Un dirigeant francophone belge assimile la Flandre à l'occupant allemand

BRUXELLES, 31 mars 2010 (AFP)

Un dirigeant francophone belge a assimilé aux mœurs nazies dans la Belgique occupée des années 1940 le refus de la Flandre de valider l'élection de maires francophones de la périphérie de Bruxelles, dans un entretien publié mercredi par le journal La Libre Belgique.

« Où va-t-on ? Ce sont des pratiques - j'ose l'expression qui est très forte - dignes de l'occupation allemande (...) lorsqu'on désignait des bourgmestres parce qu'ils étaient les alliés de l'occupant », a déclaré Olivier Maingain, le président des Fédéralistes démocrates francophones (FDF), une aile du Mouvement réformateur (libéral).

Le ministre de l'Intérieur de la Flandre, la région néerlandophone du nord du pays, Geert Bourgeois, a annoncé mardi qu'il ne validerait  « jamais » l'élection de trois francophones en octobre 2006 à la tête de trois communes limitrophes de Bruxelles, Crainhem, Wezembeek-Oppem et Linkebeek.

Tous trois membres du MR, ils sont coupables aux yeux de la Flandre d'avoir envoyé des documents électoraux en français à leurs administrés francophones, majoritaires dans les trois communes en question, situées en Flandre.

« Ils ne sont pas bourgmestres (maires) et ils ne seront jamais bourgmestres d'une commune flamande », a déclaré mardi le ministre, membre du parti indépendantiste NVA.

M. Maingain a insisté:  « C'est comme sous l'occupation (allemande) lorsqu'on désignait des bourgmestres parce qu'ils étaient les alliés de l'occupant ! C'est une comparaison forte mais c'est visiblement l'état d'esprit de la NVA... Et c'est insupportable. Si les gens élus ne conviennent pas au pouvoir flamand, ils doivent être évincés ».

Par cette évocation de la Deuxième guerre mondiale, le leader du FDF a sciemment remué une question très sensible en Belgique, l'Allemagne nazie ayant favorisé le sécessionnisme flamand.

Un grand-père du chef de la NVA, Bart de Wever, était membre d'un parti nationaliste largement collaborationniste sous l'occupation, le VNV.

L'autre grand parti indépendantiste flamand actuel, le Vlaams Belang, est classé à l'extrême droite.

Cette nouvelle poussée de fièvre entre francophones et néerlandophones intervient après des mois d'accalmie, alors qu'un rapport crucial pour l'avenir du pays est attendu mi-avril.

 

© 2010 AFP

Source : tv5.org, le 31 mars 2010

http://www.tv5.org/cms/chaine-francophone/info/p-1911-un-dirigeant-francophone-belge-assimile-la-flandre-a-l-occupant-allemand.htm?rub=4&xml=100331085143.c13gf8nc.xml

 

 

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La tension remonte entre francophones et Flamands de Belgique

BRUXELLES, 31 mars 2010 (AFP)

La querelle entre néerlandophones et francophones de Belgique, un temps reléguée au second plan par la crise économique, a resurgi mercredi avec fracas, les durs des deux camps jouant la surenchère avant des négociations difficiles sur l'avenir du pays.

Un responsable francophone a assimilé la position de la Flandre à l'occupation nazie pendant la Deuxième guerre mondiale.

Les hostilités avaient été ouvertes la veille par le ministre de l'Intérieur de la région de Flandre (nord), Geert Bourgeois, membre d'un parti indépendantiste, la NVA, en pleine ascension selon les sondages. Il avait signifié un refus définitif de nommer trois maires francophones de la périphérie flamande de Bruxelles.

Élus en octobre 2006, ces maires ne sont toujours pas validés pour cause de violation de la législation linguistique flamande. Ils ont adressé des documents électoraux en français à leurs administrés francophones, majoritaires dans ces trois communes de Crainhem, Wezembeek-Oppem et Linkebeek, voisines de Bruxelles mais situées en Flandre.

La mesure prise par M. Bourgeois intervient alors que des négociations entre les deux communautés sur la réforme institutionnelle du pays réclamée par la Flandre pour accroître son autonomie régionale, devraient reprendre après Pâques.

L'ex-Premier ministre Jean-Luc Dehaene, mandaté pour préparer cette réforme, remettra son rapport vers le 19 avril.

Sa proposition la plus attendue porte sur la question clé du district bilingue de Bruxelles Hal-Vilvorde (BHV), dont la Flandre réclame la suppression au grand dam des 100 000 francophones de la banlieue bruxelloise.

Voyant le danger, le Parti socialiste francophone (PS) a appelé les « modérés » à « ne pas tomber dans le piège » de la NVA.

Un appel que le dirigeant historique des plus radicaux des francophones de Bruxelles et de sa région, Olivier Maingain, n'a pas écouté. D'autant que certains des maires visés appartiennent au parti qu'il préside, celui des Fédéralistes démocrates francophones (FDF), aile du Mouvement réformateur (libéral).

Soulignant que M. Bourgeois a demandé par courrier aux conseils municipaux de nommer trois autres maires, M. Maingain s'est insurgé: « Où va-t-ona? Ce sont des pratiques - j'ose l'expression qui est très forte - dignes de l'Occupation allemande (...) lorsqu'on désignait des bourgmestres parce qu'ils étaient les alliés de l'occupant », a-t-il déclaré au journal La Libre Belgique.

Par cette évocation incendiaire de la Deuxième Guerre mondiale, le leader du FDF a sciemment remué une question très sensible en Belgique, l'Allemagne nazie ayant favorisé le sécessionnisme flamand. Un grand père du chef de la NVA, Bart De Wever, était membre d'un parti nationaliste largement collaborationniste, le VNV.

L'autre grand parti indépendantiste flamand actuel, le Vlaams Belang, est classé à l'extrême droite.

M. Maingain met en garde: « Un accord sur BHV sans élargissement de Bruxelles et sans l'entrée de ces communes dans la Région bruxelloise, cela se fera sans le MR et le FDF ! ».

Les déclarations de M. Maingain, devenu au fil des années la bête noire de la Flandre, ont provoqué la colère des partis chrétien-démocrate et libéral flamands siégeant au gouvernement fédéral, qui ont exigé qu'il retire ses propos « très exagérés » et « offensants ».

Leurs partenaires libéral et centriste francophones, eux, ont préféré mettre l'accent sur la « très mauvaise décision » de Geert Bourgeois ou réclamé la fin de ces bagarres « de bac à sable ».

« Je déplore les provocations », a répondu le Premier ministre Yves Leterme (CDV), interpellé à ce sujet par la NVA et le Vlaams Belang, en appelant à travailler à un « accord » plutôt qu'à s'enfermer dans des « querelles ».

 

© 2010 AFP

Source : tv5.org, le 31 mars 2010

http://www.tv5.org/cms/chaine-francophone/info/p-1911-la-tension-remonte-entre-francophones-et-flamands-de-belgique.htm?rub=4&xml=100331143959.aw4o2may.xml

 

 

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Belgique :

Des communes de Flandre s'opposent à l'arrivée des francophones

BRUXELLES, 4 avr 2010 (AFP)

Plusieurs communes flamandes situées dans la banlieue de Bruxelles ont passé des accords avec des promoteurs privés pour empêcher les francophones d'acheter une maison sur leur territoire, a révélé dimanche la télévision flamande VRT.

La nouvelle risque d'irriter encore un peu plus les francophones de Belgique, qui jugent déjà discriminatoires les règles instaurées en matière de logements sociaux par le gouvernement de la Flandre, la région néerlandophone du nord du pays.

Depuis quelques années, les logements sociaux gérés par les autorités flamandes sont en effet réservés aux personnes parlant le néerlandais ou à celles prêtes à l'apprendre.

Selon la chaîne publique néerlandophone, certains bourgmestres (maires) sont allés plus loin encore en étendant ces règles au secteur immobilier privé, afin de défendre le "caractère flamand" de la périphérie de la capitale belge, menacé selon eux par l'arrivée d'habitants de Bruxelles, majoritairement francophones.

À Overijse, Gooik et Vilvorde notamment, les bourgmestres ont passé des « accords oraux » avec des promoteurs immobiliers privés pour qu'ils leur transmettent la liste des candidats acheteurs.

Les communes déterminent ensuite si les candidats qui ne parlent pas le néerlandais semblent suffisamment disposés à l'apprendre. Dans le cas contraire, elles demandent au promoteur de choisir un autre acheteur, ont expliqué plusieurs bourgmestres, confirmant l'existence de ces accords.

En Belgique, si des règles strictes encadrent l'usage des langues dans les rapports avec les autorités ou en matière électorale, la Constitution garantit en revanche la liberté de la langue dans la sphère privée, notamment dans les relations commerciales.

Malgré l'absence d'obligation légale, un grand nombre de promoteurs ont choisi de se plier aux exigences des bourgmestres afin d'entretenir de bonnes relations avec les autorités locales, souligne la VRT.

La querelle entre néerlandophones et francophones de Belgique, un temps reléguée au second plan par la crise économique, a resurgi ces derniers jours alors que de difficiles négociations sur l'avenir du pays, qui concernent notamment les quelque 100 000 francophones vivant dans la périphérie flamande de Bruxelles, sont prévues au lendemain des vacances de Pâques.

 

© 2010 AFP

 

Source : tv5.org, le 4 avril 2010

http://www.tv5.org/cms/chaine-francophone/info/p-1911-belgique-des-communes-de-flandre-s-opposent-a-l-arrivee-des-francophones.htm?rub=4&xml=100404212328.dv84trsa.xml

 

 

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Belgique :

Une discrimination des francophones critiquée jusqu'en Flandre

BRUXELLES, 5 avril 2010 (AFP)

Des responsables politiques belges, flamands et francophones, ont critiqué lundi les bourgmestres (maires) de communes de la périphérie flamande de Bruxelles qui empêchent l'installation de francophones sur leur territoire en passant des accords avec des promoteurs immobiliers.

 « Ces arrangements sont illégaux », a déclaré l'ancien ministre des Affaires intérieures de la Flandre (nord, néerlandophone), le libéral Marino Keulen, pourtant considéré comme un « faucon » pour s'être opposé à la nomination de trois bourgmestres francophones élus dans des communes flamandes proches de Bruxelles.

M. Keulen est à l'origine d'un « code du logement flamand » qui stipule que logements sociaux gérés par les autorités flamandes sont réservés aux personnes parlant le néerlandais ou à celles disposées à l'apprendre.

Mais ce règlement, jugé discriminatoire par les francophones, « ne dit rien à propos de l'achat de logements 7, a souligné M. Keulen, cité par l'agence Belga.

La chaîne publique néerlandophone VRT a révélé dimanche soir que certains élus avaient étendu ces règles au secteur immobilier privé, afin de défendre le « caractère flamand » de la périphérie de la capitale belge, menacé, selon eux, par l'arrivée d'habitants de Bruxelles, majoritairement francophones.

À Overijse, Gooik et Vilvorde notamment, les bourgmestres ont reconnu avoir passé des « accords oraux » avec des promoteurs immobiliers privés pour qu'ils leur transmettent la liste des candidats acheteurs.

Ces communes demandent aux promoteurs d'écarter les candidats acheteurs qui ne parlent pas le néerlandais ou qui ne semblent pas disposés à l'apprendre, ce que de nombreux promoteurs ont accepté de faire pour entretenir de bonnes relations avec les autorités locales, selon la VRT.

Olivier Maingain, le président du parti francophone FDF (Fédéralistes démocrates francophones), a également fustigé ces pratiques, mises en œuvre par des membres du Parti chrétien-démocrate flamand (CD&V) auquel appartient le Premier ministre, Yves Leterme.

« Ce que font les trois bourgmestres CD&V est une atteinte à la vie privée », a déclaré M. Maingain, cité par le site Internet du journal Le Soir, en évoquant la possibilité « d'introduire une plainte au pénal ».

Le parti centriste francophone CDH a quant à lui dénoncé des pratiques « anticonstitutionnelles et illégales qui constituent une atteinte au droit à l'accès à la propriété et au principe de non discrimination ainsi qu'à la vie privée ».

En Belgique, si des règles strictes encadrent l'usage des langues dans les rapports avec les autorités ou en matière électorale, la Constitution garantit en revanche la liberté de la langue dans la sphère privée, notamment dans les relations commerciales.

La querelle entre néerlandophones et francophones, un temps reléguée au second plan par la crise économique, a resurgi ces derniers jours alors que l'on attend aux environs du 19 avril un rapport de l'ancien Premier ministre, Jean-Luc Dehaene (CD&V), sur une réforme des institutions belges.

Sa proposition la plus attendue porte sur la question clé du district bilingue de Bruxelles Hal-Vilvorde (BHV), dont la Flandre réclame la suppression au grand dam des 100 000 francophones de la banlieue bruxelloise.

Les autres points concernent un transfert supplémentaire de pouvoirs aux régions, également réclamé de longue date par les partis néerlandophones.

 

© 2010 AFP

 

Source : tv5.org, le 5 avril 2010

http://www.tv5.org/cms/chaine-francophone/info/p-1911-belgique-une-discrimination-des-francophones-critiquee-jusqu-en-flandre.htm?rub=4&xml=100405154428.tprvoq2h.xml