De : |
M. Alexandre ROUSSET (Président de P.E.R.I.L.-Europe) |
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110, rue
Général De Gaulle |
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89100 SENS |
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Tél. & fax : 03 86
95 46 90 |
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Madame la Ministre de la Défense
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Mme Michèle Alliot-Marie
14, rue Saint-Dominique
00452 ARMÉES
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Sens, le 24/4/03
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objet : lettres de P.E.R.I.L-Europe du 31/7/02 et du 12/12/02
Madame la Ministre,
La présente lettre
recommandée officialise la protestation
de l’association P.E.R.LL .-Europe (et de beaucoup d’autres
citoyens soucieux de défendre la France, l’Europe et leur indépendance) contre votre attitude défaitiste face au choix
irrationnel et nocif de l’anglais comme langue opérationnelle
de la nouvelle force armée européenne. L’absence de réponse
à nos deux lettres susmentionnées semble indiquer que vous n’avez
pas de réponse pertinente à leur opposer. Aussi, je vous réitère
notre protestation initiale, à l’appui de laquelle il n’est
pas inutile de rappeler que :
*
l’anglais est une langue difficile,
surtout par sa prononciation et par les efforts de compréhension
que requièrent ses multiples monosyllabes et paronymes chez les
anglophones de naissance : combien d’officiers dans les 3 % de
Français qui, selon “Courrier International” de mars 2003
(extrait ci-annexé), entendent suffisamment l’anglais, et
selon ses divers accents ?
* vu ses difficultés (orales surtout), l’anglais représente un
réel danger pour la sécurité des personnels militaires :doit-on
vous remémorer les accidents d’avions dus à une mauvaise
compréhension d’instructions en anglais par des pilotes ou des
contrôleurs aériens ? (cf. le livre “Fatal words : Communication
clashes and aircraft clashes” de Steven CUSHING)
* l’anglais n’est langue maternelle que d’une petite
minorité des citoyens de l’Union Européenne, contrairement à
l’Amérique du Nord, ce qui lui ôte toute légitimité pour
tenir le rôle de langue opérationnelle de la force européenne ;
* il existe d’autres langues qui réunissent les qualités
attendues d’un tel instrument linguistique (facilité optimale
pour tous les Européens et neutralité , et la plus développée
de ces langues est l’espéranto (que des non-linguistes, comme
les militaires, apprennent en 100 heures de cours en moyenne, soit
DIX FOIS MOINS que l’anglais)... mais les armées d’Europe
peuvent convenir d’un autre langage vérifiant les mêmes
critères de facilité et de neutralité, si l’idée d’une
possible “hégémonie espérantophone” sur la communication
internationale les effraie à un degré trop élevé...
* le fait que l’espéranto ne soit pas encore enseigné aux
militaires est une objection fort peu sérieuse, puisque 100
heures de cours sont une contrainte minime et qu’une armée doit
savoir s’adapter pour vaincre (sinon, elle en serait toujours à
l’arc et à la baliste).
Si l’on considère en outre le crime contre la paix que
constitue la sanglante agression des principaux États anglophones
(États-Unis, Grande-Bretagne et Australie) contre un Irak
désarmé, et leurs affronts à la France et à l’Europe anti-guerre,
tournées en dérision puis menacées de représailles par les
puissances bellicistes, il serait clairement contraire aux
intérêts de la France, à sa crédibilité et à son honneur, de
conférer une place privilégiée à la langue des agresseurs, dans
l’armée qui défendra l’Europe contre de telles agressions.
Le choix de l’anglais, s’il n’était pas remis en cause,
serait ainsi une véritable trahison, non seulement de l’esprit
du Général De GAULLE et de la pensée du Président CHIRAC, mais
aussi au sens de l’article 411-5 du Nouveau Code Pénal. Nul
doute qu’une majorité de nos Sénateurs et Députés seraient
de cet avis, s’ils devaient en juger pour la Cour de Justice de
la République.
Dans l’attente d’une politique plus européenne qu’américaine
de votre part, et de pouvoir vous en féliciter dans quelques
mois, au nom de nos membres et de tous les Français se
reconnaissant dans les valeurs de patriotisme français et
européen, je vous exprime, Madame la Ministre, ma plus
respectueuse considération.
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Alexandre ROUSSET |
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HEC, Docteur, Ingénieur ENPC |
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EXPERT EN MANAGEMENT |
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