Belgique :

les francophones outrés par les vues flamandes sur Bruxelles

BRUXELLES, 7 juin 2010 (AFP)  

Dans la périphérie est de Bruxelles, les inscriptions françaises sur les plaques de rue sont taguées, les appartements à vendre ... devraient être réservés aux seuls Flamands, etc.

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À six jours des élections en Belgique, les partis francophones ont fustigé lundi des propos de l'homme fort des indépendantiste flamands Bart De Wever, qui a réclamé la fin du statut de région pour Bruxelles et sa cogestion par la Flandre et la Wallonie.

Selon la Constitution fédérale actuelle de la Belgique, la Région de Bruxelles-Capitale, très majoritairement francophone, est l'une des trois entités disposant d'une large autonomie dans le système fédéral belge actuel, aux côtés de la Flandre (nord) et de la Wallonie (sud).

Favori des sondages en Flandre, Bart De Wever, président de la Nouvelle Alliance flamande (N-VA), estime que la Région bruxelloise est inutile et inefficace.

« Aujourd'hui, la région a un gouvernement, des ministres, 19 bourgmestres (maires), 927 politiciens, de l'argent jeté par la fenêtre et une mauvaise gestion », a-t-il déclaré à la télévision flamande VRT.

Bart De Wever voudrait que les autorités de la capitale belge ne s'occupent que des problèmes locaux, comme l'entretien des voiries, et que la Flandre et la Wallonie se chargent des questions comme le développement économique, y compris sur le territoire bruxellois.

Ces propositions ne sont pas nouvelles, mais le fait que la N-VA soit créditée de 25% des intentions de vote en Flandre leur donne une autre dimension.

Le chef du gouvernement régional bruxellois, le socialiste francophone Charles Picqué, a estimé que ces propos constituaient une « déclaration de guerre ». Bart De Wever « entame le siège de Bruxelles », a-t-il ajouté.

Les autres partis francophones ont réagi à l'unisson : la présidente des centristes francophones, Joëlle Milquet, a jugé qu'il fallait s'opposer à la N-VA pour ne pas laisser se produire le « dépeçage de la Belgique » et « l'annexion de Bruxelles par la Flandre ».

Le chef des libéraux francophones, Didier Reynders, a lui estimé que Bart De Wever « prenait ses rêves pour la réalité ».

Côté flamand, le parti écologiste Groen a estimé que Bart De Wever cherchait à "attiser le conflit". Les socialistes du SPA et les chrétiens-démocrates flamands ont jugé nécessaire d'améliorer la gestion de Bruxelles mais ils n'ont pas réclamé la suppression de son statut de région.

© 2010 AFP

 

Source : tv5.org, le 8 juin 2010

http://www.tv5.org/cms/chaine-francophone/info/p-1911-belgique-les-francophones-outres-par-les-vues-flamandes-sur

bruxelles.htm?rub=4&xml=100607174151.p4oxmfon.xml

 

 

 

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Le Flamand Bart De Wever prêt à laisser un francophone gouverner

BRUXELLES — L'indépendantiste flamand Bart De Wever, favori des législatives de dimanche en Belgique chez les néerlandophones, s'est dit mardi prêt à laisser un francophone diriger le gouvernement, à condition toutefois qu'il s'engage à un transfert massif de pouvoirs vers les régions.

Depuis les années 1970, tous les Premiers ministres belges sont issus des partis flamands, qui représentent 60% de la population belge.

Alors qu'ils réclamaient le transferts de compétences de l'État central vers les régions (Wallonie, Flandre, Bruxelles), ces responsables flamands se sont heurtés au refus des francophones, ce qui a provoqué fin avril la chute du gouvernement d'Yves Leterme.

Depuis, la Nouvelle alliance flamande (N-VA), qui prône le « confédéralisme » -- c'est-à-dire un système où les régions auraient nettement plus de pouvoirs que l'État central --, a bondi dans les sondages en Flandre, où il recueille quelque 25% des intentions de vote.

« Les hommes politiques flamands qui ont accepté ce poste (de Premier ministre) l'ont fait en sacrifiant leur programme. Je ne suis pas prêt à faire cela », a déclaré mardi devant la presse belge et internationale le président de la N-VA, Bart De Wever.

Il s'exprimait dans les trois langues officielles de Belgique (néerlandais, français, allemand) et en anglais.

« Si l'on accepte le confédéralisme, qui à notre avis est favorable aussi pour les citoyens francophones de notre pays, ce serait la moindre des choses d'offrir le poste de Premier ministre à un francophone », a assuré M. De Wever, tout n' « excluant pas » d'assumer cette responsabilité.

Selon les sondages, le président du Parti socialiste francophone (PS), Elio Di Rupo, est bien placé pour se voir confier par le roi la tâche de former le prochain gouvernement.

Bart De Wever a ajouté qu'il ne se laisserait pas entraîner dans des négociations interminables pour former un gouvernement, comme après les élections de 2007. Dans ce cas, « ce sera sans nous », a-t-il dit.

« Nous ne voulons pas la révolution. Nous ne voulons pas proclamer l'indépendance de la Flandre du jour au lendemain. Mais nous croyons néanmoins en une évolution progressive (des pouvoirs) vers la Flandre et l'Europe, et dans cette évolution, le système confédéral peut constituer une étape douce », a-t-il expliqué.

© 2010 AFP

 

Source : tv5.org, le 8 juin 2010

http://www.tv5.org/cms/chaine-francophone/info/p-1911-belgique-le-flamand-bart-de-wever-pret-a-laisser-un-francophone

gouverner.htm?rub=4&xml=100608140938.25y34a6z.xml

 

 

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Les francophones de la banlieue flamande de Bruxelles sont inquiets

BRUXELLES, 11 juin 2010 (AFP)

Deux convocations électorales, l'une en flamand, l'autre en français pour les élections législatives belges, le 13 juin 2010.

« Ça va être chaud » : Damien Thierry, maire élu de Linkebeek, petite commune de Flandre mais dont 86% des habitants sont comme lui francophones, se trouve aux avant-postes du conflit linguistique qui a provoqué les élections législatives prévues dimanche en Belgique.

À en croire les sondages, l'explication entre néerlandophones et francophones belges s'annonce d'autant plus musclée que les partis les plus nationalistes ont le vent en poupe en Flandre.

La Belgique telle qu'on la connaît depuis 180 ans pourrait même disparaître, reconnaît avec inquiétude M. Thierry.

Que la Flandre accède à l'indépendance ou pas, M. Thierry, pour la première fois candidat à la députation du Front démocrate fédéraliste (FDF), comprend que les temps vont être durs pour sa cause.

Linkebeek, 4.800 habitants, est l'une des six localités dites "à facilités" regroupant près de la moitié des 130 000 francophones de l'arrondissement électoral et judiciaire de Bruxelles-Hal-Vilvorde, dit "BHV" qui vivent dans la province du Brabant flamand.

Élu en octobre 2006 avec 60% des voix, M. Thierry, cadre quadragénaire d'une société pharmaceutique, n'est toujours pas reconnu maire par les autorités flamandes. Le motif ? Son refus de se plier à l'interprétation, selon lui illégalement restrictive, qu'a la Flandre d'un accord passé avec les francophones dans les années 1960.

Suite à de dures négociations sur la fixation des frontières linguistiques, Bruxelles, à 85% francophone, a été limitée à 19 communes et s'est retrouvée enclavée en Flandre.

Dans six autres communes flamandes limitrophes de la capitale, dont celle de Linkebeek, des « facilités » administratives (droits spéciaux) ont en compensation été accordées à leurs habitants francophones, à l'époque déjà majoritaires ou en passe de l'être.

Cela les autorise à communiquer avec l'autorité communale dans la langue de leur choix.

L'autre moitié des francophones de la périphérie bruxelloise résident dans les 29 autres municipalités du district de BHV situées dans le Brabant flamand.

L'ensemble des francophones de ces 35 communes hors Bruxelles ont la possibilité de voter pour un parti de même langue - les formations politiques belges s'étant scindées selon des lignes linguistiques depuis que l'État belge s'est fédéralisé.

Ils bénéficient en outre de certains droits à être jugés dans leur langue dans les affaires civiles et commerciales.

Mais depuis 40 ans, affirme M. Thierry, la Flandre par divers arrêtés a rogné les droits acquis par les francophones.

« Jusqu'en 1970 les conseils municipaux des communes à facilités se tenaient dans les deux langues », explique le maire.

Aujourd'hui, raconte-t-il, « les délibérations doivent se tenir en néerlandais seulement, et un inspecteur du gouvernement de la province du Brabant flamand y veille à chaque session ».

Lui-même parfait bilingue - sa mère est flamande - M. Thierry estime que les circulaires de la Flandre qui lui interdisent d'envoyer des convocations électorales en français sont illégales.

La situation des francophones a été un peu plus précarisée lorsque la Cour constitutionnelle belge a statué en 2003 que l'arrondissement de BHV devait être aboli puisqu'il représente une exception à une réforme électorale adoptée en 2002.

L'impasse sur cette question entre francophones et Flamands a causé la chute du gouvernement en avril et la convocation d'élections anticipées, dont la légalité est contestée par certains, l'arrêt de la Cour sur BHV n'ayant toujours pas été appliqué alors qu'il aurait dû l'être au plus tard en juin 2007.

© 2010 AFP

 

Source : tv5.org, le vendredi 11 juin 2010

http://www.tv5.org/cms/chaine-francophone/info/p-1911-les-francophones-de-la-banlieue-flamande-de-bruxelles-sont

inquiets.htm?rub=4&xml=100611070555.8x8zppx8.xml