Sujet :

La Francophobie par jalousie ou rivalité culturelle ?

Date :

13/07/2013

Envoi de Charles Adam  (courriel : chadam@talktalk.net)

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La Francophobie par jalousie ou rivalité culturelle ?

C’est l’écrivain tchèque Milan Kundera qui nous le disait il y a une vingtaine d’années,

« La Francophobie par jalousie ou rivalité culturelle ? »

lors de l’inauguration d’un Institut français à Prague.

 

Je mets en relief ce constat autorisé de Milan Kundera, parce que le grand écrivain y dénonçait déjà, bien mieux et bien plus objectivement que je n’eusse pu le faire, une forme très répandue de francophobie, notamment de la part des Anglo-Saxons, qui malheureusement, comme tout ce qui nous vient de leurs bords, comme la lumière d’une étoile très lointaine (peut-être déjà éteinte ?), exerce encore une forte influence sur nos propres élites.

Elle participe de leur aliénation. Elle nourrit notre absurde et suicidaire tendance de colonisés au mépris de nous-mêmes, à la repentance et à l’auto-flagellation.

Elle rend une partie de notre peuple aveugle et sourde au fait que Grande Bretagne et États-Unis furent souvent, et restent en diverses circonstances nos alliés bienvenus, lorsque leurs intérêts rencontrent et servent les leurs, mais sont en même temps des rivaux constants, voire des ennemis occasionnels, qui choisissent de s’attaquer à nos vecteurs de rayonnement et d’action extérieure. Tout dépend des circonstances et des constellations d’intérêts.

On en vient, en France, avec beaucoup d’indulgence, à occulter le dénigrement et l’hostilité dont notre langue et notre culture sont l’objet de la part de ces « amis ». On a pris l’habitude de leur pardonner diverses « bavures » et « dommages collatéraux » qu’ils nous ont causés au cours de plusieurs conflits où nous étions pourtant alliés. Les derniers exemples en date étant en 1975 la bizarre liquidation par le "Peace Corps" du fonds français de la Bibliothèque nationale du Cambodge qui restait après la chute des Khmers rouges ; le bombardement par les avions de l’Oncle Sam du Consulat de France à Hanoï vers la fin de la guerre du Vietnam, pendant laquelle ils avaient tout fait pour éliminer la langue française, bien mieux que les Russes n’ont pu le faire ; et celui de notre représentation dans la capitale libyenne en 1984 lors du raid aérien de Ronald Reagan sur Tripoli pour punir le Colonel Kadhafi de ses odieux attentats. Tout simplement parce que la France et sa culture restent, au moins à l’Ouest, parmi les plus coriaces obstacles au rouleau compresseur de l’hégémonie impériale.

Je ne crois pas que l’incendie criminel récent de l’Institut d’Égypte fondé par Bonaparte près de la place Tahrir au Caire, contenant tant d’inestimables ouvrages, soit l’œuvre de la CIA comme les malveillants le disent. Il est vraisemblablement l’œuvre d’extrémistes tout autres. Mais il traduit aussi la jalousie à l’égard d’une ancienne et longue prédominance culturelle française, dont les restes font encore barrage à diverses idéologies destructrices. Et d’une haine à l’égard de toute haute culture.

La même attitude se trouve aussi chez certains voisins et amis européens de la France. Inutile de remonter jusqu’à juin 1940 et, après l’assurance de la victoire de Hitler, à l’attaque de Mussolini heureusement repoussée dans les Alpes par le général Olry.

Cela ne s’arrêta que lorsque la France sera complètement réduite à quia.

Donc, comme disent les Acadiens et les Québécois : « faut pas lâcher la patate ! ».

 

Albert Salon, ancien Ambassadeur, membre du Bureau national du Forum pour la France.

 

 

 

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Source : forumpourlafrance.org, le lundi 26 décembre 2011

http://www.forumpourlafrance.org/spip/La-Francophobie-par-jalousie-ou-rivalite-culturelle.html

 

 


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