De : |
M. Alain PICHOT |
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87 rue de Bezons |
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78420 CARRIÈRES-sur-SEINE
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À
: SOCIETE GÉNÉRALE
À l’attention de Monsieur Hugues LE BRET,
Directeur de la communication
Tour Société Générale
17 cours Valmy
92972 Paris La Défense Cedex
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Carrières-sur-Seine, le 26 octobre
2004
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objet : L'anglomanie de la Société
Générale
Cher
Monsieur,
Quelle désagréable surprise et quelle déception j’ai eues
- à mon retour de vacances fin septembre - lorsque j'ai pris
connaissance de votre lettre de juillet 2004 qui est totale
contradiction avec le message que vous m’aviez laissé
précédemment sur le répondeur.
Votre message précisait que la réponse faite dans la
première lettre était grotesque et que vous alliez m’écrire
vous-même.
Je vous avais aussitôt complimenté par courrier, car vos propos
laissaient croire que vous étiez contre le colonialisme
linguistique anglo-américanophone que l’on pratique
actuellement en France.
Je ne vous ferai pas l’insulte de croire que vous ne
connaissez pas le dicton «qui fait l’ange fait la bête» !
Peut-être ignorez-vous qu’en Asie des parents font mutiler
des enfants ? Cette intervention chirurgicale porte sur la langue
et «l’appareil vocal» afin que leurs enfants s’expriment
«parfaitement» en anglo-aniéricain.
Je n’ose pas imaginer que vous désiriez voir cette mode et cette
manière d’agir se pérenniser et s’étendre au monde entier
et notamment en France
Les mots sont la base de toute vie culturelle et politique. Il
n’existe aucun texte prônant leur disparition ; alors au nom de
quoi, dans notre pays, supprime-t-on systématiquement :
avoir un commerce agréable, négoce, commerce, faire des
affaires, pour les remplacer par un terme unique : «business»
Dans notre pays, la majorité agissante de son «élite» et de
ses «décisionnaires» fait la promotion systématique de l’anglo-américanophonie
; elle a honte de sa langue et de sa culture.
Cette politique suicidaire amène inéluctablement notre pays à
décrocher, à abdiquer et à hypothéquer gravement son avenir.
La langue française est, entre autres, la langue officielle de
La Poste et des Jeux Olympiques. Il y a deux langues de travail
officielles votées par l’assemblée générale de l’O.N.U.
après 1945 : «la» langue française et l’anglais.
Depuis, aucun vote à l’assemblée générale de l’O.N.U. n’a
stipulé qu’une seule langue internationale est obligatoire et
valable pour le monde entier : l’anglo-américain.
Sachez que je ne connais qu’une seule langue universelle : la
musique.
Cela vous échappe peut-être, mais les Anglais et tout
particulièrement les Anglo-Américains ont intérêt à faire
croire que leur langue est facile à apprendre, à comprendre et
à parler !
Malheureusement, pour ce qui concerne l’aviation, on a déjà
un résultat !
L’immense majorité des médias s’est bien gardée d’informer
et surtout d’expliquer les problèmes linguistiques du pilote de
ligne russe survolant l’espace aérien de la Suisse.
Ces médias ont été également très «discrets» lors de l’accident
survenu, il y a quelques années au-dessus de l’inde, entre un
pilote russe et un pilote pakistanais. Ces pilotes se sont
tellement bien compris dans «la langue universelle
anglo-américaine» qu’ils se sont télescopés et les deux
avions se sont écrasés. Résultat : la plus grande catastrophe
aérienne à ce jour, entre 400 et 500 morts !
Conclusion
: nous ne sommes pas obligés de «tomber dans le
panneau» et, s’il vous plaît, évitez - pour vous dédouaner -
d’appeler Henriette Walter à votre secours en me citant une
série de mots francophones dans la langue anglaise !
Au cas où vous l’auriez oublié, je vous précise que les «Anglois»
ont parlé «françois» jusqu’au 15e siècle. Étant des
«Angles», ils ne parlent plus la langue normandofrançaise de
leurs rois, seigneurs et maîtres car, contrairement à ce qui se
passe en Europe continentale et particulièrement en France, ils
ont - eux - refusé le colonialisme linguistique. Ils ont cessé
de parler le français. Ils parlent anglais maintenant. Je pense
que, comme moi, vous trouvez cela normal et c’est très bien
ainsi.
Connaissant ce fait historique, vous comprenez aisément
pourquoi il y a des mots français dans la langue anglaise et
pourquoi un francophone n’a pas besoin de traducteur pour la
devise de l’Angleterre : «Honni soit qui mal y pense et Dieu et
mon droit ».
Selon vous, cette devise implique-t-elle l’ignorance des droits
des autres pays, la négation de l’importance et de l’existence
des autres langues internationales, et - pour ce qui concerne nos
propos - de la francophonie ?
Je suis persuadé, qu’en ce qui vous concerne, vous propagez
cette «anglophonie» gratuitement, mais même gratuitement ce n’est
pas une excuse.
Vous voulez assumer, dites-vous, mais vous ne voulez pas voir
«cette guerre économicolinguistique».
C’est une colonisation feutrée et larvée, mais d’une
efficacité redoutable. Vous y participez et, de facto, vous
souhaitez la victoire du monolinguisme anglo-américain ! Vous
êtes contre le plurilinguisme et vous méprisez le fait qu’aucun
citoyen d’Europe continentale n’a comme langue maternelle et
officielle l’anglais.
Avec efficacité, et vous êtes loin d’être le seul, vous
oeuvrez pour que l’angloaméricanofolie, euh.... phonie !,
«colonise linguistiquement» l’Europe. L’objectif : amener tous les citoyens de l’Europe continentale (cela concerne
plusieurs centaines de millions de personnes) au rang d’utilisateurs
de langues de sous-hommes ou d’esclaves.
Aboutissemen t: je ne veux voir qu’une seule langue, celle du
seigneur et maître anglo-américain.
Sciemment, on ignore et on méprise le fait que la première
culture linguistique en Europe continentale, c’est la
germanophonie, qu’en Amérique, c’est l’hispanophonie et que
la première langue internationale en Europe ce n’est pas le
français : c’est «la» langue française!
On décide de collaborer au colonialisme linguistique de la
France et, si ce n’était pas encore le cas, vous assumez
maintenant cela en parfaite connaissance de cause.
D’après vos courriers, il ressort que vous avez décidé de ne
pas résister et que vous préférez oeuvrer pour le colonialisme
anglo-americain. Comme vous l’avez écrit, vous comptez assumer
ce choix.
Hors de l’anglo-américanophonie, point de salut ! Tout est
fait pour reléguer les langues, internationales ou non, au rang
de langues de sous-hommes et d’esclaves.
Vous préférez propager et pérenniser, en bonne compagnie, des
mutilations grammaticales et linguistiques. Qui plus est, vous
voulez me faire croire que c’est anodin.
Vous me laissez entendre que vous adhérez à la politique
anglo-américanophone pour le colonialisme anglophone de «manière naïve» : vous êtes trop subtil pour moi
!
On doit assumer son choix jusqu’au bout et savoir qu’il
aboutit à la colonisation linguistique de l’Europe continentale
et de la France en particulier, un point c’est tout ! Faire une
Europe ayant comme langue officielle l’anglo-américain : c’est
un déni de justice !
L’Europe, sur la base de trois ou quatre langues officielles, c’est
réaliste et indispensable. À quoi cela sert-il de faire l’Europe
si elle est anglo-américanophone ?
Pour ma part, quoi qu’il m’en coûte, je vais assumer mes
convictions. Sachant que cela n’aura aucune conséquence pour
vous, je me dois d’agir le plus humainement possible afin que
ceux qui ont la charge des clients sur le terrain ne pâtissent
pas immédiatement de votre choix linguistique.
Siéger au milieu des dieux de l’Olympe comporte des avantages
par rapport à ceux qui font bouillir la marmite sur le terrain.
Entre une société étrangère qui utilise «la» langue
française et une société «française» qui en a honte : mon
choix est fait
Le système politico-médiatique oeuvre pour que mon fils
devienne un «AngloAméricain French» et votre communication
participe à la colonisation linguistique de l’Europe
continentale : ne comptez pas sur moi !
Je pensais naïvement que le service communication devait aider à
augmenter le nombre de clients ou du moins servir à conserver les
anciens.
La Société Générale pense-t-elle avoir trop de clients
francophones ?
Avant de recevoir votre lettre, je devais contacter les
associations dont je suis membre, car votre message sur le
répondeur, volontairement ou non, m’avait induit en erreur sur
vos véritables intentions. Bien évidemment, il n’en est plus
question désormais.
Votre communication mise sur le long terme et juge sans doute
inutile de respecter les francophones qui, selon la loi actuelle
du plus fort, sont condamnés à se plier et à disparaître.
Bref, grâce à vous, ce n’est pas «si», mais «quand» je
vais quitter la Société Générale.
À
part le P.E.A., que j’ai annulé chez vous puis ouvert
ailleurs, je n’envisage - pour le moment - que la vente des
actions Société Générale (sauf 100).
Pour moi, les cent actions restantes représentent ma gratitude
envers les responsables du terrain que j’ai eu et j’ai le
bonheur de rencontrer.
Jusqu’à preuve du contraire, la communication de la
Société Générale oeuvre pour le triomphe du monolinguisme et
du colonialisme anglo-américanophone.
Ce colonialisme, comme vous feignez de l’ignorer, avance
masqué, lentement, inexorablement, subrepticement et surtout
sournoisement afin de ne pas attirer l’attention et réveiller
la résistance. Ainsi, les citoyens de l’Europe continentale se
réveilleront devant le fait accompli.
De facto, «exit» les langues internationales et officielles des
citoyens de l’Europe continentale
Étant plus âgé que vous, je sais qu’il est beaucoup plus
facile de dire oui que de dire non. En définitive, l’Histoire n’a-t-elle
pas donné raison à ceux qui ont eu le courage de dire non !
En combattant pour l’indépendance, la liberté, la défense
de la langue française et le pluralisme linguistique (trois ou
quatre langues officielles pour l'Europe et non le monolinguisme
anglo-américain), on ne risque pas - contrairement à nos aînés
- les représailles de la GESTAPO ou, aujourd’hui, du F.B.I. ! Il ne faut que de la pugnacité, un peu de courage, un amour
immodéré pour l’indépendance et la liberté et surtout une
ténacité à toute épreuve.
Je suis toujours étonné d’entendre les leçons de morale,
de courage et de résistance diffusées doctement sur des médias
par des gens nés bien après 1945 !
Alors qu’aucun soldat anglo-américain ne les menace et qu’ils
ne risquent absolument rien, ils méprisent la langue française
et ils ont honte d’utiliser des mots et des synonymes
francophones.
Ils se couchent et, sans même avoir l’excuse d’être occupés
ni contraints militairement, ils collaborent au colonialisme
linguistique.
Après la disparition du plurilinguisme, puis la mode inique du
bilinguisme, ils participent à pire aujourd’hui : l’obligation
du monolinguisme - actuellement anglo-américanophone - dans le
monde, en Europe continentale et évidemment en France.
S’il y avait réellement une armée d’occupation étrangère,
on est en droit de craindre qu’ils ne lèveraient pas seulement
un bras, mais les deux.
Qu’ils se contentent d’écrire et de parler correctement
«la» langue française, s’ils en sont encore capables !
Ce n’est pas «leur» français, mais «la» langue française
qui est une langue internationale.
Je crois que l’expression «on ne fait pas boire un âne gui
n’a pas soif» serait peut-être une bonne conclusion.
Cependant, permettez-moi de préférer : «le pire n’est jamais
sûr !»
Voilà pourquoi, me référant à l’Histoire, et n’en
déplaise aux éminents «collabos» du système
politico-économique et médiatique, je pense - envers et contre
tout - qu’il sera toujours permis, Cher Monsieur, d’adresser
ses salutations francophones.
C’est ce que je fais!
Alain PICHOT
P.-S. : Par courtoisie, je vous informe dupliquer cette lettre
que je donnerai à bon escient, cela va de soi.
P.J. : Publicité Société Générale de septembre 2004 qui,
après ce qui a été écrit ci-dessus, se passe de tout
commentaire.