« À quelques exemples prêtes » : Quand les médias font des fautes de français
« Nous sommes indulgents parce que la nature même de la communication audiovisuelle impose souvent des directs », explique le conseiller en charge du respect de la langue française dans les médias au sein du CSA Patrice Gélinet.
«
"live", "morning", "talk-show" « Nous sommes parfaitement conscients du fait que la langue française n'est pas une langue morte, qu'elle peut et doit évoluer. Elle peut intégrer des mots qui viennent de la langue populaire et régionale, et même de l'étranger », souligne M. Gélinet. « Nous sommes indulgents parce que la nature même de la communication audiovisuelle impose souvent des directs », ajoute-t-il. Mauvaises liaisons (un « z » qui apparaît entre « quatorze » et « enfants » ou le « t » qui disparaît entre « cent » et « euros »), erreurs de prononciation («agageure » qui n'est pas prononcé « gajure »), multiplication des pléonasmes (« au jour d'aujourd'hui »), la liste d'exemples où journalistes et animateurs estropient la langue française est longue. Le CSA n'a de cesse de rappeler que « la plupart de » joue le rôle de pronom indéfini pluriel. « On doit donc dire « la plupart des gens le savent » et non comme on l'entend souvent « la plupart des gens le sait ». » Mais « dans l'ensemble, les journalistes respectent bien la langue. Ce dont se plaignent le plus les auditeurs et les téléspectateurs, c'est de l'abus de l'anglicisme », lié au « snobisme qui consiste à considérer que parler anglais fait plus vendre et est plus à la mode ». « Je ne vois pas quel est l'intérêt d'utiliser des mots anglais, alors qu'on a des équivalents en français, s'insurge M. Gélinet. Pourquoi est-ce qu'on dit "challenge" pour « défi » ? À la radio et TV, on entend constamment "live" pour « direct ». Je vois apparaître le mot "morning" pour les tranches horaires du matin des radios, au lieu de « matinale ». » Sans parler des "talk-shows" pour les « débat télévisés », "coachs" pour « entraîneurs », "mails" pour « courriels » ou "podcasts" pour « baladodiffusion ». « Avec le temps, on finit par arriver à réduire l'utilisation des anglicismes. Le français redevient l'usage courant. Mais ça ne se fait pas du jour au lendemaina», relève M. Gélinet. Il donne l'exemple du mot ordinateur, qui a fini par remplacer "computer". Le CSA prévoit d'organiser mi-2013 un colloque sur la langue française, pour un état des lieux et faire en sorte qu'elle soit mieux respectée.
Source : lepoint.fr, le jeudi 15 novembre 2012
****************************
Pour stimuler le CSA dans sa lutte contre l'anglicisation des médias, pensez à aller sur : http://www.francophonie-avenir.com/Ecrire_au_Conseil_superieur_de_l-audiovisuel,_le_CSA.htm et emboîtez alors le pas, vous aussi, en écrivant à cet organisme, quitte à lui envoyer un copier-coller de ce qui est déjà écrit dans notre rubrique.
Courriel de M. Gélinet :
|
||||||