Le FDF dénonce, à Strasbourg, l'accueil dans les hôpitaux du Brabant flamand

 

La périphérie en observation

 

Nouvelle poussée de fièvre en périphérie.  Alors que les Flamands menacent de saboter le scrutin européen, le FDF (re)dépose plainte au Conseil de l’Europe.

 

La Région de Bruxelles­Capitale et sa périphérie n’auront bientôt plus aucun secret pour les eurodéputés du
Conseil de l’Europe !  Après le Suisse Dumeni Columberg au printemps 98, après sa compatriote Lili Nabholz-Haideger à l’été 2002, après le Letton Boris Cilevics en octobre 2003, un quatrième rapporteur pourrait y débarquer, du moins si une requête FDF en ce sens est reçue favorablement.
Ce mardi après-midi, à Strasbourg, le député fédéral amarante Éric Libert (flanqué du ci-devant eurodéputé Georges Clerfayt) remettra une pétition au président de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, Peter Schieder. Elle contient une plainte relative aux services d’urgence du Brabant flamand et à la discrimination linguistique dont seraient victimes les patientes francophones de périphérie en matière de campagnes de dépistage du cancer du sein, initiées par l’autorité provinciale.
On s’en souvient, à l’automne dernier, Boris Cilevics avait mené l’enquête dans les hôpitaux publics bruxellois sur la manière dont les patients néerlandophones y sont accueillis. Dans son rapport, il déconseillait aux autorités belges de recourir à des moyens juridiques pour améliorer la situation, préférant les mesures concrètes, in situ. 

 

 

Le FDF entend souffler sur les braises, de plus en plus froides, de la Convention-cadre

 

Très prochainement, la commission sociale de l’Assemblée du Conseil de l’Europe débattra de ce rapport et déterminera la suite à donner à la plainte flamande. Dans ce contexte, il a paru indispensable au député Libert de solliciter du Conseil de l’Europe afin qu’il examine, concurremment, la plainte francophone pour l’accueil dans les mêmes unités médicales en Brabant flamand (hôpitaux de Louvain, Hal, etc.), où vivent 120 000 francophones.
En fait, alors que le rapporteur letton du Conseil de l’Europe se trouvait à Bruxelles, Éric Libert avait déjà interpellé le ministre fédéral de Santé, Rudy Demotte (PS), sur la question. Celui-ci répondit qu’il n‘était pas opportun de créer un amalgame avec d’autres problématiques, telle la défense des droits des francophones dans la périphérie. Le FDF choisit dès lors de porter le problème à Strasbourg.
Au-delà de la classique «réponse du berger à la bergère» (la venue de Cilevics à Bruxelles était déjà une riposte au rapport Nabholz sur la périphérie), le FDF entend aussi souffler sur les braises, de plus en plus froides, de la Convention-cadre sur la protection des minorités nationales. On s’en souvient, après s’être engagé à ratifier le document (en juin 2001, le ministre des Affaires étrangères, Louis Michel, s’est rendu à Strasbourg pour le signer), le gouvernement fédéral a encommissionné le dossier. Un groupe mixte d’experts (francophones-néerlandophones) se révèle en effet incapable de s’entendre sur une définition commune du concept de "minorité nationale". Or, selon le FDF, la fameuse Convention-cadre est l’instrument adéquat pour résoudre à une problématique comme l’accueil des malades dans leur idiome... Le Conseil de l’Europe, qui dispose d’une cellule de «monitoring» afin de surveiller le suivi de ses résolutions, s’apprêterait, dit-on, à demander des comptes à la Belgique....

 

William Bourton

 

Source : Le Soir, journal du lundi 26 janvier 2004