Langues régionales.
Un texte victime de
la guerre des ego
Marc Le Fur (UMP), Photo
archive Hervé Queillé et Bruno Salaün
Il n'y aura pas de proposition de loi sur les langues régionales déposée
par l'intergroupe de l'Assemblée nationale. Le texte était prêt mais le
retrait surprise de l'UMP, mardi, a stoppé la démarche.
Un sentiment d'abattement a
envahi, hier, tous les militants des langues régionales après le clash
survenu dans l'intergroupe de députés (*) qui planche sur une proposition
de loi depuis des mois. À la veille du dépôt du texte, une interview du
député socialiste Jean-Jacques Urvoas, présentant le texte, a suscité la
colère de Marc Le Fur et le retrait des signatures de l'UMP. «Nous étions
encore en Alsace il y a quelques jours et nous avons parlé du texte avec
des députés de droite et de gauche, expliquait, hier, Tangi Louarn,
président de Kevre Breizh et du Bureau européen pour les langues moins
répandues. Tous étaient d'accord mais l'on sentait qu'il y avait un
problème de préséance». En clair, les tentations étaient grandes de part
et d'autre de s'afficher comme le champion de cette cause sensible. Le
bras de fer a donc opposé Jean-Jacques Urvoas (PS) et Marc Le Fur (UMP),
le second reprochant au premier de tirer la couverture à lui.
« Intérêts politiciens »
« Chacun comprendra que l'effet d'annonce du seul M. Urvoas puisse étonner
l'ensemble des députés qui avaient choisi de se faire confiance sur ce
sujet, au-delà des divergences politiques, commente Marc Le Fur. Une
proposition de loi commune ne peut réunir que ceux qui s'intéressent
vraiment à la préservation et au développement des langues régionales et
non pas ceux qui veulent instrumentaliser le sujet au profit de leurs
seuls intérêts politiciens ».
Jean-Jacques Urvoas (PS)
« Maladresse »
Joint hier matin, Jean-Jacques Urvoas reconnaissait une «maladresse» de sa
part à la suite de l'article paru dans la presse mardi. « J'avais le
sentiment qu'il n'y aurait pas de problème, j'ai péché par excès de
confiance, reconnaît le Quimpérois. Mardi en fin de journée, il y avait 50
signatures. Pas celle de Marc Le Fur. Peu après, on apprenait que l'UMP
retirait ses signatures. Marc Le Fur aurait pu m'appeler, me passer un
savon s'il voulait, mais quand on croit à ce que l'on fait, on passe
par-dessus son ego ». Jean-Jacques Urvoas tente aussi une explication
politique. « Je pense que certains députés UMP étaient pris à la gorge car
ils sont plus exposés dans la majorité sur ce dossier. Quand ils ont vu
que Frédéric Mitterrand était reconduit à la Culture, ils se sont dit que
c'était clos et cacheté ». « Je suis très amer et profondément triste. Si
je suis coupable, je me retire de ce dossier. Personne ne gagne rien dans
cette affaire ».
« Grosse déception »
Dans le milieu associatif, on ne comprend pas que ce texte capote pour des
raisons politiciennes. « C'est une grosse déception, dit Tangi Louarn.
Cela va très mal passer dans l'opinion et chez les militants car c'était
la première fois qu'un texte commun émanant d'un intergroupe était prêt.
Il émanait de juristes alsaciens et avait ensuite été amendé par le groupe
de travail des députés. Ce texte constituait un progrès considérable, une
avancée importante. Cela ne va pas redorer l'image des élus qui ont tous
leur part de responsabilité, UMP comme PS ».
* Le groupe d'étude sur les langues régionales regroupe 70
députés : 34 UMP, 30 socialistes et apparentés, trois Gauche démocrate et
républicaine, deux Nouveau Centre et un non inscrit.
Ronan Larvor
Source :
letelegramme.com, le 18
novembre 2010
http://www.letelegramme.com/ig/generales/regions/cotesarmor/langues-regionales-un-texte-victime-de-la-guerre-des-ego-18-11-2010-1119171.php#
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Les avatars d'une proposition de loi
Le 16 novembre, à la veille du
dépôt d'une proposition de loi par les députés du groupe parlementaire sur
les langues régionales, les signataires UMP s'étaient retirés. Sur les 70
membres du groupe, environ 45 signatures avaient déjà été obtenues dont la
moitié de députés UMP.
Une proposition
UMP
Marc Le Fur, chef de file sur la question pour l'UMP, a
déposé le18novembre une autre proposition de loi « visant à créer un
statut des langues régionales » avec quatre de ses collègues UMP dont
Christian Ménard. Confirmation en était donnée sur le site de l'Assemblée
nationale. Conformément à la procédure, cette proposition de loi a été
renvoyée à la Commission des affaires culturelles et de l'Éducation.
Interrogé hier, un collaborateur de Marc Le Fur a démenti l'information.
En revanche, le collaborateur d'un autre signataire UMP l'a confirmée.
Beau pataquès.
Le texte sera
déposé
Hier après-midi, Armand Jung, le député socialiste
alsacien, président du groupe «langues régionales», a réuni une quinzaine
de députés de toutes tendances pour faire le point. Il a pris la décision
de déposer le texte initial en tant que président du groupe d'études. «
J'invite d'ores et déjà l'ensemble des 577 députés à cosigner cette
proposition de loi et les différents groupes politiques à s'en saisir pour
que nous débattions largement de cette problématique », écrit-il. Notons
qu'une majorité au Parlement pour l'adoption d'un texte sur le statut des
langues régionales, même écrit par des députés de toutes tendances, était
loin d'être acquise, des oppositions étant connues tant au sein de la
gauche que de la droite. Et si le texte émane seulement d'une tendance, il
a encore moins de chance d'être voté.
Ronan Larvor
Source :
letelegramme.com, le 24
novembre 2010
http://www.letelegramme.com/ig/generales/regions/cotesarmor/langues-regionales-les-avatars-d-une-proposition-de-loi-24-11-2010-1125427.php?id=49779
Réaction de Denis Griesmar :
Des « militants » locaux qui mélangent tout ... La République l'a échappé belle
...
Il faut toujours rappeler, et répéter, que
ce genre de proposition méprise
la notion de CORPS POLITIQUE !
Le corps politique de base est la Nation,
et non telle ou telle région. Si donc il convient, dans une Nation
démocratique, de garantir la liberté
de parole et la liberté d'enseignement, il convient d'y mettre deux
garde-fous :
1) Seule la langue française fait foi sur
le territoire de la République.
2) Il est inconcevable d'élever les petits Français en étrangers les uns pour
les autres (cas des écoles Diwan). (Sans compter qu'on aperçoit, chez
certains «aautonomistes
» « alsaciens » - ou venant plutôt de l'autre côté
du Rhin ! - le bout d'une certaine oreille ...)
En résumé : enseignement DES « langues
régionales » (que personne n'appelait
ainsi avant l'avènement de la bien-pensance « bobo ») : oui.
Enseignement EN « langues régionales » :
NON.
Ce n'est qu'ainsi que l'on sauvera la
République et la Démocratie. D'où le
caractère inconstitutionnel de nombre de dispositions de cette proposition.
Dans la bouillie mentale qui prédomine aujourd'hui,
il convient de le rappeler sans
relâche.
CAVEANT CONSULES NE QUI RESPUBLICA
DETRIMENTI CAPIAT.