n'est pas concluante, et nous devons faire d'autres tests toxicologiques et de tissus », a précisé, Ellen Borakove, en précisant que les résultats de ces examens ne seraient pas connus avant « dix ou quinze jours ».

La femme de Richard Descoings, Nadia Descoings, était attendue mercredi à New York, accompagnée des deux enfants de son premier mariage.

Quelques heures plus tôt, le commissaire adjoint Paul Browne avait déclaré que les enquêteurs n'avaient pas de « preuve d'acte criminel ». Après avoir évoqué une chambre en désordre, il avait précisé que ce désordre était dû au personnel médical qui avait cherché à ranimer M. Descoings, 53 ans, découvert mort, nu sur son lit, vers 13 heures locales. Le désordre « n'est pas dû à une lutte », avait-il précisé, ajoutant que le corps ne portait « pas de signe de traumatisme ».

Le New York Post évoque la visite de « deux hommes » dans sa chambre

Il a aussi semblé écarter l'idée d'un cambriolage qui aurait mal tourné, précisant que l'ordinateur portable de M. Descoings avait été retrouvé « à proximité ». Selon la chaîne NBC, cet ordinateur et le téléphone de M. Descoings auraient été jetés par la fenêtre de sa chambre au 7e étage, et retrouvés quatre étages plus bas. Après avoir évoqué « la possibilité que d'autres personnes se soient trouvées dans la chambre à un moment donné », M. Browne s'était ensuite refusé à tout commentaire sur le sujet. Le New York Post, citant des sources policières, évoquait mercredi la visite de « deux hommes », et des bouteilles d'alcool vides et des antidépresseurs trouvés dans la chambre.

Le directeur de Sciences Po était descendu dans la chambre 723 de l'hôtel Michelangelo, dans le centre de Manhattan, pour participer à une conférence de dirigeants d'universités à l'université de Columbia, sous l'égide du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. Sa mort a suscité une énorme émotion dans le monde politique en France, où de nombreux dirigeants ont salué un homme d'exception, un visionnaire qui durant ses 16 ans à la tête de Sciences Po Paris a transformé en profondeur la célèbre école qui forme une partie des élites françaises.

 

 

Guillaume Pépy appelé à se rendre sur les lieux

Le président Nicolas Sarkozy a salué un homme « à la carrière exceptionnelle d'un grand serviteur de l'État » qui a « profondément réformé » Sciences Po. François Hollande, candidat socialiste à l'élection présidentielle, a salué en M. Descoings « l'une des figures les plus importantes et les plus reconnues du monde éducatif et universitaire ».

En déplacement à Montréal, Guillaume Pepy, patron de la SNCF et ami très proche de M. Descoings, a été appelé pour se rendre sur les lieux du drame, ont précisé des sources proches de la famille. Il lui a été demandé de se rendre à New York pour accueillir l'épouse et les enfants de son ami décédé. À Sciences Po, une foule silencieuse d'élèves et enseignants a rendu mercredi un hommage ému à ce directeur hors normes. « "Richie", c'était un peu une idole, quelqu'un de mythique, mais il restait accessible », racontait Yann Kerhoas, étudiant en première année.

M. Descoings avait récemment regretté son "outing forcé" : « je ne vois pas ce que ma prétendue homosexualité a à voir. C'est en plus survenu à l'occasion de mon mariage. Que répondre ? Que je ne suis pas homosexuel ? Non, rien ».

Après l'affaire DSK en mai dernier, c'est la deuxième fois en 10 mois que la police new-yorkaise mène une enquête sur une importante personnalité française.

 

Source : leparisien.fr, le 5 avril 2012

Possibilité de réagir sur :

http://www.leparisien.fr/societe/le-directeur-de-sciences-po-paris-richard-descoings-est-mort-04-04-2012-1937836.php

 

 

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Réaction de Bernard  T.

Fin misérable pour un pauvre type. Je m'étonne de l'éloge funèbre fait à ce triste personnage. Énarque presque par défaut, il était devenu le symbole de ces incultes qui prétendent masqué leur incompétence par une sur activité, du reste très surestimée. Incapable de diriger l'IEP,  il l'a simplement dissous : - dans le nombre (des milliers d'élèves avec un diplôme dévoyée) - le népotisme (jusqu'à se marier avec la directrice générale qu'il a nommée, probablement un fait unique dans un établissement universitaire pour un pays de l'OCDE) - la gabegie (un budget de ministère pour une activité nulle) - la bêtise : la recherche pas bien brillante, a quasi disparue au profit de chercheurs copains - l'inefficacité : il y a 20 ans avoir fait l'IEP, c'était la garantie d'éviter le chômage, depuis lors les gens seraient surpris des statistiques (et que l'on ne vienne pas accuser la crise, Oxford, Harvard et d'autres écoles auxquelles certains osent comparer Sciences Po, n'ont rien à voir) - le parisianisme : une nouvelle école de journalisme plutôt que l'ouverture au monde (les 40% d'étudiant est une triste farce) - la course aux privilèges : seule l'ENA est la voix royale, le reste des sections est jugé sans intérêt et est donc régulièrement réformé tous les 5 à 7 ans - le mauvais gout : la pseudo quête des « pauvres et des basanés », les ZEP, un échec complet, que tous les internes vous expliqueront. Le tout justifié par la nomination des 2 ou 3 « mignons » proches du patron dans des ministères ou autres, et le reste laissé à vau-l'eau. Avec comme seul succès le fait d'avoir moins d'1% d'élève issu des ZEP et sur les 200 premiers élus, le premier mariage forcé de son histoire ! Bref... oui il était homosexuel, mais qu'est-ce qu'on s'en fiche. Oui son copain a toujours été Pépy, et alors ? Il était surtout parfaitement nul, et c'est ainsi qu'il a fini.

 

Réaction de Jean-Pierre Busnel

(Copie du courriel que j'ai adressé le 6 avril dernier au journaliste de Ouest-France auteur de l'article relatant la disparition de l'ancien directeur de l'IEP de Paris - « la mort de Richard Descoings, un esprit libre ».)

L'un des travers courants des générations actuellement aux affaires est décidément, tout à la fois, la très haute opinion qu'elles se font de leurs réalisations et le peu de considération, sinon de mépris, qu'elles portent à celles de leurs aînés. Ainsi, à en juger par ce qui est dit et écrit à propos de l'Institut d'études politiques de Paris depuis quelques jours, l'école, née il y a 140 ans, serait passée, en somme, brusquement, des ténèbres à la lumière avec la nomination de Richard Descoings à sa direction.

Je me bornerai à deux observations.

1. L'essentiel des réformes introduites par ce directeur, avec la bénédiction des pouvoirs publics - y compris le très contestable, et très contesté, abandon de l'épreuve de culture générale au concours d'entrée - est inspiré par la doctrine dite de la « discrimination positive ». Faut-il assimiler, comme cela est fait couramment, démocratisation et « discrimination positive » ? En tous les cas, la question fait l'objet de multiples controverses, y compris, et peut-être même surtout, aux États-Unis où est née ladite doctrine sous le nom d' "affirmative action", au début des années 1960 (la paternité de l'expression revient à John F. Kennedy, mais sa première mise en œuvre sera faite sous l'administration de son successeur, Lyndon B. Johnson).

2. Vous écrivez que ce directeur a « ouvert les portes ... à des étudiants étrangers ». Le Président de la République a également déclaré, dans un communiqué récent, comme bien d'autres d'ailleurs, qu'il était « pionnier de l'ouverture à l'international ».

Cela est complètement faux. Voici par exemple ce qu'écrit Pierre Rain, professeur à l'école de 1919 à 1961, dans son histoire de l'École libre des sciences politiques de 1871 (date de sa création) à 1945 (date de sa nationalisation) : En 1882, « quand l'École s'installe rue Saint-Guillaume, elle compte deux cent cinquante élèves ayant pris des inscriptions d'ensemble, parmi lesquels on remarque des Anglais, des Belges, des Suédois, des Autrichiens, des Hongrois, des Roumains, des Égyptiens, des Haïtiens, des Américains dont un boursier d'Harvard. Émile Boutmy (le fondateur de l'école) voit là non seulement le gage de la renommée de l'École qui s'est étendue merveilleusement, mais encore le moyen et l'occasion de procurer aux élèves français des sources d'information excellentes et des relations qui pourront leur devenir précieuses par la suite ». À noter que Pierre Rain avait été chargé, en 1929, d'un cours sur les traités de paix et leur application. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages d'histoire diplomatique : notamment « L'europe de Versailles (1919-1939 » publié chez Payot en 1945, « La diplomatie française d'Henri IV à Vergennes », « La diplomatie française de Mirabeau à Bonaparte » et « Organisation de la Paix en Europe depuis les origines jusqu'à l'ONU ».

Sitôt sa création, l'École libre des sciences politiques porte au monde extérieur en général, et à l'Europe en particulier, un intérêt extraordinaire qui va bien au-delà de celui de beaucoup de « modernes » d'aujourd'hui et dont ils n'ont pas la moindre idée. En témoignent, de manière irréfutable, outre les multiples publications dʼorigine étrangère alors disponibles à la bibliothèque, les intitulés des premiers cours dispensés : « Esquisse géographique et ethnographique du monde civilisé », « Histoire diplomatique de l'Europe depuis le traité de Westphalie », « Histoire des doctrines économiques depuis Adam Smith », « Histoire des progrès agricoles, industriels et commerciaux de l'Europe et du Nouveau-monde depuis le dernier siècle », « Histoire financière de l'Europe depuis la Révolution française », etc.

Sur ces questions, je vous invite à vous reporter au document (L'e-journal de l'iab n° 173) que nous avons publié le 28 avril 2011 sous l'intitulé « en passant par Sciences Po ».

J'ajouterai qu'il est parfaitement ridicule de laisser à entendre que l'école aurait attendu le XXIe siècle pour s'ouvrir à l'international alors que l'une de ses principales vocations d'origine était précisément la formation de ses élèves aux relations internationales. Avec une telle réussite, du reste, qu'à certaines périodes de sa déjà longue histoire la quasi-totalité du personnel du corps diplomatique français sera issue de ses rangs.

 

À vous de réagir...

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