A.FR.AV.
Association FRancophonie
AVenir
De : M. Régis Ravat
Président de l'A.FR.AV
Parc Louis Riel
2811
chemin de Saint-Paul
30129 Manduel
Courriel : afrav@aliceadsl.fr
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LE SÉNAT
À l’attention de Monsieur le Sénateur,
M. Roland Courteau
Casier de la Poste,
15 rue de Vaugirard,
75291 Paris Cedex 06
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Manduel, le 16 décembre 2010
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Objet :
Demande
d’actions politiques pour la langue nationale, le français,
langue de la
République et de la Francophonie.
Monsieur le Sénateur,
Suite au récent jugement du Tribunal administratif de Montpellier,
ordonnant au maire de Villeneuve-lès-Maguelone de retirer les
panneaux de signalisation en occitan aux entrées et sorties de sa
ville, vous avez interpelé le ministre de l’Intérieur pour lui
demander
quelles mesures il entendait prendre, afin, que des initiatives
visant à conforter la diversité culturelle, comme c'est le cas
notamment avec l'affichage bilingue à l'entrée des communes, soient
mieux protégées (sic).
La problématique des langues semblant vous intéresser, pouvons-nous
alors vous demander de bien vouloir agir également pour notre langue
nationale qui est lourdement attaquée aujourd’hui, comme jamais elle
ne l’a été dans son histoire, par une langue étrangère :
l’anglo-américain ?
En cela, vous avez vraisemblablement remarqué que la plupart des
enseignes des magasins de nos villes sont en anglais, qu’un jeune
sur deux lorsqu’il chante, chante en anglais, que nos savants
publient leurs travaux en anglais, que dans l’École de la République
règne une discrimination linguistique puisque priorité dans
l’enseignement des langues étrangères est donnée à l’anglais, que
bientôt dans nos universités — c’est le vœu de la sinistre Pécresse
—, on enseignera en anglais, etc.
Bref, vous l’aurez peut-être compris, nous sommes en voie de
colonisation culturelle et linguistique, ce qui entraîne, ou va
entraîner, bien évidemment, notre colonisation mentale et politique.
Les questions que nous nous posons alors sont toutes simples :
— Comment se fait-il qu’il y ait si peu de réactions de la part de
nos sénateurs et de nos députés face à ce Waterloo linguistique
annoncé ?
— Comment se fait-il que la plupart de nos politiciens, lorsqu’ils
parlent de politique de la langue, ne parle que pour mettre toujours
plus d’anglais dans nos écoles, ou bien, comme vous le faites, pour
aller dans le sens des ethnicistes, c’est-à-dire en faveur des
langues ethniques et communautaires ?
— Pourquoi lorsqu’il est question de diversité culturelle
ramène-t-on le débat à la France, alors que pendant ce temps on
ferme les yeux sur la diversité dans la communication internationale
(et européenne !) broyée, chaque jour davantage, par la machine de
guerre à angliciser des Anglo-américains ?
Peut-être l’ignorez-vous, mais l'engouement actuel pour les langues
ethniques n'est qu'une volonté politique de l'Europe, qui, en
utilisant la FUEV (Föderalistische Union Europäischer Volksgruppen,
en français l’Union fédéraliste des communautés ethniques
européennes (UFCE) ), veut promouvoir l'Europe ethnique des régions
au détriment de l'Europe des Nations.
Pour elle, on le voit venir, il s'agit de mettre
l'anglais obligatoire pour tout le monde et la langue ethnique pour
chacun.
L'anglais pour nous mettre sous protectorat de la gouvernance
mondiale via Bruxelles, la langue ethnique pour que nous demeurions
à jamais impuissants sur la plan international.
Faut-il le dire également, si le découpage de l’Europe en régions
ethniques est favorisé par l’Europe de Bruxelles, il n’en est pas
moins téléguidé en haut lieu par les stratèges étatsuniens pour qui
le communautarisme est un mode de vie et de pensée. Doit-on adopter
ces valeurs-là, et mettre au placard nos valeurs républicaines, nées
sous le siècle des Lumières et mises en place par les
Révolutionnaires de 1789 ? Doit-on ne plus considérer, en cela, les
enfants de la République en des CITOYENS libres, égaux et fraternels
entre eux, mais au contraire ne voir plus qu’en eux que des
INDIVIDUS repliés dans leurs droits communautaires et œuvrant pour
le seul intérêt de leur ethnie ?
Enfin, nous nous permettons de vous rappeler que l'Europe ethnique
des régions était tout de même un projet qui tenait à cœur les Nazis
sous Hitler, c'est peu dire.
En espérant que vous voudrez bien faire passer l’intérêt supérieur
de la Nation avant vos intérêts électoralistes en région, et qu’en
cela vous préférerez œuvrer à la promotion, à la défense, à
l’illustration et au développement de la langue française plutôt
qu’à l’avenir politique des langues ethniques de notre pays,
nous vous prions d’agréer, Monsieur le Sénateur, l’expression de
notre plus haute considération républicaine.
Régis Ravat,
Président de l’A.FR.AV