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M. Henri Masson
espero.hm(chez)wanadoo.fr
Mesure
anti-pourriels : Si vous
voulez écrire à notre correspondant, remplacez
« chez » par « @ ».
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Madame, Monsieur,
Pour le cas où vous ne connaîtriez pas un mot français pour "Mornings",
dans l'expression « Les mornings du librea», j'attire votre
attention sur le fait que vous pouvez le trouver sur
http://dictionnaire.sensagent.com/morning/en-fr/
Cela dit, je vous signale que je vais informer les associations qui
constituent l'Académie de la Carpette anglaise afin qu'elles
envisagent de décerner ce « prix
» non seulement à des personnalités
qui ont fait preuve d'indignité civique, mais aussi à des société et
des administrations. Dans le cas présent, l'usage d'un mot anglais
était tout à fait injustifié. Il est connu que le singe imite
l'homme. Manquez-vous à ce point d'imagination qu'il vous faille
imiter l' « Américain
» ? La lecture de
« Décervelage à l'américaine
»
http://www.monde-diplomatique.fr/1999/08/SCHILLER/12381 , du
professeur Herbert I. Schiller, ne vous serait pas inutile.
Je ne suis pas nationaliste, mais j'estime que nous sommes à une
époque où il faut promouvoir un civisme planétaire. Et ce n'est pas
en s'alignant servilement sur les «
Américains » mal nommés, et la
langue qu'ils imposent au monde pour s'y sentir à l'aise*, que l'on
fera progresser l'humanité en ce sens.
Lors d’un entretien publié dans «
Le Nouveau
Quotidien » (Lausanne,
Suisse, 1.12.1992), le philosophe Michel Serres avait dit :
« Actuellement, les
savants, les publicistes, les journalistes parlent anglais. On voit
sur les murs de Paris beaucoup plus de mots anglais qu’on ne voyait
de mots allemands pendant l’Occupation. Tous les gens qui ont une
quelconque responsabilité, dans mon pays, ne parlent plus ma langue.
Par conséquent, j’appelle le français la « langue des pauvres ». Et
je la soigne comme je soigne en général les idées que j’ai sur les
pauvres. »
Un an plus tard, «
L’Est Républicain
» (26.12.1993) avait rapporté
ces propos de lui : « Tout cela est
notre faute, mais ça peut se réformer très vite. Il suffit que le
peuple qui parle français se révolte contre ses décideurs. Moi, je
suis du peuple, ma langue est celle des pauvres. J’invite les
pauvres à se révolter contre ceux qui les obligent à ne rien
comprendre ».
Je suis consterné qu'une entreprise comme la vôtre, une entreprise
française, contribue ainsi à la pollution des esprits. Même chose
pour le slogan :
Le choix d'expressions équivalentes manque-t-il à ce point en
français ?
« Architecte d'un monde ouvert" ne serait-il pas mieux ?
Veuillez agréer, Madame, Monsieur, l'expression de mes sentiments
distingués.
Henri Masson
Coauteur de « L'homme qui a défié Babel" avec René Centassi,
ancien rédacteur en chef de l'AFP. Paru en première édition en 1995
chez Ramsay, en seconde édition en 2001 chez L'Harmattan
simultanément avec sa traduction en espéranto. Publié en 2005 en
coréen et espagnol, en février 2006 en lituanien, en octobre 2007 en
tchèque. Primé en 2002 par la Fondation Grabowski de l'UEA.
Consacré « Livre de l’année 2005 recommandable à la jeunesse” par le
monde coréen de l'édition. A été enregistré sur cassette par
l'Association des Donneurs de Voix pour les déficients visuels.
http://www.esperanto-sat.info/article1010.html /
http://www.esperanto-sat.info/article1050.html
* "It is in the general interest of the United
States to encourage the development of a world in which the fault
lines separating nations are bridged by shared interests. And it is
in the economic and political interests of the United States to
ensure that if the world is moving toward a common language, it be
English; that if the world is moving toward common
telecommunications, safety, and quality standards, they be American;
that if the world is becoming linked by television, radio, and
music, the programming be American; and that if common values are
being developed, they be values with which Americans are comfortable."
David Rothkopf : "In praise of cultural imperialism ?",
FOREIGN POLICY, SUMMER 1997