Le plan Darcos pour améliorer l'anglais à l'école
par visioconférence avec un professeur basé à Oxford.
Face aux résultats plutôt médiocres des élèves, le ministère veut développer les visioconférences qui permettent de converser avec des anglophones.Apprendre l'anglais à distance avec un véritable anglophone. Telle est la piste qu'explore l'Éducation nationale face à la disparité de l'enseignement des langues à partir du CE1, obligatoire depuis cette année. Hier, le ministère a dévoilé la liste des 40 sites pilotes qui vont tester ce mode d'enseignement, à l'image de ce qui se déroule à Élancourt, dans les Yvelines. À la rentrée prochaine, le dispositif sera étendu dans 1 000 écoles, en complément d'un cours traditionnel en classe. L'apprentissage d'une langue vivante est obligatoire depuis 2002 en CM2 et s'est étendu progressivement. Mais les disparités d'enseignements sont encore nombreuses. Face à une matière qu'ils jugent indispensable, de nombreux parents font part de leur mécontentement. À l'image d'Isabelle, maman parisienne d'une élève de CE1, qui estime que l'intervenant « n'apprend pas grand-chose » à sa fille. « C'est très ludique, mais cela pourrait être plus poussé », explique-t-elle. Même à Paris, où pourtant les intervenants de langue anglaise ne manquent pas, la situation n'est pas forcément brillante. Dans le public de CE2, quelque 97,5 % des élèves du public et 87,2 % des élèves du privé sous contrat bénéficient de l'enseignement d'une langue vivante à raison de deux heures par semaine. Ils sont 97,5 % en CM1 et CM2, où, sans surprise, la langue est à 86 % l'anglais. Ce sont principalement (à 80 %) les maîtres qui enseignent l'anglais, quelques professeurs de collège aussi. Enfin, les écoles peuvent recruter des intervenants extérieurs (13,9 %). « Mais l'objectif, explique Pascal Jardin, inspecteur général de l'Éducation nationale, est de privilégier une formation dispensée par les maîtres ». D'autant, insiste-t-il, que l'enseignement dans les instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM) comprend désormais une formation en langues. Anne Courtot, jeune enseignante en CE1 à Montereau, fraîchement émoulue de l'IUFM, est sceptique sur cette formation. « Ce n'est pas suffisant. En particulier, je ne suis pas suffisamment formée en pédagogie linguistique », explique-t-elle. Pourtant, seule de l'école à posséder l'habilitation pour enseigner l'anglais, elle doit jongler avec les horaires et les classes. Gilles Moindrot, secrétaire général du Snuipp, estime quant à lui qu'il faut « renforcer l'effort de formation continue en anglais ». En voyant arriver les élèves de primaire, les professeurs de collège sont parfois sévères. « Certes, on a l'impression qu'ils en savent plus qu'il y a dix ans, explique l'un d'eux dans la région rouennaise, membre de l'Association des professeurs de langues vivantes. Mais la situation est très disparate. Globalement, ils connaissent un peu de vocabulaire, les couleurs, savent compter mais la construction des phrases est plus aléatoire ». Principal problème souligné par les enseignants : la prononciation, qui, selon de nombreuses études, doit être « mise en place très tôt ».
Communiquer très tôt avec les petits AnglaisPourtant, précisément, le recrutement des « locuteurs natifs » n'est plus la voie privilégiée. Afin de résoudre ce problème et de donner envie aux enfants d'apprendre l'anglais, certaines écoles ont déjà innové. Depuis sept ans à Brest, Philippe Le Bian, directeur de l'école Sanquer, a mis en place un système de visioconférence avec une classe d'Exter qui s'ajoute aux leçons hebdomadaires d'anglais. « Tous les jours à l'heure du déjeuner, je propose à quatre élèves de dialoguer pendant une demi-heure avec leurs camarades anglais, explique-t-il. En communiquant avec les petits Anglais, ils comprennent mieux pourquoi ils apprennent la langue ». La version Internet des correspondants d'antan… Mais les échanges sont toujours d'actualité : une fois par an, au mois de mai, la classe de CM1 va passer une semaine à Exeter. Le dispositif a fait des émules : une petite douzaine d'écoles du Finistère le pratiquent, ayant investi dans un appareil de visioconférence qui coûte environ 6 000 euros. La visioconférence est-elle une solution ? Vice-présidente de la fédération de parents d'élèves PEEP, Claudine Caux « s'interroge sur la généralisation du système, notamment en zone rurale qui risque de rester longtemps sous-équipée ». Aude Sérès Liste des sites pilotes retenus :Aix-Marseille Le Pontet (Vaucluse) École Jean de la Fontaine Amiens Amiens (Somme) Cinq écoles de la communauté de commune d'Amiens Amiens École Sagebien - Sains en Amiénois - Miannay Ham - Feuquières en Vimeu Cuffies (Aisne) École élémentaire Besançon Sault (Hte-Saône) École primaire Bordeaux Périgueux (Dordogne) École élémentaire de la Cité Sainte Terre (Gironde) École primaire Caen Courson (Calvados) École primaire Alençon (Orne) École Jean de La Fontaine Clermont-Ferrand Jaligny (Allier) École élémentaire Puy de Dôme - Sept écoles rurales : Écoles de Charnat Lempty Palladuc - Gouttières - St Priest des Champs Vollore Montagne Charensat Dijon Semur en Auxois (Côte d'Or) École du rempart Migennes (Yonne) École Marcel Pagnol Lille Bruay La Buissière (Pas de Calais) Groupe scolaire Émile Basly Tourcoing (Nord) École Lavoisier Limoges Limoges (Haute-Vienne) École Henri Aigueperse Meymac (Corrèze) École élémentaire Lyon Soleymieux (Hte Loire) École primaire Montpellier Nîmes (Gard) École d'application de la Gazelle Montpellier (Hérault) École Jules Ferry Nancy-Metz Circourt sur Mouzon (Vosges) École primaire Nantes Fontenay-le-Comte (Vendée) Groupe scolaire Bouron-Massé Nice Tourette-Levens (Alpes-Maritimes) École primaire Orléans-Tours Blois (Loir et cher) École Raphaël Périé Poitiers Fléac (Charente) - Communauté d'agglomération d'Angoulême École Alphonse Daudet Reims Chaumont (Hte-Marne) École Lafayette Chalon en Champagne (Marne) École Croix Jean Robert Sainte Menehould (Marne) École Camille Margaine Rennes Brest (Finistère) École Paul Langevin Auray (Morbihan) École Éric Tabarly Réunion Saint-Denis École élémentaire centrale Rouen Grainville (Seine-Maritime) École Charles De Gaulle et Saint Valéry en Caux (Seine-Maritime) École Costes et Bellonte Toulouse Vernajoul (Ariège) École élémentaire Catus (Lot) École primaire Millau (Aveyron) École élémentaire de Crès Paris (20e arr.) École des Amandiers 103 rue des Amandiers Créteil Meaux (Seine et Marne) École primaire Alain Saint Mandé (Val de Marne) École Charles Digeon Villepinte (Seine St Denis) École primaire Langevin Versailles Élancourt (Yvelines) Cinq écoles Commanderie, Villedieu, Berceau, Petits près et J. de La Fontaine Puteaux (Hts de Seine) École primaire La Rotonde
Source : Le Figaro.fr, le 1er février 2008
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L'analyse et le comptage des 89 commentaires déposés à la date de lundi 04 février 2008 17h00 suite à l'article Le plan Darcos pour améliorer l'anglais à l'école révèlent que :
- plus de la moitié (50, soit 56 %) sont d'accord
sur le fond, mais préconisent une autre méthode,
plus efficace selon eux, c'est bien connu, de même
que la France compte 60 millions de sélectionneurs
de l'équipe nationale de balle au pied, elle compte
60 millions de Ministres de l'Éducation nationale.
AK
J'ai réagi (nous ne sommes pas des colonisés par Sophie). Mais je suis abasourdie par certaines réactions ! Ces anglo-béats veulent vraiment remplacer le français par l'anglais (incontournable, dès la maternelle, cours en anglais, télé en anglais, admiration béate devant les pays nordiques, et patati et patata) ! C'est quoi ça ? Tout à fait d'accord avec un intervenant qui dignostique que ces « bobos anglo-béats » se seraient jetés dans les bras des occupants allemands en 1942 à grands coups d'« Ich liebe dich » ! Brigitte (en colère)
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