Sujet :

Quand la CGT défend la langue française

Date :

17/11/2014

Envoi d' Albert Salon  (courriel : albertsalon(chez)noos.fr)  

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Quand la CGT défend la langue française

Par

Il y a vingt ans, le Parlement votait la loi Toubon qui stipule que le français est la langue du travail et des échanges. La CGT d'un Carrefour interpelle la direction du groupe sur son utilisation systématique de mots anglais.

La CGT contre la politique du tout-anglaisLa défense de la langue française, même si elle n'a jamais été l'apanage d'un clan ou d'un bord politique, est souvent considérée comme un combat conservateur incarné par l'Académie française. Les temps changent. Le syndicat CGT du magasin Carrefour Nîmes-Sud lance une campagne contre la politique commerciale de Carrefour qui privilégie les mots anglais pour nommer ses produits : First line, Blue Sky, Top Bike, Bootstore, Ooshop, Powder Flash, Carrefour Discount, Tex Baby, Energy Drink, Ananas Juice, Carrefour Light, Carrefour on line, etc.

Le syndicat fait circuler une pétition qui demande à M. Georges Plassat, président-directeur général du groupe Carrefour,  « de faire le nécessaire pour que le caractère anglicisant de Carrefour cesse, afin de ne plus polluer l'environnement francophone de notre pays ».

Il réclame pour cela « que les produits Carrefour soient nommés en français, que les noms “drive”, “market”, “city”, “property”... soient changés par des appellations respectueuses de notre langue, que la musique d'ambiance des magasins ne soient pas majoritairement en anglais, que les annonces de sécurité qui y sont données, si elles sont traduites en anglais, le soient également dans, au moins, une autre langue étrangère, que les slogans publicitaires ne soient pas en anglais comme le fameux et humiliant Monday, happy day, etc. »

Il demande aussi « qu'une commission de terminologie soit créée à Carrefour, afin d'éviter l'emploi abusif et systématique de termes anglais chaque fois qu'apparaît un nouveau concept (le "cross-marchandising", le "remodeling", la "supply chain", le "e-learning", le "self-scanning", par exemple) ».

Et rappelle enfin, non sans humour, « que la langue du commerce, c'est celle du client et pas forcément en priorité et systématiquement, celle de Mickey ».

Le Pôle de Renaissance Communiste en France (PRCF) et le Mouvement politique d'émancipation populaire (M'Pep) ont apporté leur soutien à l'initiative du syndicat CGT. D'autre part, à l'occasion des vingt ans de la loi Toubon qui définit « le français comme un élément fondamental de la personnalité et du patrimoine de la France » et pose que le « français est la langue de l'enseignement, du travail, des échanges et des services publics », un collectif des associations de défense et de promotion de la langue française et des langues nationales en Europe a écrit une lettre ouverte aux parlementaires. Ces associations s'inquiètent de la façon dont la langue française est marginalisée dans l'espace public en France.

Elles proposent notamment aux députés et aux sénateurs de refuser le projet de substituer l'anglais au français dans l'enseignement supérieur, projet avalisé par la loi Fioraso en 2013. Elles mettent également en garde contre le projet de ratification par le Parlement de la Charte européenne des langues minoritaires et régionales : « Avec la langue nationale, c'est l'unité de la Nation elle-même qui est menacée ».

 

Pour accéder à la pétition de la CGT : « Non à l'anglicisation de Carrefour, de la France et de l'Europe ! »

 

 

Source : lefigaro.fr, le mardi 14 novembre 2014

Possibilité de réagir à cet article sur :

http://www.lefigaro.fr/culture/2014/11/14/03004-20141114ARTFIG00355-quand-la-cgt-defend-la-langue-francaise.php

 

 

 

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Attitude des gouvernements français et œuvre de démolition

de la langue française et de la Francophonie : 2007/2014

 

 

Graves atteintes tolérées, voire portées,

depuis 2007 au texte et surtout à l’esprit de la Constitution (art.2) et de la loi Toubon.

Cela malgré les discours des deux Présidents de la République successifs,

à partir de celui, de campagne, de 2007 à Caen, dont il convient de souligner l’excellence :

 

 

1) 2007/2012 :

- En janvier 2008, les parlementaires français ratifient le Protocole de Londres et le renoncement à l’exigence de traduction intégrale des brevets européens. Il n’a pas été tenu compte de l’avis très défavorable de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie (APF).

- En janvier 2009, les représentants de la France ont renoncé au rang de langue de travail du français au sein de l’Agence internationale des énergies renouvelables (IRENA), et poussé les autres pays de la Francophonie à faire de l’anglais la seule langue, entérinant ainsi l’hégémonie linguistique anglo-saxonne, contre les intérêts de tous les francophones.

L’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) tente un rattrapage consistant à faire évoluer le régime linguistique de l’IRENA vers le plurilinguisme : avec quel appui français ?

- En juin 2009, le Conseil Economique, Social et environnemental (CESE) écrit dans un rapport » que « le recours à l’anglais comme code commun se généralise, sans que cela soit nécessairement une menace pour la diversité des langues. C'est une facilité dont certains Français hésitent encore à se servir, alors que, pour d’autres, c’est la solution miracle ».

- En juin 2010, l’arrêté ministériel instituant l’anglais comme seule langue obligatoire pour l’épreuve orale du concours d’entrée à l’Ecole nationale de la magistrature (ENM) est validé par le Conseil d’État.

- En janvier 2012, l’Agence française pour le Développement (AFD), établissement public agissant pour le compte de l’État, émet un appel à projets pour une conférence le 14 juin à Paris. Elle exige de la part des soumissionnaires francophones des réponses exclusivement en anglais. Saisis par nos associations, les pouvoirs publics compétents n’ont pas réagi.

- Plus insensiblement, le français en France a perdu d’autres positions au cours de ce quinquennat. Ainsi, les autorités de l’aéronautique civile, du transport et du contrôle aérien français ont achevé d’imposer l’usage exclusif de l’anglais dans ces domaines. Il en est allé de même dans les sciences et la recherche, pour les appels à projets de l’Agence nationale de la Recherche (ANR). Un recours de nos associations fut rejeté par le Conseil d’État.

- Dans les institutions européennes, le gouvernement français n’a fait montre d’aucune fermeté ni opiniâtreté pour maintenir les positions de la langue française, attaquées quotidiennement par nos partenaires-adversaires ; il a même toléré que ses instructions et circulaires, notamment celle d’avril 2004 de M. Raffarin, fussent ignorées et bafouées par ses propres fonctionnaires, voire par ses ministres.

- En ce qui concerne la francophonie mondiale, insensiblement au cours de ces années, le gouvernement français a accentué la diminution des crédits pour notre action culturelle à l’étranger (écoles, lycées, établissements d’enseignement supérieur, instituts et centres culturels, Alliance française, Mission laïque…) ; il a mondialisé davantage l’aide française au développement au détriment d’une préférence pour les pays francophones ; il n’a pas sensiblement augmenté ses contributions aux institutions de la Francophonie-Communauté (OIF), tout en renforçant encore la préférence à son élargissement au détriment de son approfondissement ; il a, dans le « triangle Ottawa-Paris-Québec », rompu de fait l’équilibre délicat en privilégiant fortement les relations avec le Canada fédéral, au détriment de celles, naguère très étroites, qu’il entretient depuis le Général de Gaulle avec l’État fédéré québécois.

 

2) 2012/2014 : Le quinquennat suit et renforce la ligne du précédent :

 - Dès janvier 2013, les pressions exercées depuis le début du siècle par certains milieux universitaires (MM. Pierre Tapie, le Pr Auger, Richard Descoings, entre autres) partisans de l’enseignement en anglais dans nos grandes écoles et universités - pressions déjà partiellement victorieuses sous le ministère de Mme Valérie Pécresse - ont maintenant abouti. Mme Fioraso put présenter un projet de loi portant réforme de l’enseignement supérieur, dans lequel un article 2 ouvrait grandes les vannes de l’enseignement en anglais, par une extension pratiquement illimitée des dérogations déjà permises par la loi Toubon.

Les réactions très vives de 32 associations en synergie, la mobilisation par leurs soins des académies, de diverses institutions et personnalités éminentes, ainsi que de parlementaires de tous bords, dont MM. Pouria Amirshahi (et ses 40 députés PS) et Daniel Fasquelle (UMP), ont conduit à des amendements. Le plus important de ces amendements pose l’interdiction d’offrir des formations diplômantes exclusivement en anglais.

Mais la présence de ces amendements dans le texte voté, puis promulgué le 22 juillet 2013, n’a pas empêché une joyeuse prolifération, de formations illégales. Cela, plus grave encore, dans le silence et l’inaction complices des ministères auxquels la loi Fioraso votée fait pourtant obligation expresse d’accréditer les formations nouvelles, donc de refuser l’accréditation aux formations illégales.

Contre ces offres illégales, 14 associations, dont les principales agréées par les ministères de la Culture et de la Justice pour veiller à l’application de notre législation linguistique, ont déjà déposé des recours gracieux et s’apprêtent à en déposer d’autres, ainsi que des recours juridictionnels devant les tribunaux administratifs compétents.

Elles estiment urgent que l’État rétablisse en la matière une légalité ouvertement bafouée.

- Le Président de la République en exercice avait annoncé en 2012 dans ses thèmes de campagne la ratification de la Charte des Langues régionales et minoritaires. Or une disposition très importante de cette charte rendrait possible pour ces langues d’accéder au moins en partie à l’officialité. Elle avait été jugée inconstitutionnelle par la Cour de la rue Montpensier. Les associations rappellent que la République n’a qu’une langue officielle. Les co-officialités détruiraient l’unité de la Nation et nuiraient gravement à la langue française.

- Depuis 2013 : la circulaire d’avril 2013 du Premier Ministre Jean-Marc Ayrault sur l’obligation faite aux agents publics français d’employer la langue de la République en France, à Bruxelles (UE), et dans les institutions internationales, n’a pas été respectée.

- Les pouvoirs publics ont fait preuve d’un mépris croissant à l’égard des associations qui, très actives, veillent à l’application de la législation linguistique, et dont trois sont, à cet effet,  agréées par les ministères de la Culture et de la Justice. Leurs actions conjuguées ont été jugées gênantes à l’occasion de l’affaire Fioraso, notamment à ses débuts, car elles avaient appelé en vain à réagir les ministres dont les fonctions étaient directement affectées par le passage à l’enseignement en anglais : Mme Benguigui (Francophonie), Mme Filippetti (langue française en France), M. Fabius (réseau culturel à l’étranger, encore remarquable).

Gênante aussi leur action collective visant à obtenir, dans une grande campagne nationale « Communes de France pour la Langue française », l’équivalent d’un referendum d’initiative populaire en faveur du français, contre son remplacement imposé par un « globish pour tous »

- Dans ce contexte de désarroi et d’abandon, il ne faut pas s’étonner de ce que la Commission de Bruxelles se soit crue justifiée à envoyer à l’automne 2014 aux plus hautes autorités françaises une note en anglais – du reste humiliante dans son contenu et sa forme - sur la présentation de son budget national. L’usage de l’anglais seul ajoutant à l’humiliation l’expression d’un mépris ouvertement insultant que des gouvernements français antérieurs n’eussent –eux - jamais toléré. Il devient essentiel et urgent de mettre un terme à une telle arrogance, comme à notre inadmissible tolérance.

- En ce qui concerne la francophonie mondiale, le gouvernement français a certes réaffirmé dans ses discours à la fois l’engagement francophone de la France, et un intérêt un peu réanimé pour la relation franco-québécoise, mais il garde en fait, là aussi, la même attitude fondamentale que son prédécesseur immédiat. Sa contribution à la préparation du Sommet francophone des chefs d’Etat et de gouvernement en novembre 2014 à Dakar, et à la délicate succession du Secrétaire général de l’OIF, a manqué de vision et de sérieux.

Les Français les plus critiques  à l’égard de la politique gouvernementale du français et de la Francophonie depuis 2007 utilisent les constats ci-dessus pour dresser un réquisitoire en forfaiture et en trahison, et y voir le résultat d’une propagande et d’une action impériales de plusieurs décennies soutenue par nos « collabos de la pub et du fric » selon Michel Serres.

Nous ne voulons pas croire à cette thèse du complot. Plutôt à un « air du temps »  qui est propice à tous les désarrois et abandons, et qui ne touche pas seulement la France.

Mais avouons qu’il est de plus en plus difficile de s’en tenir à « l’air du temps » si commode.

 

Albert Salon, docteur d’État ès lettres, ancien ambassadeur, commandeur du Mérite national, coordinateur de réseaux francophones internationaux..

 

 

 

 

 

 

Collectif des associations de défense

et de promotion de la langue française

et des langues nationales d’Europe

 

 

Association Francophonie Avenir (AFRAV), Association pour la Sauvegarde et l’Expansion de la Langue française (ASSELAF),

 Avenir de la Langue Française (ALF), Cercle littéraire des écrivains cheminots (CLEC), 

 Droit de Comprendre (DDC), COURRIEL, Forum francophone international (FFI-France),

 Institut Culture, Économie, Géopolitique (ICEG) 

 

 

 

Novembre 2014

 

Madame, Monsieur le (député/sénateur),

 

 

La loi du 4 août 1994 sur la promotion de la langue française, dite loi Toubon, a été votée par le Parlement voici vingt ans. Dans l’esprit de l’article II de la Constitution, qui dispose que « la langue de la République est le français », cette loi définit, dès son premier article, le français comme « un élément fondamental de la personnalité et du patrimoine de la France » et pose que le français est « la langue de l’enseignement, du travail, des échanges et des services publics ». Elle ajoute, en son article II, que « dans la désignation, l’offre, la présentation, le mode d’emploi ou d’utilisation, la description de l’étendue et des conditions de garantie d’un bien, d’un produit ou d’un service, ainsi que dans les factures et quittances, l’emploi de la langue française est obligatoire. »

Cette loi, qui garantit l’unité du Peuple Français et la vitalité de sa démocratie, s’est révélée précieuse pour le rayonnement de notre langue nationale, qui est aussi celle de la Francophonie internationale. Mais elle est à présent très souvent contournée, voire violée, par ceux que l’on ne peut guère désigner que comme des « délinquants linguistiques ». Prenant prétexte de l’importance de l’anglo-américain dans les affaires économiques, les partisans d’un libre-échangisme européen et mondial sans limite tendent méthodiquement à imposer partout une pensée et une langue uniques. L’ensemble de l’espace de notre pays, et même l’intimité mentale de nos concitoyens (le tristement fameux « temps de cerveau disponible ») sont envahis par des slogans répétitifs en langue étrangère. Des mises en demeure sans cesse répétées enjoignent aux Français d’abandonner leur langue. Si elle se produisait, cette évolution serait mortelle pour l’avenir de la diversité culturelle et de la civilisation.

Malgré les effets positifs de la loi, il y a donc lieu plus que jamais de s’alarmer de l’avenir de notre langue. Il suffit d’allumer son téléviseur aux heures de grande écoute (pardon, de « prime time » !), pour constater que les publicités et les messages en anglo-américain dominent outrageusement, et que nombre de nouveaux chanteurs français chantent - ou s’imaginent chanter - en anglais. Il suffit de parcourir une rue pour constater qu’un nombre grandissant d’enseignes sont écrites en anglais. Même dans les services publics et les EPIC pilotés par l’État, des fonctionnaires publics ont imposé depuis quelques années des noms en anglais : « Family TGV », « France is in the air »... Dans leur communication, les directions de la SNCF, d’Air-France (devenue « Airfrance »), d’Orange (ex-France-Télécom), etc., privilégient outrancièrement l’anglais ou le franglais, y compris pour s’adresser aux Français et aux autres Francophones sur le territoire national !

Pis encore, les dirigeants de maintes universités et établissements d’enseignement supérieur imposent l’usage de l’anglais dans l’enseignement, ce que la récente loi Fioraso a bel et bien avalisé en instituant l’anglais comme langue normale de l’Université et de la Recherche en France. Les réformes successives des programmes du lycée tendent à imposer des enseignements en anglais, et l’immersion en anglais des enfants de France est même proposée dès l’école maternelle, alors qu’ils ne maîtrisent pas encore le français ! C’est pourtant la mission de l’école, qui est le premier service public de France, que de transmettre la langue nationale, patrimoine culturel de la Nation selon l’article 75 de la Constitution.

Face à ces abus imposés sans l’aval du Peuple Souverain, et au mépris de sa dignité, les autorités compétentes restent largement passives, et ne font pas appliquer la loi, quand elles ne sont pas elles-mêmes à la pointe de l’anglicisation.

Un autre grave sujet d’inquiétude est le projet de ratification parlementaire de la très anticonstitutionnelle et antirépublicaine Charte européenne des langues minoritaires et régionales. Les langues régionales doivent certes être protégées, puisqu’elles sont, elles aussi, constitutives du patrimoine culturel de la France, mais sans porter atteinte au primat de la langue officielle et commune, garante de l’unité nationale et de la paix civile. Or cette charte, en tendant à instituer la co-officialité de langues de territoires avec la langue nationale, ne pourrait que porter atteinte au droit de tous à connaître les actes publics (délibérations municipales, jugements, etc.). La langue nationale serait ainsi prise en tenaille entre le tout-à-l’anglais des affaires, massivement promu par les milieux économiques dominants ainsi que par l’Union européenne, et les revendications régionalistes, voire séparatistes, fondées sur un dévoiement de l’usage des langues régionales, encouragé lui aussi par l’Union européenne. Avec la langue nationale, c’est l’unité de la Nation elle-même qui est menacée.

Des détenteurs d’influence, comme certains chefs d’agences publicitaires ou dirigeants d’entreprises supranationales, ne cachent pas leur volonté de faire basculer notre pays rapidement au tout-anglais, afin de dissoudre notre nation dans la mondialisation anglo-saxonne, avec tout ce que celle-ci comporte de vassalisation économique, sociale, culturelle, géopolitique et militaire. La preuve la plus récente est le secret qui entoure les négociations menées sans mandat démocratique - et exclusivement en anglais -, par l’Union européenne, sur le projet de Grand Marché Transatlantique, dit « TAFTA » (en anglais !). Nombre de nos concitoyens, de convictions politiques très diverses, estiment qu’un tel traité, en imposant le libre-échange sans limite, entraînerait la ruine de l’industrie française, la fin de nos services publics, la destruction de nos acquis sociaux, et aussi le naufrage inévitable de l’exception culturelle. Des garanties de pure apparence, transitoires et révocables, ne retarderaient qu’à peine l’abandon de toutes les langues nationales de l’Europe. L’Histoire et l’expérience politique récentes prouvent en effet que l’Union européenne n’a jamais observé ses engagements de respecter l’identité culturelle des États membres. Bien au contraire, elle cède toujours à la pression des milieux économiques dominants – voire de la puissance mondiale dominante -, et promeut systématiquement l’anglais comme langue officieuse de son administration. Lorsque les peuples se seraient, bon gré mal gré, accoutumés à cette relégation de leur langue, le français, l’allemand, l’italien, etc., le projet est clairement d’imposer l’anglais comme langue officielle de la future « Union transatlantique ».

Dans l’exercice de leur mission de veille linguistique, les associations de défense et promotion de la langue française constatent ainsi chaque jour que la France est soumise à un arrachage linguistique insidieux, qui n’est jamais soumis au débat démocratique national.

Aussi le devoir leur impose-t-il d’alerter les Français et les pouvoirs publics sur des écrits récurrents, émanant de milieux proches des grandes affaires, qui demandent l’« assouplissement » de la loi Toubon, dans tant de domaines que le but véritable est de l’abroger. Pourtant - tout au rebours de ces appels à l’incivilité -, la lucidité sur le devenir du monde, le souci de la cohésion sociale, l’intérêt national, tout en un mot indique au contraire que la vitalité de la langue nationale est indispensable à notre avenir. C’est donc le devoir de la Représentation Nationale que d’imposer le respect de cette loi et même de la renforcer.

Certes, des parlementaires dont les engagements politiques diffèrent s’unissent pour faire leur devoir envers la langue française, qui est l’un de leurs principaux outils de travail. Nous saluons par exemple la proposition du sénateur Philippe Marini, votée par le Sénat - mais non mise à l’ordre du jour de l’Assemblée -, les interventions fréquentes de M. Jacques Myard, la demande – non satisfaite à ce jour - de M. Jean-Jacques Candelier de mettre en place une « Commission d’enquête parlementaire sur la situation linguistique de la France », ou encore l’action persévérante de M. Pouria Amirshahi contre l’article II du projet de loi Fioraso, et en faveur d’une vision généreuse et dynamique de la Francophonie.

Mais il faut agir bien plus résolument, tant l’invasion et la substitution linguistiques s’aggravent dans notre pays et dans d’autres pays francophones.

C’est pourquoi nos associations proposent des actions urgentes et indispensables :

- Refuser le projet funeste de substituer l’anglais au français dans l’enseignement supérieur. Sous le prétexte d’attirer des étudiants asiatiques qui paieraient pour venir étudier en anglais dans les établissements d’enseignement français, ce projet illusoire, mis en avant par des universitaires et des politiciens peu nombreux mais influents, porterait un coup fatal à la vitalité intellectuelle en France, creuserait un fossé entre les classes sociales, trahirait les nombreux pays qui nous font l’honneur de partager l’usage de notre langue, affaiblirait sans recours notre influence internationale et ruinerait la Francophonie. Ce calcul mercantile à courte vue aurait sans nul doute les conséquences sociales, économiques, politiques et culturelles les plus désastreuses, dont les générations à venir nous reconnaîtraient à juste titre comme les coupables.

- Maintenir et renforcer la loi Toubon ; exiger que le Pouvoir Exécutif s’explique devant la Représentation Nationale à propos des innombrables manquements non sanctionnés, voire encouragés, à son sujet.

- Compléter cette loi afin que les infractions linguistiques signalées par de simples citoyens ou par les autorités compétentes, et dûment constatées et prouvées, donnent lieu à de lourdes amendes qui pourraient alimenter un fonds d’État pour la défense et la promotion du français selon le principe « pollueurs = payeurs ». 

- Organiser très bientôt au Parlement, avec le concours du service public de l’audiovisuel, un vrai débat sur l’avenir de la langue française, patrimoine commun de tous les Français.

- Refuser de voter les lois de finances qui comporteraient des coupes dans les budgets de l’action pour le français en France, ainsi que de l’action culturelle extérieure de la France.

Ces décisions marqueraient la volonté des parlementaires de ne pas abandonner le pays à des coteries qui ne visent que leurs intérêts à court terme.

Vous remerciant de votre attention et restant à votre disposition pour toute rencontre ou précision, nous vous prions d’agréer, Madame, Monsieur le (...) nos salutations citoyennes les plus cordiales, et indéfectiblement francophones.

 

 

Association Francophonie Avenir (A.FR.AV )

http://www.francophonie-avenir.com)

Régis RAVAT,

Président 

 

 

Association pour la Sauvegarde et l'Expansion de la Langue française (AS.S.E.LA.F.)   

http://www.asselaf.fr/

Philippe de SAINT ROBERT,                       Philippe LOUBIÈRE,                       

Président, écrivain                                        Administrateur

 

 

Avenir de la Langue Française (A.L.F.)

http://www.avenir-langue-francaise.fr/)

Albert SALON,                                                Christian DARLOT

Président, ancien ambassadeur                    Administrateur,   docteur ès Sciences 

 

 

Cercle Littéraire des Ecrivains Cheminots (C.L.E.C.)

http://www.clec-asso.fr/)

Maurice LE LOUS, vice-président 

 

 

Collectif Unitaire Républicain pour la Résistance, l’Initiative et l’Émancipation Linguistique (CO.U.R.R.I.E.L.)

http://www.courriel-languefrancaise.org/ - http://www.defenselanguefrancaise.org/

Georges GASTAUD,                                            Mathieu VARNIER,

Président, professeur de philosophie                  Administrateur  

  

 

 http://droit-de-comprendre.perso.neuf.fr/index.php

 Marc FAVRE d’ÉCHALLENS,

 Président

 

 

 Forum francophone international (F.F.I.-France)

http://fr.wikipedia.org/wiki/Forum_francophone_international-France)

Albert SALON,

Président

 

 

 Institut Culture, Économie, Géopolitique (I.C.E.G.)

http://asso-iceg.fr/ICEG/ICEG_2009.html)

Yves MONTENAY,

Président, ancien chef d'entreprise

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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