13e  SOMMET  DE  LA FRANCOPHONIE

(À Montreux en Suisse)

13e SOMMET  DE  LA  FRANCOPHONIE

À MONTREUX, EN SUISSE 

(Photo officielle du XIIIe Sommet © OIF)

 LES  23 ET 24 OCTOBRE  2010

 

 

Pourquoi le Sommet se passe-t-il en Suisse et non à Madagascar

comme initialement prévu à Québec lors du dernier Sommet de la Francophonie ?

Source : http://www.tsr.ch/video/info/journal-19h30/#id=2613656

 

      

Abdou Diouf, Président de l'OIF et candidat pour un 3e mandat

Source : http://www.2424actu.fr/actualite-culturelle/invite-afrique-abdou-diouf-secretaire-general-de-l-organisation-internationale-de-la-francophonie-1570607/

 

 

Calixthe beyala, candidate au poste de Président de l'OIF  

Source : http://www.2424actu.fr/actualite-culturelle/invite-afrique-calixthe-beyala-candidate-au-poste-de-secretaire-generale-de-la-francophonie-1577180/

 

 

 

      

 

Résumé du 13e Sommet de la Francophonie

Montreux en fête

Source : http://www.tsr.ch/video/info/journal-19h30/#id=2613657

 

 

      

Résumé en vidéo de la journée du 23 octobre

Source : http://www.tsr.ch/video/info/journal-19h30/#id=2613653

 

 

La Suisse à la découverte de la francophonie politique

MONTREUX (Suisse), 21 octobre 2010  

 

 

Pour la première fois en 40 ans d'histoire de la Francophonie, la Suisse accueille en grande pompe la plus haute instance de l'organisation, faisant résonner au bord du lac Leman la voix de francophones qui restent une minorité dans la Confédération helvétique.

Bien qu'il s'agisse d'un des plus grands rendez-vous internationaux que la Suisse ait organisé avec près de 40 chefs d'état et de gouvernement attendus, 3000 délégués et 600 journalistes, la francophonie et son sommet sont boudés dans les médias alémaniques.

L'allemand reste de loin la langue la plus répandue en Suisse (63,7% de la population totale), suivi du français (20,4%), de l'italien (6,5%) et du romanche (moins de 0,5%).

Depuis plusieurs années, les établissements scolaires de Suisse alémanique choisissent d'enseigner l'anglais plutôt que le français comme première langue étrangère.

La distance entre communautés linguistiques s'est manifestée par un âpre débat au parlement fédéral au moment de fixer le budget de l'organisation du sommet de la francophonie dont a hérité la Suisse au pied levé après le désistement de Madagascar, hôte initial.

Les représentants de la Suisse alémanique se sont montrés peu enclins à délier les cordons de la bourse alors que proportionnellement la Romandie ne représente qu'une petite partie du pays.

Mais le consensus helvétique a prévalu et 30 millions de francs suisses ont pu être débloqués. Avec « moitié moins de temps et moitié moins d'argent » comme se plaisent à le répéter les organisateurs, le gouvernement suisse a tenu le pari d'organiser ce 13e sommet en respectant les contraintes budgétaires.

Le directeur général de l'événement, Johannes Matyassy a précisé avoir fait appel à des partenariats à hauteur d'un million de francs conclus avec des entreprises privées.

Berne s'est attachée à minimiser ces problèmes monétaires pour mettre au contraire en valeur la richesse de la pluralité linguistique du pays transalpin, comme un des atouts du sommet de Montreux.

En Suisse, on ne remet pas en question « la territorialité des langues », garante de la  « paix des langues » assure néanmoins Jean-Philippe Jutzi, coordinateur du centre de presse du Sommet.

« La Suisse est le symbole d'un pays où l'on parle quatre langues nationales où le Français n'est pas parlé tout seul comme c'est le cas dans la plupart des pays francophones », rappelle notamment la ministre des Affaires étrangères Micheline Calmy-Rey.

« C'est très important dans le monde d'aujourd'hui, dans un monde globalisé de ne pas avoir un seul standard, un seul mode de pensée, un seul mode de parler », dit-elle à l'AFP.

Le sommet de la francophonie « met en lumière certaines mutations et certains enjeux auxquels les Suisses même les Romands n'étaient guère sensible jusqu'ici », relève par ailleurs dans un éditorial l'influent quotidien francophone Le Temps, « à commencer par la découverte de cette francophonie politique et de coopération ».

Ainsi durant le Sommet, la Suisse mettra en avant une initiative innovante avec la création d'un « réseau d'excellence » piloté par l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) associant notamment des institutions françaises, belges, canadiennes et du Sud, en particulier du Sénégal, Cameroun, Burkina, Liban et Vietnam.

Au final, la Confédération compte obtenir des États qui se réuniront en sommet samedi et dimanche, la signature d'une Déclaration finale à la hauteur des ambitions de l'OIF.

« Il est pertinent que cette organisation qui a 40 ans de vie réfléchisse à ce qu'elle a fait et à ses orientations futures », a insisté le conseiller spécial du secrétaire général de l'OIF, Ousmane Paye.    

 

Sarkozy va exposer ses priorités du G20 au sommet de la francophonie  

 

Le président Nicolas Sarkozy va exposer samedi ses priorités pour le G20 et le G8, lors du sommet de la francophonie qui se tient à Montreux (Suisse) ce samedim, selon l'Élysée. M. Sarkozy réaffirmera ses priorités pour ces deux forums, telles qu'il les avait présentées dans un discours devant les ambassadeurs de France le 25 août dernier, « mais en allant plus dans les détails », a-t-on indiqué dans son entourage.

La France doit prendre pour une année la présidence du G20 le 12 novembre, à l'issue de la prochaine réunion de ce forum à Séoul. La présidence française du G8, également pour une année, débutera un peu plus tard, le 1er janvier 2011.

Le président compte mener à bien trois grandes réformes durant ce temps : celle du système monétaire international, du marché des matières premières afin de lutter contre la volatilité des prix, et la gouvernance mondiale, avec à la clef, la réforme du Fonds monétaire international (FMI) et l'élargissement du Conseil de sécurité de l'ONU, notamment à l'Afrique.

Après le discours qu'il prononcera lors de la cérémonie d'ouverture et le déjeuner offert par le secrétaire général de la francophonie, l'ancien président sénégalais Abdou Diouf, M. Sarkozy aura également plusieurs entretiens bilatéraux.

Selon l'Élysée, ces bilatérales auront lieu avec les présidents du Liban, Michel Sleiman, de la République démocratique du Congo (RDC) Joseph Kabila, et du Burkina Faso Blaise Campaoré. D'autres entretiens sont prévus : avec le Premier ministre du Canada Stephen Harper, du Québec Jean Charest et du Mali Amadou Toumani Touré. C'est lors de la séance à huis-clos, samedi après-midi, que le chef de l'État doit détailler ses priorités pour les G20 et G8.

Durant cette même séance, la quarantaine de chefs d'État et de gouvernement présents au sommet devraient également parvenir à « une prise de position » sur les moyens de lutter contre le réchauffement climatique, à quelques semaines de la conférence de Cancun (Mexique) « qui se présente moyennement biena», selon la litote employée par l'Élysée.

Parmi les autres sujets qui seront débattus figurent la question de la sécurité au Sahel et de la lutte contre Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui détient en otages cinq Français, un Malgache et un Togolais enlevés au Niger en septembre. Tous ont depuis été transférés dans le Nord-est du Mali.

« De plus en plus, la francophonie prend position sur les grands dossiers de la planète » et « l'OIF est devenue un acteur de plus en plus présent dans le règlement de conflits », s'est-on félicité à l'Élysée, où l'on fait également valoir qu'il n'y a jamais eu « autant de locuteurs français » dans le monde.

220 millions de personnes sont francophones. Le chef de l'État sera accompagné du ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner et de son représentant personnel pour la francophonie Jean-Pierre Raffarin.

 

© 2010 AFP

 

 

 

Entretien avec M. Jean-Pierre Raffarin

 

 Source : http://www.tsr.ch/video/info/journal-19h30/#id=2613658

 

Doris Leuthard appelle à prendre « des engagements forts »

Sommet de la Francophonie | La présidente de la Confédération Doris Leuthard a ouvert samedi le XIIIe Sommet de la Francophonie à Montreux. Elle a appelé les quelque 60 délégations présentes à avoir « le courage de prendre des engagements forts, concrets, mesurables ».

 

© KEYSTONE | Abdou Diouf et Doris Leuthard aujourd'hui samedi à Montreux

 

Dans son discours d’ouverture, prononcé devant une quarantaine de chefs d’Etat et de gouvernement, Mme Leuthard a souhaité que ce Sommet «ainscrive résolument la Francophonie dans une perspective d’avenir ».

Elle s’est notamment demandée comment l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) pouvait peser sur des institutions telles que le G8 ou le G20, sur des dossiers comme la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU ou les Objectifs du Millénaire pour le Développement et sur des événements tels que la conférence de Cancun sur le climat, en décembre.

Elle a également souhaité que la Francophonie, « plate-forme privilégiée du dialogue Nord-Sud », se prononce sur les événements actuels comme la reconstruction en Haïti ou le processus de paix au Proche-Orient.

La présidente de la Confédération a par ailleurs assuré que « coups d’État et Francophonie étaient devenus incompatibles ». Elle a appelé « à une restauration rapide de l’État de droit dans les pays suspendus » de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), la Guinée et Madagascar.

Doris Leuthard a accueilli ses hôtes au nom de la Confédération, mais aussi de « la Suisse des cantons et des communes ». « Il ne s’agit pas non plus d’un accueil de la seule Suisse francophone, mais bien de toute la Suisse avec ses quatre langues et ses quatre cultures, comme en témoigne ma présence ici puisque je suis de langue maternelle allemande », a-t-elle ajouté, applaudie par l’assistance.

Le premier ministre canadien Stephen Harper a ensuite remercié la Suisse pour avoir su organiser ce sommet en quelques mois, suite à la suspension de Madagascar.

 

Source : tdg.ch, le 23 octobre 2010

http://www.tdg.ch/montreux-doris-leuthard-appelle-prendre-engagements-forts-2010-10-23

 

 

Entretien avec Mme Doris Leuthard

 Source : http://www.tsr.ch/video/info/journal-19h30/#id=2613655

 

 

La Francophonie veut une Afrique plus présente dans les instances mondiales

MONTREUX (Suisse), 23 octobre 2010 (AFP)

Les chefs d'État et de gouvernement francophones, réunis samedi en sommet à Montreux (Suisse), ont plaidé pour une plus grande place de l'Afrique dans les instances internationales, notamment au Conseil de sécurité des Nations unies.

« Est-il normal qu'il n'y ait aucun membre permanent du Conseil de sécurité émanant de l'Afrique ? Un milliard d'habitants ! Dans trente ans, deux milliards d'habitants qui n'ont pas de représentation permanente ! C'est un scandale ! », a dénoncé le président français Nicolas Sarkozy, à l'ouverture de la réunion.

Parmi les 38 chefs d'État et de gouvernement présents à Montreux pour ce 13e sommet de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), figurent de nombreux Africains.

La réforme de la gouvernance mondiale est l'une des priorités que s'est fixée le chef de l'État français pour sa présidence des G20 et G8, respectivement à partir des 12 novembre et 1er janvier prochains.

Le secrétaire général de la Francophonie, Abdou Diouf, qui a été réélu sans surprise pour un nouveau mandat au cours du sommet, a appelé les dirigeants à faire de l'OIF plus qu'un « agitateur d'idées éclairé ».

Il a également prôné « une démocratisation des relations internationales et un multilatéralisme équilibré, qui ne pourra s'accommoder plus longtemps d'une sous-représentation de l'Afrique dans les organes où se prennent les décisions qui la concernent pourtant directement ».

L'Afrique, d'où sont issus 27% des États-membres de l'ONU, ne dispose que de trois sièges de membres non permanents au Conseil de sécurité. Depuis 2005, les pays africains réclament deux sièges permanents avec droit de veto. De son côté, la France plaide pour un élargissement progressif, commençant par l'attribution d'un siège permanent.

« Il faut réparer une erreur historique » et attribuer « un siège avec droit de veto » à l'Afrique, a déclaré le président sénégalais Abdoulaye Wade au cours d'une conférence de presse. « Cela me paraît tout à fait élémentaire » a-t-il ajouté.

Dans son discours d'ouverture, la présidente de la Confédération helvétique, Doris Leuthard, a jugé que la Francophonie avait « un rôle à jouer, comme plate-forme de dialogue Nord-Sud » afin de dépasser la logique des groupes régionaux ou politiques.

Le président burkinabé Blaise Compaoré a rappelé que l'Afrique représentait « plus de 50% des locuteurs de la langue française ». « Cela invite à accorder une place plus importante à l'Afrique », a-t-il dit.

La question de la gouvernance mondiale a fait l'objet de discussions à huis clos entre les dirigeants.

Des entretiens bilatéraux ont par ailleurs eu lieu, notamment entre le chef de l'État français et les présidents du Liban Michel Sleiman, de la République démocratique du Congo (RDC) Joseph Kabila, du Burkina Faso Blaise Compaoré, du Mali Amadou Toumani Touré.

La sécurité dans la bande sahélo-saharienne et la lutte contre Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui retiennent depuis mi-septembre en otages cinq Français, un Malgache et un Togolais dans le nord du Mali, devaient également être abordées.

Les chefs d'État et de gouvernement devaient aussi évoquer la sécurité alimentaire, le changement climatique et la biodiversité. Autres sujets au menu, la reconstruction d'Haïti et la question de la langue française, parlée par 220 millions de personnes dans le monde, mais qui connaît un recul dans les instances internationales.

À l'issue de cette première journée, le Sénégalais Abdou Diouf, 75 ans, a été réélu à l'unanimité secrétaire général de l'Organisation internationale de la Francophonie. Il était le seul candidat.

Une déclaration doit être signée dimanche, dernier jour de ce sommet biennal.

 

© 2010 AFP

 

Plaidoyer pour l'Afrique de Nicolas Sarkozy  

Source : http://www.2424actu.fr/actualite-culturelle/langue-la-francophonie-malmenee-sur-le-continent-europeen-1600815/

 

L'Afrique au Conseil de Sécurité :

« Réparer une erreur historique », selon Wade

 

Abdou Diouf, un héritier de Senghor à la tête de la Francophonie

MONTREUX (Suisse), 23 octobre 2010 (AFP)  

 

L'ex-président sénégalais Abdou Diouf, 75 ans, a été réélu samedi à la tête de l'Organisation internationale de la Francophonie, au sein de laquelle il promeut depuis huit ans une « magistrature d'influence » et défend l'héritage de son mentor Léopold Sédar Senghor.

Le poète et premier président du Sénégal avait été lui-même un des pères fondateurs, à l'aube des années 1970, de la Francophonie mondiale, qui regroupe désormais 56 membres et 14 (bientôt 19) observateurs.

Son rôle au sein de la Francophonie, Abdou Diouf le définit lui-même comme « une magistrature d'influence ». « C'est le pouvoir de convaincre et non pas de contraindre, d'ailleurs je n'ai pas les moyens de contraindre », commente-t-il.

En lui réaffirmant son soutien samedi à Montreux, le président français Nicolas Sarkozy a salué « son autorité sur la scène mondiale ». Ses collaborateurs à l'OIF vantent ses qualités de diplomate dans les crises en Afrique, dont il connaît les dirigeants.

À l'inverse certains, comme le poète sénégalais Amadou Lamine Sall, regrettent qu'il ait fait de la Francophonie une organisation « plus politique que culturelle ».

Né le 7 septembre 1935 à Louga (Nord) dans une famille modeste, Abdou Diouf a étudié le droit à Dakar, avant de faire l'École nationale de la France d'outre-mer, creuset de l'administration coloniale française, dont il est sorti major.

En 1960 à l'indépendance, il est rentré au Sénégal et a commencé, à 25 ans, une carrière de haut fonctionnaire. D'abord gouverneur de la région, puis directeur de cabinet du président Léopold Sédar Senghor, il a ensuite occupé le poste de Premier ministre pendant onze ans.

En 1981, il a succédé au « père de la Nation » lorsque celui-ci a démissionné. Très largement élu président en 1983, il a été réélu en 1988 et 1993.

Après avoir présidé le Sénégal pendant près de 20 ans, Abdou Diouf a accepté l'alternance démocratique en 2000 quand, battu par son rival Abdoulaye Wade, il a quitté le pouvoir sans heurts et s'est retiré en France.

Les Sénégalais, en butte à la pauvreté et lassés par quarante ans de règne socialiste, avaient élu le libéral Wade triomphalement. La présidence d'Abdou Diouf a aussi été assombrie par le conflit indépendantiste en Casamance, déclenché fin 1982.

Musulman, marié à une catholique avec qui il a quatre enfants, Abdou Diouf dit avoir fait le serment de ne jamais commenter l'action de son successeur, refusant de répondre aux questions à ce sujet.

Au fil des années, Abdou Diouf s'est impliqué dans de nombreuses médiations, notamment quand il fut président de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) et de la Conférence islamique.

Gestionnaire, mais aussi fin politicien capable de composer avec ses pires ennemis, il a toujours donné de lui l'image d'un homme calme, voire timide, rejetant les effets oratoires. Il est surnommé « la girafe » par la presse satirique, en raison de sa grande taille.

 

© 2010 AFP

 

 Entretien avec M. Abdou Diouf

 Source : http://www.tsr.ch/video/info/journal-19h30/#id=2613654

 

Francophonie :

« Nous sommes tous des Haïtiens » lance Diouf

MONTREUX (Suisse), 24 octobre 2010 (AFP)  

 

Évacuation d'un malade atteint du choléra vers un hôpital à Saint-Marc, le 22 octobre 2010, près de Port-au-Prince

 

« Tous les francophones sont des Haïtiens » s'est félicité le sénégalais Abdou Diouf, secrétaire général de l'OIF, lors de la clôture du Sommet de la francophonie qui a conclu ses travaux dimanche par un grand élan de solidarité avec Haïti.

Lors de la conférence de presse de clôture à Montreux en Suisse, le secrétaire général de l'OIF a affirmé qu'une des tâches de l'organisation était d'aider Haïti après le séisme dévastateur du 12 janvier dernier.

« Nous voulons aider Haïti (...) à se refonder, c'est une tâche passionnante et la Francophonie a élaboré des propositions » dans ce sens a-t-il dit.

Une des résolutions de la déclaration finale du sommet de Montreux déclare l'île des Caraïbes « pays prioritaire de la solidarité francophone ».

L'organisation souhaite par ailleurs apporter « une valeur ajoutée » à l'aide internationale pour Haïti « en se positionnant sur son savoir-faire spécifique » et en « mobilisant l'expertise que recèle l'espace francophone », précise la résolution.

L'île des Caraïbes compte parmi les membres fondateurs de l'organisation internationale de la Francophonie où sont actifs notamment l'agence universitaire de la Francophonie et l'Association internationale des maires francophones.

« Nous appelons tous les États et gouvernements à poursuivre et à renforcer leur mobilisation en faveur de la reconstruction d'Haïti et à inscrire leurs efforts concertés dans la durée », indique le texte à l'adresse des 56 pays membres et des 14 pays observateurs de l'OIF.

La résolution invite en outre le « Secrétaire Général à présenter un rapport sur l'état d'avancement de l'action de la Francophonie » lors du 14ème Sommet qui se tiendra dans deux ans à Kinshasa.

Les 38 chefs d'État et de gouvernement présents à Montreux ont insisté sur leur solidarité avec Haïti. Le président sénégalais Abdoulaye Wade a ainsi déclaré que les Haïtiens demandent « des mesures concrètes ».

« Nous, Africains et francophones que pouvons-nous leur apporter ? Nous ne pouvons pas réparer tous les dégâts, mais manifester notre solidarité, cela n'a pas de prix », a-t-il dit précisant que le Sénégal a nommé un ministre des Affaires haïtiennes.

M. Wade a dit par ailleurs « vouloir aller plus loin » en offrant par exemple « des terres aux Haïtiens ». « C'est à notre portée » a-t-il dit.

Souhaitant qu'« un fort message d'appui soit envoyé au peuple haïtien », le Premier ministre canadien Stephen Harper a indiqué que le Québec « a tissé des liens étroits avec le peuple haïtien au cours des dernières décennies » et a placé l'île « au cœur de sa politique d'aide internationale ».

À la tête de la délégation haïtienne à Montreux, la ministre haïtienne des Affaires étrangères Marie Michèle Rey a exprimé sa gratitude pour la Francophonie « qui s'est mobilisée des les premières heures et les premiers jours après le tremblement de terre ».

« La Francophonie fait tout ce qu'elle peut pour nous aider et nous l'apprécions » a-t-elle ajouté. « Nous lui en savons gré et nous avons exprimé nos remerciements à toutes les instances » de l'organisation a-t-elle dit ajoutant que les discussions lors du Sommet ont été « très ouvertes, très franches entre pays qui se comprennent ».

© 2010 AFP

 

 

Francophonie :

Kabila, hôte du prochain sommet, s'engage à combattre l'impunité

MONTREUX (Suisse), 24 octobre 2010 (AFP)  

 

Le président de la république démocratique du Congo lors de la conférence de presse de fermeture du sommet de la francophonie, le 24 octobre 2010 à Montreux

 

Le président de RD Congo, Joseph Kabila, a affirmé dimanche à Montreux (Suisse) sa « détermination » à lutter contre l'impunité, notamment dans l'Est de son pays, au dernier jour du sommet de la Francophonie dont la prochaine édition aura lieu à Kinshasa en 2012.

« La RDC est sur la voie de la consolidation de la paix et de la sécurité », a assuré M. Kabila, lors d'une conférence de presse de clôture du sommet de Montreux qui a réuni 38 chefs d'État et de gouvernement francophones samedi et dimanche sur les bords du Léman.

Dans des résolutions adoptées à l'issue de cette réunion biennale, les dirigeants ont appelé au respect de l'État de droit dans plusieurs pays d'Afrique, alors que de nombreuses élections doivent avoir lieu sur le continent dans les prochains mois.

M. Kabila a souligné « la détermination du gouvernement congolais de faire en sorte qu'un crime -- que ce soit contre les journalistes ou contre la population à Kinshasa, à l'Est, sur toute l'étendue du territoire national -- ne reste plus impuni ».

Arrivé au pouvoir en 2001 après l'assassinat de son père, Joseph Kabila a été élu en 2006, lors des premières élections libres en 41 ans dans l'ex-Zaïre, au sortir de deux guerres qui ont achevé de ruiner un pays mal géré et corrompu. Une élection présidentielle est prévue en novembre 2011.

M. Kabila a indiqué que les assassinats de plusieurs journalistes « ces dernières années » avaient donné lieu à des procès. « Les responsables de la plupart de ces crimes sont aujourd'hui en prison », a-t-il dit.

Dans l'est de la RDC, en proie aux violences, selon l'ONU, plus de 15 000 femmes ont été violées en 2009. Des groupes armés étrangers et congolais encore actifs ainsi que des soldats nationaux sont régulièrement accusés de commettre des exactions contre les civils.

Amnesty International a appelé M. Kabila à livrer à la Cour pénale internationale l'ex-rebelle Bosco Ntaganda, aujourd'hui général dans l'armée congolaise, accusé de crimes de guerre notamment pour l'enrôlement d'enfants.

« La RDC est un des États les plus importants de la Francophonie », a déclaré le secrétaire général Abdou Diouf, reconduit samedi à la tête de l'OIF. Il a aussi qualifié le sommet de Montreux de « véritable succès » et réfuté toute idée de déclin de la langue française, neuvième langue dans le monde avec 220 millions de locuteurs.

« Je ne vois pas d'affaiblissement de la Francophonie, elle est de plus en plus attractive », a assuré M. Diouf.

Pour faire vivre la langue française, le secrétaire général a insisté sur l'importance de l'éducation, notamment en Afrique, « continent d'avenir pour la Francophonie ».

L'ancien président sénégalais s'est félicité d'une initiative suisse visant à instaurer une coopération entre les universités technologiques francophones. Il a aussi annoncé l'organisation d'un forum mondial sur la langue française, au printemps 2012 à Québec.

Dans une déclaration finale, les dirigeants francophones ont décidé de « consolider la place et la visibilité de la Francophonie dans la gouvernance mondialea» et appelé à  « une réforme urgente du Conseil de sécurité ».

Les pays francophones ont aussi affirmé leur solidarité et leur engagement à œuvrer pour la reconstruction d'Haïti.

Ils se sont engagés à mettre « la sécurité alimentaire, la lutte contre le changement climatique et la protection de la diversité biologique au centre » de leurs préoccupations, et insisté sur « le rôle indispensable des financements innovants ».

Cinq pays ont été admis comme membres observateurs de l'OIF : l'Estonie, la Bosnie, le Monténégro, les Émirats arabes unis et la République dominicaine.

L'OIF, qui fête cette année ses 40 ans, regroupe donc désormais 56 États et gouvernements membres et 19 pays observateurs.

© 2010 AFP

 

 

CLÔTURE DU XIIIe SOMMET DE LA FRANCOPHONIE : Rendez-vous à Kinshasa en 2012

La clôture du XIIIe Sommet de la Francophonie à Montreux a été marquée par une Déclaration et un plaidoyer du président français Nicolas Sarkozy pour une présence de l’Afrique au Conseil de sécurité de l’Onu. Rendez-vous a été pris pour Kinshasa, au Congo en 2012.

Montreux (Suisse) : Samedi en début de soirée, le Secrétaire général de la Francophonie, notre compatriote, Abdou Diouf a été reconduit au poste à l’unanimité, alors que le vote devait se dérouler hier, dimanche, en fin de matinée. Une candidature que le chef de l’État sénégalais, M. Abdoulaye Wade a parrainée, dès son arrivée à Montreux, en confirmant lors de sa rencontre avec la presse internationale qu’il avait dit lors du déjeuner, au président Nicolas Sarkozy que Abdou Diouf était d’abord le délégué du Sénégal qui le soutenait. Auparavant, lors de la cérémonie d’ouverture riche en couleurs, au centre des congrès de Montreux, le chef de l’État français avait remercié notre compatriote pour la manière dont il conduit « avec talent et avec sagesse les destinées de l’organisation ». « La France souhaite qu’il poursuive son action au cours des prochaines années, tant nous avons besoin de son autorité sur la scène mondiale », avait lancé Nicolas Sarkozy aux chefs d’État et de gouvernement présents en Suisse. La fin du Sommet de Montreux a été marquée par une Déclaration et rendez-vous a été pris en 2012 pour Kinshasa, au Congo. Du haut de cette tribune, le président français s’est prononcé sur l’absence du continent africain au Conseil permanent de l’Onu. « Est-il normal qu’il n’y ait aucun membre permanent du Conseil de Sécurité émanant de l’Afrique ? Un milliard d’habitants, dans trente ans, deux milliards d’habitants, qui n’ont pas de représentation permanente. C’est un scandale », a-t-il martelé sous les applaudissements des chefs d’État et chefs de délégations présents.

Dans son discours de bienvenue, Mme Doris Leuthard, Conseillère fédérale, présidente de la Confédération Suisse a dit qu’il ne s’agit pas non plus d’un accueil de la seule Suisse francophone, mais bien de toute la Suisse avec ses quatre langues et ses quatre cultures. « Je tiens à souligner avec satisfaction que grâce à sa bonne application, Coup d’état et Francophonie sont désormais devenus incompatibles, faute de quoi nous ne serions pas à Montreux », a justifié la présidente de la Confédération.

Dans ce contexte, elle a appelé, de tous ses vœux, une restauration rapide de l’État de droit dans les pays suspendus et leur retour en tant que membre à part entière de l’OIF.

 

M. abdoulaye Wade :

 

« Il n’y a pas de dérive monarchique au Sénégal »

 

 

 

Les Wade, père et fils

Possibilité de réagir sur : http://www.youtube.com/watch?v=18lCNrJ23BI

   

 

En rencontrant la presse au Sommet de la Francophonie à Montreux, le président de la République, M. Abdoulaye Wade, a donné deux points de presse dans la journée du samedi au cours desquels il a précisé que Abdou Diouf était le candidat du Sénégal au poste de Secrétaire général de l’OIF, d’une part d’autre part il a assuré qu’il n’y aura pas de dérive monarchique au Sénégal.

Montreux (Suisse). Au sommet de la Francophonie à Montreux, le président de la République, M. Abdoulaye Wade, a donné deux points de presse dans la journée du samedi. Il a précisé que le Sénégal ne pouvait pas soutenir une autre candidature pour avoir délégué l’actuel Secrétaire général de l’OIF, M. Abdou Diouf.

« J’ai déjeuné tout à l’heure à la même table avec Nicolas Sarkozy et Abdou Diouf et j’ai dit au président français que ce n’est pas à la France de choisir Diouf, c’est notre candidat » a déclaré Abdoulaye Wade, ajoutant que ce dernier a même confirmé qu’il était le candidat du Sénégal. Wade a également profité de cette conférence pour rappeler qu’il n’y a pas de « dérive monarchique » au Sénégal, après la récente nomination au poste de ministre de l’Énergie de Karim Wade ajouté aux précédents portefeuilles ministériels qu’il détenait.

« Je l’ai nommé grâce à ses compétences, venez voir ce qu’il fait. Il est financier, il est banquier, il réussit très bien les tâches que je lui ai confiées grâce à ses compétences que personne ne conteste », a déclaré M. Wade. Selon lui, le portefeuille de l’Énergie était « le plus difficile » en raison d’innombrables coupures d’électricité dans le pays et les manifestations des populations. « S’il est compétent, il faut qu’il le prouve », a-t-il noté.

Interrogé sur l’accueil des étudiants haïtiens au Sénégal, le président Wade a dit que c’est la solidarité qui s’est manifestée après le séisme de janvier 2010 en rappelant que ces peuples n’avaient pas fait un choix volontaire, il y a 450 ans.

« On ne peut pas refuser le choix à ceux qui veulent revenir en Afrique ». Il poursuit en disant qu’une fois aux États-Unis, un jeune lui avait dit que si on lui refusait la citoyenneté africaine, il porterait plainte devant les tribunaux.

Pour le cas des 163 étudiants arrivés à Dakar, le chef de l’État a expliqué qu’il avait nommé un ministre qui s’est installé en Haïti avant qu’une commission technique d’accueil composée du Recteur de l’université de Saint-Louis et d’enseignants du supérieur ne fasse les sélections après des tests de niveau des trois mille demandeurs. Pour Haïti, l’Union africaine doit aller plus loin. « Ils vivront avec des bourses que je donne aux étudiants sénégalais et un opérateur téléphonique leur a offert des lignes pour qu’ils puissent communiquer avec leurs parents restés au pays toute l’année », a dit le chef de l’État.

Pour M. Wade, l’Union africaine (Ua) doit aller plus loin en offrant des terres à ceux qui en font les demandes.

Sur l’absence d’Haïti comme observateur à l’Union africaine, il rappelé que c’est le Sénégal qui avait proposé que la diaspora soit la sixième région du continent noir, mais aussi qu’à chaque sommet annuel qu’un président issu d’elle assiste à leur rencontre.

À propos des langues africaines, le président Wade pense qu’il faut donner la chance à chacune d’elles pour leur développement. « Ma position c’est de développer les langues, mais il faut surtout une langue de communication, c’est aventureux de décréter une langue », a ajouté le chef de l’État. Répondant sur la réalisation du Monument de la renaissance Africaine à Dakar, M. Wade a indiqué qu’il l’a fait pour l’Afrique et que les trois personnages qui la symbolisent démontrent que notre continent sort de l’ignorance avec cet enfant qui regarde l’avenir avec fierté en compagnie de ses deux parents.

Sur le sommet de Montreux, M. Wade souhaite qu’il y ait une forte solidarité, notamment face à l’érosion côtière qui a réuni des experts au Sénégal, la réalisation de la Grande Muraille Verte (Gmv) qui doit être l’affaire des femmes et surtout des jeunes qui doivent se sentir concernés après le reboisement. Face à la réaction du président Sarkozy pour que l’Afrique ait une place au Conseil de sécurité de l’Onu, le président de la République a dit que son homologue français a bien compris, car il s’agit de réparer une erreur historique. « S’il faut représenter l’Afrique, il ne s’agit pas de puissance, mais d’avoir un bon avocat pour le continent auprès de l’Onu », a-t-il souligné avant d’ajouter que le Sénégal n’est pas candidat pour le siège permanent.

S’agissant du Festival Mondial des Arts Nègres de décembre 2010, le président Wade a dit que des artistes peu connus et des troupes y seront. Il a annoncé avoir proposé à la directrice générale de l’Unesco l’organisation d’une conférence internationale à Dakar sur les industries culturelles, pour que les œuvres des artistes soient labélisées et protégées. Le festival, selon lui, sera une occasion pour renforcer les jeunes africains dans la conviction qu’ils appartiennent à un grand peuple. Cette conférence a vu la participation de Djibril Diallo de l’Onu, le ministre Aziz Sow Délégué général du Festival Mondial des arts nègres, Mme Sindiély Wade Délégué générale adjointe et de personnalités culturelles très connues au Sénégal.

Abdou Diouf : « Renforcer la liberté dans un esprit de solidarité »

S’adressant à l’assistance, le Secrétaire général de l’OIF, Abdou Diouf, a rappelé les engagements des pays membres « résolus à renouveler leur alliance pour renforcer la liberté, la démocratie, l’indépendance et la paix dans un esprit de solidarité et d’ouverture au monde, déterminés à vivre ensemble leurs diversités dans le respect de l’autre et l’équité, conscients des acquis communs et de leur devoir d’assumer leurs responsabilités envers les générations futures, sachant que seul est libre qui use de sa liberté et que la force de la communauté se mesure au bien-être du plus faible de ses membres ». « Ces engagements, ces ambitions, ces valeurs, a-t-il poursuivi, pourraient intégralement figurer dans la Déclaration à l’issue de ce XIIIe Sommet, tant ils épousent nos convictions les plus profondes et la raison d’être de notre action ».

Selon M. Diouf, le navire-monde tangue sous l’effet d’une crise économique et financière dont les répercussions se feront sentir de longs mois encore, sous l’effet d’une crise alimentaire, énergétique, environnementale et de conflits persistants auxquels les plus vulnérables payent, encore et toujours, le plus lourd tribut, sous l’effet, enfin, de menaces qui se jouent du droit et des frontières. « C’est dans ce contexte, a-t-il ajouté que nous nous sommes attachés à tenir le cap et à honorer, avec un souci de rigueur et d’efficacité accrues, avec un souci constant de solidarité, la feuille de route que vous nous aviez tracée lors du Sommet de Québec, mais aussi à réagir dans l’urgence, comme ce fut le cas au lendemain de la tragédie qui a frappé nos frères haïtiens ». Il a assuré aux chefs d’État que les opérateurs de l’OIF et les organisations non gouvernementales, continueront à se mobiliser, à innover, tout en renforçant leurs synergies, pour traduire concrètement, au quotidien, leurs recommandations et leurs résolutions.

« Cela suffira-t-il à garantir l’avenir de la Francophonie comme un acteur engagé, reconnu et respecté des relations internationales », s’est-il- interrogé ?  ajoutant « avons-nous quelque chose de spécifique à apporter par rapport aux autres organisations internationales, aux unions régionales, avec lesquelles nous collaborons, et qui se sont considérablement développées et consolidées au cours des dernières décennies, captant, tout naturellement, l’intérêt et les moyens de leurs États membres, mais aussi des partenaires internationaux » ? « C’est à vous, chefs d’État et de gouvernement, qu’il reviendra de répondre, à cette question de confiance fondamentale », a encore dit Abdou Diouf.

Il leur a demandé, 40 ans après la signature du traité de Niamey, 10 ans après l’adoption de la Déclaration de Bamako, si la Francophonie qui a été un précurseur dans son option en faveur de la diversité culturelle et linguistique, du dialogue des cultures, de l’environnement, mais aussi de l’État de droit au service de la paix, doit se contenter d’avoir été un agitateur d’idées éclairé, et laisser, désormais à d’autres, qui s’en sont emparés depuis, le soin de porter ces dossiers essentiels.

Abdou Diouf a également interpellé les décideurs sur la diversité culturelle « si la diffusion de ces engagements et de ces idéaux peut se concevoir sans une langue française assumée par tous, forte et compétitive au regard, notamment, des stratégies offensives adoptées, à l’échelle mondiale, par d’autres grandes langues, repoussant par là même, le spectre d’un monolinguisme réducteur ». Au nom de l’OIF, il a vivement rendu un vibrant hommage à la Suisse pour avoir accueilli ce rendez-vous.

 

De notre envoyé spécial Elhadji Abdoulaye THIAM

 

Source : lesoleil.sn, le 14 octobre 2010

http://www.lesoleil.sn/article.php3?id_article=64698

 

 

 

AFRIQUE :

SOMMET DE LA FRANCOPHONIE : Un bilan mitigé

Nicolas Sarkozy a fait son numéro. Plusieurs chefs d’État du continent se sont bousculés à son portillon pour des audiences. Abdou Diouf, lui, a décroché un nouveau bail à la tête de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF). C’est l’essentiel de ce qui s’est passé au 13e sommet de la Francophonie de Montreux, en Suisse, qui vient de s’achever. Quant à la langue française pour la promotion de laquelle a été construite cette organisation, des sources assurent qu’elle progresse tout de même, en termes de nombre de locuteurs. Cet élan encore préservé, la langue de Molière le doit sans doute pour beaucoup à ses ex-colonies. Mais, cette progression fait face à un énorme besoin de moyens. Nul doute qu’il appartient, au premier chef, à la France qui veut promouvoir sa langue malgré sa mauvaise posture face à l’anglais, d’y mettre les moyens qu’il faut. C’est sûrement dans cette optique que le président français s’est insurgé contre la domination écrasante de la langue de Shakespeare.

Mais à y voir de près, cette façon de bander les muscles pour défendre une langue est un combat d’arrière-garde. Une langue vivante s’impose d’elle-même de par son utilité. Et le modèle français ne fait vraiment pas rêver aujourd’hui à travers le monde. De plus, les autorités françaises, et surtout l’administration Sarkozy, ne donnent pas des ailes à cette promotion du français. En effet, à cause de leur politique de barricades, très peu d’intellectuels des autres pays jubilent encore à l’idée d’aller faire des études en France. Les jeunes de l’espace francophone sont dorénavant attirés par les grandes écoles américaines et canadiennes notamment. Le modèle anglo-saxon a le vent en poupe. Comme c’est l’anglais qui est utilisé dans ces écoles, on comprend aisément la propension des gens à apprendre cette langue au détriment du français qui, s’il reste parlé, perd tout de même, bon an mal an, un peu de son attrait.

Les dirigeants de la Francophonie semblent avoir compris que cette bataille pour la langue, si l’on n’y prend garde, confine au ridicule et est contre-productive. Ainsi, la promotion de la langue française n’est plus tellement le combat, du moins en apparence. L’on semble ratisser large. C’est ce qui explique sans doute que des anglophones, par exemple, soient invités à la grand-messe de la Francophonie. Mais cela pose un autre problème. La recherche tous azimuts du nombre pourrait être de nature à brouiller la vision de l’organisation. Ne dit-on pas que « qui trop embrasse, mal étreint » ?.

De toute façon, il y a la nécessité d’éviter que la Francophonie continue d’être perçue comme seulement un outil diplomatique de la France. Des sujets d’intérêt commun aux pays membres doivent être de plus en plus abordés. Cette fois-ci, il a par exemple été question de la réforme des Nations unies avec en prime un siège permanent au Conseil de sécurité avec droit de veto pour l’Afrique. La France affiche sur cette question sa solidarité avec les Africains. Une attitude désintéressée ou au contraire calculée ? Trop tôt pour y répondre sans verser dans des spéculations hasardeuses. Toujours est-il que lors du 13e sommet, il y a eu, comme d’habitude, de belles résolutions. Mais il n’est pas ressorti de décisions claires et chiffrées sur des sujets d’intérêt commun comme le développement des pays membres. C’est donc un bilan mitigé. De quoi désespérer ceux qui font le vœu d’une Francophonie moulée sur le modèle du Commonwealth, d’une Francophonie vraiment des peuples.

Relwendé Auguste SAWADOGO

LE PAYS

 

Source : afriscoop.net, le dimanche 24 octobre 2010

http://www.afriscoop.net/journal/spip.php?breve4841

 

 

 

Les participants au Sommet de la Francophonie après la photo de famille, le 23 octobre 2010 à Montreux, en Suisse.

 

 

 

 

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