DÉFENDONS NOTRE LANGUE

La langue anglaise s’impose désormais comme la langue d’usage planétaire, c’est un phénomène inéluctable qui était prévisible depuis 1776, c’est-à-dire depuis la naissance des États­Unis d’Amérique. Car, par leur Déclaration d’Indépendance, les colons américains se débarrassaient de la tutelle anglaise tout en conservant la langue de Shakespeare, dont leur puissant développement allait faire la première langue du monde.

Tout ça, c’est la faute à Jeanne d’Arc ! Si elle n’avait pas bouté hors de l’hexagone les seigneurs anglo-normands qui parlaient français, aujourd’hui le français serait aussi la langue des Anglais, des Américains, des Australiens. etc. Tous les anglophones seraient des francophones et la langue planétaire serait le français.

L’Histoire en a décidé autrement. Il reste que la plus haute distinction britannique. l’Ordre de la Jarretière, a une devise française « Honni soit qui mal y pense » et que celle de la Couronne d’Angleterre est aussi en français « Dieu et mon droit ». Bien minces consolations.

Mais il y en a tout de même d’autres, notamment que l’anglais, pour ces mêmes raisons historiques, est bourré de mots français plus ou moins déformés par l’accent local qui finit toujours par déformer à son tour l’orthographe. C’est ainsi que le vieux français fleurter (faire sa cour en offrant des fleurs), que nous avons perdu, survit dans l’anglais flirter, que nous avons récupéré, comme contrée est réapparu dans country ou pouvoir dans power, et bien d’autres encore.

Cela dit, on ne peut pas reprocher à Jeanne d’Arc d’avoir cru que la patrie, c’était d’abord le territoire. Nul à son époque ne pensait autrement, et beaucoup à la nôtre le croient encore. La gente pucelle ne pouvait pas avoir lu Cioran, qui devait écrire un jour : « On n’habite pas un pays. On habite une langue. Une patrie, c’est cela et rien d’autre ». Sentence qui ne manque pas de vérité, quoiqu’un peu trop absolue, car le pays, je crois, compte tout de même. Mais le Roumain Émile Cioran avait choisi la France et fut un maître en langue française comme en esprit français.

Cependant, tandis que par le dessus l’anglais vient nous coiffer tous, par le dessous vient nous chatouiller la renaissance des langues régionales, dont on ne saurait contester la valeur culturelle et qui répondent sans doute au besoin d’enracinement de citoyens qui craignent à bon droit d’être laminés par la massification nivellante du monde moderne. À force de répéter aux gens qu’ils seront tous pareils, on excite leur désir légitime d’être différents. Bref, les langues nationales, et le français en particulier, subissent de nos jours un double assaut : l’un par le bas et l’autre par le haut.

S’en ajoute un troisième, qui est probablement le plus dangereux : l’inculture dramatique d’une jeunesse qui lit de moins en moins, inculture qui est aggravée par la désinvolture de « parleurs » radiophoniques ou télévisuels qui n’ont eux-mêmes de notre langue qu’une connaissance très approximative.

Je suis d’ailleurs toujours étonné de la négligence coupable des grands directeurs de nos chaînes de télévision, qui semblent se désintéresser complètement de la formation littéraire des journalistes, présentateurs et animateurs de leurs émissions, laquelle devrait pourtant être permanente.

Il n’y a pas de déshonneur à ignorer le sens de telle ou telle tournure de phrase héritée de nos anciens ou à mal prononcer tel ou tel mot parce qu’on a soi-même un accent régional qui n’est pas celui du berceau angevin. Du moins n’y a-t-il pas là de déshonneur si l’on est prêt à faire l’effort de s’en corriger. Mais il y a déshonneur si l’on s’en moque et si l’on traite le français par dessous la jambe.

Il semblerait pourtant normal que tous les gens de radio et de télévision suivent quelques cours de « bien parler » avant de passer à l’antenne. Car leur responsabilité est immense en ce qui concerne la destinée de la langue, du simple fait que les jeunes générations passent beaucoup plus de temps à les écouter qu’à écouter leurs instituteurs et leurs professeurs. Puisque nous avons la « chance » de rétribuer grassement un Ministre de la Culture et de la Communication, nous serions en droit d’espérer qu’il se soucie de ce problème. Apparemment. ce n’est pas le cas.

Aussi entendons-nous parfois des énormités proférées en toute bonne foi, comme par ce journaliste qui nous assurait un jour très sérieusement que le candidat « battait la campagne », croyant sans doute que la formule convenait pour signifier qu’il effectuait sa campagne électorale et ignorant manifestement que « battre la campagne » signifie que l’on perd l’esprit. Il est vrai que l’un n’empêche pas l’autre.

Quelle ne fut pas également ma surprise d’entendre un soir un journaliste aussi chevronné que sympathique, Jean-Claude Marcy lui-même, nous annoncer que « les fêtes battent leur plein », alors que dans la formule consacrée « la fête bat son plein », il s'agit du son de cloche ou de tambour, et non point du pronom possessif. De sorte que la phrase mise au pluriel ne saurait modifier le mot. « Les fêtes battent son plein » est la formulation correcte.

L’erreur est certes pardonnable et bien des gens la font. On ne peut pas tout savoir. Mais dans la mesure où les textes du journal télévisé sont, que je sache, écrits à l’avance et relus par d’autres personnes avant de l’être sur un écran par le présentateur, je m’étonne que personne n’ait su la déceler.

Le 16 août dernier au journal de 20 heures, le même Jean-Claude Marcy, évoquant les incendies qui faisaient rage aux États-Unis, nous parlait « des feux en train de brûler ». Je suis désolé, mais si bien des choses peuvent brûler, et notamment des arbres, le feu est le résultat impalpable de ce quelque chose qui brûle, mais lui-même, ne contenant aucune matière, en aucun cas ne saurait brûler. (Sauf, bien sûr, si l’on veut dire qu’il a brûlé quelqu’un, mais c’est une toute autre signification.)

Je ne voudrais pas accabler Jean­Claude Marcy, qui figure parmi les plus avenants et compétents de nos journalistes-présentateurs. Mais étant donné qu’il a été récompensé dernièrement par je ne sais plus quel prix d’excellence professionnelle, on est en droit de ressentir quelque inquiétude quant au niveau culturel de ses confrères non distingués.

À vrai dire, on n’en finirait pas de relever les « perles » qui parsèment les journaux télévisés. C’est d’ailleurs un jeu dont on se lasse vite. J’en ai tout de même récolté quelques-unes au cours de l’été dernier, en prévision de cet article :

 

20 juillet - TF1 - JT de 20 h.

Il est question d’un acte chirurgical « télécommandé à distance ». Le pléonasme est superbe ! Si on ne sait pas à la télé que « télé » signifie déjà « à distance ». où diable le saura-t-on ? 

 

2 août - « La guerre des mouches » sur la 5e (notre chaîne culturelle !)

On évoque « la mort du cadavre ». Bigre ! Si les cadavres eux-mêmes se mettent à mourir, où va-t-on ?

 

6 août - TF1 - JT de 20 h.

« Une famille de cinq personnes décimée ». Dans la mesure où lorsqu’une troupe est « décimée », cela signifie qu’elle a perdu une personne sur dix (décime, décimale, décimètre), qu’un groupe de cinq personnes puisse être « décimé » est une performance remarquable.

Il est vrai que le terme « décimer » est employé très fréquemment à contre-sens dans les médias et, par voie de conséquence, dans le public.

Rappelons que la « décimation » fut inventée par la légion romaine comme sanction effrayante en cas d’insubordination collective. Une fois la révolte matée, on alignait les insoumis au bord d’un précipice, face vers le vide, et un centurion passant derrière les légionnaires en poussait un sur dix dans l’abîme.

Cette horrible loterie aurait été remise en pratique dans l’armée française en 1917, cette fois devant un peloton d’exécution, par ordre du Général Duchêne contre les soldats mutinés du 66e Régiment d’Infanterie, qui s’étaient révoltés contre leurs officiers après l’holocauste du « Chemin des Dames » (147 000 morts en 2 semaines !). Mais il fut officiellement établi en 1925 qu’il s’agissait d’une « légende » et que cette décimation n’avait pas eu lieu. Allez savoir.

On conviendra néanmoins que le mot « décimer » mérite que l’on respecte son sens véritable.

 

Même jour - Un peu plus tard.

« Vers Rome à la voile », « Cette aventure n’est pas toujours évidente ». Nul n’ignore que le mot « évident » est employé depuis quelques années dans le sens de « facile ». (Par abréviation implicite de « il n’est pas évident que l’on puisse facilement faire ceci ou cela ».) Dans la formulation « ce n’est pas évident » (et « entre quat’zyeux ») cela peut passer à la rigueur, car le sens se devine. Mais dire à la télévision d’une aventure qu’elle n’est pas « évidente » est tout bonnement grotesque.

 

7 août - TF1 - JT de 13 h.

À propos de l’éruption volcanique de l’île de Santorin, supposée avoir jadis détruit l’Atlantide « perpétrer cette légende ». Une légende est évidemment perpétuée, tandis que seuls les crimes sont perpétrés. En direct, on pourrait penser qu’il s’agit d’un simple lapsus linguae, mais le texte du commentateur était enregistré.

 

Pour terminer avec le récit d’un conflit dramatique : 23 octobre - TF1 - JT de 13 h

« La ville de Bedjallah a été encerclée par les Israéliens au Nord, au Sud, à l’Est et à l’Ouest. » Diantre ! Quelque grand stratège aurait-il trouvé le moyen de réaliser un encerclement sans transiter les quatre points cardinaux, qu’il faille absolument nous les détailler de la sorte ? Belle formule pléonasmatique, ou à tout le moins redondante !

 

Et je vous fais grâce de toutes les liaisons « mal-t-à-propos », telles que « On n’est pas trop-Z-inquiets » au lieu de p-inquiets (29/7 - TF 1 - 20 h) ou encore « Mes yeux grands-T-ouverts » au lieu de z-ouverts (18/8 - TFI 13 h). Admettons encore qu’il s’agisse de lapsus. Mais ce sont toujours des reportages enregistrés, donc en principe réécoutés et corrigibles.

Malgré leur inquiétante fréquence, ces erreurs seraient encore acceptables, surtout si l’on s’efforçait de les réduire. Mais ce qui est le plus agaçant - en tout cas pour moi - ce sont les fautes d’accent, c’est-à-dire les erreurs phonétiques, car elles se multiplient à longueur de journée.

Et c’est « l’île de botté » (comme le chat ?) au lieu de « beauté ». Et c’est « la cotte varoise » (comme la cotte de mailles ?) au lieu de la « côte ». Et l’on a « une lourde tache » (sur la cravate ?) au lieu d’une « lourde tâche ». Et la Bourse est « en hosse » au lieu d’être « en hausse »... etc., le record ayant été battu, je crois, par « mettre la main à patte » (du chien ?) au lieu de la « pâte ».

Or, ces fautes aussi ridicules que grossières sont les plus faciles à corriger. On en viendrait à bout avec quelques leçons de diction et quelques heures d’entraînement. Tandis que combler rapidement toutes les lacunes d’une culture historique et littéraire laissée en jachère, passez-moi le mot, ce n’est pas «aévident ».

Le principal support d’une langue écrite est évidemment l’orthographe, qui, à partir des lointaines onomatopées qui furent à l’origine, retrace toute l’évolution historique de la langue d’un peuple, évolution dont l’étymologie permet de reconstituer les étapes, de retrouver les sources et de déceler les influences étrangères et les mélanges dont elle s’est nourrie au fil des âges.

La meilleure méthode qui soit pour apprendre l’orthographe est d’une simplicité parfaite il faut lire, lire et lire encore. Et puis, de temps à autre, écrire, sous la dictée ou en suivant le fil de son imagination.

De nos jours, il semble que l’on assiste à une détérioration accélérée de l’orthographe dans la population même relativement instruite, par exemple chez les secrétaires-dactylos chargées des correspondances. Cela tient probablement à la diminution du temps consacré à la lecture, mais aussi à un relâchement de l’attention et de la concentration et au manque de rigueur et d’autodiscipline d’une société manifestement « fatiguée ».

Les fautes d’orthographe ont toujours existé, plus ou moins, mais on dirait qu’elles se sont multipliées au même rythme que les bacheliers, ce qui est pour le moins paradoxal. Or, il faut être conscient du fait que l’orthographe ne s’apprend pas à l’école ni au lycée, qui peuvent tout juste en fournir les bases, mais qu’en réalité elle s’apprend, inconsciemment, durant les heures de loisir, à condition qu’une proportion suffisante de ces heures soient consacrées à la lecture. Or, durant les trois dernières décennies, la place prise dans les loisirs par la télévision, notamment chez les jeunes, a nécessairement désavantagé l’orthographe. On peut cependant espérer que celle-ci reprenne le dessus dans un futur proche grâce aux ordinateurs et à l’Internet, qui utilisent abondamment le langage écrit.

Toutefois, pour que l’orthographe retrouve tout son lustre, et avec elle toute la richesse de la langue, encore faut-il que tous ceux qui s’adressent au public par l’écriture s’astreignent à pratiquer une orthographe impeccable, afin de ne pas diffuser chez leurs lecteurs des fautes habituelles devenant ainsi incorrigibles. Car telle est la force suggestive de « la chose imprimée » qu’elle peut fixer dans l’esprit les erreurs les plus grossières.

D’une façon générale, les écrivains et les journalistes ont une bonne orthographe (c’est bien le moins qu’on puisse attendre d’eux) et de plus les éditeurs et les journaux ont en principe à leur service des correcteurs expérimentés qui revoient les textes et les purifient lorsque besoin est. Pourtant, là encore, « ce n’est plus ce que c’était » et il arrive de nos jours que l’on trouve des fautes d’orthographe dans un journal ou dans un livre, ce qui eut été impensable il y a quarante ans. (Ces fautes doivent naturellement être distinguées des « coquilles » simples fautes de frappe qui sont inévitables et qu’il n’est pas toujours aisé de déceler à la relecture.

Toutefois, nous lisons quotidiennement bien d’autres textes que des livres et des journaux, et c’est dans ce domaine mineur de l’écriture que les fautes fleurissent à qui mieux mieux. Par exemple, il n’est pas rare de constater des fautes dans les films sous-titrés ou dans les imprimés publicitaires. Mais on en trouve également dans les enseignes, et c’est sans doute là qu’elles sont le moins excusables. Pourquoi ? Parce qu’il est tout simplement inadmissible qu’un lettriste professionnel ne prenne pas la précaution, s’il n’est pas sûr de son orthographe - ce qui n’est pas en soi déshonorant - de faire vérifier son «abrouillona» par une personne compétente avant d’infliger au regard des passants une faute grossière placardée en lettres énormes. Et il est également inadmissible que la faute une fois révélée ne soit pas promptement corrigée. Car il faut toujours penser aux enfants dont l’orthographe est encore incertaine et qui peuvent prendre un mauvais pli si une incorrection leur est assénée sans réplique en lettres de grandes dimensions peintes dans les lieux publics.

Afin d’illustrer mon propos, j’ai émaillé cet article de fotos de phautes. pardon !... de photos de fautes prises dans les rues de la ville de Cannes, haut-lieu du cinéma français, qui n’a pas la réputation d’être une « banlieue défavorisée » et qui se targue volontiers d’honorer la Culture. Sans vouloir désobliger personne, j’incline à penser que les commerçants qui arborent ces fautes depuis des mois ou des années sans avoir pris la peine de les corriger n’ont pas pris conscience de leur responsabilité quant à la défense de la langue française, car celle-ci incombe pleinement à quiconque écrit publiquement, sur quelque support que ce soit.

Il est vrai que la Mairie de Cannes donne depuis longtemps un mauvais exemple en arborant cyniquement à son fronton un « HÔTEL DE VILLE » sans accent circonflexe sur le O. C’est une faute mineure, dira-t-on. Sans doute, mais il n’est pas indifférent que les générations montantes sachent que l’accent circonflexe, dans cet exemple comme dans hôte ou bien hôpital, remplace le S de vieux mots français comme hostellerie, qui survit encore dans hospitalier et hospitalité.

Il est encore deux fautes extrêmement répandues et qui se retrouvent imprimées un peu partout, parfois sur des prospectus distribués à des millions d’exemplaires.

La première est le quelque employé à la place de quel que dans la formule quel que soit. J’en reproduis ci-dessous trois exemples tirés d’un dépliant des produits Yves Rocher, d’un autre des pellicules photo Fujifilm et d’un autre encore photographié sur un panneau, mais je pouvais en publier des douzaines. On lit par exemple sur l’imprimé Yves Rocher : quelque soit son prix tarif. (Passons sur « prix tarif », qui est du français taillé à la serpe). Or, « quelque » en un seul mot n’a rien à faire ici. Il y a pourtant un moyen très simple d’éviter la faute, si l’on a un doute, c’est de mettre la phrase au pluriel. « Quels que soient leurs prix » renvoie immédiatement le « quelque » dans son tiroir.

« Quelque » s’emploie surtout dans les formules « quelque chose » ou « quelque part », ou encore, de façon déjà plus littéraire, dans « quelque peu » ou «aquelque jour » (sens de « un certain jour »). Également dans le sens de « environ », comme dans « âgé de quelque soixante ans », ou bien dans le sens de «an’importe quel », comme dans « quelque affront qu’il ait eu à subir ». Mais en tout cas le Larousse est formel : « Quelque ne s’emploie jamais en un seul mot devant un verbe ni devant un pronom personnel. On sépare alors quel de que et quel s’accorde alors comme adjectif avec le mot auquel il se rapporte Quelle que soit votre fortune : ces avantages, quels qu’ils soient, etc. »

La seconde faute, trop répandue dans de nombreux textes imprimés, consiste dans l’emploi erroné de la majuscule, ou au contraire son absence. Faut-il rappeler que le mot « État » désignant un pays prend toujours une majuscule, sinon ce n’est plus que l’état des lieux ou encore l’état dans lequel je l’ai trouvé.

De même l’Histoire, quand il s’agit de celle des nations et des civilisations. Sans majuscule, elle n’est plus qu’une anecdote ou une plaisanterie (« Je lui ai raconté une histoire », ou « Ah ! là ! là ! Quelle histoire ! »).

À propos des peuples, les erreurs sont légion. Il faut rappeler que le nom d’un peuple prend obligatoirement une majuscule, sauf s’il désigne la langue :  le français, le russe, le basque, ou s’il est employé comme adjectif. On doit écrire : un Français, un Anglais. un Breton, un Européen, mais un ingénieur français, un éleveur anglais, un marin breton, un fonctionnaire européen. Or, je suis terrifié par le nombre de livres ou d’articles de journaux, sans parler des circulaires officielles, dont les rédacteurs semblent complètement ignorer cette règle élémentaire.

En revanche, je suis beaucoup moins inquiété par l’intrusion dans le français de mots étrangers, notamment anglais, qui pourtant désole nombre de puristes. À condition que ces mots soient vite assimilés et compris de tous, comme beefteck ou week-end, ils enrichissent une langue bien plus qu’ils ne la détériorent, en lui apportant un plus grand choix de synonymes. Par exemple, il serait vraiment ridicule de vouloir remplacer interviewer par interroger et il l’est tout autant de prétendre dire ostensiblement l’établissement au lieu de l’establihsment, qui n’a pas du tout le même sens.

De même, adoptons résolument le mot russe nomenklatura, dont le précieux sens péjoratif et dénonciateur ne saurait en aucun cas se retrouver dans nomenclature. Et ne manquons surtout pas d’appeler de nos vœux une perestroïka française !

 

Jean Vigouroux

 

 

S'il n'y a qu'un mur libre, 

ce n'est pas une affaire !

 

 

 

Une erreur imprimée en millions

d'exemplaires : « quelque soit »

au lieu de « quel que soit ». 

Allons, quelles que soient vos préoccupations,

un petit effort, MM. les publicitaires...

 

 

 

Désolé, Monsieur Mercedes,

mais vos voitures sont « des occasions »

 ou elles sont « d'occasion »...

 

 

 

Et v'lan, sur les autobus ! : L'ANNE 2000 !

Cette faute résulte sans doute de la déplorable

habitude de ne plus mettre les accents,

et le É à sauter tout entier.

Est-ce le bonnet d'Anne ?

 

 

 

Si c'est la conduite qui 

« accompagne », 

bonjour les dégâts !

 

 

 

Ou c'est LE meilleur pain ou c'est l'un DES meilleurs, mais dans ce dernier cas, il faut qu'ils soient plusieurs et alors « pain » a fort besoin d'un S. Voilà une grosse faute cousue dans la toile à 200 mètres du lycée. Dommage, car le pain est bon et la boulangère est charmante. 

 

 

Source : L'Ère Nouvelle N°139, journal de novembre-décembre 2000

BP : 171, 06407 Cannes Cedex


 

 

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