Le TAR, le Tribunal administratif de Lombardie désapprouve l’anglicisation

 (le 24 mai 2013)

Le TAR a accepté le recours en appel des dissidents de l’École Polytechnique. L’anglicisation exclusive des cours magistraux est déclarée illégale

Le Tribunal administratif régional de Lombardie (TAR) a accepté l'appel présenté par de nombreux professeurs de l'École Polytechnique de Milan, qui s’opposaient courageusement à l’anglicisation forcée et exclusive de tous les logiciels d'étude de l'Université de Milan. Il s'agit d'une défaite du recteur Azzone et du Conseil supérieur de la faculté, et cela pourrait ouvrir la voie à d'autres initiatives juridiques contre la discrimination linguistique à l'Université italienne.

L’association Nitobe, pour la justice et la démocratie linguistique, se félicite de ce verdict rendu par le TAR. Il convient maintenant de poursuivre l'action, afin de rétablir l’équité linguistique en Italie et de contester devant les tribunaux la politique linguistique de l’École Polytechnique de Turin, où les élèves désireux d’apprendre en italien doivent payer plus cher les frais d'inscription que ceux qui étudient en anglais, tout comme la politique linguistique de l'Université Ca 'Foscari de Venise, qui vise à empêcher l’inscription des étudiants n’ayant pas atteint le niveau B2 en anglais.

Communiqué traduit de l'italien en français, par Thierry Saladin

 

 

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Victoire contre le tout anglais en Italie !

C'est avec très grand plaisir que je vous envoie la déclaration de Giorgio Pagano au sujet de l'importante victoire judiciaire obtenue a Milan contre le tout anglais au Polytechnique, qui porte le nom du grand italien et italophone Léonard De Vinci.

C'est très important, car en l'absence d'une loi Toubon italienne (que comme radicaux nous avons fait déposer à la fin de la dernière législature), il s'agit d'un jugement qui crée un précédant et interprète la Constitution italienne en sens "touboniste".

Avec la prière de bien vouloir la diffuser auprès de vos contacts politiques et dans les medias français et francophones, en particulier en liaison avec votre bataille contre la Loi Fioraso.

Lapo Orlandi

 

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Colonisation anglaise. Pagano (ERA) :

Le Tribunal Administratif Régional a accueilli le recours contre le tout anglais à l'École Polytechnique, Milan reste italienne.

Déclaration de Giorgio Pagano, Secrétaire de l'Esperanto Radikala Asocio (ERA)

Rome, le 24 mai 2013. « J 'exprime toute ma satisfaction et celle de toute l'ERA au sujet de la décision du Tribunal Administratif Régional (T.A.R.) d'avoir accueilli favorablement le recours contre la politique linguistique de l'École Polytechnique de Milan (le "Politecnico") qui aurait eu pour effet d'exclure l'italien comme langue d'enseignement des cours de diplômes de Master et de Doctorat.

J'ai particulièrement plaisir à citer des points du jugement du T.A.R. qui confirment les principes soutenus depuis toujours par l'ERA : « Comme il a été déjà souligné, l'usage exclusif de la langue anglaise ouvre l'Université aux pays dont la culture est caractérisée par l'usage de la langue anglaise, mais on ne tient pas compte de la longue haleine sous-jacente à la nécessité d'internationaliser, qui comporte une ouverture au pluralisme culturel, tout en gardant la centralité de la langue italienne, et non pas une ouverture sélective, puisque limitée à une seule langue.

On ne veut pas nier que l'usage de la langue anglaise soit particulièrement répandu, mais cela ne signifie pas que l'usage obligatoire et exclusif de cette langue favorise l'internationalisation de l'Université parce qu'il n'y a aucune corrélation entre l'usage de l'anglais et la possibilité de diffuser les connaissances, la didactique, les méthodes d'enseignement pratiquées par le “Politecnico” par rapport aux contenus des différents cours qui composent les diplômes de Master ou de Doctorat.

Du reste, on a déjà discuté du fait que la marginalisation de l'italien, qui se vérifie de telle sorte, contraste soit avec le principe de la primauté de la langue italienne, soit avec l'objectif de l'internationalisation parce que l'exclusion de l'italien des enseignements spécialisés implique que l'ouverture à l'étranger soit unidirectionnelle, c’est-à-dire orientée à promouvoir, par l’usage d’une spécifique langue étrangère, la diffusion des connaissances et des valeurs qui s’expriment typiquement en cette langue, en oubliant que l'internationalisation implique aussi la diffusion des connaissances et des valeurs qui, dans les différents sujets, sont apportés par la culture italienne et qui se manifestent en langue italienne. »

Une vraie internationalisation consisterait dans « l'activation d’instruments qui permettent aux étudiants étrangers d’expérimenter et de connaître la didactique italienne ».

Par conséquent, « les choix effectués par le Sénat Académique [l'équivalent italien du Conseil scientifique, ndt] avec les délibérations contestées se révèlent disproportionnés soit parce qu'ils ne favorisent pas l'internationalisation de l'Université, mais en adressent la didactique vers une langue spécifique et vers les valeurs culturelles dont cette langue est porteuse, soit parce qu'ils compriment, de façon non nécessaire, les libertés, reconnues par la Constitution, dont les étudiants tout comme les enseignants en sont les porteurs ».

Giovanni Azzone, recteur de l'École Polytechnique de Milan

 

Si le projet collaborationniste et sécessionniste de Azzone [le Recteur du Polytechnique, ndt] avait pris les devants sans obstacles, il ne restait plus qu’à enlever à Milan la Médaille de Ville émérite du “Risorgimento” national.

L'espoir est que cette nouvelle condition puisse représenter le début de la revanche pour notre pays, en visant directement à l'internalisation de et dans la langue italienne en sorte de déployer tout le potentiel inhérent à la culture et à la langue italienne pour une relance sur grande échelle du « fait en Italie ».

Il s’agit d’une leçon, celle du Tribunal Administratif de la Lombardie, qui devrait valoir pour toute l'Europe. Dans une époque où les vrais débats de l’UE sont sur l'exclusion des produits culturels du futur accord de libre-échange avec les États-Unis et sur la proposition du Président Hollande de construire en deux ans un gouvernement fédéral pour la zone Euro, on doit confirmer avec force et conviction que la politique linguistique revêt une importance fondamentale, en tant que conditio sine qua non du développement démocratique et indépendant de notre continent. L'Europe doit être capable de catalyser tous les possibles avantages qui pourraient lui venir de l’impulsion de deux phénomènes confluents et qui se renforcent l’un avec l’autre : la relance des langues et cultures des peuples européens et celle de l’espéranto langue fédérale européenne qui consentira aux citoyens de langue maternelle anglaise et non de pouvoir jouer à égalité et de lancer les Nations Unies d'Europe comme pôle d’attraction culturel et créatif mondial, en nous montrant au monde comme partenaires plus équitables, ouverts, démocratiques et fiables que les États-Unis d’Amérique ou du bloc des pays anglophones dans leur ensemble. »

Bureau de presse ERA ONLUS :
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No all'inglese come lingua esclusiva all'università
 

 

 

 

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