Ban Ki-Moon ne parle pas français

Lefigaro.fr (avec AFP et Reuters).

Publié le 14 décembre 2006

 

Ban Ki-Moon prendra la tête de l'Onu le 1er janvier 2007(AP)

 

  

Le futur secrétaire général de l'Onu n'est pas parvenu à répondre dans la langue de Molière aux questions des journalistes, alors que les candidats à ce poste sont censés pouvoir travailler en français, une des six langues des Nations Unies. 

 

Le Sud-Coréen Ban Ki-moon, qui succèdera en janvier à Kofi Annan, a raté une épreuve de français en ne parvenant pas à répondre à la question de savoir pourquoi le français devait rester la deuxième langue de travail à l'ONU après l'anglais.

 

Lors de la conférence de presse qui a suivi sa prestation de serment, un journaliste canadien lui a demandé de dire en français pourquoi cette langue devait prendre le pas sur d'autres davantage parlées dans le monde comme le chinois ou l'arabe.

 

L'ancien ministre des Affaires étrangères sud-coréen a alors timidement répondu en français « je n'ai pas pu » (comprendre). « If you could speak lentement en français », a-t-il alors prié son interlocuteur. Celui-ci s'est exécuté, mais Ban Ki-Moon n'a, encore une fois, pas saisi le sens de sa question.

 

Un de ses collaborateurs est alors venu à son secours en traduisant la question. Et c'est en anglais qu'il a alors répondu que la décision de donner préséance au français avait été prise par les États membres pour des raisons « pratiques ». « Chaque langue a une authenticité égale », a-t-il ajouté. 

 

Ban Ki-Moon prend des cours depuis un an

 

L'ONU a six langues officielles, l'anglais, le français, l'espagnol, l'arabe, le chinois et le russe. La France, membre permanent avec droit de veto du Conseil de sécurité qui sélectionne le secrétaire général, veille à ce que les candidats à ce poste, soient en mesure de « travailler en français ». Les prédécesseurs de Ban à ce poste (le Ghanéen Kofi Annan ou l'Égyptien Boutros Boutros Ghali) maîtrisaient quant à eux la langue de Molière.

 

Ban Ki-Moon prend des cours de français depuis qu'il a lancé au début de l'année sa campagne pour succéder à Kofi Annan, et a prononcé dans cette langue quelques paragraphes de son discours de prestation de serment. Jean-Marc de La Sablière, ambassadeur de France à l'ONU, assure de son côté que le futur secrétaire général fait des efforts et que son niveau de français est convenable. 

 

 Source : Le Figaro.fr,  14 décembre 2006