Éducation

 

Le collège veut se jumeler avec le Togo

 

« ll y a des personnes pauvres, il y a des jolis palmiers au bord de la mer. L’Afrique sera toujours pour moi un pays de paradis ». Mohamed est élève de 6e au collège de Bouillargues et apprenti poète. Avec sa classe, la 6eA, et deux classes de 5e, il s’est lancé avec enthousiasme dans un projet de jumelage avec le collège Adgengré, de Sotouboua, une ville du Togo.

Un jumelage qui démarre tout juste et que le récent coup d’État au Togo va sans doute quelque peu retarder. « On attend un retour à nos premiers envois de courriers, mais la situation locale est complexe, et le collège Adgengré n’est pas équipé d’internet, donc on ne peut communiquer que par voie postale », explique Isabelle Bronès, l’une des enseignantes engagées dans le projet.

Elles sont trois profs, avec Anne Beretta et Virgine Mano, à s’être lancées dans l’aventure. Tout démarre d’une amitié entre Éliane Verdier, prof bouillarguaise, partie désormais enseigner à Mayotte, et Payadova Boukpessi, député togolais qui vient lui rendre visite. Ce dernier propose un échange culturel avec le collège de sa ville. « Nous sommes toujours en contact avec lui, ainsi qu’avec le directeur du collège de là-bas. Maintenant, pour que l’échange devienne concret pour les élèves, il nous faudrait recevoir des réponses des collégiens togolais », explique Isabelle Bronès. Mais pour ce qui est du concret, le hasard a bien fait les choses Nathalie Couturat, conseillère d’orientation du collège, a vécu deux ans à Lomé. « Elle a amené* aux élèves des photos du Togo, des tissus, des papillons sous verre, des bijoux... », explique Virginie, la prof d’histoire-géo. Et puis chacune a profité, l’air de rien, d’enseigner sa matière. « Une chance, la géographie du Togo est formidable : il y a tous les climats et tous les reliefs ! », sourit la jeune femme. Ses deux collègues en français ont également trouvé matière à enseigner la poésie africaine, à travailler sur les textes documentaires. « On a évoqué la francophonie, ces pays du bout du monde où la culture française est largement diffusée. Une notion pas forcément évidente quand on a 12 ou 13 ans », explique Anne Beretta.

Une façon d’aborder la francophonie, la lutte contre le racisme ou la géo togolaise


 
Isabelle Bronès en a aussi profité pour évoquer la lutte contre le racisme. « S’ouvrir à d’autres cultures est quelque chose d’essentiel. C’est d’ailleurs dans notre projet d établissement» analyse l’enseignante. Mais toutes trois se félicitent surtout du bon répondant de leurs élèves. Sans rechigner, sans avoir l’impression de travailler, chacun a pris à bras le corps le projet et a envoyé qui des photos, qui des recettes de cuisines, voire des petits sachets d’herbes de Provence. Car à Sotouboua, nul doute qu’on a aussi envie de s’ouvrir à la culture bouillarguaise. 

Édith LEFRANC

 

* Note de l'A.FR.AV : On devrait dire « apporté », en bon français !          

 

 

Source : Midi Libre, journal du 15 avril 2005

 

 

 

 

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