Extrait de l'article d'Ali Kinaze :
L’anglais : la langue des
communications ?
Passage sur
la prétendue malléabilité du cerveau des
jeunes enfants pour l'apprentissage des langues étrangères
:
(...) Puisqu’il a été prouvé que la
malléabilité du cerveau prépubère favorise
l’apprentissage d’une langue seconde, les sociétés qui
n’utilisent pas l’anglais (ou toute autre langue
globale, économiquement dominante) comme langue
maternelle devraient mettre en place des programmes
permettant aux jeunes enfants de diversifier leur
culture langagière dès le plus jeune âge.
L’apprentissage d’une langue globale comme l’anglais ne
remet pas en cause la richesse culturelle et
l’utilisation d’une langue maternelle dans la vie de
tous les jours. C’est seulement un moyen logique
d’augmenter l’efficience d’une société, de ses
organisations et de son économie. J’irais même jusqu’à
dire qu’il serait préférable pour une organisation de
fonctionner avec les standards fonctionnels d’une langue
globale plutôt qu’avec la spécificité d’une langue
maternelle (dans le cas des systèmes informatiques,
etc.). Souvent, par exemple, quand je collabore par
courriel avec des programmeurs sur des projets Web, je
m’exprime en anglais, même avec des francophones. C’est
plus rapide, plus direct et plus efficace. D’autre part,
je trouve que les sommes dépensées chaque année par le
Canada afin de traduire les publications
gouvernementales sont tout simplement ridicules.
À mon sens, que ce soit dans le cas de l’anglais, de
l’espagnol ou de l’arabe, c’est la logique d’une langue
et la facilité de l’utiliser pour faire des affaires,
qui la rend attrayante pour une entreprise. Dans un
contexte où les employés maîtrisent déjà une langue
globale, je pense que les organisations devraient
privilégier la formation de ses employés en logique. De
plus, il vaut mieux étudier les comportements culturels
des partenaires économiques, et prendre le soin
d’observer comment ils utilisent la langue globale, que
de promouvoir l’apprentissage de leur langue maternelle.
Je pense qu’il est moins coûteux pour une organisation
de payer plus cher pour engager un employé bilingue (qui
parle la langue dont on a besoin), que d’investir dans
la formation d’un employé qui ne l’est pas. Mais bon :
j’ai l’avantage d’être trilingue.
(...)
Source :
kinaze.org, le 20 novembre 2008
Possibilité de réagir et de
lire l'article dans son intégralité sur :
http://www.kinaze.org/anglais-langue-communications/
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Réaction de M. François Gauthier :
Cette idée de malléabilité du cerveau est celle de Wilder Penfield,
neurochirurgien, devenu célèbre dans les années 50 et 60 à cause de ses
expériences de cartographie du cerveau à l'aide d'électrodes plantées dans le
cerveau de ses « cobayes humains ». Penfield parlait de la « plasticité du
cerveau » de l'enfant en bas âge pour l'apprentissage des langues étrangères.
Cela se passait en 1955 dans une conférence internationale devant des
spécialistes de l'enseignement des langues. Il reprend ce thème en 1959 dans un
livre dont il était co-auteur.
Wilder Penfield
En réalité, il reprend en 1959, presque mot pour mot, (dans un chapitre où il
est seul auteur) la quasi totalité de sa conférence de 1955.
Penfield théorise l'existence d'une plasticité du cerveau pour expliquer une
apparence de plus grande facilité d'apprentissage des langues étrangères chez
l'enfant en bas âge .
Dans les années 50, Penfield était révéré comme un demi-dieu dans certains
milieux, notamment à la McGill University de Montréal. C'était leur plus célèbre
professeur.
Dans sa conférence de 1955, Penfield avoue candidement (devant son auditoire de
spécialistes de l'enseignement des langues) ne rien connaître à l'enseignement
des langues. Par contre, enhardi par certains articles vantant la grande
intelligence de son hypothèse, il supprime du chapitre publié en 1959 toute
mention sur son ignorance en matière d'enseignement des langues. Par la suite,
les nombreux reportages dans une multitude de médias anglophones ont vanté son
idée.
En 1963, un autre professeur de McGill (Wallace Lambert) s'entiche de l'idée de
Penfield et entreprend (avec l'appui public de Penfield) d'implanter les
première classes d'immersion de français à des enfants de bas âge d'une école
primaire anglaise dans la ville de Saint-Lambert au sud de Montréal. (Le nom de
la ville et le patronyme de Wallace Lambert sont une coïncidence.) Ces
expériences dans la ville de Saint-Lambert portent le nom de "The Saint-Lambert
experiments".
(À l'époque, la ville de Saint-Lambert était essentiellement peuplée
d'anglophones travaillant au centre-ville de Montréal dans la périphérie de
l'Université McGill. Il fallait moins de 30 minutes pour se rendre de
Saint-Lambert au centre ville de Montréal par train. Les gens qui y habitaient
faisaient partie d'une élite supérieure 1- économiquement 2 - en scolarisation 3
- unilingues anglais dans un système qui privilégiait les unilingues anglais.)
THE SAINT-LAMBERT EXPERIMENTS
Il s'agit en réalité d'une série d'expériences dont la nature a évolué dans le
temps.
Dans un premier temps, conformément à la théorie de Penfield, on a tenté de
faire l'enseignement en français uniquement à des enfants unilingues anglais de
première année. Pour les enfants de première année dont les parents avaient
vanté le bonheur d'aller à l'école pour y apprendre plein de choses
intéressantes, ce fut le désastre total car les classes entières d'enfants ne
comprenaient rien à l'enseignement donné dans une langue dont ils ignoraient
tout.
Des expériences similaires ont aussi eu lieu avec des enfants de la maternelle.
Là aussi ce fut un fiasco total.
Rapidement, les parents qui avaient accepté d'y inscrire leurs enfants ont
déchanté et ils ont violemment critiqué les administrateurs scolaires qui
avaient fait la promotion du projet.
Wallace Lambert a dû progressivement retarder l'âge du début de ces classes
d'immersion française à la deuxième moitié du primaire. Toutes les publications
de l'époque vantant le prétendu succès du modèle de classes d'immersion
française occultent le fiasco des premières tentatives à la maternelle, et la
première année.
En fait tous les rapports de recherche sur les expérimentations de Wallace
Lambert sont fautifs lorsqu'ils ne sont pas carrément mensongers, du simple fait
que l'on ne veut pas voir ou reconnaître les effets pervers, donc on tente en
parle le moins possible.
UN OBJECTIF STRATÉGIQUE DU GOUVERNEMENT "CANADIAN"
Mais cela n'a pas empêché les idéologues entichés de l'idée de Penfield de faire
la promotion de l'enseignement d'une langue étrangère le plus tôt possible au
primaire.
Pour le gouvernement canadien qui doit faire face à la menace séparatiste du
Québec, la promotion de l'apprentissage en bas âge de l'anglais par tous les
francophones du Québec devient un objectif stratégique d'État.
Pour le gouvernement canadien il faut à tout prix qu'il y ait plus d'anglophones
fidèles au Canada qui puissent comprendre le français et faire l'analyse de ce
qui se pense et se dit au Québec.
La croissance des services de renseignement sur le Québec a été exponentielle.
Pour accroître le nombre de francophones qui croient en la nécessité absolue de
connaître l'anglais, on fait la propagande dès l'école primaire auprès des
enfants, des parents d'enfants, des enseignants et cadres scolaires.
Le gouvernement fédéral finance une multitude de personnalités et d'organismes
qui font la promotion de l'anglais en particulier la Société de Promotion de
l'Enseignement de l'Anglais au Québec, SPEAQ qui était pendant les première
années uniquement un organisme de propagande avant que les enseignants d'anglais
y deviennent majoritaires. Lorsque les enseignants y sont devenus majoritaires
ils ont obtenu que le Ministère de l'Éducation du Québec reconnaisse la SPEAQ
comme organisme représentant les enseignants d'anglais dans les comités
ministériels au même titre que les enseignants de sciences, de mathématiques ou
de français. C'est ainsi qu'un organisme de propagande financé par le fédéral a
réussi à s'infiltrer dans certains processus décisionnels du Ministère de
l'Éducation du Québec.
PENFIELD, LAVAGE DE CERVEAU et CIA
Au milieu des années 70, éclate le scandale MK-ULTRA. Des archives de la CIA et
des enquêtes aux É-U-A révèlent que le Dr Donald Ewen Cameron directeur du Allan
Memorial Institute (partie de l'Université McGill) a fait des
expériences de lavage de cerveau sur des cobayes humains à Montréal non
consentants croyant recevoir des soins médicaux. Le gouvernement "canadian" a
refusé de permettre l'accès aux archives des services secrets à ce sujet.
Officiellement, le Dr Cameron ayant décédé avant l'enquête, a été tenu seul
responsable de tout les abus.
La réalité est tout autre :
Mon expérience personnelle : Dès l'été 1962, j'ai eu plusieurs échanges avec un
chercheur travaillant avec Penfield sur le lavage de cerveau . Nous avons
discuté de l'usage de drogues et de l'hypnose. C'était plus de dix ans avant que
le scandale n'éclate. Cela signifie que Wilder Penfield était impliqué dès le
début des recherches sur le lavage du cerveau.
Lorsque le scandale éclate dans les années 70, Penfield est toujours vivant et
respecté. Il fallait protéger sa réputation, ce qui impliquait de trouver un
bouc émissaire ; Cameron déjà mort devenait le coupable idéal. Pourquoi protéger
la réputation de Penfield ?
Pour l'État "Canadian", protéger Penfield devenait un objectif stratégique : sa
mise au ban de la communauté scientifique aurait eu pour effet de discréditer
encore plus sa théorie sur la plasticité du cerveau.
Or, les objectifs stratégiques de bilinguisation du gouvernement "canadian"
commandaient le maintien de la croyance en la théorie de Penfield. C'est ainsi
que les milliers de diplômés de McGill dans leur propagande (faite généralement
de bonne foi) soutiennent toujours que ce qui est une simple théorie serait en
réalité un fait « scientifiquement prouvé ».
DES RECHERCHES QUI INFIRMENT LA THÉORIE DE PENFIELD
Compte tenu de sa célébrité, les écrits de Penfield de 1955 et 1959 ont fait
fureur auprès des experts en enseignement des langues de l'anglosphère. Les
nombreux reportages dans les médias vantaient sa théorie et Penfield ne se
privait pas de vanter ses idées. Pour les experts en enseignement des langues,
il fallait vérifier la validité ou l'invalidité de la théorie de Penfield.
C'est pour cette raison que deux recherches scientifiques d'envergure distinctes
ont été commandées et ont duré chacune environ dix ans. Les résultants ont été
publiés en 1975.
L'une a été faite sous la direction de Clare Burstall sous l'égide du "National Foundation for Educational Studies" au Royaume-Uni, a été faite sur 17 000 élèves,
alors que l'autre sous la direction de l'Américain George Bissel Carrol sous
l'égide de l' UNESCO a été faite sur quelque 30 000 élèves.
Les résultats des deux études contredisent la théorie de Penfield et sa théorie
est scientifiquement discréditée.
Il s'agissait des deux principales recherches sur le sujet, mais d'autres de
moindre envergure ont eu lieu depuis.
Même discréditée, cela n'empêche pas les pseudo-savants de l'Université McGill
et du gouvernement "canadian" de continuer à mentir en prétendant que la théorie
de Penfield constituerait un fait « scientifiquement prouvé ».
Si certains trompent par ignorance, d'autres trompent en toute connaissance. Qui
veut tromper n'hésite pas à mentir.