6e  SOMMET  DE  LA FRANCOPHONIE

(À Cotonou au Bénin)

 

   

 

6e  SOMMET  DE  LA  

FRANCOPHONIE

À COTONOU 

 LES  2, 3 et 4   DÉCEMBRE  1995

 

 

BÉNIN


Ouverture samedi du sixième sommet francophone.

 

La communauté francophone dans le monde, qui représente quelque 130 millions de personnes réparties sur les cinq continents, se retrouve samedi au Bénin pour un VIe sommet biannuel avec la volonté d’affirmer davantage sa présence sur le plan international. Les francophones représentent 2,5 % de la population mondiale. Et si le français occupe le neuvième rang des langues les plus parlées dans le monde, il n’en reste pas moins la seule langue derrière l’anglais à maintenir une présence sur les cinq continents, malgré sa grande faiblesse en Extrême-Orient.

Depuis le sommet de Chaillot en 1991 et celui de l’île Maurice en 1993, les dirigeants de ce forum ont exprimé le souhait de se donner une dimension plus politique et de procéder dans ce but à une réforme institutionnelle pour distinguer plus nettement l’action politique de l’action culturelle. La secrétaire d’État à la Francophonie, Margie Sudre, a proposé de créer un poste de secrétaire général de la francophonie pour représenter cette communauté sur le plan international.

 

Source : Midi Libre, journal du mercredi 29 novembre 1995 

 


 

FRANCOPHONIE

 

Jacques Chirac au sommet de Cotonou


 
Jacques Chirac est arrivé hier à Cotonou, au Bénin, pays considéré par la France comme un pionnier de la démocratisation en Afrique, où s’ouvre aujourd’hui le sixième sommet de la Francophonie. Le Bénin a élu en 1991 à sa tête Nicéphore Soglo, dans le cadre d’une élection présidentielle pluraliste et à l’issue d’une conférence nationale. Ce pays est l’un des « pionniers de la transition démocratique dans l’Afrique sub-saharienne », souligne-t­on à l’Élysée.
  Jacques Chirac est le deuxième président français à se rendre en visite officielle au Bénin après François Mitterrand en 1983.

 

Source : Midi Libre, journal du samedi 2 décembre 1995

 

 

( Photo : © Service photographique de la Présidence de la République)

 

SOMMET FRANCOPHONE

 

Chirac confiant sur la Bosnie

 

  Le président français (ici avec le président béninois Nicéphore Soglo et Jacques Godfrain), a marqué sa confiance dans le processus de paix en Bosnie au sommet des pays francophones de Cotonou, au Bénin. Par ailleurs, il a entrepris de renouer avec les dirigeants rwandais. Il a aussi affirmé rester en contact permanent avec Paris, pour suivre l'évolution de la situation en France. Le sommet a condamné le Nigéria pour pratiques anti-démocratiques.

 

Source : Midi Libre, journal du lundi 4 décembre 1995

 

 

 

SOMMET DE COTONOU


Francophonie et information

Le défi que représente pour la langue française les autoroutes de l’information a été le thème dominant des interventions, hier à l’ouverture du VIe Sommet de la Francophonie, réuni pour trois jours à Cotonou (Bénin).

Tour à tour, le président béninois Nicéphore Soglo, hôte du sommet, le président Jacques Chirac, le Premier ministre canadien, Jean Chrétien, le président Abdou Diouf du Sénégal et le Secrétaire général de l’Onu Pierre Boutros­Ghali notamment, ont insisté sur la nécessité pour les francophones de participer pleinement à ce qu’ils ont qualifié de « révolution » du troisième millénaire.

« C’est une question de survie », a insisté M. Chirac, appelant « la Francophonie à prendre la tête d’une vaste campagne pour le pluralisme linguistique et la diversité culturelle sur les inforoutes de demain ». Le chef de l’État en a profité pour rassurer les partenaires africains de la France, quant à son engagement financier à leurs côtés.

 

Source : Midi Libre, journal du dimanche 3 décembre 1995 

 

 

 

Sommet de Cotonou


Les francophones dénoncent le Nigeria
 

 

Tractations France-Rwanda • Le président Chirac optimiste sur la Bosnie


Le VIe sommet de la Francophonie a repris hier après-midi ses travaux à Cotonou après avoir notamment adopté dans la matinée une résolution appelant le Nigeria à promouvoir la démocratie. Par ailleurs, Jacques Chirac a fait une déclaration, se montrant rassurant sur la Bosnie.

Le texte de cette résolution, en suspens depuis samedi, a été atténué à la demande des pays limitrophes du Nigéria qui jugeaient la première mouture « un peu agressive », a indiqué le secrétaire d’État français à la Francophonie, Margie Sudre.

Selon Mme Sudre, la résolution adoptée appelle en substance le Nigéria à mettre rapidement tout en œuvre pour que la démocratie et l’État de droit soient respectés.

Au cours de la séance de la matinée, le sommet, selon Mme Sudre, est revenu sur la résolution de la veille sur le Rwanda, adoptée avec les «aréserves » de Kigali. L’adoption de ce texte qui appelle à la convocation d’une conférence internationale sur la région des Grands Lacs sous l’égide des Nations unies et de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA) a finalement été confirmée, la déclaration finale devant mentionner les réserves rwandaises.

Le Rwanda juge la convocation d’une telle conférence comme une atteinte à sa souveraineté.

La discussion sur le Rwanda, samedi, avait donné lieu à un échange affable entre le président Jacques Chirac et le Premier ministre rwandais Pierre Célestin Rwifema qui a salué l’aide de la France à son pays.



Espoir

M. Chirac l’a remercié, observant au passage que ses paroles tranchaient singulièrement avec les « propos aussi excessifs qu’irresponsables » tenus antérieurement par le président rwandais Pasteur Bizimungu. Celui-ci avait accusé la France de vouloir rétablir au Rwanda un régime coupable de génocide.

En fin de journée, le président Jacques Chirac a rendu hommage à l’action de l’ONU en ex-Yougoslavie en estimant qu’on est « dans une situation où l’on peut espérer que la paix va s’imposer ».

Nous avons les éléments d’une paix, nous avons la volonté de l’assumer et nous aurons les moyens de le faire », a ajouté le chef d’État qui était interrogé sur la chaîne de télévision francophone TV5, en marge du sommet.

« On peut être aujourd’hui optimiste », a encore dit M. Chirac. « Sans l’ONU, nous aurions eu une catastrophe beaucoup plus générale et un nombre de morts beaucoup plus considérable », a-t-il ajouté.

 

Source : Midi Libre, journal du lundi 4 décembre 1995

 

 

 

Sommet de Cotonou :

Quand francophonie rime avec démocratie

 

Du 2 ou 4 décembre 1995 s’est réunie à Cotonou (Bénin) la VIe Conférence des chefs d’État et de gouvernement des pays « ayant le français en partage ». Dans une atmosphère chaleureuse et fraternelle, ce sommet a été l’occasion pour la francophonie, et ses 49 membres, d’affirmer sa dimension politique et son rôle sur la scène internationale. Une étape clé dans la construction de cette communauté qui se veut solidaire et active.

« La francophonie n’est pas seulement un constat, un outil, une chance de promotion pour nos peuples. Elle est un idéal politique », a proclamé avec ferveur le Président français, Jacques Chirac, à l’ouverture du sommet. La langue « que nous partageons, a-t-il continué, prédispose à une certaine vision des rapports entre les hommes et entre les communautés. Une vision qu’inspirent les valeurs de la solidarité, de la fraternité ; un sens de l’universel ».

Le ton était donné. Restait au sommet à doter le mouvement des moyens d’exprimer sa dimension politique. C’est ce qu’il a fait en créant un poste de Secrétaire général. Représentant officiel de la francophonie sur la scène internationale, ce porte-parole sera élu pour quatre ans lors du prochain sommet. Il aura aussi à animer et à coordonner les actions multilatérales de coopération francophones. M. Boutros Boutros-Ghali, secrétaire général des Nations unies, a chaudement approuvé cette innovation, « bénéfique à la démocratisation et à la diversité des relations internationales ». La francophonie aura ainsi, comme s’en félicitait Jacques Chirac, « un visage, une voix et une autorité ».

 

Éducation de base et inforoutes

De gauche à droite, le président français Jacques Chirac, la secrétaire d’État déléguée à la francophonie Margie Sudre, le ministre des Affaires étrangères Hervé de Charette et le président de Bénin Nicéphore Soglo.

Réaffirmant avec conviction les principes de la coopération francophone, les 49 pays, qui ont adopté plusieurs résolutions, ont décidé de concentrer les programmes autour de cinq thèmes : « un espace de savoir et de progrès », « un espace de culture et de communication », « un espace de liberté et de démocratie », « un espace de développement » et «ala francophonie dans le monde ». Un choix qui permet d’éviter le saupoudrage des crédits tout en maintenant un réel multilatéralisme. En vedette : l’éducation de base, souvent menacée bien que prioritaire, et les nouveaux réseaux de communication.

« On ne parle plus que d’Internet. On n’écrit plus que sur Internet. Il y a là un enjeu capital pour la langue française et la francophonie : technologique, économique, financier, culturel, social, pour tout dire politique », a rappelé le Président sénégalais Abdou Diouf. Ce qu’a confirmé Jacques Chirac, pour qui cette révolution de l’information recèle le danger « de voir se creuser encore, et de manière irréversible, l’écart entre pays riches et pays pauvres », mais aussi celui de « l’uniformisation culturelle ». Tout en refusant « un bras de fer avec l’anglaisa», le président français a appelé « la francophonie à prendre la tête d’une vaste campagne pour le pluralisme linguistique et la diversité culturelle sur les inforoutes ». À ce titre, les participants ont inscrit dans la Déclaration de Cotonou leur volonté de promouvoir concrètement un espace francophone dans ce domaine.

Les pays se sont aussi particulièrement concertés sur la prévention diplomatique des conflits et l’aide au développement. La francophonie s’est engagée, selon l’axe donné au sommet par le Bénin et son Président, Nicéphore Soglo, à œuvrer en faveur d’un développement durable et visant à éradiquer la pauvreté. Elle entend propager ainsi une certaine idée de la solidarité et la consolidation de l’État de droit.

À la clôture du sommet régnait un climat d’optimisme. D’autant que Jacques Chirac a promis de compenser les 180 millions de francs (36 millions de dollars) gelés récemment dans le budget 1996 de l’action culturelle extérieure française, et annoncé que « les fonds de l’action francophone ne seront plus amputés ». Rendez-vous a enfin été pris pour le VIIe Sommet de 1997, à Hanoï (Vietnam). Une première pour l’Asie et la preuve de l’universalité de la langue de Montaigne. Celle aussi de Léopold Sédar Senghor, Tahar Ben Jelloun, Gilles Vigneault, Cioran ou Norodom Sihanouk.

Florence Raynal

 

Source : http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/france_829/label-france_5343/les-themes_5497/francophonie_13698/sommet-cotonou-quand-francophonie-rime-avec-democratie-no-23-1996_38079.html

 

 

 

Volonté politique au Sommet de Cotonou

 

Chirac : constitutionnaliser la francophonie

Le président Jacques Chirac a annoncé hier à Cotonou, au Bénin, avoir saisi les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat d’un projet de révision de la Constitution concernant l’appartenance de la France à la francophonie.

Au cours d’une conférence de presse à l’issue du sommet de la francophonie, qui a réuni dans la capitale béninoise pendant trois jours les 49 membres de la famille francophone, M. Chirac a mis en parallèle l’appartenance de la France à l’Union européenne, qui a nécessité une révision de la Constitution, et son engagement dans la francophonie.

« Il faut d’abord et avant tout l’accord du Parlement », a-t-il toutefois souligné, avant d’ajouter avoir lui-même « saisi les présidents des deux assemblées » du projet.

À l’Élysée, on n’excluait pas, en cas d’accord du Parlement, que ce projet puisse être discuté en même temps que la révision constitutionnelle comprise dans le plan de refonte de la Sécurité sociale du Premier ministre Alain Juppé. Cette révision vise à permettre au Parlement de se prononcer par un vote annuel sur l’équilibre des régimes de la Sécurité sociale.

Les partisans de la révision souhaitent «graver dans le marbre » cette appartenance de la France à « une communauté politique » ou à « un espace de solidarité francophone ».

Concernant le sommet  proprement dit, le VIe sommet s’est doté d’une dimension politique en créant un poste de secrétaire général qui deviendra le porte-parole des 49 « pays ayant le français en partage ». Ce secrétaire général sera effectivement nommé lors du prochain sommet, qui se tiendra en 1997 à Hanoi. « La francophonie avait une dimension culturelle. Nous ajoutons une dimension politique. C’est un début prometteur », a déclaré le président béninois Nicéphore Soglo.

Les participants à ce sommet ont adopté une série de résolutions, notamment sur la situation générale. L'un de ces textes stipule que « les Chefs d'État et de gouvernement lancent un appel aux autorités nigérianes pour œuvrer à l’établissement de l’État de droit et de la démocratie ».

Aucun texte ne mentionne l’Algérie, « parce que des efforts énormes de démocratisation sont en cours et que nous devons essayer d’aider ces mouvements », a dit Nicéphore Soglo.

Les pays francophones ont aussi fait vœu de créer des programmes leur permettant d’être présents sur les nouveaux réseaux de télécommunications interactives, les « inforoutes ». « La francophonie a une vocation mondiale », a souligné Jacques Chirac.


 

Source : Midi Libre, journal du mardi 5 décembre 1995

 

 

 

 

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