Pourquoi parlons-nous si mal anglais ?

Par Paul Ackermann

Carla Bruni et la Reine d'AngleterreCarla Bruni et la Reine Elizabeth lors de la visite en Grande-Bretagne du couple présidentiel français, le 26 mars 2008.

REUTERS/KIERAN DOHERTY

 

DÉBAT - Votre avis sur la piètre position de la France dans le classement Toefl...

Pourquoi les Français parlent-ils si mal anglais ? « Par chauvinisme », répond "Ygreg9", un internaute qui réagit dans les commentaires ci-dessous. Pour lui, « malgré la bonne volonté des profs, ce qu'on apprend au collège c'est l'anglais avec un accent français, qui, soit dit en passant, est compris à peu près par tout le monde en France (si si, essayez avec votre voisin) ». Et "Ygreg9" de continuer ainsi : « Seulement, dès le collège et même l'école primaire pour certaines classes, celui qui fait un effort pour changer sa diction devient la risée des autres. On apprend finalement un anglais formaté à la française loin des test comme le TOEFL. » En France, on parle mal anglais. On le sait. Mais à ce point ? La France est au 69e rang (sur 109) du classement des pays parlant le mieux la langue universelle (voir l'article ci-après), bien loin derrière l'Allemagne les Pays-Bas et les pays scandinaves. Ce sont les résultats 2008 du Toefl (Test of English as a Foreign Language) qui le disent. En Europe, seule Chypre, l'Italie et Monaco font moins bien. Et nous vous avons demandé ce que vous en pensiez.

« À quelle place se situent les Anglo-américains ? »

Pour "Ilfautdireleschoses", « c'est très simple, les autres pays enseignent les langues de manière pratique et nous les enseignons de manière théorique ». "Sounds23", lui, témoigne ainsi : « Je vis actuellement en Angleterre, et après avoir lu cet article, je tenais à ce que les lecteurs relativisent cette information. Les chiffres communiqués par le TOEFL sont certainement représentatifs d'une lacune française au niveau de l'apprentissage de l'anglais. Cette lacune est pour moi due au système éducatif français qui n'est pas assez axé sur l'anglais mais cela a tendance à changer. En effet, il me semble que l'apprentissage de l'anglais démarre plus tôt maintenant à l'école. Concernant les peuples nordiques, il est vrai qu'ils ont un accent anglais proche de la perfection, cela est dû au système éducatif qui consacre une plus grande importance à l'anglais, mais aussi au fait qu'ils regardent tous la télé en anglais depuis tout petit. Ah oui et pour finir, demandez aux Anglo-saxons de parler une autre langue, vous allez voir c'est drôle. » Et "Papilunet" de conclure effectivement par une boutade à ce sujet : « À quelle place se situent les Anglo/américains dans le classement des pays maîtrisant la langue française ? »

 

 

Source : 20minutes.fr, le mercredi 26 août 2009

http://www.20minutes.fr/debats/343111-pourquoi-parlons-nous-si-mal-anglais

 

 

 

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Les étudiants français toujours aussi nuls en anglais

Par Maryline Baumard

Préparation au TOEFLLe précédent ministre de l'éducation, Xavier Darcos, voulait des élèves bilingues à la fin de leur scolarité. Il a bien fait de changer de ministère avant les résultats 2008 du TOEFL, ce "Test of English as a Foreign Language" que requièrent les universités anglo-saxonnes pour inscrire un non-anglophone. Les 20 000 étudiants qui l'ont passé en 2008 arrivent tout juste au niveau attendu en fin de lycée - soit en dessous des attentes académiques de l'université et bien en deçà d'un quelconque bilinguisme.

Ces résultats placent la France assez loin dans le classement des bons connaisseurs de l'anglais. Au 69e rang d'un classement mondial opéré sur 109 pays et au 25e dans la liste des 43 États européens. Loin derrière l'inévitable peloton de tête des pays nordiques, auquel s'ajoutent les Allemands et les Néerlandais. Tous deux comptabilisent 102 points sur 120, quand notre score de 88 nous place tout juste ex aequo avec la Bulgarie, la Biélorussie et la Lettonie. Les cancres de l'Europe étant le Kosovo (73), Chypre (78) et l'Albanie (77).

Ce test n'est pas représentatif de la population étudiante. Il est passé par les 20 000 étudiants français qui envisagent de poursuivre leurs études dans un pays anglo-saxon. S'ils ne sont pas forcément les meilleurs locuteurs dans la langue de Shakespeare, ils se sentent capables de suivre un cursus en anglais. Ce qui n'est pas l'avis de toutes les universités d'accueil.

Avec son petit score, l'étudiant français moyen voit son choix d'études à l'étranger limité. Aussi brillant soit-il dans sa discipline, il peut oublier l'université Yale, qui requiert un score de 100, ou le MIT (Massachusetts Institute of Technology), qui accepte à partir de 90 (mais recommande 100). Il lui reste quand même le soleil de Californie, puisque l'UCLA (University of California) ou Berkeley se contentent de 83 points. Et encore, rien n'est gagné.

ADN GAULOIS

Le test démontre, avec un score de 21 sur 30, que les étudiants français sont les moins bien notés à l'oral. Ce manque de pratique est un handicap de taille pour le recrutement dans les établissements anglo-saxons. D'ailleurs seuls les étudiants chypriotes, monégasques et... italiens s'expriment moins bien que nous en anglais. L'honneur serait sauf si ces derniers n'étaient sur une pente ascendante et n'avaient déjà globalement amélioré leur score général de 7 points en un an. Ce qui fait craindre aux Français d'être distancés sous peu, comme ils l'ont déjà été par les Espagnols. Le risque est d'autant plus grand que la courbe de progression française reste résolument à l'horizontale.

Y aurait-il dans l'ADN gaulois un gène qui empêcherait de parler, voire décomprendre l'anglais ? À l'heure où la génétique aide à comprendre les dégénérescences et autres blocages, on aimerait qu'elle nous explique pourquoi les Français restent irrémédiablement imperméables à la langue de Shakespeare. A moins que le vrai problème ne soit notre système éducatif et que les étudiants qui remontent la moyenne ne fassent partie des 170 000 jeunes favorisés qui partent chaque année en séjour linguistique à l'étranger ?

 

 

Source : lemonde.fr, le mardi 25 août 2009

http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/08/25/les-etudiants-francais-toujours-aussi-nuls-en-anglais_1231684_3224.html

 

 

 

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