Compte rendu d’entrevue du 22 février 2003 avec
Jean-Jacques Aillagon ministre de la Culture et de
la Communication
Délégation du ministère :
Jean-Jacques Aillagon, Ministre, Christophe Patier, Conseiller
technique au Cabinet, Bernard Cerquiglini, Délégué général à
la langue française, Michel Jean, Adjoint au délégué ;
Délégation des associations : Mme
Guillemette Mouren-Verret, DLF ; MM. Jacques Godfrain
AFAL (au début seulement) ; Jean Dutourd, DLF ;
Marceau Déchamps, DLF ; Albert Salon, ALF ; Boris
Zinovieff, AFAL.
M. Jean Dutourd demande qu’une volonté
politique forte se manifeste en faveur de la langue française en
France et que d’importants moyens financiers lui soient affectés,
notamment par le canal de nos associations qui accomplissent une
mission d’intérêt général et de service public.
Guillemette Mouren présente le Plumier d’or,
grand concours organisé par DLF, et demande l’intervention du
ministre de la Culture auprès du ministère de l’Éducation
nationale, pour que ce concours soit. annoncé dans toutes les
Académies de province.
M. Zinovieff, pour l’AFAL présente le concours
de rédaction francophone organisé par l’AFAL et demande une
augmentation de la subvention pour ce concours.
Marceau Déchamps dresse un tableau de l’emploi
de la langue française en France (remise du rapport « les
Français et leur langue »), il dénonce l’attitude de
certains fonctionnaires (ministère de la Recherche), l’ambigüité
des déclarations du ministre de l’Éducation nationale à propos
de la langue anglaise. Il insiste sur la nécessité de faire
appliquer avec détermination la loi du 4 août 1994 et signale les
insuffisances du Rapport au Parlement rédigé par la DGLF.
Il fait part des inquiétudes des associations à
propos de la volonté politique du gouvernement en regrettant que le
ministre de la Culture n’ait pas
cité la langue française dans ses 10 premières propositions lors
de sa prise de poste. Comme preuve de la place secondaire accordée
à la langue française, il rappelle le faible pourcentage du budget
de la Culture accordé à la DGLF.
Cela fait sortir de ses gonds M. Aillagon qui
menace de mettre fin à notre entretien si nous continuons sur ce
thème des reproches. Il argumente sur les efforts de son ministère
pour la création artistique, le cinéma, le théâtre, qui
participent à la promotion de la langue française.
Lourd silence de l’auditoire, étonné de cette
réaction. Marceau Déchamps interrompt son exposé.
Albert Salon remet la conversation sur les
actions menées en étroite collaboration avec la DGLF :
- les recours d’ALF en Conseil d’État contre
la circulaire Tasca et les décrets Lang (master) ;
- les brevets européens et la suspension de la
ratification, au moins jusqu’à l’élargissement en 2004 ;
- la ferme déclaration gouvernementale
française à faire à Bruxelles sur le respect total de la
subsidiarité en matière linguistique et culturelle ;
- l’injonction souhaitée du Premier Ministre
aux administrations françaises de retourner à Bruxelles tous
documents de l’Union qui leur sont envoyés exclusivement en
anglais ;
- l’inscription dans notre Constitution de l’engagement
(contrepoids à l’Europe) en faveur de la construction d’une
Communauté francophone de solidarité et de coopération ;
- l’adjonction d’un statut des langues dans
la future « Constitution européenne » ou le
« Traité fondateur » (un projet de dispositif en 4
articles élaboré par nos associations a été à nouveau remis au
Ministre) ;
- En ce qui concerne le projet de restauration du
château de Villers-Cotterêts et de son affectation aux
institutions internationales et aux associations nationales de
promotion du français et de la Francophonie, le Ministre a répondu
à Albert Salon que l’État prévoit effectivement de lui affecter
des crédits, et est favorable au lancement par les associations de
la souscription nationale et internationale.
La question des subventions est abordée et nous
enregistrons que M Aillagon examinerait avec attention l’évolution
de nos subventions (courbe remise).
En conclusion, même si les associations
agréées peuvent espérer une amélioration possible des
subventions, nous sommes extrêmement déçus par le manque d’écho
à nos préoccupations concernant l’application de la loi du 4
août 1994 et à nos suggestions d’actions vigoureuses du
gouvernement.
La remise d’une circulaire du Premier Ministre,
datée du 14 février, ne nous rassure pas totalement car ce texte
ne vaudra que par la détermination que montreront les responsables
politiques à le faire appliquer.
Marceau Déchamps