Voici la Fondation « Défense du français »

Toute jeune encore - elle est née le 11 avril 2003 - la Fondation « Défense du français » se donne pour tâche d’être le point de ralliement des Suisses romands qui tiennent à leur langue, et, toujours plus nombreux, s’indignent de l’abus croissant de l’anglais, mais n’osent ou ne peuvent pas le manifester.

Il va (presque) sans dire que, pour nous qui vivons ici, la défense du français est un objectif prioritaire, mais non pas exclusif : nous voulons une Suisse fidèle à toutes ses langues nationales, et nous tendons la main à nos confédérés, alémaniques ou italophones -- sans compter un cas particulier : la bataille du romanche -- qui refusent aussi qu’un anglo-américain simplifié, déformé, mais conquérant, devienne à grands pas l’idiome des administrations et régies fédérales, de l’état-major de l’armée, du Fonds national de la recherche scientifique, des chefs de grandes entreprises, des organisateurs sportifs, des informaticiens, des publicitaires et finalement de tous ceux qui, cédant au snobisme (le trend !), veulent que notre annuaire téléphonique s’appelle Directories, que notre ordinateur ne connaisse pas notre langue, que dans nos journaux un avion ne s’écrase plus jamais puisqu’il se crashe, qu’un PDG soit un CE0 (chief executive officer !), ou qu’un groupe de travail quelconque s’intitule inévitablement Task Force. Très modestes exemples pour une véritable et méthodique invasion, pour une dérive qui risque fort de nous emmener loin...

Il s’agit de l’amour que nous éprouvons pour notre langue, dont le mépris ne cesse de nous choquer. (...) Certes, on ne nous ménagera pas les noms d’oiseaux : puristes, réactionnaires, pédants...

Nous les attendons avec sérénité et leur répondrons sans crainte. À condition, bien sûr, que nombreux soient les Suisses prêts à nous soutenir. Ils le peuvent de trois manière : soit en nous écrivant (une carte comportant leur nom et leur adresse nous suffira, car nous reprendrons contact avec eux) ; soit en nous versant une aide financière (et le moindre franc compte) ; soit enfin en s’abonnant au bulletin Défense du français (verser 40 F au CCP Lausanne 10-3056-2 en indiquant « Bulletin »).

C’est au nom de tous nos correspondants que nous interviendrons sans relâche auprès des autorités, des administrations, des entreprises pour que soient respectées notre culture et son expression.

Le Conseil de la Fondation « Défense du français » est composé de Mmes et MM. Jean-Marie Vodoz, président ; Daniel Favre, vice-président ; Francis Luisier, trésorier ; Suzanne Hurter, secrétaire ; Jean-Louis Assayah-Bernier, Serge Bimpage, Doris Jakubec, Guy Mettan, Gérard Schoch, Érich Weider.

 

Adresse postale : p.a. Club Suisse de la presse, 106, route de Ferney, 1202 Genève.



Réagir

 

« En Suisse, les régies fédérales, l’armée, le Fonds national de la recherche scientifique et tant d’autres organisations utilisent stupidement des expressions anglo-américaines. Afin de réagir à cet abus malvenu, une fondation a vu le jour sous la présidence de Jean-Marie Vodoz. Elle se veut le point de ralliement des Suisses romands et soutient une Suisse fidèle à toutes ses langues « nationales ». Une première campagne de presse a déjà amené quelque huit cents nouveaux abonnés au bulletin Défense du français. »

Daniel Favre

Source : L'Alouette, journal du 2 septembre 2003

 

 

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