Enseignement supérieur

Les premiers pas de l'Université algéro-française

Le partenariat avec l'Algérie est « prioritaire », a souligné Xavier Darcos, ministre délégué à la Coopération, au Développement et à la Francophonie, à la clôture des travaux du Haut Conseil universitaire et de recherche franco-algérien réuni à Paris les 27 et 28 janvier 2005.

Et dans ce partenariat se trouve tout naturellement la coopération universitaire. Ce Haut Conseil est « un facilitateur », « il doit permettre au système universitaire algérien de s'ouvrir pour être plus performant, plus stimulant. Cette ouverture, nous la souhaitons vers la France, puisque nous travaillons dans un cadre bilatéral, mais aussi sur l'Euro-Méditerranée », a ajouté le ministre. Au Haut Conseil universitaire ont été, en effet, fixées par les parties française et algérienne les missions « d'orienter, de coordonner et de valider les projets et programmes de coopération universitaire et de recherche entre la France et l'Algérie et d'initier de nouvelles actions de coopération répondant aux besoins prioritaires de l'Algérie en matière de formation supérieure et de recherche scientifique ». De nombreux projets sont d'ores et déjà identifiés, voire engagés, parmi lesquels on peut citer l'École supérieure des meilleurs bacheliers dont l'ouverture est prévue pour la rentrée 2006, la mise en œuvre du LMD et l'aide française à la mise en place de ce système (16 projets ont été sélectionnés et seront mis en œuvre dès cette rentrée), la mise en réseau des établissements d'enseignement supérieur et de recherche, la formation de formateurs dans l'ensemble des disciplines et tout particulièrement dans le domaine des sciences humaines, la mise en place de licences professionnelles et de masters en lien avec l'environnement socioéconomique, la formation de futurs cadres supérieurs d'entreprises, des actions de recherche. L'objectif final est l'érection d'une Université algéro-française. Cette dernière doit être comprise comme un « réseau de partenariats d'établissements répartis sur les territoires nationaux français et algérien, avec, au cœur du dispositif, quelques sites pilotes, porteurs d'expériences destinées à diffuser ultérieurement sur l'ensemble du territoire algérien ».Les projets doivent être évalués par un comité mixte d'évaluation et de prospective. Xavier Darcos, après avoir invité le Haut Conseil à « ne pas oublier la gouvernance des établissements universitaires eux-mêmes », rappelant que « la qualité des formations dépend des établissements, de leur qualité d'ouverture, d'anticipation » et que « la gouvernance fait partie de la compétition internationale », a souligné l'impératif d'évaluation des formations. « La nouvelle organisation de budgets de l'État, en France, nous impose de justifier euro par euro nos engagements, à partir d'indicateurs de résultats », a-t-il souligné. Et d'insister : « Le Haut Conseil doit être un chef d'orchestre, mettre en cohérence l'ensemble de ces activités au bénéfice des priorités qui sont celles de l'Algérie. Le partenariat doit être cohérent pour être fonctionnel. » Le ministre a ensuite abordé la question du codéveloppement et de la diaspora algérienne en France. « Il faut que nous la mobilisions pour participer au développement de son pays d'origine. » Il a proposé une visite en Algérie de membres de la diaspora à l'occasion de la prochaine réunion à Alger en mars prochain du Haut Conseil. « L'objectif est de nourrir la ressource humaine qui est prioritaire pour l'Algérie et pour notre coopération », a encore affirmé Xavier Darcos. Rappelons que le Haut Conseil universitaire franco-algérien, dont la prochaine réunion se tiendra en mars prochain à Alger, a été inauguré à Alger les 13 et 14 octobre 2004 à l'occasion de la visite de Xavier Darcos en Algérie. Il est présidé en alternance par la France et l'Algérie. Les professeurs Michel Lucius et Salah Benhadid sont assistés chacun d'un coordinateur et de cinq conseillers. Pour chacun des deux pays, les ministères des Affaires étrangères et de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique y sont représentés.

Bouzeghrane Nadjia

 

Source : El Watan, journal du 30 janvier 2005

 

 

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