Espagne : les cours de langue en vogue

Poussés par la crise économique et un chômage galopant, les Espagnols, traditionnels mauvais élèves en langues étrangères, se ruent sur les cours privés dans l'espoir d'améliorer leur niveau et de convaincre les employeurs.

« Plus la crise est profonde, plus les gens ont le désir d'accroître leurs compétences », remarque Antonio Murillo Isidoro, 37 ans, directeur du développement à "English Connection", le plus vaste réseau de cours d'anglais en Espagne.

Dans ce pays frappé par un chômage record de 21%, les cours de langue privés sont de plus en plus nombreux à réunir demandeurs d'emploi et salariés en quête d'une plus grande stabilité.

Ainsi "English Connection", 16 écoles actuellement, espère en compter une centaine dans cinq ans.

La pratique des stages d'immersion se développe elle aussi : en 2010, 150 000 Espagnols sont allés étudier une langue, essentiellement l'anglais, à l'étranger, selon l'association des organisateurs de cours à l'étranger.

Leur faible niveau en langues a longtemps pénalisé les Espagnols sur le marché du travail. Près d'un sur deux - 46,6% - ne parle aucune langue étrangère, au quatrième rang européen après la Roumanie, la Hongrie et le Portugal, selon l'agence européenne Eurostat.

Ni le chef du gouvernement José Luis Rodriguez Zapatero, ni le chef de file de l'opposition Mariano Rajoy ne parlent anglais, M. Rajoy ayant cependant confié qu'il prenait trois heures de cours par semaine.

Le phénomène tient en partie à l'isolement qu'a connu l'Espagne pendant les années de la dictature franquiste, lorsque les adultes d'aujourd'hui étaient écoliers. Après la mort de Franco en 1975, l'enseignement des langues s'est développé, sans atteindre jusqu'à très récemment le niveau des autres pays européens.

« L'histoire de l'anglais en Espagne n'a même pas un demi-siècle. Dans les années 70, personne ici n'avait entendu parler anglais », souligne Cornelia Hubner, de l' "Esade business school" de Barcelone.

Mais aujourd'hui, à mesure que les sociétés espagnoles se développent à l'international, la pratique d'une langue étrangère est devenue presque indispensable pour trouver du travail. 

58% des emplois réservés aux jeunes diplômés des universités et 65% des offres pour les cadres moyens requièrent une deuxième langue, selon l'agence de recrutement Randstad.

M. Zapatero confiait récemment que les Espagnols avaient un problème « évident » avec l'anglais et le gouvernement, conscient qu'il s'agit d'une nécessité économique, a décidé d'agir depuis plusieurs années déjà.

De fait, dans la région de Madrid, une école primaire sur trois est aujourd'hui bilingue, avec 30 à 50% des cours en anglais ou dans une autre langue. L'objectif est d'arriver à la moitié des écoles en 2015.

En 2008, selon Eurostat, 98% des écoliers du primaire en Espagne ont étudié une langue étrangère, l'un des niveaux les plus élevés en Europe après le Luxembourg, la Suède et l'Italie.

Dépêche AFP

 

 

Source : lefigaro.fr, le 5 mai 2011

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Réaction de Sophie :

 

Quel est le but recherché ? Faire de l'Espagne et de la France des colonies des ÉUA ou de la GB ? L'espagnol et le français sont des grandes langues parlées dans beaucoup de pays dans le monde ! Pourquoi toujours cet « aplaventrisme » ? Et pourquoi ces articles qui font l'amalgame entre « langues étrangères » et « anglais » ?

 

Réaction de Régis Ravat :

 

Cet article fait l'apologie de l'anglais, mais cela est-il bien objectif et sérieux, alors que les personnes à qui l'on donne la parole ont toutes des intérêts d'affaires dans l'industrie de l'enseignement de l'anglais. En effet, il est question de l' "English Connection", de l' "Esade business school", mais quid de l' "Institut Dante", de l' "Institut Goethe", de l' "Institut Confusus", des « Alliances françaises » ? Et si on faisait de la publicité d'autres langues, question de faire voir que nous sommes en démocratie linguistique et non-colonisés par l'anglais omniprésent ?

 

À vous d'écrire...

 

 

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