Pour Robert Hadjadj.... Ne pas tomber dans le panneau...

Robert Hadjadj est le citoyen villeneuvois qui le 5 août 2009, après diverses discussions avec les élus de Villeneuve lès Maguelone, a déclenché un procès dont l'issue a été la condamnation de la municipalité, qui se devait, comme le stipule le jugement du tribunal administratif, d'enlever du support du panneau d'entrée officiel dans la commune, le rajout de panneaux en occitan.  

Robert Hadjadj, président du M R S P, et créateur d'un calendrier républicain

 

Il faut savoir que les panneaux de signalisation suivant le code de la route définissent certains critères importants pour la circulation. Ces panneaux de forme rectangulaire avec une bordure rouge avec un listel blanc, pour l'entrée en agglomération, et avec un listel noir et une barre transversale rouge, pour la sortie de l'agglomération, limitent la vitesse des véhicules à 50 km/h, et comme le stipule l'article 11 de l'arrêté du 24 novembre 1967, « L'emploi de signaux d'autres types ou modèles sont strictement interdits ». Fort de cette pose de panneaux illégaux, Robert Hadjadj, représentant le Mouvement Républicain de Salut Public a obtenu par jugement du tribunal administratif du 12 octobre 2010, la mise en conformité et l'enlèvement des panneaux litigieux, pour ne pas mettre le doute dans l'esprit des conducteurs, condamnant la municipalité pour le caractère illégal de l'implantation.

En fait, Robert Hadjadj, qui n'a demandé aucune condamnation financière contre la commune, n'a jamais également sanctionné l'utilisation de la langue occitane, restant tout de même vigilant sur le dédain vis-à-vis de la langue française. « Les langues régionales, participent sûrement à la richesse de notre culture, et chacun peut, si il le veut, pratiquer librement la langue de sa région de France, en revanche, faire entrer dans la constitution les langues régionales, obligerait les états qui l'ont ratifié à donner pour des minorités, le droit d'utiliser une langue minoritaire, dans leurs relations avec l'administration et les organismes de l'État ».

Mais qui est donc l'homme qui a réussi à faire déplacer neuf chaînes de télévision et dont le résultat du procès a été repris par les radios et les médias de la presse écrite?

Robert Hadjadj, de confession israélite, est né à Marseille en 1938. Il n'aura pas connu son grand-père décédé de blessures durant la guerre de 14/18, titulaire de la croix de guerre avec deux palmes. En 1942, Charles Hadjadj, son père, fonctionnaire territorial à la mairie de Marseille, sera exclu de son travail suite à un arrêté du maréchal Pétain, concernant les juifs. Dénoncé il sera déporté en Lituanie, avec le père et le frère de Simone Weil, après être passé par le camp de Drancy. Là-bas, à Kaunas-Reval, il sera fusillé le 22 mai 1944 avec 900 autres prisonniers, dont 25 échappèrent à la mort. Devenu orphelin de guerre, il se mettra au travail encore très jeune pour aider sa mère.

Lorsque en 1968 il se trouve face à la résurgence du parti néonazi NPD en Allemagne, il fonde le Mouvement républicain de salut public. Devant de nombreuses exactions anti-juives il tentera de s'installer en Israël en 1970, mais comme il ose l'avouer aujourd'hui, ayant vite senti que son véritable pays était la France, a effectué un retour, et viendra habiter Villeneuve-lès-Maguelonne où depuis 1997 il a été élu président national du MRSP.
Lors du dernier conseil municipal, Noël Ségura, maire de la commune a annoncé qu'il n'enlèverait pas les panneaux litigieux, et de son coté, Robert Hadjadj a procédé par ministère d'huissier à la demande d'exécution du jugement. À suivre...

 

Par Michel BAQUÉ

Correspondant de Midi Libre à Villeneuve lès Maguelone

Paru dans l’édition de Montpellier, le vendredi 21 janvier 2011