En Espagne, les identités au risque de la faiblesse

La Catalogne, qui a voté le 18 juin un nouveau statut élargissant sa déjà considérable autonomie, n'est que la première d'un mouvement qui va concerner la majeure partie des régions espagnoles.

Onze autres régions sur dix-sept ont lancé des réformes vers davantage d'autogestion : Andalousie, Galice, Aragon, Valence, Murcie, Canaries, Baléares, les deux Castille, Asturies et Pays basque.
Et les deux villes de Ceuta et Melilla souhaitent devenir des régions autonomes.
Le règlement de la problématique catalane est pour le chef du gouvernement Zapatero l'antidote de ce qui s'est passé au Pays basque, qui a tenté l'an dernier de faire passer en force un texte prétendant instaurer une « libre association ». Un échec.
Les réformes des autres statuts sont plus calmes. Les Cortès ont approuvé le statut du Valencien qui obtient rang de nationalité et le valencien, celui de langue co-officielle. Le statut andalou qualifie l'Andalousie de "réalité nationale".
Mais la question qui parcourt l'Espagne désormais est la suivante : quelle est la limite entre libertés régionales et enfermements nationalistes régionaux, qui affaiblissent le rayonnement du pays ? 

Illustration : depuis que le catalan est imposé à Barcelone, c'est l'anglais qui devient la langue des échanges avec l'extérieur, aux dépens de l'espagnol.

 

 

Source : Midi Libre, journal du mardi 27 juin 2006