Rufus Wainwright puni pour son amour de la langue française !

À 35 ans, après 20 ans de carrière internationale et 8 albums, la star pop-folk Rufus Wainwright, largement popularisé en France (il a d'ailleurs fait sensation à Nice récemment) par sa Complainte de la Butte figurant sur la bande-son de Moulin Rouge, vient de connaître une mésaventure inattendue, que relate le quotidien Libération.

Le Metropolitan Opera de New York, qui lui avait commandé un opéra dans le cadre de sa politique de revitalisation de l'art lyrique (une commande de dix opéras à des artistes d'horizons divers), a en effet refusé le livret que ce compositeur de génie, crédité de nombreux prix, a proposé. Motif invoqué : l'emploi de la langue française !

Le directeur du Met a expliqué au New York Times qu'il craignait que l'usage de la langue de Molière n'ait un impact négatif sur l'affluence. L'opéra, qui avait demandé une version anglophone, devant l'insistance militante du Canadien à soutenir son livret français, a décidé de ne pas programmer Prima Donna.

Pourtant, la langue française, avec l'italien et l'allemand, est l'une des langues majeures de l'art lyrique, dont la tradition nationale remonte à la deuxième moitié du XVIIe siècle et s'est installée sous l'influence de Jean-Baptiste Lully. Et Rufus Wainwright, francophone et francophile de par son enfance passée à Montréal, y tenait.

Prima Donna, qui suit 24 heures de la vie d'une cantatrice dans le Paris des années 1970, sera toutefois présenté en juillet prochain au festival de Manchester — bien loin de New York, donc... On ignorait jusqu'à maintenant que les Mancuniens étaient plus fans du français que les New-Yorkaisa!

Dommage.