Le ministre de l’Éducation Xavier Darcos souhaite instaurer des stages gratuits pour améliorer le niveau d’anglais des écoliers.

 Certains ne l’ont pas attendu et sont déjà quasi bilingues.

Apprendre gratuitement la langue de Shakespeare pendant les vacances scolaires et en marge des horaires normaux, en voilà une belle idée ! Face à leurs petits voisins européens qui commencent parfois, comme en Espagne, des cours d’éveil à l’anglais dès la maternelle, nos chères têtes blondes ont de quoi rougir. Le ministre Xavier Darcos est le premier à le reconnaître. « Les petits Français n’arrivent pas à maîtriser l’anglais, or c’est un handicap considérable dans la compétition internationale ». Son projet consiste ainsi à mettre en place des stages de soutien, à raison de deux heures par semaine, dans les écoles et collèges. Il est également question de stages pour les lycéens aux vacances de février, début juillet, ou fin août. Car aujourd’hui, les stages linguistiques à l’étranger, qui concernent environ 130000 jeunes Français de 10 à 18 ans, coûtent cher. Pourtant, certains parents n’hésitent pas à y envoyer leurs enfants. C’est le cas de Béatrice, maman de trois enfants à Yerres (Essonne). « Chaque année, j’envoie deux de mes enfants une dizaine de jours durant la Toussaint en Angleterre ou en Irlande. Blanche, en cinquième, y va depuis deux ans. Lucas, en première, y va depuis la classe de cinquième ». Un investissement de près de 1000 euros, mais qui leur permet aujourd’hui d’avoir un bon niveau d’anglais.
 

Partir à l’aventure

Autre exemple, Lola, 17 ans, qui a passé les trois premiers mois de seconde au Canada, dans une petite ville de l’Ontario. « En classe de troisième, ma prof d’anglais nous a parlé de l’association OSEF, qui organisait des échanges linguistiques avec le Canada. Comme j’avais déjà vécu deux ans au Québec et que je voulais perfectionner mon anglais, j’ai tenté l’expérience ». C’est ainsi que la jeune citadine, originaire de Besançon, est partie à l’aventure, et s’est retrouvée à vivre trois mois (août à novembre), dans une petite ville de campagne de 1200 habitants. « Ma famille parlait exclusivement anglais. J’ai donc progressé très vite, et surtout, j’ai acquis des facilités de conversation. L’association s’est occupée de trouver la famille dans laquelle vivait une jeune fille de mon âge. Quelques mois après, c’est elle qui est venue perfectionner son français chez moi ! »

Tim, chargé de mission au sein de l’association CIEE, s’occupe notamment de trouver des boulots d’été et des emplois saisonniers aux États-Unis. Et chaque été, le succès est au rendez-vous. « On voit plus de 5000 dossiers français nous arriver. En tout, en prenant en compte les autres jeunes Européens qui viennent nous voir, on envoie entre 20 000 et 25 000 étudiants travailler l’été outre-Atlantique. C’est une expérience remarquable, car en trois mois, ils apprennent à se débrouiller seuls en langue anglaise ».

 

OSEF (Organisme de séjours éducatifs français), www.osef.fr
CIEE (Council on International Educational Exchange), www.ciee.org

 

Source : francesoir.fr, édition de France Soir du mercredi 3 septembre 2008 n°19892 page 7

http://www.francesoir.fr/societe/2008/09/03/ecole-partir-a-l-etranger-apprendre-l-anglais.html

 

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