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Quant Lorant Deutsch croit donner un cours de français sur France TWO !

Le samedi 11 janvier 2020, Laurent Delahousse recevait Lorant Deutsch à sa rubrique du 20h30.

Laurent Delahousse a alors demandé à Lorant Deutsch de nous parler du mot anglais BUZZ : comment est-il né, quelle est son histoire ?

Lorant Deutsch s’exécuta sous la forme d’une saynète :

«  (…) Le "buzz" est aussi menaçant que le moustique pour les plus farouches défenseurs de la langue française, vous savez, les anti-globish (NDLR : anti-globiche !) qui voient des anglicismes partout venir envahir notre langue, un peu comme le moustique envahit nos belles soirées d’été, alors à ceux-là j’ai envie de dire : Les mecs, on se calme, on met de la crème anti-moustique. C’est vrai que "buzz", c’est un anglicisme, c’est un mot anglais, là, y a rien à dire, mais je ne vais pas vous faire un cours d’histoire sur l’Angleterre. Je vous rappelle quand même que depuis 1066 et la bataille d'Hastings avec Guillaume le Conquérant, duc de Normandie, premier roi d’Angleterre, eh bien, ça va causer français à la cour de Londres. Pendant 500 ans, le français va y devenir la langue du Roi, du pouvoir, de l’élite, de la justice, et voilà pourquoi, encore aujourd’hui, près de la moitié du vocabulaire anglais vient de chez bibi, c’est du français, on a de l’avance les gars. En plus "buzz", c’est peut-être un mot anglais, mais au départ, c’est qu’un bruit et qui s’entend pareil, et qui s’entend pareil qu’on soit Français ou Anglais (…) »   

À travers ces propos, nous remarquons que Lorant Deutsch trouve tout à fait normal que nous employons le mot "buzz", car les Anglais utilisent eux-mêmes beaucoup de mots de français, près de la moitié du vocabulaire anglais vient du français, dit-il, alors il sous-entend que ce n’est pas grave que nous, Français, utilisions quelques mots anglais.

Le problème, et il le dit lui-même, c’est que si la langue anglaise est composée de beaucoup de mots français (les deux tiers, selon Henriette Walter), c’est que l’Angleterre a été conquise par Guillaume le Conquérant qui y a imposé le français comme langue officielle. Ainsi durant plusieurs siècles, jusqu'aux environs de 1300, le français était langue officielle en Angleterre, au point que la devise de ce pays est en français « Honi soit qui mal y pense ».

Mais pourquoi la langue française devrait-elle s’angliciser au même titre que la langue anglaise s’est francisée, alors que nous, nous n’avons pas été conquis par les Anglais ? Nous, ou plutôt les Gaulois, avons été conquis par les Romains. Leur présence en Gaule durant plusieurs siècles, a fait que les dialectes gaulois ont disparu au profit de dialectes oil et oc issus du latin que parlaient les Romains et c’est à partir de ces dialectes oil et oc qu’est née la langue française.

Par la force des choses, nous sommes un peuple gallo-romain et non un peuple gallo-saxon. Notre langue est une langue latine et non une langue saxonne, et aujourd’hui, nous n’avons aucune raison d’angliciser notre langue, à moins d’accepter, dans le contexte de la guerre de velours, la main mise anglo-saxonne sur notre pays.

Cela dit, certes, le français est une langue d'emprunts, mais il est loin le temps où l'on francisait les termes étrangers empruntés, comme cela a été le cas pour "packet-boat" qui est devenu "paquebot"; pour "riding coat" qui est devenu "redingote".

Verra-t-on sur le même principe des "ouiquinde" ou des "ticheurte" ? - Non, parce que des gens comme Lorant Deutsch confondent enrichissement et colonisation.

Quant au mot anglais "buzz", en admettant que l’on ne puisse pas trouver un équivalent français pour le remplacer, il faudrait alors le franciser, comme on a francisé "packet-boat" et "riding coat", car le vrai problème du mot "buzz" dans la langue française, c’est sa prononciation et sa graphie qui ne correspondent pas aux normes de la langue française.

Oui, pourquoi dire "beuse", lorsqu’on écrit "buzz", voila la question, une question que, bien évidemment ni Laurent Delahousse ni Lorant Deutsch ne se sont posée.

Alors, puisque ces messieurs ne se sont pas posés la question, est-ce que le CSA qui, je le sais, veille aux intérêts de notre langue dans les médias, pourrait-la leur poser, car il n’est tout de même pas normal que l’on diffuse à la télévision, à des millions de téléspectateurs, une information d’un pseudo spécialiste de la langue sans que l’on prenne soin de donner la parole à ceux qui pensent différemment ?




Publié par Régis RAVAT le 15 février 2020

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