Si vous voulez de l'aide auprès de nous (les Américains), apprenez l'anglais.

"One problem is that many of the 80 Afghan pilots being trained do not speak English, an issue when American instructor-pilots are barking out orders to them in helicopters careering above Kabul. There is no room in the cramped MI-17 cockpit for an interpreter, and in any case things usually happen too fast."

(du « NY Times » (28 février 2009) : « Le problème, c'est que bon nombre des 80 pilotes Afghans en formation ne parlent pas anglais, un problème quand les instructeurs Américains vont « aboyer » des commandes dans les hélicoptères au-dessus de Kaboul.  Il n'y a pas de place dans le poste de pilotage des MI-17 pour un interprète, et en tout cas, les choses se produisent en général trop rapidement. »)

 

Voilà une encapsulation de l'attitude des Américains monolingues vers d'autres langues : le programme de formation se déroule en Afghanistan, les Américains sont censés aider les Afghans, mais les Américains voient le problème comme n'étant pas qu'ils sont eux-mêmes trop arrogants pour apprendre quelques mots de Pachto (pour « aboyer des commandes »), mais que les Afghans qui ne parlent pas anglais. Il se réduit à : si vous voulez de l'aide auprès de nous, apprenez l'anglais.

 

Commentaire :

Révoltant ! Et le pire c'est que certains s'en accommodent ! C'est comme quand des participants de forums se gaussent de Sarkozy car il parle mal l'anglais ! Et alors ? A-t-on élu un président pour qu'il gouverne la France, pays francophone (rappelons-le) ou un interprète-traducteur ? Ces mêmes personnes ne critiquent jamais le fait que le président des EU ne parle pas de langues étrangères  ! Certains ministres (et surtout certaines) sont bilingues franco-anglais, cela en fait-il de bons ministres ?  Réponse libre et personnelle pour chacun, je me garderais bien de toute remarque politique !

Et d'autres sont bilingues français et autre langue que l'angliche (Rachida Dati, par exemple), ça, on ne le met jamais en avant comme une qualité, pourquoi ? Car cette situation serait vite remédiable au niveau politique internationale si, lors des réunions, chaque participant s'exprimait dans sa langue et rien d'autre. Pour mémoire, le fameux « interprète, SVP » de De Gaulle quand Churchill lui répondit "No" !

Si les Afghans exigeaient (mais en ont-ils les moyens ?) des instructeurs bilingues au moins dans le langage professionnel, les Ricains devraient s'incliner ! Hélas, nous touchons le domaine de l'aviation où, bêtement, en 1948, l'anglais reçut l'honneur d'être la seule langue de communication internationale ! Bien que le français et l'espagnol soient reconnus dans une moindre mesure (un pilote français peut communiquer en français avec une tour de contrôle de Dakar, par exemple, l'espagnol avec la tour de Buenos Aires, mais le portugais doit employer l'anglais avec le Brésil), nos « amis » anglophones en abusent et sur-abusent ! Eux et leurs soumis anglo-béats (Air France et ses manuels en anglais, lutte des syndicats pour le maintien de la communication nationale en français, etc.).

N'oublions pas de rappeler dans nos conversations mondaines les 11 % d'accidents dus à l'emploi de l'anglais !

Brigitte Laval