Charest frustré par Ottawa et Sarkozy

 

Le président de la France ratera le point d'orgue du Sommet de la Francophonie à Québec

Photo: Agence Reuters

Québec -- Ottawa s'apprête à reporter le bref Sommet Canada-Union européenne prévu pour le 17 octobre, au cours duquel les négociations sur le libre-échange entre les deux entités devraient être lancées, a appris Le Devoir. Ce sommet devait constituer le moment fort de l'automne européen de Jean Charest, qu'il évoque dans tous ses discours depuis un an. Autre accroc au scénario du premier ministre: Nicolas Sarkozy fera en partie faux-bond au premier ministre québécois, à l'occasion du Sommet de la Francophonie (17, 18, 19 octobre), a aussi appris Le Devoir. Le président français quittera en effet ses homologues avant la fin du Sommet, le samedi 18 octobre.

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Francophonie
 

Par ailleurs, si l'agenda du président français n'est pas modifié prochainement, celui-ci doit quitter Québec le samedi 18 octobre et ratera donc une importante session du Sommet de la Francophonie. Le dimanche matin, les 55 chefs d'État et de gouvernements doivent examiner la place de la langue française dans le monde. Plusieurs rapports seront soumis afin d'évaluer la manière dont les pays membres assument leurs responsabilités à cet égard. Fait exceptionnel, le président sera aussi absent lors du rapport de synthèse qui rendra compte des travaux des chefs d'État. Il s'agit d'une première dans l'histoire des sommets puisque, traditionnellement, le président français est toujours présent avec les représentants du pays hôte lors de la conférence de presse finale.

L'Élysée a refusé de confirmer la nouvelle qui circule pourtant depuis déjà quelques semaines à Québec et à Paris dans les milieux concernés. Selon plusieurs sources, l'entourage de M. Sarkozy n'aurait guère laissé d'espoir que le président revienne sur sa décision. On invoque évidemment les «alourdes responsabilités » de ce dernier. La ministre des Relations internationales, Monique Gagnon-Tremblay, croisée hier à Victoriaville, au caucus des députés libéraux, a admis qu'il était « extrêmement difficile » de fixer un horaire pour ces trois journées puisque « M. Sarkozy est tellement pris ». Celui-ci doit notamment participer à un sommet avec les pays asiatiques à Pékin, lequel ne commence toutefois que le 24 octobre.
 


Antoine Robitaille

Christian Rioux

 

Source : Le Devoir.com, le 20 et 21 septembre 2008

http://www.ledevoir.com/2008/09/20/206575.html