Sujet :

Septembre 2012, les séparatistes remportent les élections au Québec

Date :

05/09/2012

De Norbert Terral (courriel : norberterral(chez)free.fr)  

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Les séparatistes remportent les élections au Québec

Le PQ formera un gouvernement minoritaire

Pauline Marois et la victoire du PQPauline Marois. Paul Chiasson / La Presse Canadienne

 

MONTRÉAL – Le Québec a tourné une page d’histoire, mardi 4 septembre, en choisissant pour la première fois de confier sa destinée à une femme, la chef du Parti québécois, Pauline Marois.

Mme Marois, âgée de 63 ans, a donc réussi à réaliser son rêve de devenir la première femme à pouvoir revendiquer le titre de première ministre du Québec.

Mais c’est une demi-victoire pour Mme Marois qui devra se contenter de diriger un gouvernement minoritaire, de surcroît avec un faible pourcentage d’appui de la population.

À minuit trente, le PQ menait la course avec 54 élus (32 pour cent de votes), contre 50 élus pour le PLQ (31 pour cent) et 19 élus pour la CAQ (27,1 pour cent). Québec solidaire avait deux élus et six pour cent du vote.

Il faut obtenir au moins 35 pour cent du vote pour espérer former un gouvernement majoritaire, qui se traduit par un minimum de 63 sièges à l’Assemblée nationale.

Autre pilule amère pour Mme Marois, sa performance, en termes de pourcentage d’appui populaire, s’annonce pour être inférieure en 2012 (32,1 pour cent) qu’en 2008 (35 pour cent), quand elle formait l’opposition officielle avec 51 sièges.

Au cours des sept derniers scrutins, le PQ a affiché sa pire performance en 2007, avec André Boisclair, quand sa formation connaissait son mauvais score score avec seulement 28 pour cent d’appui. Au cours des autres scrutins depuis 1985, le PQ est allé chercher entre 33 (2003) et 44 (1994) pour cent d’appui populaire.

« Quelle belle dose d’amour ! », a dit Mme Marois d’entrée de jeu en prenant la parole, à Montréal, vers 23h45.

« Un nouvel épisode de notre histoire commence », a ajouté la première ministre élue, en promettant de gouverner de façon « responsable » pour l’ensemble des Québécois, « y compris la jeunesse ».

« Le cynisme a perdu et c’est l’espoir qui a gagné », a encore commenté la chef péquiste, en disant vouloir faire honneur aux femmes.

Aux « amis du Canada », Mme Marois a invité à accepter « avec ouverture » les aspirations du Québec.

« On veut un pays et nous l’aurons ! », a-t-elle lancé aux militants survoltés réunis au Métropolis, alors qu’un grave incident est venu perturber son discours et la fête péquiste.

Pauline Marois agresséeDeux gardes du corps l’ont empoignée, craignant pour sa sécurité. La salle a été évacuée.

Un homme armé a été arrêté. À l’intérieur du Métropolis, à l’arrière de la salle, il avait ouvert le feu et deux personnes ont été blessées, dont une mortellement. De plus, un incendie a dû être contrôlé derrière la salle. Au moment de son arrestation, l’homme a lancé : « Les anglais se réveillent ».

Malgré tout, faisant preuve de sang-froid, Mme Marois est revenue sur scène terminer son discours, tandis que la foule se dispersait.

Les libéraux de Jean Charest vont former l’opposition officielle, laissant la Coalition avenir Québec (CAQ) de François Legault loin derrière. Mais ils devront composer sans Jean Charest, défait dans sa circonscription de Sherbrooke, qu’il représentait depuis 1998.

M. Charest aura dirigé le Québec pendant près d’une décennie, depuis avril 2003.

À Sherbrooke, il s’est présenté au micro vers 23h15, pratiquement aphone, entouré de son épouse et de ses trois enfants.

Il a semblé laisser entendre son intention de rester à la tête du Parti libéral, même s’il a été défait dans son comté. Le PLQ « se reconstruira », a-t-il dit, en assumant « l’entière responsabilité » de la défaite et rappelant que seulement un pour cent de différence dans le vote populaire le séparait du PQ.

Il a dit qu’il y aurait d’autres « rendez-vous » pour continuer « ensemble » à promouvoir les valeurs du PLQ.

Le suspense, quant à l’issue du scrutin du 4 septembre, aura duré jusqu’à la toute fin, alors que les trois grands partis se sont fait une chaude lutte durant la campagne.

Au moment de la dissolution de la Chambre, qui compte 125 sièges, les libéraux, qui formaient un gouvernement majoritaire, en détenaient 64, le Parti québécois, 47, la Coalition avenir Québec, neuf, Québec solidaire, un, Option nationale, un, deux députés siégeaient comme indépendants et un siège était vacant, celui de Bourassa-Sauvé.

En décembre 2008, lors du précédent scrutin, les libéraux avaient raflé 66 sièges et 42 pour cent du vote, tandis que les péquistes de Pauline Marois avaient obtenu comme prix de consolation l’opposition officielle avec 51 sièges et 35 pour cent du vote.

En 2008, toujours, le taux de participation de la population était de seulement 57 pour cent. C’est bien loin du taux record de 85 pour cent atteint en 1976, lors de l’élection du premier gouvernement péquiste de René Lévesque. En fin de soirée, mardi, le taux de participation atteignait 74 pour cent.

La chef péquiste Pauline Marois (Charlevoix-Côte-de-Beaupré) a été la première des chefs à être déclarée élue.

Élu tardivement dans l’Assomption, le chef caquiste François Legault a été le premier à prendre la parole, pour dire que sa Coalition était « une nouvelle force politique au Québec » qui était là pour rester.

Parmi les premiers élus de la soirée, notons les noms de Geoffrey Kelley (PLQ-Jacques-Cartier), Lawrence Bergman (PLQ-Darcy-McGee), Éric Caire (CAQ-La Peltrie), Bernard Drainville (PQ), Jacques Duchesneau (CAQ), François Gendron (PQ) et Jean-Marc Fournier (PLQ-Saint-Laurent).

Chez les autres élus péquistes, notons les noms de Jean-François Lisée (Rosemont), Léo Bureau-Blouin (Laval-des-Rapides), Pierre Duchesne (Borduas), le Dr Réjean Hébert (Saint-François), Agnès Maltais (Taschereau) et Marie Malavoy (Taillon).

Chez les libéraux, Raymond Bachand (Outremont), Sam Hamad (Louis-Hébert), Yves Bolduc (Jean-Talon) et Pierre Paradis (Brome-Missisquoi) ont été réélus.

Chez Québec solidaire, Amir Khadir (Mercier) est réélu pour un deuxième mandat et Françoise David (Gouin) a réussi à sa troisième tentative de se faire élire, chassant le péquiste Nicolas Girard.

La CAQ a fait élire Christian Dubé (Lévis), et réélire Gérard Deltell (Chauveau) et Sylvie Roy (Arthabaska).

Chez les candidats-vedettes défaits, notons les noms du Dr Gaétan Barrette (CAQ-Terrebonne), du ministre Clément Gignac (Taschereau), François Rebello (CAQ-Sanguinet) et Jean-Martin Aussant (chef d’Option nationale dans Nicolet-Bécancour).

En plein été, ce 1er août, après trois ans et huit mois de pouvoir, plus de six millions de Québécois avaient été invités par le premier ministre Jean Charest à élire un nouveau gouvernement.

 

Par Jocelyne Richer La Presse Canadienne

 

 

Source : journalmetro.com, le mercredi 5 septembre 2012

Possibilité de réagir sur :

http://journalmetro.com/dossiers/quebec-2012/150516/le-pq-formera-un-gouvernement-minoritaire/

 

 

 

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Voici M. Maka Kotto un ardent défenseur de la langue et de l'identité québécoise,

un homme qui a la culture de la nation québécoise à cœur.

Il a été réélu député dans la circonscription de Bourget (sous l'étiquette du parti Québécois)

à l'élection qui vient d'avoir lieu,

une élection qui a placé Pauline Marois, Première ministre du Québec.

M. Maka Kotto mérite d'être connu, ne nous privons de l'écouter...
 

 

Possibilité de noter cette vidéo et d'y apporter un commentaire

en allant sur : http://youtu.be/4OxbeZJpQq8

 

(en cas de rupture de lien : http://youtu.be/Mi5jLK8Tdi8)

 

 

Là où tant d’autres ont échoué, Pauline Marois réussira. Elle est celle qui redonnera au peuple québécois tout entier, le goût de lui-même, le goût de la fierté, le goût de sa langue, le français, le goût de se tenir debout face à l’adversité, le goût d’exister, le goût de s’enrichir collectivement, le goût de la liberté.

En 4 années dans Bourget, j’ai vu le fléau de la précarité de l’emploi frapper ici et là, mais pas aussi brutalement qu’au début de cette année. Comme vous le savez, le libre-échange et certains aspects de la mondialisation ont certes des vertus comme l’ouverture des grands marchés aux pays de petite taille, mais attention ne baissons pas la garde face aux dérives financières. Dans le secteur manufacturier chez nous, dans Bourget,  l’annonce de la fermeture de Mabey pour 2014 a eu l’effet  d’une bombe.  L’impact de cette décision pèse lourd, très lourd, sur 700 employés, 700 familles potentiellement précarisées à court ou à moyen terme. À la lumière de cet exemple local, nous prenons collectivement, et concrètement, la mesure et la portée de la financiarisation du monde, le monde dans lequel nous vivons. Une financiarisation gérée par des prédateurs. Des prédateurs qui peuvent en quelques minutes, en quelques heures, détruire l’économie d’un quartier, d’une circonscription, d’une ville, voire d’une Nation. Avec le risque ultime de voir disparaître les fondements même sur lesquels se bâtit notre démocratie moderne : patrie, langue, culture, frontières, valeurs sociales qui aujourd’hui sont en voie de se dissoudre dans le creuset de la mondialisation des échanges et d’un néolibéralisme décomplexé, débridé, sauvage, sans contrôle, complètement émancipé du gouvernement libéral de M. Charest et du gouvernement conservateur de M. Harper. Ces prédateurs conspirent pour transformer le monde en marchandise. C’est une idée perverse qui va à l’encontre des peuples et des nations. Elle va à l’encontre de notre authenticité, elle va à l’encontre de la    grande espérance des hommes et des femmes à une plus grande justice sociale, à une répartition équitable des richesses. Si les multinationales imposent leurs lois à l’humanité, nous    aurons une humanité sans loi.

Ça prend un pays pour aller le clamer à la table des nations.

L’authenticité, l’espérance des hommes et des femmes à une plus grande justice sociale et à une répartition équitable de la richesse, ce sont-là des vecteurs inscrits dans nos valeurs fondamentales, enchâssées dans notre projet politique. Ces valeurs sont le reflet de notre âme, de notre culture. Elles sont ce que je pourrais qualifier de premier rempart contre l’effacement de ce que nous sommes collectivement, contre l’effacement de notre projet de souveraineté. Parlant de culture, quoi qu’en disent les Radicaux fédéralistes que je qualifie parfois de zélotes fédéralistes, la Nation québécoise n’est pas ethnocentrique.

Est Québécois qui veut le devenir, est Québécois qui veut faire route avec cette Nation, qui veut partager ses valeurs…

Notre peuple ne disparaîtra pas, non. Il est là pour durer, il est là pour rester, tenir et demain apporter sa contribution originale au concert des Nations. Pour cela, il faut s’entraider, il faut s’affirmer. Ma profonde et intime conviction et que, à court terme ou à moyen terme, si les aspirations authentiques du  peuple québécois continuent d’être niées, occultées ou passées au rebut, alors celles et ceux qui aujourd’hui encore manquent à l’appel pour la Marche finale vers le Pays, celles et ceux-là nous rejoindront. C’est à partir de cette idée qu’ensemble nous devons rechercher les conditions fécondes et porteuses d’avenir pour un rapport nouveau d’égal à égal, entre nations souveraines, entre le Québec et le Canada, entre le Québec et l’Amérique, entre le Québec et les autres pays du monde. C’est notamment dans ce dessein qu’en toute confiance, je marche pour notre monde dans Bourget, pour nos aînés, nos jeunes, nos étudiants, nos familles. C’est dans ce dessein, en toute humilité et en toute confiance que je marche aux côtés de celle qui, avec dignité et fierté, porte haut le flambeau ardent de notre Nation, Pauline Marois. 

 

 Merci.

 

 

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