14e  SOMMET  DE  LA FRANCOPHONIE

(À Kinshasa en RDC,

République Démocratique du Congo)

14e SOMMET  DE  LA  FRANCOPHONIE

À KINSHASA, EN RÉPUBLIQUE

 DÉMOCRATIQUE DU CONGO (RDC)

 

(Photo, Joseph Moura/OIF)

 

 DU 13 AU 14 OCTOBRE  2012

 

Le sommet de la Francophonie :

Pas un tribunal pour la RDC, selon la ministre française

KINSHASA, le 28 juillet 2012 (AFP)

Yamina Benguigui, ministre française déléguée à la Francophonie.La ministre française de la Francophonie, Mme Yamina Benguigui, s'est dite persuadée samedi 28 juillet 2012, après une visite de quatre jours à Kinshasa, que le sommet de la francophonie qui se tiendra dans cette ville mi-octobre ne « sera pas un tribunal ».

« Nous ne sommes pas venus dans cette optique, a expliqué Mme Benguigui dans une conférence de presse, estimant que la République Démocratique du Congo (RDC) est en bonne voie », même si « c'est vrai, il y a des progrès à faire ».

La ministre, qui avait rencontré auparavant samedi, le président congolais Joseph Kabila, a affirmé que le chef de l'État français François Hollande n'avait pas encore pris de décision sur sa venue au sommet.

« Je ne suis pas venue ici pour alimenter les rumeurs, car la rumeur se diffuse et met à mal la confiance », a-t-elle dit.

À Paris, plusieurs associations ont récemment demandé au président français de ne pas se rendre en RDC pour ne pas cautionner le régime de Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, en soulignant que le déroulement des dernières élections en RDC, en 2011 et la situation des droits de l'homme, avaient suscité de nombreuses critiques.

Le 9 juillet, François Hollande avait affirmé dans un communiqué : « les autorités de la RD Congo doivent démontrer leur réelle volonté de promouvoir la démocratie et l'État de droit ».

Mme Benguigui a déclaré être venue « sans a priori et sans préjugé ». « Le Premier ministre et son gouvernement font un travail difficile qui mérite reconnaissance », a-t-elle dit. Après avoir reçu plusieurs opposants et des défenseurs des droits de l'homme, Mme Benguigui a affirmé que « très peu ne veulent pas que le sommet ait lieu ».

Lors de son arrivée mercredi, le principal parti d'opposition l'Union populaire pour la démocratie et le progrès social (UPADS) avait demandé, dans une pétition à l'ambassade de France, la délocalisation du sommet qui confirmerait, selon ce parti, une victoire électorale « usurpée ». L'opposition conteste les conditions dans lesquelles Joseph Kabila a été réélu en 2011.

« Le sommet de la Francophonie doit être le sommet de tous les Francophones et en particulier des Congolais », a souligné Yamina Benguigui.

Les jours précédents la ministre française a rencontré notamment le Premier ministre, Augustin Matata Ponyo. Elle a également reçu des représentants de l'opposition et de la société civile.

Pour Mme Benguigui « la RDC puise son énergie dans sa volonté de se mettre sur la voie des réformes législatives importantes ». « Nous avons écouté les voix de ce pays (...) nous avons entendu les avancées de la RDC (...) je suis venue regarder l'Afrique à hauteur d'homme », a-t-elle dit.

© 2012 AFP

 

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Est de la RDC :

Une ministre française assure Kinshasa du soutien de la France

Kinshasa, le 28 juillet 2012 (AFP)

La ministre française de la Francophonie, Yamina Benguigui, a assuré que son pays était « aux côtés de la République démocratique du Congo (RDC), notamment au Conseil de sécurité des Nations unies », concernant les affrontements dans l'Est du pays.

La France, a affirmé la ministre, « a demandé un réunion au Conseil de sécurité des Nations unies à ce sujet ». Cette réunion, a-t-elle dit, « aura lieu lundi » et pourrait, selon elle, « donner lieu à une déclaration pour condamner clairement l'action du M23 et ses soutiens ».

« Tous ceux que j'ai rencontré m'ont exprimé des inquiétudes sur la situation dans l'Est du pays, il y a une réelle unité dans l'inquiétude qui s'exprime », a-t-elle dit. « La France souhaite voir cesser tout soutien extérieur aux groupes armés en RDC et que l'unité du pays soit préservée » a-t-elle déclaré.

Depuis début mai la RDC est en butte dans l'Est du pays à une nouvelle rébellion d'un mouvement appelé M23 dont les positions sont situées aux frontières du Rwanda et de l'Ouganda.

Après la RDC, les Nations unies ont accusé le Rwanda et plusieurs de ses chefs militaires d'aider cette rébellion. Le Rwanda a toujours démenti officiellement cet appui.

Depuis plusieurs jours, malgré une intervention des hélicoptères des Nations unies pour interrompre leur avancée et protéger les populations civiles, les rebelles se sont approchés de Goma, la capitale provinciale du Nord Kivu. Vendredi, des combats se déroulaient à une trentaine de kilomètres de cette ville.

© 2012 AFP

 

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Sommet de la Francophonie :

Hollande décidera fin août s'il va à Kinshasa

PARIS, le 1er août 2012 (AFP)

François Hollande décidera fin août s'il se rendra mi-octobre au sommet de la Francophonie à Kinshasa, dans la République démocratique du Congo, où des associations françaises critiquent le régime de Joseph Kabila, a déclaré mercredi la porte-parole du gouvernement.

François Hollande « prend le temps de la réflexion et sa décision devrait être connue d'ici la fin du mois d'août », a dit Najat Vallaud-Belkacem à l'issue du Conseil des ministres.

« La ministre en charge du sujet, Yamina Benguigui, est revenue (de Kinshasa) plutôt optimiste, confiante et convaincue que cela serait une bonne chose pour le président de la République que de s'y rendre », a ajouté la porte-parole.

La ministre de la Francophonie, Yamina Benguigui, s'est dite persuadée fin juillet, après une visite de quatre jours à Kinshasa, que le sommet de la francophonie ne serait « pas un tribunal ».

À Paris, plusieurs associations ont récemment demandé au président français de ne pas se rendre en RDC pour ne pas cautionner le régime de Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, en soulignant que le déroulement des dernières élections en RDC, en 2011 et la situation des droits de l'Homme, avaient suscité de nombreuses critiques.

Le 9 juillet, François Hollande avait affirmé dans un communiqué: « Les autorités de la RD Congo doivent démontrer leur réelle volonté de promouvoir la démocratie et l'État de droit ».

© 2012 AFP

 

 

François Hollande annonce sa participation au sommet de la Francophonie à Kinshasa

PARIS, le 27 août 2012 (AFP)

Le président François Hollande a annoncé lundi 27 août 2012, à Paris qu'il participerait au sommet en octobre de l'Organisation internationale de la Francophonie en République démocratique du Congo (RDC), soulignant sa volonté de « tout dire partout » en Afrique.

Plusieurs associations congolaises et françaises lui avaient demandé de « ne pas se rendre » à ce sommet à Kinshasa, pour ne pas conforter le régime de Joseph Kabila.

« En 2050, 80% des Francophones seront Africains, 700 millions de femmes et d'hommes, chacun comprend ici l'enjeu », a déclaré le président, devant la Conférence des ambassadeurs, réunie à l'Élysée.

« Je me rendrai dans quelques semaines au sommet de la Francophonie à Kinshasa. J'y réaffirmerai que la Francophonie, ce n'est pas simplement une langue en partage, mais aussi une communauté de principes et d'idéaux dont le rappel à chaque occasion est nécessaire, et notamment en RDC mais pas seulement là », a-t-il dit.

« J'y rencontrerai l'opposition politique, les militants associatifs, la société civile. C'est le sens de la nouvelle politique africaine de la France : tout dire partout et faire en sorte que ce qui soit dit soit fait », a-t-il affirmé.

Il s'agira du premier voyage officiel en Afrique du président, élu en mai.

Pays francophone le plus peuplé au monde, la RDC n'a jusqu'à présent jamais accueilli de sommet de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF).

Plusieurs associations avaient appelé le président à « ne pas se rendre à Kinshasa », pour ne pas conforter le régime de Joseph Kabila, qui dirige le pays depuis 2001. Le principal parti d'opposition en RDC, l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), avait réclamé la délocalisation du sommet de la Francophonie, tandis qu'une association de Français d'origine congolaise a saisi la justice française pour tenter d'empêcher la tenue de la réunion.

Joseph Kabila a été élu à la présidentielle de 2006, réélu en 2011, mais cette élection a été entachée d'irrégularités relevées par des missions d'observation nationales et étrangères. La RDC reste en guerre dans l'Est, où des combats opposent depuis mai l'armée à des mutins.

© 2012 AFP

 

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RDC :

La présence de François Hollande au Sommet de la Francophonie rend « justice » aux Congolais

KINSHASA, 27 août 2012 (AFP)

La République démocratique du Congo (RDC) estime que la venue du président français François Hollande au sommet de la Francophonie, prévu du 12 au 14 octobre à Kinshasa, rend « justice » au peuple congolais, a déclaré lundi le porte-parole par intérim du gouvernement à l'AFP.

« Nous pensons que c'est quand même faire justice à ce peuple du Congo qui, malgré la guerre qui prévaut dans le Kivu, fournit tous les efforts chaque jour (et) accepte des sacrifices, pour être prêt pour ce rendez-vous », a déclaré Tryphon Kin Kiey, ministre des Postes, des Télécommunications et des Nouvelles technologies de l'information.

La province instable du Nord-Kivu (est) s'est à nouveau embrasée avec la création en mai du Mouvement du 23 mars (M23), qu'ont formé des mutins rebelles affrontant l'armée près de la frontière avec l'Ouganda et le Rwanda. Les combats ont fait 250 000 déplacés.

« Je me rendrai dans quelques semaines au sommet de la Francophonie à Kinshasa. J'y réaffirmerai que la Francophonie, ce n'est pas simplement une langue en partage, mais aussi une communauté de principes et d'idéaux dont le rappel à chaque occasion est nécessaire, et notamment en RDC, mais pas seulement là », a annoncé lundi M. Hollande.

Le porte-parole congolais s'est félicité de la décision finalement prise par le président français.

Sa présence est « une annonce importante pour la langue française. (...) C'est une annonce positive pour l'OIF (Organisation internationale de la francophonie), dont la RDC est l'un des pays majeurs en termes d'espace géographique », a souligné M. Kin Kiey.

« Nous pensons que c'est une annonce positive pour la région d'Afrique centrale, dont ce sera le tout premier sommet (francophone) à se tenir sur ses terres depuis trois décennies d'existence de cette Francophonie », a-t-il ajouté.

Le principal parti d'opposition - l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), qui rejette le résultat de la présidentielle et des législatives contestées de 2011 remportées par le chef de l'État Joseph Kabila et son camp - avait réclamé la délocalisation du sommet de la Francophonie.

Une association de Français d'origine congolaise a par aussi saisi la justice française pour tenter d'empêcher la tenue de la réunion.

« Cela aurait vraiment été rêver que de croire que le président français ne vienne pas à un sommet sur la francophonie, alors que jusqu'à présent aucun sommet ne s'est tenu nulle part au monde sans la présence d'un chef d'État français », a réagi M. Kin Kiey.

La venue du président français était conditionnée par des avancées, notamment en matière des droits de l'Homme.

« Nous nous engageons dans exactement la politique que veut conduire le président français (...). C'est-à-dire le respect des droits de l'Homme, la démocratie, la bonne gouvernance. Nous sommes dans tout cela », a affirmé le ministre.

© 2012 AFP

 

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Sommet de Kinshasa :

Yamina Benguigui dit avoir reçu des menaces de mort

PARIS, 28 août 2012 (AFP)

  La ministre de la Francophonie Yamina Benguigui a révélé mardi avoir reçu « des menaces de mort » liées à la préparation du sommet de Kinshasa, contesté par des associations et opposants qui estiment que cette réunion cautionne le régime de Joseph Kabila.

« Nous nous devons de venir (à Kinshasa), peut-être même prendre des coups - moi-même, j'ai reçu des menaces de mort, par courriel -, mais je pense que c'est important que ce sommet ait lieu », a déclaré Mme Benguigui à RFI.

Lundi 27 août, le président François Hollande avait annoncé qu'il se rendrait au sommet de la Francophonie prévu mi-octobre en République démocratique du Congo (RDC).

Mme Benguigui a reçu des menaces de mort à plusieurs reprises « aussi bien sur son courriel ministériel que sur Facebook", et non signées, a précisé son cabinet à l'AFP.

« Les opposants au sommet congolais sont extrêmement virulents », a poursuivi cette source, précisant que les autorités françaises avaient été alertées.

Mme Benguigui s'était rendue en juillet en RDCongo pour préparer le sommet de la Francophonie, dont la tenue est contestée par les opposants et des associations françaises et congolaises qui estiment que cette réunion cautionne le régime de M. Kabila.

Au pouvoir depuis 2001, Joseph Kabila a été élu à la présidentielle de 2006, réélu en 2011, mais ces scrutins ont été entachés d'irrégularités relevées par des missions d'observation nationales et étrangères. Et le pays reste en guerre dans l'Est où des combats opposent depuis mai l'armée à des mutins.

« Ça ne sert à rien d'isoler un régime, la politique de la chaise vide n'est pas praticable aujourd'hui », a estimé Mme Benguigui sur RFI.

La veille, M. Hollande a promis de parler de « tout » et de rencontrer l'opposition lors de son déplacement à Kinshasa.

© 2012 AFP

 

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RDC :

Espoirs et doutes sur l'effet de la venue d'Hollande au sommet de la Francophonie

KINSHASA, 28 août 2012 (AFP)  - Par Habibou BANGRE

Coup de pouce à la démocratie et aux droits de l'homme, ou coup d'épée dans l'eau ? Les Congolais sont divisés sur l'impact de la venue de François Hollande au sommet de la Francophonie, prévu du 12 au 14 octobre à Kinshasa.

Le chef de l'État français a annoncé lundi 27 août, sa participation à cette conférence en République démocratique du Congo (RDC) qui est historique pour l'Afrique centrale, puisque un sommet prévu en 1991 dans l'ex-Zaïre avait été délocalisé à Paris en raison des exactions du régime du dictateur Mobutu (1965-1997).

À Kinshasa, François Hollande veut réaffirmer que « la Francophonie, ce n'est pas simplement une langue en partage, mais aussi une communauté de principes et d'idéaux dont le rappel à chaque occasion est nécessaire, et notamment en RDC, mais pas seulement là ».

Si cette visite « peut jouer pour que les choses évoluent positivement dans la consolidation de la démocratie, dans le respect des droits de l'homme et de la lutte contre l'impunité, nous ne pouvons que la saluer », estime Jonas Tshiombela, président de l'ONG Nouvelle société civile congolaise (NSCC).

Pas d'accord, répond une autre association : « Le président français va marcher sur le cadavre de la RDC, observer comment les Congolais meurent, comment les défenseurs des droits humains sont harcelés, comment les populations congolaises vivent dans la détresse, une pauvreté extrême », estime Dolly Ibefo, directeur exécutif de la Voix des sans Voix.

Le fondateur de cette ONG, Floribert Chebeya, avait été assassiné en juin 2010 et le corps de son chauffeur Fidèle Bazana n'a jamais été retrouvé. Si huit policiers condamnés - dont trois en fuite - sont rejugés, les parties civiles réclament la comparution du général John Numbi, le chef de la police, suspendu depuis l'affaire et qu'elles considèrent comme le « suspect numéro un ».

M. Hollande doit « savoir pourquoi l'État congolais avait planifié l'assassinat de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana, parce que nous sommes convaincus, tous, que le double assassinat de ces défenseurs des droits de l'Homme est un crime d'État », affirme Dolly Ibefo.

Le principal parti d'opposition, l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), avait réclamé la délocalisation du sommet et une association de Français d'origine congolaise avait saisi la justice française pour empêcher la tenue de la réunion. Objectif : ne pas cautionner le régime du président Joseph Kabila, reconduit au pouvoir en 2011 après de scrutins contestés.

Le président français, qui effectuera sa première visite en Afrique depuis son élection en mai, a promis de rencontrer « l'opposition politique, les militants associatifs, la société civile. C'est le sens de la nouvelle politique africaine de la France : tout dire partout et faire en sorte que ce qui soit dit soit fait ».

L'Association africaine de défense des droits de l'homme espère « que les points de vue de l'opposition et de la société civile vont être répercutés auprès des autorités congolaises et que la France prendra des dispositions pour que ce qu'elle va dire soit mis en œuvre », explique son président, l'avocat Jean-Claude Katende.

Certains soulignent cependant que la venue de François Hollande est aussi liée aux « intérêts français ». Il « a bien dit qu'il allait axer sa politique étrangère sur l'économie, et la RDC n'est pas la dernière » en termes de richesses, notamment minières (or, diamant, coltan, cassitérite...), rappelle Hubert Kabungulu, analyste politique.

« Pour la population, l'arrivée de François Hollande ne changera rien, commente son confrère Thierry Nlandu. L'essentiel est que les Congolais prennent conscience que c'est à eux de transformer leur pays et de continuer un combat contre un système qui les exploite, en a fait des sous-hommes. »

© 2012 AFP

 

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Entretien téléphonique Ouattara-Hollande sur le sommet de Kinshasa et le Mali

ABIDJAN, 31 août 2012 (AFP) 

Le président ivoirien Alassane Ouattara s'est entretenu au téléphone, le vendredi 31 août 2012, avec son homologue français François Hollande, avec lequel il a notamment évoqué le prochain sommet de la Francophonie en octobre à Kinshasa et la situation au Mali, a annoncé la présidence.

« Cet entretien a été l'occasion pour les deux chefs d'État d'échanger sur le sommet de la Francophonie qui se tiendra à Kinshasa en octobre prochain, sur la situation socio-politique en Côte d'Ivoire, notamment les récents développements de l'actualité, ainsi que sur le Mali, suite à la formation du nouveau Gouvernement d'Union nationale », a annoncé la présidence ivoirienne.

La Côte d'Ivoire est en proie à un regain de tension, après une vague d'attaques meurtrières contre l'armée en août, notamment à Abidjan, suivies d'arrestations de figures du camp Gbagbo, plus d'un an après la fin de la crise postélectorale (décembre 2010-avril 2011), qui a fait quelque 3000 morts.

La justice ivoirienne a condamné, le vendredi 31 août, à six mois de prison ferme pour trouble à l'ordre public, Laurent Akoun, secrétaire général du parti de l'ex-président Laurent Gbagbo, la défense dénonçant un « verdict politique ».

« Les deux chefs d'État ont convenu de demeurer en contact et de se rencontrer à Kinshasa, lors du sommet de la Francophonie », a ajouté la présidence dans un communiqué.

François Hollande a annoncé lundi 27 août, sa participation au sommet de la Francophonie, prévu du 12 au 14 octobre à Kinshasa, alors que des partis d'opposition congolais avaient demandé la délocalisation du sommet, pour ne pas cautionner le régime du président Joseph Kabila, reconduit au pouvoir en 2011 après des scrutins très contestés.

Le président Ouattara préside actuellement la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), très concernée par la situation dans le Nord du Mali, occupé par des groupes islamistes armés alliés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et qui se dit prête à intervenir militairement.

Proche de l'ancien président français conservateur Nicolas Sarkozy, Alassane Ouattara s'était rendu fin juillet en visite officielle à Paris, où il avait rencontré pour la première fois le nouveau président socialiste François Hollande.

Il l'avait remercié à cette occasion de l'annulation de la dette ivoirienne à l'égard de la France, d'un montant supérieur à trois milliards d'euros.

© 2012 AFP

 

Haïti :

Martelly au sommet de la Francophonie, première visite en Afrique

Michel Martelly avec des membres de la communauté haïtienne de RDC

 

Le président haïtien Michel Martelly est arrivé vendredi soir (12/10/12) à Kinshasa, en République démocratique du Congo, pour participer au 14e sommet de la Francophonie, sa première visite en Afrique depuis son accession à la présidence d'Haïti.

Le chef de l'État haïtien avait quitté Port-au-Prince jeudi pour se rendre dans la capitale congolaise. Il s'agit de la première visite du président haïtien en Afrique depuis son entrée en fonction le 14 mai 2011, a précisé la présidence haïtienne dans un communiqué.

Au cours de son séjour à Kinshasa, le chef de l'État haïtien devait rencontrer le président français François Hollande, ainsi que son homologue béninois, Boni Yayi, également président en exercice de l'Union Africaine.  

 

Source : http://www.grioo.com/categorie24.html

 

KINSHASA - Le président haïtien Michel Martelly est arrivé vendredi soir à Kinshasa, en République démocratique du Congo, où il participera au 14e sommet de la Francophonie, sa première visite en Afrique depuis sa prise de fonction, a constaté l'AFP.

Le chef de l'État avait quitté jeudi Port-au-Prince pour se rendre dans la capitale congolaise. Il s'agit de la première visite du président haïtien en Afrique depuis son entrée en fonction le 14 mai 2011, a précisé la présidence haïtienne dans un communiqué.

Au cours de son séjour à Kinshasa, le chef de l'Etat haïtien rencontrera le président français François Hollande, ainsi que son homologue béninois, Boni Yayi.

Des rencontres sont également prévues avec la Première ministre du Québec, Pauline Marois, et le secrétaire général de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) Abdou Diouf.

M. Martelly, qui fait face à des manifestations de rue dans plusieurs villes du pays sur fond de crise économique et de hausse des prix des produits alimentaires, sera de retour à Port-au-Prince lundi. Avant de prendre l'avion, il avait lancé un appel au calme aux Haïtiens.

Le sommet de l'OIF se tient de vendredi à dimanche à Kinshasa sur le thème : Francophonie, enjeux environnementaux et économiques face à la bonne gouvernance.
(©AFP / 12 octobre 2012)

 

Source : romandie.com, le 12 octobre 2012

http://www.romandie.com/news/n/_Haiti_Martelly_au_sommet_de_la_Francophonie_premiere_visite_en_Afrique77121020122123.asp

 

Langue française :

Le Vietnam et l’OIF renforcent leur coopération

L’OIF et le Vietnam ont signé le 12 octobre 2012 à Kinshasa, en marge du XIVe Sommet de la Francophonie, une Convention de partenariat visant à renforcer les capacités de travail en français des fonctionnaires et des diplomates vietnamiens en charge de dossiers internationaux, ainsi qu’à promouvoir l’usage, l’apprentissage et la présence du français au sein de l’Académie diplomatique du Vietnam.

En janvier 2012, un aide-mémoire sur la formation au et en français des fonctionnaires et des diplomates avait été signé au siège de l’Académie diplomatique du Vietnam pour confirmer l’engagement de cet organisme à développer des actions concrètes dans ce domaine. Les négociations qui ont suivi ont donné lieu à la signature, le 12 octobre, d’une Convention de partenariat relative à la formation au et en français dans la diplomatie et la fonction publique vietnamiennes, entre l’Administrateur de l’OIF, Clément Duhaime et le Sous-Ministre des Affaires étrangères, Ngoc Son Nguyen.

(Photo, Joseph Moura/OIF)

L’accord prévoit la mise en œuvre pluriannuelle, sur la base d’un cofinancement des deux parties, d’un « Projet francophone d’établissement » détaillant la nature et le contenu des initiatives prises pour le renforcement de l’enseignement, de l’usage et de la visibilité du français au sein de l’Académie diplomatique, organisme de formation initiale et continue placé sous la tutelle du Ministère des Affaires étrangères.

Cours de recyclage ou de perfectionnement linguistique destinés aux diplomates et aux fonctionnaires vietnamiens spécialisés dans le suivi des dossiers internationaux (bilatéraux et multilatéraux), conférences-débats, ateliers spécialisés, stages intensifs en immersion pour hauts responsables, renforcement de la présence du français sur les supports de communication, acquisition d’ouvrages et publications de langue française, composent les actions éligibles au plan d’action qui sera déployé annuellement sur une durée de quatre ans, à Hanoï.

En accompagnement de ce dispositif, les autorités vietnamiennes expriment leur volonté d’accorder à l’enseignement de la langue française une place prioritaire dans la politique de formation continue proposée aux agents de la fonction publique et de maintenir son caractère obligatoire dans les concours d’accès à la carrière diplomatique. Les compétences linguistiques francophones seront également retenues parmi les critères d’affectation des fonctionnaires et des diplomates vietnamiens dans les Représentations permanentes et Missions auprès des organisations régionales ou internationales.

Pour rappel, le Vietnam est le 25ème des États membres ou observateurs de l’OIF à rejoindre le programme « Le français dans la diplomatie et la fonction publique », et le premier dans la région Asie-Pacifique, réitérant ainsi ses engagements pris dans la cadre du « Vade-mecum relatif à l’usage de la langue française dans les organisations internationales » adopté par la 22e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie (2006).

 

Source : OIF, le vendredi 12 octobre 2012

http://www.francophonie.org/Langue-francaise-le-Vietnam-et-l.html

 

L’Arménie et l’OIF signent un Pacte linguistique

En marge du XIVe Sommet de la Francophonie tenu à Kinshasa, un pacte linguistique destiné à renforcer la place de la langue française en Arménie a été signé le 12 octobre par le Secrétaire général de la Francophonie, Abdou Diouf, et le ministre des Affaires étrangères arménien, Edward Nalbandian.

 

Le Discours d’Abdou Diouf

Abdou Diouf et Edward Nalbandian signent le pacte linguistique

(Photo, Joseph Moura/OIF)

 

Plusieurs domaines y sont abordés. Le premier concerne la présence du français sur la scène internationale à travers la mise en œuvre de la Convention de partenariat signée ce même jour entre l’Administrateur de l’OIF et le Ministre des Affaires étrangères arménien : cet accord prévoit la mise en place de plans annuels pour le renforcement des capacités de travail en français des fonctionnaires et des diplomates arméniens spécialisés dans le suivi des dossiers européens et multilatéraux.

 

Clément Duhaime et Edward Nalbandian signent la convention sur la formation des diplomates arméniens

(Photo, Joseph Moura/OIF)

 

Un volet culture et communication prévoit également l’installation d’espaces du livre francophone (ELFE) dans certaines bibliothèques du pays et la formation de leurs responsables, ainsi que l’appui à l’émergence de médias francophones locaux…

Dans le champ éducatif, la mise en place de filières bilingues de formation professionnelle et le renforcement des relations entre les universités arméniennes et l’AUF sont envisagés.

Enfin, le Pacte s’intéresse également au domaine du Tourisme, avec la mise à disposition d’informations en français pour les voyageurs (guides, signalétique, portail d’information bilingue…).

Pour rappel, le Pacte linguistique est un instrument contractuel conclu entre la Francophonie et ses pays membres ou associés dont le français n’est pas une langue officielle. Il intervient, à la demande des États qui expriment leur volonté de renforcer la promotion de la langue française dans leurs pays. Il scelle un partenariat qui définit les apports des deux parties, l’OIF et les opérateurs de la Francophonie proposant des mesures d’accompagnement des engagements pris par les États.

 

Source : francophonie.org, le 12 octobre 2012

http://www.francophonie.org/L-Armenie-et-l-OIF-signent-un.html

 

Discours de Hollande à Dakar : réactions politiques

PARIS, 13 octobre 2012 (AFP)

François Hollande le 12 octobre 2012 à Dakar au Sénégal avec le président sénégalais (P.WOJAZER/AFP)

 

Réactions politiques en France au discours du président François Hollande vendredi (12/10/2012) à Dakar, ainsi qu'à son intervention samedi 14 au 14e sommet de la francophonie à Kinshasa.

- Harlem Désir, premier secrétaire par intérim du Parti socialiste : « À Dakar, le Président de la République a tenu le discours de la fraternité retrouvée entre la France et l'Afrique (...) François Hollande a tourné la page de la Françafrique et de l'odieux discours de Nicolas Sarkozy en 2007. Il a parlé avec force et courage des fautes du passé qu'ont constituées la colonisation et la traite négrière. Ce discours de Dakar est celui des retrouvailles entre nos peuples, unis par la culture, par l'histoire et par l'avenir ». (communiqué)

- Pouria Amirashi, secrétaire national du PS à la Francophonie, député des Français de l'étranger: « Tournant explicitement le dos à la Françafrique , la France entend désormais, et enfin, proposer de nouveaux partenariats concrets aux Africains (...) Je me réjouis de l'ambitieux discours de François Hollande qui a proposé des projets concrets à nos partenaires, notamment une facilitation de la mobilité des étudiants, chercheurs, artistes et chefs d'entreprises. Aujourd'hui, le président de la République a impulsé, avec force, un nouvel élan au projet francophone ». (communiqué)

- Jean-Marie Bockel, président de la Gauche Moderne, ex-secrétaire d'Etat à la Francophonie de François Fillon : « Il est normal que François Hollande veuille imprimer sa marque, mais il peut le faire sans systématiquement tourner le dos à ce qui a été fait. Ce qu'il ne fait pas d'ailleurs (...) Son discours est assez lucide. Il a porté un regard différent, a posé un diagnostic réaliste et peut donc initier une nouvelle relation (...) François Hollande doit maintenant amplifier une démarche pragmatique, déjà entamée sous le précédent quinquennat : construire une autre relation à l'Afrique. (...) Un partenariat sain, équilibré, sincère - j'aime bien ce mot employé par François Hollande - est nécessaire ». (entrevue au jdd.fr)

- Florian Philippot, vice-président du Front National : « Il est temps de reprendre le combat de la francophonie, de cesser de réduire comme peau de chagrin les organismes chargés de la diffusion mondiale de notre langue (...) Le paroxysme de cette politique d'abandon du français a été atteint sous Nicolas Sarkozy, qui déjà à titre personnel ne faisait aucun effort dans son expression publique pour respecter notre langue, et qui était de surcroît trop fasciné par le modèle anglo-saxon pour daigner s'occuper de la francophonie ». (communiqué)

© 2012 AFP

 

Ouverture du sommet de la Francophonie à Kinshasa

KINSHASA, 13 octobre 2012 (AFP)

Joseph Kabila, président de la République démocratique du Congo

(

Getty Images)

 

Le 14e sommet de la Francophonie s'est ouvert samedi à Kinshasa, en présence d'une quinzaine de dirigeants étrangers accueillis par le président congolais Joseph Kabila, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Une immense clameur et un tonnerre d'applaudissements ont salué l'arrivée du président Joseph Kabila, portant costume sombre et cravate rouge, placé au côté du président français François Hollande.

Le chef de l'État, dont le régime est vivement critiqué pour ses violations des droits de l'homme, devait prononcer le premier discours, suivi notamment de ceux du président français François Hollande et de celui du secrétaire général de la Francophonie Abdou Diouf.

Les dirigeants africains forment l'essentiel des participants à ce sommet qui va célébrer, durant deux jours, l'apport essentiel de l'Afrique à la Francophonie. Selon les projections de l'organisation, les Africains pourraient représenter, en 2050, 85% des 715 millions de francophones dans le monde.

 

©AFP / Bertrand Langlois - Joseph Kabila, Abdou Diouf, François Hollande et Alassane Ouatara

 le 13 octobre 2012 à Kinshasa

 

Le président français François Hollande, arrivé samedi matin à Kinshasa en provenance de Dakar, avait commencé sa journée par un entretien avec le président Joseph Kabila, à la tête du pays depuis l'assassinat de son père Laurent Désiré en 2001, et réélu fin 2011 à l'issue d'un scrutin marqué par de nombreuses fraudes. Le président français devait aussi rencontrer l'opposant historique Étienne Tsishekedi, 79 ans, qui, depuis le scrutin contesté de 2011, se présente comme le président élu.

Le sommet de l'OIF a pour thème : « Francophonie, enjeux environnementaux et économiques face à la bonne gouvernance ». Mais deux sujets devraient dominer, samedi, les débats à huis clos : le conflit qui oppose l'armée congolaise à des rebelles dans l'Est de la RDC et l'occupation du Nord du Mali par des groupes islamistes armés.

© 2012 AFP

 

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 Discours d'ouverture du Président Joseph Kabila

au Sommet de la Francophonie - Kinshasa 2012 :

 

Possibilité de noter cette vidéo et d'y apporter un commentaire,

en allant sur : http://youtu.be/z01WQKLNM4c

 

 

Discours du Président de la République prononcé à l'occasion

du Sommet des chefs d’État et de gouvernement

de la Francophonie à Kinshasa,

en République Démocratique du Congo (RDC),

le  samedi 13 octobre 2012

 

 

Monsieur le Secrétaire général, cher Abdou DIOUF,

Mesdames et Messieurs les Présidents, réunis ici à Kinshasa,

Mesdames et Messieurs, les chefs de délégation, conscients de l'enjeu de la francophonie,

Mesdames et Messieurs, venus nombreux, dans cette grande salle de congrès,

J'ai voulu me rendre personnellement, ici, à Kinshasa au sommet de la Francophonie. D'abord pour une raison simple. Je voulais témoigner du soutien de la France au peuple congolais qui aspire comme chaque peuple à la paix, à la sécurité, à la démocratie.

Je voulais venir ici à Kinshasa, pour exprimer une nouvelle fois ma confiance dans l'avenir de l'Afrique qui est la jeunesse du monde.

Je voulais venir ici, à Kinshasa, pour honorer cette belle et grande cause, qui s'appelle la Francophonie et qui nous réunit tous aujourd'hui, au-delà de nos sensibilités, de nos histoires, de nos différences.

Notre patrie commune -- disait un grand auteur français, Albert Camus - « c'est la langue française ».

La Francophonie est bien plus qu'un patrimoine légué par l'Histoire, bien davantage qu'un lien linguistique entre des populations qui parfois s'ignorent.

La Francophonie, elle porte des valeurs, des principes, des exigences.

Parler le français, c'est une façon de penser, de concevoir le monde. C'est un message de liberté. C'est en français, que les révolutionnaires de 1789 ont proclamé, et donc écrit, la Déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen. C'est en français, en 1948, au lendemain de la seconde guerre mondiale, qu'a été rédigée la Déclaration universelle des droits de l'Homme. C'est en français que s'exprimaient les combattants africains pour l'indépendance, ceux qui refusaient la souffrance des peuples asservis. « La langue française, disait Léopold SÉDAR SENGHOR, ce merveilleux outil trouvé dans les décombres du régime colonial ».

Voilà le sens de l'identité francophone.

J'exprime ma gratitude à l'égard de notre Secrétaire général, Abdou DIOUF, qui a su, à la fois, préserver l'unité de la communauté francophone et en même temps consacrer la place éminente de l'Afrique dans la Francophonie.

L'Afrique occupe une place éminente.

L'Afrique, c'est le continent où notre langue est le plus parlée. Le français est une langue africaine et elle le sera de plus en plus. En 2050, c'est tout proche, 700 millions d'hommes et de femmes parleront le français, 80% seront africains.

L'avenir de la Francophonie, il est ici en Afrique. C'est vous qui allez porter le français, ses valeurs et en même temps ses exigences.

La Francophonie, c'est une belle et grande idée. Elle ne se vit pas comme un conservatoire, comme un musée où nous aurions à protéger notre bien, notre richesse, notre langue. Non, la Francophonie n'a peur de rien, c'est un espace de rayonnement, c'est la promotion de valeurs, c'est aussi l'ouverture, l'échange économique, social, culturel, c'est enfin un lien entre les générations parce qu'il n'y a pas plus beau projet pour la francophonie que de servir la jeunesse, cette jeunesse qui va parler elle aussi en français.

Je suis venu ici, à Kinshasa, pour ce sommet afin de vous proposer, amis francophones, une ambition commune, autour de quatre priorités.

La première, c'est de multiplier les échanges, dans l'espace francophone entre les jeunes, entre les étudiants, les enseignants, les chercheurs, les artistes, les créateurs. La France doit montrer l'exemple. Il y a trop d'obstacles qui sont mis sur la route de celles et ceux qui veulent montrer leurs talents dans l'espace francophone, apporter leur contribution, venir étudier ou chercher. La France a donc réalisé des efforts pour améliorer cette situation à travers des visas de circulation désormais valables sur plusieurs années. Mais il y a encore trop de freins, et c'est pourquoi je veux que les étudiants francophones puissent circuler plus facilement, et que les artistes puissent également être accueillis partout dans l'espace francophone.

La deuxième priorité, c'est faire de la francophonie un outil au service du développement.

Le développement, c'est d'abord la préservation de notre planète, la biodiversité à laquelle vous êtes si attachés en Afrique. Le développement, c'est également la lutte contre le réchauffement climatique dont vous n'êtes pas responsables mais qui vous touche particulièrement à travers un certain nombre de catastrophes qui se produisent sur votre continent. Et puisque nous voulons faire du développement une grande cause, portons là ! La France contribuera autant qu'elle le pourra à ce que la Conférence sur le climat en 2015 puisse être un succès. La France également, et je l'ai dit à Rio, continuera de plaider pour la création d'une Organisation Mondiale de l'Environnement dont le siège devrait se trouver en Afrique. C'est un témoignage là aussi de notre engagement.

Le développement, c'est la solidarité. Nous avons déjà mis en place des financements innovants : la taxe sur les billets d'avion qui permet de trouver des ressources pour lutter contre les pandémies et notamment le SIDA. La France a pris l'initiative d'introduire une taxe sur les transactions financières. Elle est maintenant suivie par d'autres pays européens. Onze ont déjà dit qu'ils y étaient prêts pour que cette taxe, non seulement puisse dissuader la spéculation, mais surtout puisse permettre de trouver de nouveaux financements pour assurer le développement. 10% de cette taxe, concernant la France, seront affectés à des projets de développement ou à des luttes contre des pandémies et notamment le SIDA.

Possibilité de noter cette vidéo et d'y apporter un commentaire,

en allant sur : http://youtu.be/ABKYulktkKY

 

Je veux que la Francophonie puisse porter, là encore, cette belle idée de la solidarité, du développement et que nous puissions nous aussi montrer l'exemple, y compris dans la transparence dans les échanges ou dans les investissements des entreprises. La France défendra, au niveau européen, la publication des comptes des entreprises minières, extractives, forestières pour que, pays par pays, projet par projet, sans exception, nous puissions être sûrs qu'il n'y a pas de prédation dans les pays d'accueil, de façon à ce que nous puissions lutter, plus efficacement encore, contre la corruption et le pillage des ressources naturelles.

La troisième priorité que nous devons porter ensemble, les francophones, c'est de contribuer au règlement des crises, chaque fois que nous sommes concernés et notamment ici en Afrique. Ici à Kinshasa, je pense aux populations des KIVUS, victimes de conflits à répétition. Je pense à ces populations civiles massacrées, à ces femmes violentées, à ces enfants enrôlés. Oui nous devons, et je le fais à cette tribune, réaffirmer que les frontières de la RDC sont intangibles et qu'elles doivent être respectées.

Je souhaite que les francophones appuient tous les efforts de l'ONU pour qu'elle soit davantage présente ici en RDC, pour la sécurité de l'Est. Je suis favorable à ce que le mandat de la MONUSCO puisse être précisé, élargi si c'est nécessaire. Mais je ne pense pas qu'à ce seul conflit, à cette seule épreuve. Je veux également saisir les francophones de ce qui se passe, au Mali, pays francophone où le terrorisme s'est installé au Nord, où il occupe un territoire, où il met des populations en danger, où il saccage des monuments pourtant inscrits au patrimoine de l'Humanité.

Nous devons affirmer notre détermination à lutter, là encore, contre le terrorisme et à assurer au Mali l'intégrité de son territoire.

Je me réjouis, qu'à l'initiative de l'Union africaine, et je salue son président, de la CEDEAO, et je rends hommage également à son président, il y ait eu hier -- et la France a été active en ce sens -- un vote du Conseil de sécurité permettant maintenant de pouvoir, si les Africains eux-mêmes en décident, d'envoyer une force pour permettre de combattre et de défaire les terroristes et que le Mali puisse retrouver l'espoir et l'intégrité de son territoire.

Mais chacun comprend ici que les menaces vont bien au-delà de ce qui peut se passer dans tel ou tel pays. Nous sommes tous concernés par les trafics de drogue, les trafics d'armes, les trafics d'êtres humains. Et c'est la raison pour laquelle je veux que les francophones s'engagent aussi dans la lutte contre ces fléaux et notamment celui de la drogue. Nous avons besoin d'une stratégie mondiale pour en terminer avec ce qui déstabilise des Etats, menace des sociétés et atteint jusqu'à la jeunesse qui, parfois, elle-même dérive vers ces produits. Oui, c'est une grande cause la lutte contre la drogue parce que c'est cette lutte-là qui permettra aussi de mettre un terme à certains conflits au sein de nos sociétés ou à l'extérieur.

Et puis, la dernière priorité, c'est la démocratie. La francophonie doit porter la démocratie, les droits de l'Homme, le pluralisme, le respect de la liberté d'expression, l'affirmation que tout être humain doit pouvoir choisir ses dirigeants. Voilà les principes que les francophones doivent porter ! Mais nos valeurs, nos droits sont aussi de grandes causes que nous devons là aussi, comme francophones, avoir comme exigence. Je pense notamment à la promotion des femmes qui sont les premières victimes des violences et des guerres et je fais une proposition au Secrétaire général : la France est prête à accueillir un premier forum des femmes francophones pour que nous puissions, là encore, porter ce message au monde, du rôle irremplaçable des femmes, notamment pour le développement. Et enfin, la France sera au premier rang du combat que nous avons engagé pour l'abolition, à l'échelle du monde, de la peine de mort.

Mesdames et messieurs,

Nous n'aurons de cesse de défendre la francophonie. En le faisant, nous n'honorons pas simplement une langue, la langue française, nous faisons en sorte que le français puisse apporter, non seulement un message, mais une part de beauté au monde. Que notre langue puisse enrichir ce qu'elle nomme, ce qu'elle exprime et qu'elle puisse aussi donner de la force à nos idées !

Ce qui nous rassemble, bien plus qu'une langue ou que la diffusion d'une culture, c'est d'abord des principes qui doivent être autre chose que des mots mais des actes. En parlant le français, nous faisons entendre une voix précieuse, utile, différente à l'humanité. Parce que nous, francophones, nous refusons l'uniformité, nous voulons la diversité et nous exprimons la liberté.

Photo par POOL/Reuters

Comme francophones, nous n'avons peur de rien, nous ne redoutons rien et nous acceptons parfaitement que nos enfants acquièrent l'usage d'autres langues. C'est bien qu'il en soit ainsi parce que la jeunesse doit parler plusieurs langues, mais aussi le français. N'oublions jamais le français !

Avec la Francophonie, nous affirmons une conception du monde, une volonté de développement, une exigence culturelle. Le français n'appartient pas à la France, il vous appartient, il est à vous. Nous ne vous le donnons pas, nous le partageons. Car le plus beau cadeau que vous pouvez nous faire, à nous français, c'est de parler le français.

La Francophonie, c'est une solidarité entre nous mais qui va au-delà de nous. La francophonie, c'est une responsabilité, celle d'éduquer, de former, de transmettre, de cultiver. La francophonie, c'est une communauté, certes qui a été fondée par l'Histoire mais qui s'élargit chaque jour davantage, à mesure qu'il y a des pays qui nous rejoignent dans l'espace francophone : ces observateurs qui viennent regarder pour ensuite parler et puis tous ces nouveaux locuteurs, nombreux, qui en parlant le français veulent aussi adresser un message de confiance dans ce que nous représentons.

Telle est la belle ambition de la Francophonie : mettre une langue, le français, au service du monde et de la liberté.

Merci.

 

Source : elysee.fr, le samedi 13 octobre 2012

http://www.elysee.fr/president/les-actualites/discours/discours.18.html

 

Diouf réclame pour l'Afrique « la place qui lui revient » au Conseil de sécurité

KINSHASA, 13 octobre 2012 (AFP)

AFP/Archives

 

Le secrétaire général de la Francophonie, Abdou Diouf, a vivement dénoncé samedi, à l'ouverture du sommet de l'organisation à Kinshasa, un « déficit de démocratie dans les relations internationales » qui prive l'Afrique de la place « qui lui revient », notamment au Conseil de sécurité de l'ONU.

À la tribune du sommet, M. Diouf a une nouvelle fois dénoncé le « report sine die » de la réforme du Conseil de sécurité des Nations unies, de la réforme du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale (BM), « instances où l'Afrique doit occuper la place qui lui revient de droit ».

« En entérinant le pouvoir autoproclamé de quelques-uns, parmi les plus puissants, de décider, sans réelle concertation, de l'avenir de tous, singulièrement des plus démunis, c'est encore la stabilité et la sécurité du monde que nous mettons en danger », a-t-il dit.

L'ancien président sénégalais, âgé de 77 ans, a globalement mis en cause une politique du « deux poids, deux mesures, deux poids, deux discours » qui permet de dénoncer « chez certains les manquements que l'on s'abstient de dénoncer chez d'autres au nom d'intérêts commerciaux ou stratégiques ».

Son discours très politique a été salué par des applaudissements nourris.

Il l'avait débuté par une citation de l'ancien Premier ministre congolais Patrice Lumumba, principale figure de l'indépendance du Congo belge, mort assassiné en 1961 : « l'Afrique écrira sa propre histoire et elle sera au Nord et au Sud du Sahara une histoire de gloire et de dignité ».

D'emblée, M. Diouf avait mis les souffrances actuellement engendrées par le conflit au Nord-Kivu, dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC) au cœur du sommet : je voudrais « dire à ces femmes, ces enfants, qui en ce moment même, dans l'Est du pays, continuent d'être victimes des exactions les plus barbares, que nous ne les oublions pas ».

Des organisations internationales de défense des droits de l'homme avaient appelé les participants au sommet à condamner les viols, exécutions sommaires, pillages et enlèvements, commis par les groupes armés et certains militaires dans l'Est.

À l'attention de son hôte, le président Joseph Kabila, et du peuple congolais, il a simplement souhaité qu'ils puissent « poser sincèrement les problèmes, et esquisser des amorces de solutions ».

© 2012 AFP

 

La Francophonie veut des sanctions contre les responsables des violences dans l'est de la RDC

 

KINSHASA - Les dirigeants des pays de la Francophonie ont appelé, dimanche (14/10/2012) à Kinshasa, le Conseil de sécurité des Nations unies à adopter des sanctions ciblées contre tous les responsables des exactions commises dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC).

En publiant cette résolution, l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) a précisé qu'un de ses membres, le Rwanda, avait émis une réserve sur cette exigence.

Un rapport de l'ONU avait récemment mis en cause le soutien accordé par des responsables militaires rwandais aux rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) qui s'opposent à l'armée congolaise dans l'Est de la RDC, ce que Kigali dément.

Le Rwanda a également rejeté un autre point de la résolution demandant que les auteurs de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité commis en RDC soient poursuivis en justice.

Soulignons combien il importe que le gouvernement congolais s'emploie activement à poursuivre en justice les auteurs des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité commis dans le pays, et combien la coopération internationale s'impose en la matière, a insisté la Francophonie.

L'ancien seigneur de guerre chef Bosco Ntaganda est notamment recherché depuis 2006 par la Cour pénale internationale. Tout comme lui, les principaux dirigeants militaires du M23 sont soupçonnés ou accusés de crimes de guerre commis avant la création du mouvement et se livrer aux mêmes pratiques depuis sa création, selon l'organisation de prévention des conflits ICG (International crisis group).

La résolution condamne globalement les violations massives des droits de l'homme et du droit humanitaire dans l'Est de la RDC, en particulier les meurtres de civils, le déplacement de populations, le recrutement d'enfants soldats et les violences sexuelles.

Et elle pointe la responsabilité aussi bien des hutus rwandais des FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda) que des membres du M23, né il y a cinq mois d'une mutinerie d'officiers congolais tutsis, ex-rebelles.

(©AFP / le 14 octobre 2012)

 

La Francophonie plus que jamais en soutien de l'Afrique

 

Le sommet a permis l'adoption d'une série de résolutions sur les crises en RDC, au Mali, à Madagascar et en Guinée-Bissau.

La Francophonie clôt dimanche son premier sommet en République démocratique du Congo (RDC) en s'engageant résolument à soutenir l'Afrique dans tous les domaines et en adoptant une série de résolutions sur les crises en RDC, au Mali, à Madagascar et en Guinée-Bissau.

Le sommet devait s'achever à la mi-journée par une conférence de presse du président congolais Joseph Kabila, du secrétaire général de la Francophonie Abdou Diouf, de la ministre française de la Francophonie Yamina Benguigui et du représentant du pays organisateur du prochain sommet, dont le nom devait être annoncé peu auparavant.

« Promotion des droits de l'homme »

« Le véritable enjeu de ce sommet, c'était qu'il se tienne, ici, en République démocratique du Congo », en dépit de toutes les difficultés d'un des pays les plus pauvres du monde et du conflit à sa frontière de l'Est, commente une source politique au sein de l'OIF. « Il s'agissait aussi de voir jusqu'où on pouvait aller, face au régime de Joseph Kabila, pour que ce sommet serve de levier à des réformes et à la promotion des droits de l'homme », ajoute cette source.

Le président français François Hollande a eu, samedi (13/10/2012) à Kinshasa, un échange qu'il a qualifié de « franc et direct » avec Joseph Kabila. Il avait multiplié les déclarations sur l'insuffisance de démocratie dans le pays, après les nombreuses fraudes constatées aux élections de 2011. Et s'était aussi affiché avec des représentants de la société civile et du principal opposant, Étienne Tshisekedi, en répétant à tous que « la France est aux côtés des défenseurs des droits de l'homme ».

Dimanche (14/10/2012), la Francophonie devait adopter en fin de matinée sa « déclaration de Kinshasa » résumant, en une multitude de points, les engagements des 56 pays membres et 20 observateurs.

La Francophonie devait insister sur la nécessité de poursuivre la réforme de la gouvernance mondiale, pour « une représentation permanente et équitable de l'Afrique » au sein des organes de décision, Abdou Diouf ayant plaidé samedi pour que l'Afrique obtienne « la place qui lui revient de droit » au Conseil de sécurité des Nations unies.

Le texte final devait aussi affirmer la détermination de l'organisation à accompagner le Mali et la RDC « dans leurs efforts pour faire respecter leur souveraineté et leur intégrité territoriale », selon une source politique au sein de l'OIF.

Chaque mot de la résolution consacrée au conflit au Nord-Kivu aura été pesé, alors qu'un groupe d'experts de l'ONU a récemment mis en cause le soutien accordé aux rebelles dans l'Est de la RDC par des responsables militaires rwandais. En marge du sommet, les délégués de la RDC et du Rwanda ont multiplié les rencontres bilatérales pour en négocier la teneur, sans parvenir à un accord.

Selon une source française proche des négociations, la résolution devant être présentée fait l'objet de deux « réserves » de la part du Rwanda. Kigali refuserait un appel à « des sanctions ciblées » contre les responsables des exactions commises dans l'Est. Le Rwanda rejetterait également l'appel de la Francophonie à « poursuivre en justice » les auteurs de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité dans le pays, tel le chef rebelle Bosco Ntaganda, recherché depuis 2006 par la Cour pénale internationale.

Prochain sommet au Vietnam ou au Sénégal

Quant à la situation au nord du Mali, contrôlé depuis six mois par les islamistes d'al-Qaida au Maghreb islamique et d'autres groupes armés, elle avait été exposée samedi à huis clos par le président burkinabé Blaise Compaoré.

La Francophonie a salué l'adoption par l'ONU d'une résolution préparant le déploiement d'une force internationale au Mali, donnant 45 jours aux pays ouest-africains pour préciser leurs plans. De son côté, elle comptait appeler à la négociation avec toutes les parties maliennes « à l'exclusion des mouvements terroristes » tout en demandant à l'Union africaine et à l'ONU de répondre favorablement à la demande du Mali pour une intervention.

Trois autres résolutions - non contraignantes - devaient être adoptées, sur les crises à Madagascar et en Guinée-Bissau, la bonne gouvernance dans les industries extractives et forestières ainsi que le renforcement de la lutte contre la piraterie maritime dans le golfe de Guinée.

Enfin, le choix du pays d'accueil du sommet de 2014 sera dévoilé. La Moldavie et Haïti s'étaient proposés d'accueillir la rencontre, mais sans en avoir réellement les moyens. C'est finalement le Vietnam et le Sénégal, « au coude-à-coude », qui se disputaient cet honneur, selon des délégués.

Le Vietnam est « très très motivé et l'a fait savoir », mais la candidature du Sénégal, pays natal du secrétaire général Abdou Diouf, est « très appréciée » par de nombreux pays membres et appuyée notamment par la France, a relevé une source politique au sein de l'OIF.

 

Source : Le Point, le dimanche 14 octobre 2012

 

François Hollande a rencontré l'opposant congolais, M. Étienne Tshisekedi

de RFI

Le XIVe Sommet de la Francophonie en RDC s'achève ce dimanche 14 octobre 2012. Les chefs d'État et de gouvernement doivent adopter en fin de matinée la « Déclaration de Kinshasa » après une première journée samedi largement dominée par les crises dans le nord du Mali et dans l'Est congolais.

François Hollande s'est entretenu avec le président congolais Joseph Kabila, dans une atmosphère très fraîche, puis a rencontré en soirée l'opposant Étienne Tshisekedi, avant de quitter Kinshasa.Toute la journée, François Hollande n'aura eu de cesse de placer les droits de l'homme et la démocratie au cœur de son message.

François Hollande (au centre à gauche), son ministre de l'Outre-Mer Victorin Lurel (à gauche),

en compagnie d'Étienne Tshisekedi (au centre à droite) et le porte-parole de l'UDPS, Albert Moleka.

AFP PHOTO POOL BERTRAND LANGLOIS

 

François Hollande avait commencé sa journée kinoise en rencontrant Joseph Kabila. Il l'a terminée en recevant son adversaire à la présidentielle Etienne Tshisekedi.

Mais ce dernier ne veut y voir aucun symbole. Ce n'est pas de la France qu'il attend une quelconque légitimité.

« La légitimité au Congo ne peut venir que du peuple congolais, explique-t-il. En France, je ne sais pas si quelqu'un d'autre peut venir d'en dehors pour légitimer qui que ce soit en France. C'est exactement la même chose que chez nous ».

Et l'opposant de continuer : « C'est passé, le temps où nous étions encore des mineurs d'âge, où l'on venait de l'extérieur nous imposer n'importe quoi. C'est terminé : le peuple congolais est mûr, maintenant il est capable de se prendre en charge, il n'a pas besoin d'être légitimé par l'extérieur ».

 

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Étienne Tshisekedi, Président de l'Union pour la démocratie et le progrès social :

« Cette visite va être utile, il faut en profiter pour que nous puissions affirmer les principes que nous avons (...) Les valeurs de démocratie, de bonne gouvernance, de lutte contre la corruption. »

Écouter (01:08), par Florent Guignard, le 14/10/2012

 

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Du Sénégal à la RDC,

Le voyage contrasté du Président

Écouter (01:12), par Florent Guignard , le 13/10/2012

 

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Contrairement aux autres dirigeants de l'opposition que le président français avait rencontré ensemble dans la matinée, Etienne Tshisekedi a été reçu en tête à tête à la résidence de France, eu égard à son statut d'ancien candidat à la présidentielle, explique l'Élysée.

Le chef de l'État français, très critique sur l'état de la démocratie au Congo-Kinshasa, devait appuyer son message en rencontrant celui qu'il appelle « l'opposant historique ».

Des gestes qui ne trompent pas

De nos envoyés spéciaux à Kinshasa

Quand François Hollande veut manifester de la froideur, ça se voit. Avec Joseph Kabila, il a exhibé un sourire gêné. À son arrivée, à l’ouverture de la cérémonie du XIVe Sommet de la Francophonie, il n’a échangé qu’une poignée de main furtive avec lui, alors qu’il est tombé dans les bras d’Abdou Diouf, qui était juste à côté. Et pendant son discours, il n’a pas cité une seule fois le nom de Joseph Kabila.

En fait, ses gestes d’attention, le président français les a réservés aux opposants qu’il a reçus à la résidence de l’ambassadeur de France, notamment Étienne Tshisekedi, qui a eu droit à un tête-à-tête, et surtout aux familles des victimes du régime.

 

La plaque commémorative inaugurée par le président français le 13 octobre 2012.

Frédérique Misslin/ RFI

 

Au Centre culturel français de Kinshasa, François Hollande a inauguré une médiathèque Floribert Chebeya, du nom du militant des droits de l’homme, assassiné il y a deux ans, dans les locaux de la police congolaise. Et à cette occasion, il s’est longuement entretenu pendant plus d’une heure avec les familles de Floribert Chebeya et de Fidel Bazana.

De cette première visite du président français en Afrique, on retiendra sans doute le discours de Dakar, mais aussi sans doute ses gestes de compassion à l’égard des familles des suppliciés.

 

Source : rfi.fr, le dimanche 14 octobre 2012

http://www.rfi.fr/afrique/20121014-francois-hollande-rencontre-opposant-congolais-etienne-tshisekedi

 

Tshisekedi a également été reçu par les responsables québécois et congolais

KINSHASA, 15 octobre 2012 (AFP)

Le président Tshisekedi salue Pauline Varois, première ministre du Québec

 

M. Étienne Tshisekedi, principal opposant en République démocratique du Congo où se tenait cette fin de semaine le sommet de la Francophonie, a été reçu dimanche par la premier ministre québécoise Pauline Marois et par le président du Congo voisin Denis Sassou Nguesso, a déclaré lundi 15 octobre, son parti.

La rencontre avec le président congolais s'est déroulée à la chancellerie dans le centre-ville et a duré moins d'une heure. MM. Sassou Nguesso et Tshisekedi ne s'étaient pas vus depuis 2005, a précisé le porte-parole de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) Albert Moleka.

L'entretien avec Mme Marois s'est quant à elle déroulée à son hôtel en présence de plusieurs collaborateurs de la responsable québécoise. "C'était plutôt une réunion de travail", a dit le porte-parole.

La veille, jour de l'ouverture du sommet, le président de l'UDPS avait rencontré le président français François Hollande.

L'UDPS avait rejeté les résultats des élections de fin 2011, remportées par le président sortant Joseph Kabila et les partis qui le soutiennent. Ces scrutins avaient été marqués par de nombreuses "fraudes", selon des missions d'observation.

M. Tshisekedi s'est autoproclamé "président élu".

© 2012 AFP

 

La presse congolaise salue la réussite du Sommet

KINSHASA, 15 octobre 2012 (AFP)

RDC: la presse congolaise salue la réussite du sommet de la Francophonie© AFP

 

La presse congolaise saluait lundi 18 octobre, le sommet de la Francophonie qui vient de se clôturer dans la capitale de la République démocratique du Congo.

« Défi relevé » dit L'Observateur pour qui « les images d'une RDC sortant de son long coma sont venues réhabiliter aux yeux de l'opinion un pays qui passait pour être un des plus grabataires du monde ».

Selon le quotidien Uhuru reparu quelques jours avant le sommet, « le véritable enjeu de ce sommet c'était qu'il se soit tenu ici en RDC en dépit de toutes les difficultés d'un pays en voie de développement et du conflit à la frontière Est ».

Pour Le Potentiel, premier tirage du pays et réputé le journal le plus indépendant, « Kabila signe l'acte de décès de la Francafrique » et évoque un « duel en direct » et une « ambiance glaciale » entre Kabila et Hollande. Il estime que « plus qu'une rencontre autour d'une langue, le sommet de Kinshasa a fait bouger certaines lignes dans les relations, souvent paternalistes, entre l'Afrique et la France ».

Le quotidien La Prospérité explique que la RDC n'en est qu'aux « prémices » de la démocratie et que le président Hollande a dit « ses quatre vérités ». « L'occasion était à la fois belle et inévitable pour chasser les mauvaises herbes qui poussent dans le champ démocratique » écrit le journal.

Dans un dessin paru dans Le Phare, un vieux demande à son voisin ce qu'il retient de la francophonie à Kinshasa. « Je note que la guerre sévit toujours à l'Est, que le pays est plein d'analphabètes et que Kinshasa était sous couvre-feu pendant trois jours », répond-il.

© 2012 AFP

 

Francophonie :

Les prochains sommets « dans des pays démocratiques », dixit Stephen Harper

MONTRÉAL, 15 octobre 2012 (AFP)

Le Premier ministre canadien Stephen Harper et le président de la RDC, Joseph Kabila (gauche).

Photo Noor Khamis / REUTERS

 

Le Premier ministre canadien Stephen Harper souhaite que les prochains sommets de la Francophonie se tiennent « uniquement dans des pays démocratiques », a-t-il déclaré le dimanche (14 octobre 2012) à la télévision canadienne du la République démocratique du Congo.

« J'espère qu'à l'avenir la Francophonie et les autres grandes organisations décideront de ne tenir leurs sommets que dans des pays démocratiques », a déclaré Stephen Harper du le sommet à Kinshasa.

Le dirigeant canadien admet être allé à Kinshasa « avec quelques réticences », mais sans regretter son choix. « Mais je pense que ça valait la peine parce que ça nous a donné l'occasion de rencontrer des gens qui travaillent activement au changement ici », a ajouté M. Harper.

De son côté, Pauline Marois, la Première ministre du Québec, ne réclame pas aussi nettement que Stephen Harper la tenue de sommets dans des pays démocratiques. « Probablement que ce serait souhaitable », a-t-elle déclaré à la télévision canadienne du le sommet, « mais en même temps, nous, en étant là, on envoie un message au peuple congolais de dire "écoutez on sera à vos côtés dans cette recherche de la démocratie". Quand on le dit directement chez eux, c'est plus gênant je crois que de le dire quand on est loin. On se sent moins concerné », a lancé Mme Marois.

Stephen Harper et Pauline Marois ont chacun rencontré dimanche (14 octobre 2012) le Premier ministre de la RDC, Augustin Matata Ponyo, peu avant la clôture du sommet, affirmant tous les deux avoir à nouveau évoqué le sujet de la démocratie et des droits de l'homme dans le pays.

Mme Marois avait refusé de rencontrer le président Joseph Kabila tandis que M. Harper avait indiqué ne pas avoir sollicité de tête-à-tête avec le chef d'État congolais.

Ce sommet était également l'occasion d'une première rencontre officielle entre la Première ministre du Québec et le Premier ministre du Canada depuis l'élection de Mme Marois le 4 septembre 2012.

Le Premier ministre canadien a par ailleurs menacé de ne pas assister à la conférence du Commonwealth au Sri Lanka en novembre 2013, si le pays ne fait pas davantage d'efforts sur le plan de la démocratie.

La décision de tenir le 14e sommet de la Francophonie en République Démocratique du Congo a été prise avant l'élection de décembre 2011, entachée de forts soupçons de fraude et de violences lors de la réélection de Joseph Kabila.

En marge du sommet de la Francophonie, Stephen Harper a annoncé dimanche une aide de 20 millions de dollars (près de 16 millions d'euros) sur quatre ans en faveur d'un fonds international dont l'objectif est d'aider les pays en développement à gérer « de façon responsable et transparente leur industrie des ressources naturelles ».

Dimanche, le président Kabila a déclaré que son pays n'était « pas du tout complexé » par son « niveau de démocratie », après déjà des critiques émises par le président français François Hollande, qui l'avait jugé « tout à fait inacceptable ».

© 2012 AFP

 

En RDC un sommet marqué par les rapports glaciaux entre Kabila et Hollande

KINSHASA, 15 octobre 2012 (AFP) - Par Laurence BOUTREUX

© AFP Issouf Sanogo. Joseph Kabila et François Hollande au sommet de la francophonie à Kinshasa, le 13 octobre 2012

 

Le président congolais Joseph Kabila, crédité lundi (15/10/12) par la presse congolaise du bon déroulement du sommet de la Francophonie à Kinshasa, ne sort pas forcément renforcé de cette réunion, marquée par ses rapports glaciaux avec le président français François Hollande venu insister sur le déficit de démocratie.

« Pari gagné », « défi relevé », « bravo M. Kabila », titraient lundi les journaux proches du pouvoir. « Pour la première fois, les images d'une République démocratique du Congo (RDC) sortant de son long coma sont venues réhabiliter aux yeux de l'opinion un pays qui passait pour être parmi les plus grabataires du monde », assurait ainsi L'Observateur.

Mais pour Le Potentiel, le sommet aura été marqué par l'« ambiance glaciale » entre MM. Hollande et Kabila qui se sont regardés "en chiens de faïence", signe de la fin de la Françafrique ».

La presse relevait le caractère « furtif » de leur poignée de main ou encore que M. Hollande n'avait pas même mentionné le nom de Kabila dans son discours. Quant à la Première ministre du Québec, Pauline Marois, qui avait refusé de rencontrer Joseph Kabila, elle « a bien dû lui serrer la main, mais l'a fait d'une manière glaciale », rapportait un témoin.

Pour Thierry Vircoulon, directeur du département Afrique centrale de l'organisation International Crisis Group (ICG), le sommet n'aura « pas conforté » le régime congolais, comme le craignait l'opposition.

« Le président français, en quelque sorte le "monarque" de la francophonie, a donné le ton en faisant ce qu'il avait dit qu'il ferait : mettre l'accent sur le déficit de démocratie et des droits de l'homme, et ça a quand même surpris beaucoup de gens », commente M. Vircoulon. « Les autorités congolaises ont été prises à leur propre piège : elles voulaient se relégitimer, mais la question de la démocratie et des droits de l'homme s'est retrouvée au centre du sommet. Et le Canada a suivi la France sur ce terrain, la Belgique restant sur une diplomatie plus complaisante », ajoute l'analyste d'ICG.

 

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en allant sur : http://www.ebaumsworld.com/video/watch/82874710/

 

Apparu sûr de lui, habile dans ses discours, Joseph Kabila a répliqué dimanche aux admonestations en assurant que la RDC n'était « pas du tout complexée » par « son niveau de démocratie ». Et il avait insisté samedi, à la tribune, sur l'idée que la population congolaise avait été, sous les 32 ans de règne de Mobutu Sese Seko, « victime d'une dictature prédatrice et de la complaisance de la communauté internationale à l'égard de cette dernière ».

Mais le journal La Prospérité regrettait lundi (15/10/12) la prétention des dirigeants congolais à « être exempts de tous reproches », en évoquant les « guerres cycliques » ou les « élections à problèmes ».

« Joseph Kabila ne sort pas renforcé de ce sommet, au contraire », juge également le président de l'Association africaine des droits de l'homme (Asadho), Jean-Claude Katende, à Kinshasa. « Celui qui sort renforcé, c'est le peuple congolais, parce que ses problèmes ont été posés, et que tous les intervenants ont évoqué le conflit dans l'Est en condamnant l'agression extérieure de la RDC par le Rwanda, même si ce pays n'a pas été nommé ».

Au sein de l'ONG La voix des sans voix, fondée par le militant Floribert Chebeya assassiné l'an dernier, Rostin Manketa adoptait un ton mesuré : « C'est vrai qu'il y a eu une bonne organisation du sommet. Mais nous attendons toujours du gouvernement congolais des réponses concrètes sur le respect des droits de l'homme, et notamment la vérité sur l'assassinat de Floribert », le procès en appel de l'affaire ayant été renvoyé au 23 octobre.

Pour M. Manketa, cependant, « le gouvernement congolais a tiré des dividendes de ce sommet par le soutien que les États ont promis à la RDC, par rapport au conflit à l'Est. Mais aussi par la position du président français en faveur d'un élargissement du mandat de la Monusco (mission des Nations unies pour la stabilisation de la RDC, forte de 19 000 hommes, ndlr), qui, jusqu'à présent, n'a pu agir efficacement pour mettre hors d'état de nuire les groupes armés ».

« J'ai de forts doutes sur ce qui peut se passer après ce sommet en termes de réformes à Kinshasa », conclut M. Vircoulon. « Il n'y a pas grand-chose à attendre du gouvernement congolais. Mais ce sommet peut contribuer à changer les discours des Occidentaux à l'égard du régime et les partenaires occidentaux pourraient mettre davantage l'accent sur le soutien à la société civile », ajoute-t-il.

© 2012 AFP

 

Francophonie :

Des « raisons de fond » justifient la présence du Qatar (Paris)

PARIS, le 16 octobre 2012 (AFP)

L'admission du Qatar comme membre associé au sein de l'Organisation internationale de la Francophonie, décidée lors du sommet de Kinshasa la fin de semaine dernière, se justifie par des « raisons de fond », a estimé mardi le porte-parole adjoint du Quai d'Orsay.

« Le Qatar a beaucoup de choses à faire valoir. Des raisons de fond justifient sa présence au sein de la Francophonie », a déclaré Vincent Floreani, citant notamment « l'engagement de Doha en faveur du renforcement du français ».

Il a évoqué « l'enseignement du français rétabli dans les établissements publics qataris à la rentrée 2012 », ainsi que le lancement en 2010 d'une radio francophone depuis Doha.

L'admission du Qatar directement comme membre associé, décidée lors du sommet de la francophonie à Kinshasa, a fait grincer des dents, selon une source au sein de l'OIF.

La polémique portait principalement sur la légitimité du Qatar, qui n'est pas un pays francophone, à entrer dans l'organisation, qui compte désormais 57 membres - dont 3 associés - et 20 observateurs.

Certains participants se sont notamment inquiétés de l'ambition du Qatar de développer davantage son influence en Afrique de l'Ouest musulmane et notamment de sa propension à financer des écoles religieuses prenant parfois la place d'écoles en langue française.

Selon la même source, « il y a eu des négociations très serrées sur le Qatar. Mais les Qataris ont fait une pression terriblement efficace auprès de différents pays, notamment africains ».

« Il n'y a pas eu de contestation au sein de la francophonie », a assuré M. Floreani, soulignant que les décisions d'admission se prenaient par consensus.

Le Qatar, monarchie pétrolière et gazière du Golfe, a investi massivement en France dans le secteur sportif, l'achat de droits de diffusion TV, le marché de l'art, la mode. Sa volonté d'investir également dans les banlieues françaises suscite des interrogations dans la classe politique française.

Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius avait récemment souhaité « bienvenue » aux investisseurs qataris, soulignant que ces derniers n'avaient «aaucune pesée sur la politique étrangère » de Paris.

© 2012 AFP

 

Fin du XIVe Sommet de la Francophonie :

La RDC passe le flambeau au Sénégal

 

À l’issue des leurs travaux, les chefs d’État et de gouvernement francophones réunis au XIVe Sommet de la Francophonie ont adopté la Déclaration de Kinshasa et cinq résolutions, admis de nouveaux pays à l’OIF, confié l’organisation du prochain Sommet au Sénégal...

 

 

 

Déclaration de Kinshasa

Résolution sur les situations de crise, de sortie de crise et de consolidation de la paix dans l’espace francophone

Résolution sur la situation au Mali

Résolution sur la situation en République démocratique du Congo

Résolution sur la bonne gouvernance dans les industries extractive et forestière

Résolution pour appeler la communauté internationale au renforcement de la lutte contre la piraterie maritime dans le golfe de Guinée

 

L’organisation du prochain Sommet a été confiée au Sénégal

Le XVe Sommet de la Francophonie se tiendra en 2014 à Dakar

L’Arménie (ex-membre associé) est désormais membre de plein droit de l’OIF

Le Qatar adhère à l’OIF en tant que membre associé

L’Uruguay adhère à l’OIF en tant qu’observateur

L’OIF compte désormais 77 États et gouvernements, dont 57 membres et 20 observateurs.

Le Sommet a également adopté une Politique intégrée de promotion de la langue française,

ainsi qu’une nouvelle Stratégie numérique de la Francophonie.

En marge du Sommet, l’OIF a signé un pacte linguistique avec l’Arménie, ainsi qu’une Convention avec le Vietnam, accords destinés à renforcer l’usage de la langue française dans ces deux pays.

 

Source : francophonie.org, le 14 octobre 2012

http://www.francophonie.org/Le-XIVe-Sommet-de-la-Francophonie,42435.html

 

 

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